
dofe. L’ufage que j’ai fait faire de fes fleurs, m’a J
prouvé qu’elles n’ont pas le même incon vénient ; !
une équivoque en fit avaler à une malade fort dé- 1
licate un gros, fans qu’elle en fut incommodée. Son j
féjour dans l’eftomach produifit feulement un foible f
fentiment de pefanteur pendant - uelques minutes. t
J’en conclus qu’on pouvoit être plus hardi que
Gaubius & donner ces fleurs à plufieurs grains à
la fois , & je les ai portées fouvent'à fix grains &
plus. Une autre conféquence que je me croîs au-
torifé à en tirer, c’eft que la propriété vomitive du
vitriol de zinc {plia vitrioli ) doit probablement
être attribuée à l’acide vitrioliçjue dont la force
attraéfive eft très-énergique, & qu’il èft à préfumer
que Y acéte de {inc, dont l’acide n’eft pas à beaucoup
près auffi attraétif que le vitriolique, pourroit être
employé fans inquiétude & avec fudeès dans les
maladies hypocondriaques &lhyftériques. Je ne con-
nois point d’obfervations quipuiffent appuyer cette
conjeéhire, ni déterminer les aofesde Y acéte devine.
Il eft à préfumer que M. de Laffonne, qui a beaucoup
travaillé fur le zinc en chymifte favant, ne
laiflera pas échapper les occafions de conftater les
propriétés de Y acéte de {inc.
Acéte d’o r , fel formé de l’acide acéteux uni
à la terre métallique de l’or.
Cette combinaifon a été tentée par les anciens
Chymiftes, Schroeder & Juncker en ont fait mention
; les uns diffolvoient l’or dans l’eau régale,
l’amalgamoient avec le mercure , & obtenoié.nt
enfuite, par l’évaporation à une douce chaleur, une
chaux pourpre qu’ils employoient à cette diflolu-
tion ; les autres ajoûtoient du foufre au mercure
pour la calcination.
Le vinaigre n’attaque pas l’or çn état de métal;
cependant M. Pluvinet, dans fa favante differtation
en forme de thèfe de fermentatione fpirituosâ & ace-
tosâ, d it, qu’ayant mis 2 grains d’or en feuille
dans fix onces de vinaigre , il les trouva diffous
au bout d’un mois, & il renvoie à une differta-
tion de M. Gebaver, publiée en 1748, dont le
témoignage lui avoit fans doute infpiré l’idée de
cette tentative; mais un fait de cette nature ne
peut être admis qu’après avoir été confirmé par
plufieurs expériences répétées fur des quantités
plus confidérables.
Pour préparer l’acéte d’or , on diflout ce métal
dans l’eau régale, on le précipite par un alkali,
on édulcore le précipité & on le fait digérer avec
le vinaigre.
M. Bergman a fait voir que la diffolution acéteufe
d’o r , donnoit l’or fulminant quand on la précipi-
toit par l’alkali volatil.
Au refte, on a peu examiné les propriétés de ce
fel ; M. Wenzel na point effaié de déterminer lçs
proportions de fa compofition..
Acéte magnésien , fel formé dé la magnéfie
unie à l’acide du vinaigre. Il n’a pas été connu des
anciens Chymiftes ? on ne diftinguoit point la I
magnéfie du calce, avant les expériences de MM.
Black & Margraff.
La magnéfie fe diftout, même à froid | dans le
vinaigre, &cette diffolution eft accompagnée d’une
effervefcence, à moins que la magnéfie n’ait été
calcinée ou privée de fon gas méphitique par les
acides.
M. Wenzel a diffôus 86 grains de magnéfie dans
240 grains de vinaigre très - concentré , préparé
pour fes effais, & en déduifant l’eau & le gas de
la magnéfie, il a trouvé que la proportion dan«
laquelle la magnéfie pure s’uniffoit à l’acide acéteux,
étoit à-peu-près : : 123 £ : 240.
On n’a pu parvenir encore à cryftallifer l’acéte
de magnéfie , ce qui établit une différence bien
frappante entre cè lel & l’acéte calcaire, & peut
fervir à faire reconnoître la vraie magnéfie. La
diffolution pouffée à l’évaporation laiffe une maffe
vifqueufe, qui devient folide en réfroidiflànt, &
qui attire enfuite l’humidité de l’air. J’ai peine à
croire que cette déliquefcence ne foit pas occafion-
née, du moins en partie, par l’affinité fimultanée
du gas méphitique. Cependant M. Bergman affure
précifément que ce gas ne décompofe pas l’acéte
de magnéfie,
La diffolution acéteufe de magnéfie a une faveur
fucrée très - fenfible, dans laquelle on diftingue'
enfuite quelque chofe d’amer.
Elle s’étend dans l’eau fans fe décompofer ; elle
fe mêle très-bien à l’e fp r it-d e -v in ; elle- laiffe
aller fon acide à la diftillation ; la table des affinités
indique les fubftances qui lui prennent fon acide
ou fa bafe. Acéte magnésien, ( Pharm. ) on n’a pas encore
fait ufage de ce fel en médecine, du moins je
ne connois aucun auteur qui en ait parlé comme
l’ayant emploié ; mais à juger par fon goût fucré,
tirant à l’amer , peu défagréabie, par la nature de
fes parties conftituantes, & d’après l’analogie, il fern-
ble qu’on pourroit le donner comme apéritif favo-
neux, comme diurétique & purgatif, & même
en porter la dofe très-loin. Acéte martial , fel formé de l’union de l’acide
acéteux avec le fer.
La limaille de fer fe diffout très-bien dans le
vinaigre, il a même un léger mouvement d’effer-
vefcence quand cet açide eft concentré & qu’on
favorife fon aâion par la chaleur de la digeftion ;
cette effervefcence eft produite par le gas inflammable
qui fe dégage. La diffolution eft d’abord
claire, mais elle paffe bientôt au rouge , & avant
que la faturation foit parfaite, elle laiffe précipiter
une portion de terre métallique en forme de chaux
brune.
Cette diflolution , laiffée à l’air libre , fe couvre
d’une pellicule épaiffe qui tombe infenfiblement au
fond du vaiffeau, & il s’en reforme bientôt une
nouvelle, jufqu’à ce que tout le métal diffous foit
ainfi précipité. Elle eft cependant fufceptible de
çryftallifation, Junckcr a parlé de cette propriété,
M. Wenzel en a obtenu de petits cryftaux oblongs.!
par l'évaporation, à une chaleur douce ; M. Monnet
a obfervé la même çryftallifation, en laiflant refroi- i
dir la liqueur filtrée & rapprochée à un certain ;
point par l’évaporation. Mais la plus grande partie
de la liqueur eft toujours encônfiftance d’extrait.^
Suivant M. Wenzel 240 grains de vinaigre très-
concentré, diffolvent 54 grains de limaille de fer;
ce qui donne la proportion dans laquelle ce métal
fe combine avec Facide : : 186 £ : 240.
M. Scheftér d it, que le vin du Rhin diffout auffi
le fer & donne une teinture noirâtre.
Le vinaigre diffout également les chaux & précipités
de fer, & même la mine de fer fpathiqite,
& ces diffolutions font d’un beau rouge vineux.
Mais il faut, faire attention que ces chaux martiales
ne -font attaquées qu’autant qu’elles retiennent une
certaine quantité de phlogiftique, quoiqu’elle ne
foit pas fuffifante pour leur conferver la propriété
magnétique. La preuve en réfulte de ce que le fer
complettement calciné eft inattaquable par le vinaigre
, & nous verrons que cette obfervation fournit
de très-bons procédés d’analyfe , pour féparer, par
exemple, le fer de la manganèfe.
Les diffoiutions àcéteufes de chaux de fer font
plus permanentes & moins fujettes à fe troubler ,
ce qui vient, fans doute , de ce qu’elles reftent
avec excès d’acide par défaut d’une quantité fuffifante
de phlogiftique, pour favorifer une faturation
momentanée.
L’acéte martial eft d’une ftypticîté douceâtre,
l’eau le décompofe en partie , le feu chaffe fon,
acide -& il fe réduit fur les charbons en une chaux
de couleur de tabac d’Efpagne, qui conferve ou qui
reprend affez de phlogiftique pour être foluble dans
les acides & attirable à l’aimant, lorfqu’on ne lui a
pas fait fubir une trop forte calcination.
M. le duc d’A yen a obfervé que le vinaigre
n’emportoit aucune partie de fer à la diftillation,
c’eft un puiffant motif de tenter la - rectification
de l’acide acéteux par ce procédé, fur- tout pour
Fufage intérieur, parce que , même en fuppofant
qu’il eût pu monter quelques parcelles de fer dans
une diftillation mal conduite, il n’en pourroit ré-
fulter aucun danger. M. Gellert dit à la vérité que
fi on diftille du vinaigre qui tient du fer en diil'o-
lution, on n’obtient qu’une liqueur aqueufe très-
altérée ; mais en traitant l’acéte martial en cryftaux,
ou feulement la diffolution très-rapprochée, il y
a lieu de croire qu’on obtiendroit un acide affez
fo r t , & qu’il ne feroit nullement altéré, fi on
avoit l’attention d’arrêter à temps la diftillation.
M. Achard a placé la diffolution acéteufe martiale
, au nombre de celles qui ne font pas troublées
par l’eau chargée de gas méphitique.
La table des affinités fera eonnoitre les moyens
de décompofition de l’acéte martial. Ce fel eft,
comme tant d’autres , abfolument inconnu en médecine.
M. Scheffer recommande cependant la diffolution
acéteufe martiaLe contre les vers & dans
' Chymie. Tom.I.
les maladies phlegmatiques ; j’ai penfé qu’on me
fauroit gré de placer ici ce confeil que nos médecins
n’iront furement pas chercher dans l’ouvrage
de ce favant Suédois.
Nous verrons que la diffolution acéteufe martiale,
peut être employée très-avantageufement
dans la teinture, ainfi que l’ont annoncé MM. les
académiciens de Dijon. Acéte martial , ( Pharm. ) La diffolution du
fer par Facide acéteux, offre un moyen de porter
dans le fang une chaux martiale très-divifée & fufceptible
de fe combiner avec nos humeurs, de s’y
affimiler .& de leur rendre la confiftance qu’elles
ont dans l’état fain. Le principe huileux, qui n’abandonne
jamais entièrement l’acide acéteux, rend
l’acéte martial un, fel favoneux dont la qualité
diffolvante eft très-efficace ,& le peu de caufticité
de cet acide en rend l’aâivité peu redoutable. Auffi
devroit-on préférer cette préparation de fer à la
plupart de celles qui font en ufage, & la donner
dans tous les cas où l’on pourroit craindre de trop
exciter le jeu des folides.
Ce remède eft encore très - peu emploié , mais
il mérite de l’être. On pourroit le donner à la dofe
d’un demi gros dans une livre d’eau pure & faire
de ce mélange une boiffon ordinaire.
Fuller prépare un acéte de fer par la digeftion
froide durant trois jours , de limaille d’acier une
once, acide acéteux douze onces; il filtre la diffolution
& là réferve pour faire un o x ym e l, ou
acéte de miel qu’il furnomme Calybé. Voye{ Oxymel martial.
En faifant évaporer l’acéte de fer, on obtient un
magma-qui, porté à déficcation, donne un fel informe
qu’on pourroit employer dans les mêmes
cas où convient fa diffolution, 8c à la dofe de cinq
à fix grains, & même jufqu’à vingt & plus.
Les médecins de Leyde ont une autre acéte de
fe r , qu’ils nomment acier préparé avec acide & qui
eft une efpèce de fafran de mars , où le fer eft
combiné avec une très - petite quantité d’acide
acéteux.
Ils ordonnent d’arrofer de vinaigre concentré de
la limaille d’acier, & de faire defîecher le mélange
au fole il, & de réitérer les irrorations & les défic-
cations jufqu’à ce que le fer foit abfolument dé-
compofé , 8c enfuite de le réduire en poudre
impalpable fur le porphyre, en l’arrofant d’eau de
canelle.
Schroeder a imaginé un acéte de fer , auquel il
donne le nom de Jel de mars doux , qui ne diffère
pas effentiellement de celui dont il vient d’être
queftion, mais feulement par une plus grande quantité
d’acide* & par fa forme cryftalline. Voici le
procédé qu’il a fuivi.
Prene{ de la limaille de fe r , arrofez la d’aeùk
acéteux diftille, jufqu’à en former une pâte q®'
vous ferez deffécher.
Vous réduirez cette pâte en poudre après fa
déficcation, puis vous l’arroferez de nouveau avec
D