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vons encore l’obfervation au célèbre P r ie ft le yË x -
pér. &c. part. ƒ , jetf. i & 6; part. IV , fetf. a). Ce
que je viens de dire peut fervir à l’expliquer; puif-
qu il eft ft difficile d’avoir du gas acide qui ne tienne
point d’air commun, il eft impoftîble qu’il n’y ait
pas quelque diminution dans le volume de ce gas
renferme avec ce mélange fur le mercure, 6c que
cet air ne laifte pas auftï un peu de réftdu aériforme
îmmifcible à l’eau. On doit encore confidérer dans
le cas particulier q u e , quand le fluide élaftique ne
fournit plus d’oxigène, le foufre & le fer en prennent
à l’eau; que. le métal pafle à l’état d’oxide, & ne
pouvant être fitturé par l’acide fulfurique, doit attirer
une portion du gas acide carbonique; en un mot,
que l’hydro©èue qui fe dégage de l’eau décompofée
augmente néceflairement la jbmme du réftdu ( i ).
On trouve dans le dernier volume de M. Priéftley
{p a r t .IV , feE l.if) une expérience fort analogue à
celle-ci , & qui vient à l’appui de cette explication.
Il a fait chauffer long-temps des copeaux de fer duélile
dans du gas acide carbonique, il y a eu plufieurs fois
augmentation de volume ; une portion , qui varia du
quart au iô e. refufa de même de s’unir à l’eau ce
féudu etpit inflammable ; c’eft-à-dire que l’oxidation
du ferétoit due en partie à la décompofition de l’eau
tenue en diflblutiori par le gas.
Ce qui me paroît devoir trancher ici tôute diffi- (
culté, c’eft que , dans tous ces procédés, fans en excepter
même celui de Péle&rïfation, il y a impofli- j
bilité reconnue d’opérer'la décompofition totale d’une
quantité de ce gas, quelque petite qu’elle foit, ou
feulement d’ekcéder une certaine proportion ; il faut
donc avouer en même temps qu’il n’y a aucune
preuve de cette décompofition , ou abandonner ce
principe inconteftable, que la quantité de l’effet doit
répondre à la quantité des matières qui en font la
caufe déterminante : ca'r fi une once de mélange de
foufre & de fer, par exemple, peut changer réellement
les propriétés d’un pouce cube de gas acide
carbonique, 4 onces du même mélange altéreront 4
pouces cubes du même gas; & fi cela n’arrive pas,
la conféquence que. l’on tireroit de la première ob-
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îervation feroit en contradi&ion avec la féconde!
Si l’art n’a point encore de procédés ou d’agens
à fa difpofition pour réfoudre l’acide carbonique en
fes élémens, ce n’eft pas une raifon de1 croire que
cette décompofition foit impoflible : il eft au contraire
très-probable que la nature l’opère journellement,
parce qu’autrement la malle de ce fluide méphitique
auginemeroit dans une proportion effrayante, aux dépens
de l’air refpirable; parce que, fans cela, on n’ap-
percevroit pas ou les végétaux pourroient prendre
tout le carbone qui eft une de leurs parties confti-
tuantes ; parefe que l’air vital que les plantes verfent
prefqu’habituellement dans l’air commun, ainft que
le démontrent les expériences de MM. Ingenhoufz,
Berthollet & Sennebier , vient, du moins en partie,
de cette analyfe fpontanée. C’eflr ic i, l’on ne peut
en douter, un de ces grands phénomènes delà nature
qui tiennent à l’aétion immédiate de la lumière,
quoiqu’on ne foit pas encore parvenu à déterminer
précifément comment elle agit : la lumière, dit très-
bien M. Sennebier, a le pouvoir de dégager l ’air puf"
des acides dont il éfl une partie conjlituar.te, comme on
le Voit dans Vacide nitreux & dans l ’acide marin dé-
phlogifiiqué qu’on expo fe à fon aftion; ce n’eft donc
plus une obfervation ifolée, mais un fait qui devient
general ( Expér. fur l ’aéîion de la lumière folâtre dans
la végétation, &c. page 433}.
Ainft I 'on voit rentrer naturellement dans l’ordre
des faits qui fe correfpondent & fe vérifient les uns
par les autres, la reconapofition de ce gas acide, lors
de la fermentation fpirituéufe & de la purréfa&ion des
végétaux. Si l’on ajoute maintenant que le charbon ,
de même que les autres combuftibles, s’unit, fans
ignitiort, à l’oxigène , lorfqu’il le rencontre dans uil
état plus favorable à la combinaifon ; qu’il s’acidifie
de même en décompofant l’eau, en défoxigénant la
plupart des radicaux acidifiables (4) , en réduifant
les métaux ; fi l’on fait attention fur-tout qu’il eft
généralement avoué que le charbon ne fait pas le tiers
du poids de l ’air fixe qu’on retire de ces opérations (3);
on ne pourra s’empêcher de regarder cet accord
( !) 3 a! S B Pa? er dans cylindre de verre âu mercure du gas acide carbonique dégagé de la craie par l’acide fulfuricrae ■
& ) y ai introduit une capfule tenant 468 grains d’un mélange de 8 parties de limaiile.de fer & \ parties de foulre t
legeremenr humeae Le volume du gas éto.t ; toute réduffitin faite | de 2 2 l3 y pouces cubiques. Au W il , 1 0 0 «
i f P B * 1* k P®?®* Çauftique en ï p Ç r , , ® abforba p ^ a u ’in flan ta n L e n ^ ’r , « 1** cl’46 i OUCe!| t,"i ceRo!enî'; la portion non abforbée , qui étoit de 1,21 pouce une fi°le , donna des marques fénfibles d explofion, quand j’approchai une bougie de fori 'iourbifeicVe.a yE'ann tr ééptéét atnrat ncfveattfeé e exdpaén-s fraiennsc eq u, ef a1n és tarite nd ec hl’aant&genro Waui eprreo ceéûdté a, ujc uain veu pqaurte làq uceefot ise flfee tm. Der’cauurter ebsa iffofeisr ,d ej ’a2r à e 3j luignn erésf rddaun sp lluess dc!enufxid pérmemblieer s- ëiou qrsu i ma a/ \p uT Je tur.nee ,acllauumfee dans 1 eu!d!eio m&e térter a, nmgèerme e avec l’air vital. Ces variations me femblent une nouvelle preuve qu’il n’Y à l’aftion direfte du mélange fur le gas acide. P I f
&} vbta‘TlV * ‘r T l v \ ~ -7- fulfureux diminué par la calcination A* h t (Continuation, oont îe ter doux n eit lui-meme jamais entièremBejn tc beaxrebmonp t.d ont 4 ( § & bien-démontrée dans l’acier,’ &
9? étonné que le charbon , ayant..une fi grande affinité avec l’oxigène , „’enlevât pas ce principe à lac.de muriatique ox.gené ; mais pour obtenir cette combinaffih' fans élever lf température , il Je rompre î'aîgré-
Ide; c;h lh, x ■* ’ 3S ï. à "’ “ ’ les f‘r’ %<,*e!* %V f** «"«* «? g«ÇgueÈs p•a»r fcurre-uofxeti gélen aLtirobno , n& a vlee cm"laé lapnogtael Tae ptrfoirueb lé pl’reiaéu
qu(e3 )l aRier mviptraul neten tricoi.i tl eps oeuxrp rpelfufsio ndse.s ddue ucéxl ètbierres Kdalrnws alna , cEomffaplo'ffuitrio nü Mdu ogMasw auciid,e McaLr b4o.n Miqu. eP, riefilev a également reconnu i , d j i S f 4.
comme
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comme line preuve bien fatisfaifante des conféquences
que nous avons déduites de l’analyfe de l’air par cet
agent.
i V . Après avoir vu l’eau fe former par la combinaifon
de la partie fixe du gas hydrogène avec l’oxi-
gène de l’a ir, quelles font les preuves que l’on peut
defirer pour une pleine conviélion? C ’eft fans doute
de voir auffi l’eau fe réfoudre en ces élémens, d’en
retirer d’un côté l’hydrogène, de l’autre l’oxigène ;
d’obtenir poids pour poids, dans les produits de la
décompofition, les matières qui avoient dilparu lors
de la compofition ; c’eft que, dans toutes les opérations
ou cet hydrogène reparoît fous fa forme élaftique,
on puiffe en indiquer l’origine & l’emploi de la fubf-
tance qui l’enchaînoit ; que dans toutes celles où
il abandonne le principe d’expanfibilité , on apper-
çoive auffi diftinélement l’agent de l’affinité & le
réfultat de la nouvelle combinaifon ; en un mot, que
par-tout où il fe rencontre, les phénomènes fuivent
conftamment l’ordre établi.
Or les découvertes modernes nous mettent à même
de fatisfaire à ces conditions.
La décompofition de l’eau par le fer, fuivant les
procédés de l’illuftre Lavoifier , eft préfentement une
expérience familière ; elle a été répérée fous les yeux
d’un grand nombre de Savans par M. le Fevre de
Gineau au Collège royal (Journ. phyf tom.33,p. 464);
elle fe fait depuis 4 ans dans les Cours publics de
l’Académie de Dijon : de 100 grains d’eau qui dif-
paroiffent en traverfant le canon de fuftl entretenu
rouge-blanc, on obtient un volume de gas hydrogène
qui repréfente en poids de 15 à 16 grains de
matière, & le fe r , qui fe trouve dans le même état
que s’il eût brûlé dans l’air v ital, a pris auffi la même
augmentation de poids qui répond à ce qui refte de
la fubftance grave de l’eau & qu’on n’apperçoit plus.
Cette difparution de l’eau n’a lieu, toutes chofes
étant d’ailleurs égales, que quand il y a une matière
qui exerce une affinité fupérieure fur l’oxigène;
il n’y a plus qu’une diftillation dans le tube de verre,
même dans le tube de cuivre également incandef-
cent ; qu’on place dans ces mêmes tubes du fer, du
zinc, du charbon, alors ces fubftances fe trouvent
combinées avec l’oxigéne, comme dans tout autre
procédé de calcination ou de combuftion, & l’hydrogène
de l’eau eft rendu libre.
L’affinité du fer avec l’oxigène eft telle, qu’elle
opère cette décompofition de l’eau même par la voie
humide :qui eft-ce qui n’a pas obfervé; d’après les
Bergman, les Lavoifier , la converfion du fer en
oxide noir ou en éthiops dans des flacons remplis
d’eau'diftillée, & le gas hydrogène qui fe manifefte
par fbn inflammabilité, lorfqu’on approche une bougie
de l’orifice de ces vaiffeaux ( Mèm. de VAcad. roy.
des Sc. ann. 1782 , p. 543 ) ? Il l’opère cette décompofition
d’une manière encore plus rapide, quand la
préfence du foufre augmente la fomme des puiffances
qui concourent au même effet, par fa tendance à s’unir
à l’oxide de fer; & l’hydrogène, toujours féparé de
Chymie. Tome I,
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l’e a u f e montre fous la forme de gas hydrogène
fulfureux ou hépatique.
Perfonne ne contefte ce que Bergman a le premier
remarqué , que les acides ne s’unifient aux
métaux qu’en état d’oxides : où prennent-ils l’oxi-
gène, quand on les porte en maffe dans un liquide
qui les défend du çontaéf de l’air? Ou ils le prennent
à l’acide même, & alors on retrouve féparéraentles
produits de cette décompofition, comme du gas nitreux
avec [’acide nitrique, dii foufre avec M acide
fulfurique , de l’oxide d’arfenic avec Y acide arfenique ,
de l’acide muriatique ordinaire avec Y acide muriatique
oxigèné ; . ou ils reçoivent ce principe de l’eau, &
ceci-fe vérifie par deux circpnftances frappantes,
qui ont toujours lieu dans ce cas, qui n’ont lieu que
dans ce feul cas : i°. plus.de déchet fur la quantité
d’acide employé ; 20. dégagement d’une prodigieufe
quantité de gas hydrogène. Que l’on mette pareille
quantité de même acide fulfurique concentré dans
deux cornues femblables, avec du fer de même ef-
pèce & à même dofe; qu’on place ces cornues fur
le même bain de fable; qu’on ajoute feulement dans
l’une trois parties d’eau diftillée : il réfultera , de cette
feule différence dans le procédé, que, du côté où l’on
aura fait cette addition, on recueillera, déduâion
faite de l’air des vaiffeaux , 226 fois autant de fluide
élaftique que de l’autre appareil; que ce fluide fera
tout, inflammable, & que l’acide pourra encore fa-
turer la . même quantité de potaffe qu’auparavant.
J’ai déjà fait mention de cette expérience capitale
que je répétai publiquement en 1787 ( fécond Aver-
tiffement, page 631) , & dont les résultats fe trouvèrent
abfolument conformes à ce qu’avoient obfervé
précédemment MM. de la Place & Lavoifier
{Acad. roy. des Sc. ann. 1782, p. f f i ).
Le foufre feul décompofe l’eau au degré de température
qui le met en fufion, je m’en fuis affuré
en adaptant à une cornue tubulée un entonnoir, à
robinetau moyen duquel je faifois tomber l’eau goutte
à goutte fur le foufre fondu ; l’opération fut bientôt
arrêtée malgré la précaution que j’avois prife d’ajufi»
ter au bec de la cornue une foupape de veffie pour
empêcher l’eau d’y entrer, parce que le col fe remplit
de foufre fublimé; mais il y eut manifeftement
acidification d’une portion de foufre, & on ne pou-
voit l’attribuer à l’air des vaiffeaux , puifqu’ils avoient
été remplis de gas. acide carbonique. J’ai été depuis
témoin d’une expérience faite par M. de Virly dans
le même appareil ; il imagina d’abord de fondre le
foufre avec la potaffe, pour fixer le foufre & rompre
fon aggrégation : au moyen de cette difpofition, il
obtint facilement , en moins d*ùne heure, plus de
400 pouces cubes de gas hydrogène fulfureux ôu
hépatique ; & une portion de ce gas ayant été décomposée
par l’acide muriatique oxigèné , elle s’enflamma
comme, le gas hydrogène ordinaire.
Nous avons vu que le pholphore traité de la même
manière avec l’alkali en liqueur donnoit aufli un gas
q u i, après avoir abandonné fpontanément l’acide
phofphoreux, n’eft plus que du gas hydrogène or-
C c c c c