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cette combinaifon avec excès une fols afimîfe, cm,
pour mieux dire , démontrée.par le fait, ce moyen
de l’opérer devroit être le plus dired & rendre
l’effet plus intenfe, & même plus prompt que le
conta& d’aucune autre fubfiance qui ne pourroit
agir qu’en s’appropriant une portion de l’air vital,
partie conftituante de l’acide inodore, & changeant
ainfi les proportions de fa composition ; or, il s’en
faut beaucoup que les chofes fe paffent ainli. J’ai
fait bouillir plufieurs fois de l’acide vitriolique fur
du foufre; il ne commençoit à agir fur lui que
lorfqu’il étoit affez concentré, pour prendre une
chaleur capable de favorifer fa diffolution ; je
m’exprimerois peut-être d’une manière plus jufle
en difant fa fufion ; dans le temps même de l’ér
bullition, on ne fentoit guères que l’odeur très-
légèrement fulfureufe qu’auroit donné'l’acide feul,
expofé de même à cette chaleur dans le même
vaiffeau , «c’eft - à - dire* bien différente de celle
qu’auroit occafionné la projedion de quelques grains
de matière huileufe ou métallique. Après le re-
froidiffement, l’acide s’eft trouvé aufli blanc, aufli
fixe qu’auparavant, & le foufre en maffe cryftal-
line d’un jaune citrin, demi - tranfparent, précifé-
ment comme s’il eût été fondu fans contaâ de
l’air. J’ai mis dans une cornue de verre 5 onces
d’acide vitriolique très-pur & très-blanc, à 1,840
de pefanteur Spécifique, & feulement 2 gros de
fleurs deToufre ; j’ai pouffé la difiillation à feu nu
jufqu’à faire paffer dans le récipient les trois quarts
de i’àcide ; il n’y a point eu d’odeur fulfureufe
pendant cette difiillation, lors même que je dér
bouchois le trou du ballon ; le foufre étoit cryf-
tallifé au fond de la cornue, la liqueur du ballon
n’avoit qu’une foible odeur fulfureufe, & il b’y
trouvoit une quantité affez confidérable d’acide
qui paroiffoit glacial, quoique les vaiffeaux ne fuf-
fent pas encore entièrement refroidis. Je découvris
bientôt que la matière concrète n’étoit autre
chofe qu’un fel dont la fubfiance même de la cornue
avoit fourni la bafe à l’acide, puifqu’elle étoit
convertie en un émail blanc dans toute fa Surface
intérieure. Mais , malgré cet accident, il n’étoit
pas moins prouvé que le foufre n’avoit pu s’unir
par excès à l’acide. On verra dans l’article Suivant
que la même expérience a été faite dans d’autres
vues par M. Dollfufz ; il a tenu en digeftion pendant
douze heures de l’acide vitriolique fur le
vingtième de Son poids de foufre, il a fait paffer à
la difiillation la moitié de l’acide, & il affure qu’a-
près cette opération le foufre étoit feulement
fondu en une feule maffe , fans perte de poids, &
que pendant la Saturation de cet acide avec un àl-
k ali, il n’y eut pas la moindre trace d’odeur hépatique
( Crell, annalen , &c. 178f , part, ƒ , page
443.) Enfin, le cé’èbre Prieftley a enfermé dans des
tubes de verre fcellés hermétiquement de l’eau
imprégnée du gasacide vitriolique; les ayant ex-
pofés à la chaleur du bain de fable, il obferva une
précipitation de foufre qui ne fut plus rçdiffous>
A G I
& lorfqu’il ramollit ces tubes au feu du chalumeau,
le verre fortement pouffé en dedans annonça
qu’une portion de l’air renfermé avoit été
abforbée. (continuation des observations fur Vair, &c,
pan. 1 ,fe è . 14.)
Tous ces faits me paroiffent démontrer que ce
n’efi pas le foufre Seul qui rend l’acide fulfureux
qu’il faut un autre principe qui leur Serve d’intermède
d’union, que c’eft fur lui que l’air vital porte
fa première aflion , & que fi la quantité d’air vital
n’eft pas fuffifante pour acidifier le foufre, après
lui avoir enlevé l’excès de phlogifiique qui le ren-
doit Soluble, elle le précipite en nature au lieu
de le décompofer. J’avoue que je n’apperçois pas
ce que l’on pourroit mettre à la place de cette explication
de la dernière expérience de M. Prieft-
l e y , puifque, dans le fyftême contraire, l’air ab-
forbé auroit dû fatorer une plus grande partie de
foufre, la porter à l’état d’acide complet, & favorifer
par-là la diffolution de ce qui en pouvoir ref-
ter , au-lieu de la faire ceffer.
Je ne m’étendrai pas davantage ici fur les preuves
de l’exiftence du phlogifiique dans le foufre.
Le le&eur Saura bien les rapprocher de celles que
j’ai fournies ailleurs de la néceflité d’un principe
combuftible, de fon identité avec le gas inflammable
, & il les trouvera fortifiées à chaque pas par
les phénomènes analogues,; que j’aurai à recueillir
dans l’examen de la compofition des autres acides;
Voye{ A i r v i t a l , E a u , P h l o g i s t i q u e , &c.
& fur-tout les articles des A c id e s NITREUX , SAC*
CHAR IN & R ÉG A L IN , & C . & C .
Ainfi, ce n’efi pas le foufre qui entre dans la
compofition de l’acide, c’eft feulement un des
principes du foufre , une fubfiance propre, de fon
genre q u i, par fon iiniàn avec le phlogifiique , peut
être mife dans' un état fort approchant d’un métal,
s’alliant en effet aux métaux en leur laiffant
le brillant métallique, & ne diminuant leur düâi-
îité que comme la diminueroit un demi-métal;
qui, par fon union avec /’air vital, conflitue l’acide'
& qui eft par conféqüent la vraie bafe acidifiable
vitriolique; qui ne fè refufe en un mot à notrè
examen dans fon état de fimplicité que parce
qu’elle ne peut être Séparée de ruh de ces principes
que pour fe recombiner fur-le-champ avec
l'autre.
Je ne dois pas diffimuler que , même en recon-
noiffant l’exiftence dii phlogifiique , un des plus
célèbres Chymiftes explique différemment la manière
dont fe forment les acides. Suivant M. Schéele,
ce n’efi pas l’air vital tout entier qui s’unit aux
-bafes aeidifiables , c’eft feulement l’eau , partie
conftituante de cet air , qui, devenant libre tandis
que fon principe falin fe combine avec le phlogif-
tique du foufre , du phofphoré, des métaux , pour
produire la chaleur, augmente le poids des acides
& des chaux métalliques ; & réciproquement cette
eau concourt à régénérerTair v ita l, quand les
terres aeidifiables & métalliques font reportées à
l'état de foufresou de métaux par leur faturation
avec le phlogifiique ( Crell, chemifche annalen,
1787, part. 3 ). Cette explication efi une confè-
querlce du fyfiême de Paureur> qui n’admet point
de feu ^élémentaire , & qui regarde la chaleur
comme le produit de la combinaifon du phlogifti-
que avec Je principe falin univerfel exifiant dans
Y air vital. On trouvera fous ce mot l’expofition
de cette nouvelle hypothèfe, & l’examen de l’application
ingénieufe que l’auteur en fait à tous les
phénomènes correfpondans. Je ne me permettrai
ici qu’une feule obfervation, c’eft que files bafes
aeidifiables a voient avec l’eau l’attraélion qu’il leur
fuppofequand elles font privées de phlogifiique,
on devroit fur - le - champ régénérer l’acide pliof-
phorique en jettant dans l’eau la fubfiance vitreufe
qui n efi plus ni phofphoré, ni acide phofphori-
que ; & c’eft ce qui n’arrive pas, quelque temps
que l’on les tiennent enfermés dans un flacon à
1 abri du^ contaél de l’air. O11 voit au furplus que
cette théorie ne diffère de celle que nous adoptons
que par la nature du principe qui entre dans
g compofition de l’acide, qui en augmentevfenfi-
blement le poids, & qui efi toujours fourni par
lair vital. r
t i l , l’acide s’élevoit dans le récipient & laiffoi
dans la. cornue l’alkali efferve/cent.
§ . V I. Des propriétés & des affinités de l ’acide
■ ' vitriolique.
I. L’aride vitriolique pur eft fans couleur fans
odeur, tranfparent comme de l’eau, & d’une’ conf
ia n c e qui approche de celle de l’huile. On a vu
B ? Pe^ nteut; fpécifique étoit très-près du double
de celle de 1 eau diftillée, quand il étoit porté
au dernier degré de concentration. ^
H p B trés - fortement en rouge toutes les
couleurs bleues végétales, même le papier à (noie -
Ÿ a jufqua prefent que l’indigo qui rélifte à
fon aélion. fl rétablit à plus forte raifon f l E !
leurs qui ont ete altérées par les alkalis.
Il efi beaucoup moins volatil crue •
on peut le faire paffer en e n t o i la rhffV ’S
même fans le porter à l’état ftc ld e p f f i ? 0“**
Suivant M. Bergman, il exiee trois l qlB ï
chaleur que l’eau pu e ! t de
Suivant Erxleben/il faUP, h Z p X u er ^ ^ ch a " ’
leur de 546 degres à l’échelle de Fahrenheit ce
qui revient a 228,44 de Réaumur, ’ “ » e
tique, lavoir refous en fon élément aériforme ,
parce que l’ayant fatilré d’alkali volatil, ayant diftillé
le fel qui eu provenoit, & répété jufqu’à cinq fois
cette opération, la quantité a toujours diminué
confidérablement, malgré toutes les précautions
qu’il apportoit pour prévenir les pertes. ( Phyfika-
lifeh chemifches magasin, bc.purt. 2 , an. 28':') Il
eft affez probable que la principale caufe àe la
diminution étoit la diffipation d’un gas aride vitrio-
liqne , pendant les faturations de l’alkali, la déification
du vitriol ammoniacal , peut-être auffi à
travers les luts des vaiffeaux de difiillation ; cependant
fon expérience préfente des circonffances qui
me paroiffent mériter toute l’attention des Chy-
mifles: à chaque difiillation, l’acide relié dans la
cornue prenoit, en refroidiffant, une conlillance
folide ; il ne fe fublimoit que très-peu de vitriol
ammoniacal non décompofé, & il paffoit dans le
récipient, après les vapeurs aqneufes, de l’alkali volatil,
qui, quoique toujours fluide, faifoit une vive
eflervefcence avec les arides. Le phlôgillique de
1 alkali volatil auroit ■ il fait paffer fucceffivement
«ne portion de l’acide vitriolique à l’état d’acide
vitrioljque phlogifiiqué ? L’air vital féparé de cette
maniéré de l’acide vitriolique a-t-il fervi à la pro-
duction de l’acide méphitique ? On ne peut propo-
ler que des doutes jufqu’à ce que ces phénomènes
aient été de nouveau examinés. Il ne fera pas
inutile de rappeller à cette occafion que Pott avoit
«eja obfervé , dans fa differtation fur le fel de
tuccm, que lorfqu’on diftilloit un fel récemment
prépare avec la potaffe & l’acide fulfureux volaWÊM
de la c ‘de vitriolique de couleur brane’ de’
1,872 de denfite , n’eil que de 0,42g • c e l l ’ 4,!
foufre n’eft portée dans la'.nême mble9qu’à 0^83!
b m m .
P«r ( à .,,87058 de denfité Tdans le ® Vltnollt!ue
celle de l’eau : • o , ,T - V ’ “ H ^Pportayec
affoibli de | d’eau’^ ^ o V V v 6 nlême acide
acide affoibli de J d’eau à P° Ur le même
Ces académiciens ayant déterminé n=i-1er
expériences à 0,66 f i a chaleur fn é c i T “
acide nitreux: (dont la denfité
la table de M. Crawford donnant pour 9l l c’h f
leur fpecibque de 1 aride nitreux uâk 08 ™
celle de l’acide nitreux fumant f à i n f 4\ ’ P,°m
Ü n ; pour celle de P a r i i mu j L u i fu‘
m an t(a i , I21 de denfiiél 0,680 , i f I
juger que la chaleur fpécifique de’ l ’acide de
■ que réel eft plus granSe qui c e l t de d e S à ?
très acides minéraux; car 1 , u'
qui expriment les rainons i v T «ombres
chaleur^ur desqua’& a ^ s f Caf aC" é de en raifon
pas perdre de vue que lU i m? T ’■ ÛUt
mum des termes deeomparaifon exifte e ^ T ' ' '
w w f t e as* v .