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â -d ir e , occuper le même cfpace qu’une qfljntîtè
moitié plus grande de la même matière. D ’ailleurs,
tout étant réciproque dans les combijjaifons, ,il faudrait
fuppofer auffi que n o grains de chaux pourraient
s’unir avec 50 grains d’acide, & que la portion
ducide manquant, ne ferait plus attirée qu’avec
-Une affinité égalé a la -moitié de l’affinité totale. Il
en réfulteroit enfin que les affinités feroient infiniment
variables, qu’elles changeroient perpétuellement
, Suivant les quantités refpeétives de dilîblvant !
& de bafe, .tandis que les propriétés générales de la
matière., les loix phyfiques le s ,plus certaines nous
indiquent que ces affinités ne font que des rapports
qui ne .peuvent dépendre des quantités, qui doivent
.être -auffi conftans entre deux mêmes corps
que .la figure & la denfité de leurs molécules ; tan-
riis que- nous voyons tous les jours * for-tout dans
ia dafie odes fois, des compofés neutres fo féparer
pariimple cryfiallifation de l’excès de leur diffolvant
ou de leur -bafe , & que, quand cela n’arrive pas ,
ce nouvel effet reconnoît manifeftement une caufo
nouvelle dans l’affinité de iiircompofition.
Ainfi cette furcompofition d’un fol ou d’une diffo-
mtion, par l’excès d’un de fos principes que Lémery,
tvouelle & quelques autres ont commencé à foup-
qonner, que. Bergman a le premier cherché à ra-
niei^r aux loix, de l’affinité, fournit .une explication
fatisfoilante des phénomènes qui pnt le plus erahar-
raffe les Chymiftes, & que plufieurs fo font obffinés
fong^temps à révoquer en doute, tant ils leur.pa-5
roiffoient s’éloigner de l’ordre naturel des chofos
-C y?yel k Cfiymie de M. Baume , tqme 2 , parc too
& Juiy. ). ' 0 *
On pourra être étonné :qu’en parlant des affinités
quon a nommées réciproques, je n’aie pas foit état
dejla. décompofition, du muriate ammoniacal par la
chaux , & de là décompofition du muriate calcaire
par .1 ammoniac > ainfi que de bien d’autres ; phénomènes
.analogues, que , jufques dans ces derniers
Jpbps , - les.meilleurs Chymiftes ont regardé comme
qes exemples de cette, efpece d’affinité ( M. Bapmé,
h du pag. 102 ). Mais Bergman a fait voir, que cette
Réciprocité d’effots n’étpit qu’apparente ; q ue , dans
J un des cas prétendus réciproques, il y avoit yne
quatrième fufeftance qui, donnoit lieu à une affinité
double ou,-par concours. Lorfqu’on a ; fu diftinguer
la chaux du .méphite. calcaire, & l’ammoniac du
mephite ammoniacal, 3 il n’y a plus pu de difficulté
a concevoir pourquoi l’une de ces .fobffancès n’agif-
Xpit ; pas .jfofolwnenc comme l’autre.
...XajiréciprQcitè.ieft un.peu plus, marquée dans la
«calcination .& la réduôion des, métaux, par la décharge
éledrîque ; puifque les circonfiances font ,les
peines , ,au .degré de çlialeur. près, & qu’il n’y a
•pas up plus grand,,nombre de, fobfiances. en jeu dans
;fcunfdes. cas,que dans l’autre : foit, qu’on attribue la
^ c in ad o n , comme ies ScahUens, à la réparation du
.phiogiftique,, foit, qu’on l’explique ,, ay eoM.La yoi-
aier , ;,par.la^;foule combinaifonàde la .haie de l ’air
« î» l fie.lCvmétal ^cependant «ette .différence..du
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degré i e chaleur, ainfi que 1’obferve.M. Van Ma™«
S ffiî pour rendre raifon des deux effets oppifés r»
Savant» confirmé par fes belles & nombreufes ex
pençnces , ce qu’on foiipçpnnbit déjà, qu’il ne fo
pâlie autre choie dans cesr calcinations & réductions
alternatives, que ce qui arrive quand on calcine le
mercure au degré de chaleur néceffaire pour le foire
bouillir, & qu’on çxpofo la chaux ainfi formée à
une chaleur beaucoup plus forte, telle que celle qui
ramollit le verre ( Continuation des expér. 6*c. ch. ly
n. 8 ). Dans le premier ças, le •mercure exerce*
tt)ute fon affinité avec le principe acidifiant, bafe de
l air pur ; dans le focond, cette affinité eft vaincue
par 1 affinité de la matière dé la chaleur avec ce
principe, & leur union régénère l’air vital. Nous
verrons que ces alternatives font bien plus' fréquen-
tes quon ne l’imagine. C ’eft ainfi, par exemple,
qua la température de la voie humide, l’acide bo-
racin abandonne,la chaux à l’acide muriatique, tan-
dis qu’à la chaleîir de la diftillation, la chatix quitte
1 acide muriatique pour s’unir à l’acide boracin. Ici
c eft l’acide muriatique qui jpue.le rôle de la bafe
de l’air vital dans les calcinations & réductions mé-
talliques ; l’affinité de l ’acide muriatique avec la
chaux 1 emporte for cellè de l’acide boracin, quand
la matière de la chaleur n’eft pas affez abondante
pour lui donner la .forme. & .les propriétés d’un com-
pofe gafeux. Dans le cas contraire, l’affinité de l’a-
Cide muriatique avec la chaux ; s’affoiblit au point
de devenir inférieure à celle de l’acide boracin : il
n y a donc réellement aucune différence dans les
deux efpèces.
I^ur adapter cette ^ p l^ t io n aux principes exafts
.de btahl, il foudroit dire que le phlogiftiquè beut
etre enlevé au méral par l’air dans une féihpéfature
moyenne, & qu’il ,.lui. eft jreftimé par la chaleur
elle-même à fine;/température', beaucoup plus ele-
vee ; mais il foroit bien foperflü d’éxainîher fu»
quels fondemens on^pôurroit affefor toutés ces conjectures,
quand i l . eft bien ( démontré^ que l’air vi-
.tal fo ^xe, dans, les c.haux m,étâUiques. De forte que,
.quand on voudrpit admettre dans ces pperatidns le
..concours du phlogiftiquè , foivant lé fÿfteiiîe de M.
Kirwan, cè ne ferait toujours que. dans l’àffinifé
même de la bafe de l’air vital avec la matièré de la
chaleur, que l’on, pourrait trouver ja 'Vraie foiutioa
' du .problème, dont U s’agit.
.Âfoft. nous devons tenir déformais ppur *conftant
qu’il n’y a point d’affinité féciprÔqüè dans le fens
pu pette à Æ K R que fon h’à été
conduit à ce,tte opinion,. que parce qu’ôri n’a pas
connu les vraies cirçonftànces des operations / ’en
un mot, que ce h’eft jamais raffinîte d’ün méhie
PP.rPs ^vec un. même corps qui produit dès êffets
.ffifforensou.njême contraires. ,l
/e. tqnninerai cette SeCHon par un courç réfumé des
. .caraffteres qui peuvent fonder ùné divi-
fton,mefoocligue des affinités., & qiielë hombre & ré“
ÎÇflduç. auroient j>ii foire d?
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f)eux côivs de meme nature. OU fifflples t>u
compofés, s’üniffent & forment un tout auffi ho-
moaene que l’un des deux avant 1 union; ceft ce
nue nous appeUons affinité d’aggregatton.
” 2,° Deux corps de nature differente, ou (impies ou
compofés, s’uniffent fans que leur première compo-
fition, s’ils font compofés, éprouve aucun changement
; c’eft l'affinité de compofition.
De irait corps que l’on peut egalement fuppofer
ou fimples ou compofés, pourvu que leur compofition
actuelle ne change pas, & qui fe rencontrent
dans les conditions propres a fovorifer le contact,
deux fe préfèrent & fe combinent, laiffant le troi-
fième en liberté : ce n’eft encore que l’ajjinitc de
c om p o f i t io n ; foit que ces trois corps aient ete portés
féparêment dans le mélange, foit que deux dentre
eux euffent été précédemment combines, & que
.cette combinaifon vienne à être détruite par l’affinité
fiipérieure du troifième, ce qu’on appelle précipi-
otion. , a
Trois ou plufieurs corps, prefentes au contact,
s'unifient de manière à ne former qu’une feule
maffe homogène : c’eft toujours l’affinité de compofition
qui détermine le produit, mais en unifiant d abord
deux parties entr’elles, puis une troifième au com-
pofé des deux premières, & ainfi fucceflivement.
3°. Veux corps qui ne font pas fufceptibles d’entrer
dans la même combinaifon, le deviennent quand
l’un des deux a été. préalablement, ou décompofe ,
ou furcompofé dans les deux cas 1 affinité de coin-
pofition qui produit, l’union, prend le nom diftin&if
d'affinité, difpofée* ,
4°. Deux ou plufieurs: compofés étant places dans
des circonfiances propres a mettre en jeu les affinités
refoe&ives de leurs parties compofàntes ; ou il
y a échange 8c nouveaux produits, fons qu on
puiffe affigner l’affinité plus puiflànte qui les détermine
, ou les premières, compofitions fe maintiennent
contre l’ordre indiqué, par l’affinité fiipérieure
d’un, principe de l’un, des compofés avec un principe
de l’autre. Dans ces. deux cas ,. nous difons, que ce
ne font plus les rapports d’affinité, d’un, corps a un
autre , mais les affinités par concours y ce qu’on appelle
affinités: doubles ; en un m o t, les fommes de
toutes, les. affinités confpirantes, qu’il fout confide-
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p^foifféflt Ces propôfitions, je ne Cfains pas de les
voir remettre en queftion après les preuves que j’en
ai données ; & fi elles font fondées , on conviendra
fans peine qu’elles doivent former un des élémens
les plus importans du calcul des affinités.
Après avoir déterminé ce qui conftitue des affinités
d’un ordre différent, reiativent à leurs produits
, il me refte à les confidérer par rapport à ja
manière d’eftimer la puiffance dont ces produits ne
font que les effets; mais je dois préfenter auparavant
ce que les Chymiftes ont appelle les loix d’affinité,
& qui tiennent encore de plus près à
tière que je viens de traiter.
S e c o n d e S i c t i o w .
*- pour rendre raifon de ces. phénomènes.
5°. Deux corps étant préfentes l’un a. I’î 'autre,, le
conipofè qui en réfiilte: fè" furcompofé^ avec une
portion fiirabondânte. d’un- de fes. principes y cette
tendance à la fùrcompofition eft quelquefois fi. forte,
que. la moindre affinité d’un troifième. corps, venant
à concourir avec elle „ les proportions de la première
compofition fe. trouvent changées , & l’état neutre
détruit ; cette tendance peut aller jufqu’à. produire
dés. cryffaux avec excès, de. bafé. dans une. liqueur
acide.. Peur diftinguer cette pmffancenous la nommerons.
affinité' d'un compofé: avec 'l’excès: d’un, de1 fes
principes , oit pour abréger , affinité d’excès ; c e qui
foffira, fons doute, k en- rappetler l’idée-, quand elle
auraî étè une 'fms bien foifie^' Quelque paradoxes que ■
Des loix de Vaffinité.
Quelques Chymiftes ont entrepris de ramener k
un fyftême général les obfervations des phénomènes
de l’affinité ,. pour en déduire un certain nombre de
principes ou de loix confiantes, qui, toujours pré-
fentes à l’efprit, puffent lui retracer habituellement
des vérités fondamentales «propres à répandre la lumière
de l’analogie fur les faits les plus obfcurs i
rien ne feroit fans doute plus avantageux ; mais on
a dû voir par tout ce qui précède, combien il refte
encore de recherches- à faire avant d’atteindre c e
but. Je ne prendrai donc de ces généralités, qiie
celles qui font les plus certaines, & dont le nombre
eft affez. borné, quoiqu'elles ne méritent peut-être
pas toutes,, à la rigueur,; le titre de lo ix de l’affinitéé
Les corps n’ont point d’àâion s’ils ne font fluides ^
c’eft la traduélion de cette maxime : Corpora non agynt
nifi fiuida. Elle peut être vraie quand on en limite
l’application à un feul corps confidéré comme- diffpl-
vant ; ainfi l’on dit. que; l’acide tartareux n’agit pas
fur la craie, s’il n’a été auparavant diffous dans l’eau.
Mais,. comme il fuffit, pour mettre en jeu les affinités
, que l’un des corps foit actuellement fluide ,
ou rendu fluide par une première compofition , & que ^
dans ce cas , il eft indubitable: que; le corps .folide
n’agit pas moins fur le fluide , que celui-ci fur lefolide^
nous éviterons, cette façon-de; parler qui peut induire
en erreur , & nous- dirons avec plus- de v é rité
:. I l n y a point d’union chymique r Ji l’un ‘des-
corps nejl ajfeç fluide pour que* fes molécules•• obèïjfent
à l ’affinité qui les porte de. la proximité a u contaEl«
M.. Wenzel , dans, fes principes*- fu r le s affinités-
( §• t i i l avoir rappellé l’ancienne maxime y il- ayoit;
cherché à l’établir par l ’exemple dir tartre acidulé:
de potaffe ,. qui ne diflout pas l’alkali; concrète s’i l
n’eft lui - même d’abord dïffousdans; l’èau, & ;p a r
celtff de; l’acide; boracin ,. qui ne; s’unit pas- plus- ai
l’alkali1. concret , s’il n’eft; aufîi; rendu; flu id e , OH ^ar.
l’eau:, ou; par le feu; Le célèbre Scheelé^obfervé«,
dans: une ïSTotefor ce paflage^ q iiç ce gripcige: