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toutes les précautions néceffaires polir qu il ne reitat
bas long-temps expofé à l’a ir , & le'flacon bouché
fur-le-champ avec foin. 11 s’étoit formé , par le re-
froidiflement, en beaux cryftaux tranfparens , abfo-
lument fecs, feulement tachés en quelques endroits
de la fup'erficie par cette fubftance noire, qui colore
toujours cet acide lorfqu’il n’eft pas défendu
du Conrad de l’a ir , & q fie M. Berthollet a prouvé
n’être autre chofe. que du foufre qiii a perdu le principe
acidifiant néceffaire à fa faturation. ( Mémoire' de
VAcad. R. des Sc. ann. 1782, pag. fç8. ) Cet acide
s’étoit confervé depuis plus d’un an fans alteration,
fans qu’il fe fût féparé la moindre portion de liqueur,
quoique j’eufle débouche deux ou trois fois le flacon
pour faire voir à quelques perfonnes la filmée qui
en fortoit, & qui prënoit fa dire&ion vers le bas
comme un fluide beaucoup plus pefant que 1 air.
Je commençai pan prendre exaélement le poids
■ du flacon tandis qu’il étoit encore bouché ; cela fait,
je le débouchai, & fur-le-champ j’achevai de le
remplir avec du mercure revivifié du cinabre que
j’avois eu l’attention de faire bouillir pour le priver
de toute humidité. Comme les cryftaux en fe formant
s’étoierit un peu détachés du fond, j’avois eu
âuffi la précaution d’ouvrir la croûte fupérieure avec
une baguette de verre, pour que le mercure' put
palier à travers & remplir toutes les interftices. Le
flacon fut alors pefé de nouveau avec fon boüchon;
il fut pefé de même après avoir été complètement
vuidé & nettoyé ; enfin , il fut'pefé rempli de
mercure.
Je remarquerai que la fécondé pefee fut a peine
achevée c’eft-à-dire, du flacon contenant l’acide
6 le mercure, que le bouchon fe fouleva par une
forte de tumêfaélion, occafionnée parce que l’acide
s’élevoit en liqueur très—brune au deflus du mercure ,
je ne fais à quoi attribuer la liquéfàâion de l’acide,
puifque le metcure étoit parfaitement fec & refroidi
a la température de l’appartement, qui étoit ce jour-
là de 10 degrés J au deflus de zéro; on peut cùn-
jeâurer que la compreflion y eut quelque part, &
détermina même un commencement de réa&ion.
Mais le poids ayant été pris auparavant, cette cir-
conflance, loin de jeter de l’incertitude fur le ré-
fultat de l’expérience, fert au contraire à prouver
que» toute la capacité du Vafe fut exaâement remplie
par les deux matières. Au refte , la plus grande
partie de l’acide fe trouva encore en cryftaux, qui
firent, en tombant dans l’eau, le même bruit que
du fer rouge, lorfque je voulus vuider le flacon.
Au moyen des données ci-deflus , il me fut aifê
de reconnoître que l’acide concret pefoit feul 596,4
gi-ains ; qu’il avoit occupé dans le flacon un volume
Igal à celui de 4139,9 grains de mercure; ce qui
donne, fuivant les Tables de M. Briffon, le rapport
de la pefanteur fpécifique de cet acide à l’eau : :
19546 : 10000.
Comme dans cet état de fiecité, l’acide vitrioîique ne peut être fort éloigné du dernier degré de concentration
, fiippofé même qu’il y ait un terme au
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delà, & qu’il puifle exifter fans la portion cTesftt
que tiennent encore ces cryftaux, ce qu’il me paraît
difficile de concevoir; on eft fondé-à conclure que
la denfité que M. Kirwan afligne à l’acide réel de
41160 eft tout-à-fàit exceflive, & qu’ainfi l’on doit
attendre d’autres preuves du fyfteme qu il a établi
fur cette bafe.
Sur la compofition des fels , M. Kirwan ne fe trouve
d’accord ni avec Bergman, ni avec M. Wenzel,
ni avec aucun des Chymiftes qui ont eu occaiion
de déterminer les proportions des ingrédiens de quel-
f ques-uns de ces compofés. Je' ne parle pas feule-
I ment des fels métalliques qui préfentent bien plus
’ de difficultés, en ce qu’ils ne fe trouvent jamais
qu’avec excès d’acide, & pour lefquels il lui étoit
impoflible d’atteindre le but ; puifqu’il ne conftdéroit
les* métaux dans ces diffolutioni que comme réduits
en chaux par la perte de leur pWogiftique , fans faire
état du principe acidifiant qu’ils prennent quelquefois
à l’eau, quelquefois,a 1 acide qu ils décompofent,
qui change en conféquence 4es poids refpedifs &
produit un concours d’affinités : les différences de
réfuitats ne font pas moins cônfidérables pour les fels
alkalii.S & terreux, dont l’analyfe & la compofition
direétc font bien moins fufceptibles d’erreur ou d’incertitude.
On en peut juger par la Table fuivante,
dans laquelle j’ai *cnt devoir rapprocher les dofes
indiquées par ces trois Chymiftes.
Pour l’intelligence de' cette T ab le , & pour re-
'cueillir le fruit de la ' comparaifbn’ qu’elle préfente,
fans en porter trop loin 'lés çbnféquence sil faut
être averti : ■ ’
I»; Que Bergman a pris le? ïiyftallifebles en
état de cryftaux bien égouttes oc les fels déliqitef—
cens bien deflèchés, mais non calcinés-à tin feu capable
de volatilifer une partie de leur acide.
2°. Que l’objet de M. Wenzel étant principalement
de déterminer leràpport de quantité dé 1 acide alabàfe
au point de faturation, il les 'confidère l’un & l’autre
comme purs , faits faire état d’aucune portion d’eau,
foit qu’il ait cru pouvoir la déduire par lé calcul,
foit qù’ii la fuppofe’complètement féparée - par la
calcination ou la liquéfaction des tels au feu.
Que le point de defficcation dans lequel M,
Kirwan prend les fels, eft ordinairement au "T'ooV
degré de l’échelle de Farenheit, ou 30,22 de celle
de Réaumur.
4». Que , lorfqu’il n’y a point d’expreflion de la
quantité d’eau, les deux autres quantités indiquent
les proportions refpeétivés d’acide & de bafe néceffaires
à la faturation, & qui exillent dans le quintal
du compofé. ■ . '• .
M. Kirwan ayant donné pour quelques fels B
détermination des parties compofantes en deux états
différens, c’eft-à-dire Amplement fecs , & apres calcination,
j’ai rapporté l’une & l’autre dans, cette
Table -, pour n’omettre aucune des' conditions q“
peuvent établir le parallèle, '
T A B L E des Proportions des parties. conftituantes dans quelques f e ls , fuivant
M M . Bergman y W enzel & K irw a n .
N O M S S u i v a n t B e r g m a n . S u i v a n t M. W e n z e l . S u i v a n t M.KirvAn;
D E S S E L S * I l s tien n en t '
p o u r 100 :
Acide, j Bafe, I Eau. Acide. Bafe. j Eau, Acide. Bafe. j Eau.
de barote 7 65 j 28
-de chaux 34 55 i l ’ 43»2 55,7 : 1,1 : 32,42 5 5 ,9 2 | “ >66
de magnéfie 25 45 30 3 2>5 41,71 25,8 1t
Mèphite^ d’alumine 76>9» 23,08 j .26
74 t _
de potafle 2 0 1 48 | .3? . 3 ° 22,457 7 7 ,5 4 3
de foude j 20 64 40 20 33 45
ammoniacal 45 1 12 5 3 .7 53 1 44 3
43 , f
1
de barote ‘ 3. | 84 r 3
______1______
~- -
Vitriol
de : chaux 46 ! 32 | .22 . > 5 9 .8 40,2 ' 29,44 1 3 2
3 9 » | 4 2
38,56
1.9 séché
de magnéfie .33 f; »? m 30,63 16,87 52,5 i 23,75 i 19
4 5,67 1 36,54
57,25
I7>® 3 séché
d’alumine 38 J t 8 4 4 1 9,06 j 11,66 79,28 23,94118
42,74132,14
58,06
23,02 séché
de potaffe 4°j5 5M j 8 .. 45,25 f 54,75 28,51 66,32 5,2
P * i
21,87
de foude l6 ;,s 55,7.3 j 44.27 J 29,1Z
48,60
-64,94
22,28 séché
ammoniacal 58,75 41,25 j 51,42 48,58
de zinc 4Q: 20 4° 53,8l 46,19 J 23 >9 * .76,08
de fer 3 y g 23 : 38 ”57,83 | 4V 7; j 27,031 7.2,97
de cobalt 6l,08 38,92.} | 21,74 78,26
de nickel
1
1
23,82 76,l8
de plomb 30,08 J 69,92 1 3°>24 69,76 29.53 80,47
E e e e ij