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bellement dUKiift, qui a fa meffire propre» d’affinité;avec la bafe de l’air vital;
chaque produit! reftitue, lors de la décofnpofition, lesimêmes principes dont il
s’étoit formé; le radical nitreux vient fe placer dans cette claffe de fubftances
combuftibles, avec le caraéïère individuel de retenir dans fa combinaison avec le
principe acidifiant bien plus de calorique; de ne contrafter cette union (quand
il eft én état de,gas) qu’à»la faveur d’unerigriitiom étrangère (i) ; le gas nitreux
diffère: dé d’acide, commele: compofé diffère du furcompbfé par. 1 exe» d un
des principes^;: & la détonnarion du nitre n’eft que la décomppfition - de ibn
acide par l’affinité'fupérieure d’un autre combuftible, qui n a- pas de meme la
propriété, en s’emparant du principe acidifiant, de fixer une auffi grande quantité
delamatière de la chaleur^ > ;_»■ >w. i- : i. .
Ces. points fondamentaux éclaircis, il refte fans doute beaucoup a taire dans
une Science où chaque découverte femble n’être jufqu’içi qu une nouvelle, route
tracée vers un but plus éloigné; mais notre marche fera plus fore, oc nous
n’aurons plus les mêmes fujets de craindre d’être obligés de revenir un jour
fur nos pas. , , , . ,
Les efprits fuperficiels regardent volontiers toutes les théories comme des
fyftêmes, fruits d’urne imagination plus ou moins heureufe, à qui lenthouüalme
de la nouveauté allure quelques mbmens d’exiftence, & qui, étant par ce a
même fuiets aux révolutions des modes, doivent perdre de leur prix en vieil-
liflant, & faire place enfin à d’autres fiérions. C eft fans doute a cette prévention,
accréditée à la faveur. de quelques exemples, que nous devons tant de
Romans phyfiqucs, dont les. Auteurs effiiient auffi de fe faire un monde & des
élémens.à leur'manière, en' ne-'prenant, de tout ce qui eft connu-, que ce
qui préfente une,,forte de convenance : ipécieufe avec leurs idées. Ceux qui lont
capables d’un .examen plus profond, jugeront bientôt quune doctrine dans
laquelle on s’interdit jufqu’aux induâions de l’analogie , qui n admet que des
vérités de fait, qui n’eft que la maffe des réfultats de l’obfervation ou du calcul,
qui n’emprunte abfolument rien de . l’opinion, eft - -néçeffairement à ,1 affii des
viciffitudes de l’opinion ; qu’une doéfrâne qui rejette toute hypo.thefe, ne peut
éprouver le fort des hypothèfes. O r , telle eft la1 méthode rigoureufe dans laquelle
les premiers Chymiftes paroiffent aujpurd’hui-fe renfermer : la polterite
verra s’élever l’édifice dont ils n’auront pu que pofer les fondemens; mars, elle
ne penfera à détruire ce qu’ils auront (aie,.que quand, avec.|ps memes ^matières
& dans les mêmes cîrconftahces, la nature ceflera d’operer les memes
phénomènes.
Sur la- Nomenclature.
On a vu, dans le premier Avertiffement, les raifons &,Ies autorités d après
lefquelles je me fuis déterminé,- tout en commençant cet Ouvrage, à me lor-
( i ) On peut voir ce que j’en ai dit en expofant la fixième loi d’affinité, p. 574 de ce volume.
A V E R 'T / 7<S S E M E N T . ,
tner une Nomenclature affujettie à quelques principes. J’ai annoncé en même
temps que l’on trouveroit ces principes.-expofés à l’article dénominationy mais
depuis la publication de cette première’ partie, trois célèbres Académiciens,
MM. Lavoifier, Berthollet & de Fourcroy, également -convaincus de la né-
ceffité de cette réforme, ont bien voulu travailler avec njqi à y qiettre la dernière
main. Tous les objets ont été. repris,. examiné^, difcùtés, .dans,une. fuite
de conférences où nou$;avons eu l’avantàgë de réupir encore les çonfeils 4’une
patrie des!Géomètres, de l'Académie royale d^ Sciencf/ j^.d.e plqffêùrsiChy-
miftes (1): Enhardis par ce concours aè lumières, bous fbmmè's'fërnqnfés. aux
premières vérités métaphyfiques fur des rapports .de l’-efprit ^d’analyfe dans les
Sciences , a.vec la perfection de leur langue ; de fyftême a, été établi Fur cette,
'bafe; les règles font devenues',pluS.invàr^Blè^.j.,6^11,11'.fait.utië,js^pJ^canôaC
plus Vévère ; l’jufege s’éft trouvé Tans
plan général, & nous avons conclu 'à runanimité ce que chacun dç nous auroit
craint auparavant dé‘prbpofer. ‘ -
De ce concert de vues & de travaux il eft réfulte. une methode -plus complète
de Nomenclature. chymique,, jl’après. làqueffëfjë ferai olffigé ,d employer
dans da fuite quelques! éxpféffionsfdil^rentë^de^^ .adoptées.
Foible inconvénient farts doute près de tous des j avantagé j qù’un t langage ; cfaif ,
exaft oc déformais uniforme,. Scjénçë, ou
qui voudront l'acquérir l'^ës'changémènsTdrit eri peffifnombre'^ ils fe' réduifent
pour la plupart à 'dés términùifons^que ' l’on éft^convenu, ffë -ramener à une
analogie confiante-pour leur donner auffi 'quelque vâléut. Mais quand ces chan-r
premier
travail*,* j ’aùfojs. én ç o r e a m’ap p laù 'dif d i y o d ï f ç p n ç u fo ë t t e ' en trep r ife .dans un
m om en t o ù il n’y a y o ït Jg u è k lieu d’ê fp é r ë r ’d é ; fa v o ir , auffi p rom p tem en t &
auffi h eu r eù fem en t Conduite, à f à 'f in . , j
• jW o is pu me borner' 'à fediquer.. iéi cjés. çéttèBions, m'aiç j’ai penfé qu’il
fe'roit. plus convenable lie préfentef'én même'- tëmp's ; tout..le fyft.ême de la
nouvelle Nomenclature, pour' n’avoir pltfsfâ revenir fur' le même' fujet. Ainfi
cette expofition tiendra lieu de TarticlefrtENOxftiNATÏdN que. j’avois promis.
( i ) Ç’eft ainfi’ qu’en-parle M. Lavoifier dans, un Mémoire lu à la féance publique, de J Academie, du
'18 Avril V787, imprimé a la''fête de U Mèihôdë de Nomenclature 'àhymique, &c. Pans, i jS j . Cet Ouvrage
ja èffn-yéi qpèlfüés critiqués i J& il’ôip devoit lîiën 'S’attendre (qu’ils nèlieroit- pas À l’abri de ta contra-
diaQn ,-. fans laquelle il femble que ïe£ iunqvations les- plus utiles ne peuvent recevair- la, derniere, fanétion.
ftïais!.pn a pu remarquer!, qu’à la,refefve de trois pu quatre mots.pour lêjquëls on a prqpole; ierieufe-
ment tîe facrifier l’unit©' de fyftêitfe à l’impfeffion qu’ils peuvent- faire fur ‘Fèreille-de celui qui les entend
pour la ’ première fois, èes1 critiques portoient bien plus fur la doctrine que fur les règles de Nomenclature;
c’eft-à-dire que le grand reproche que nous ont fait cès Cenfeurs , eft de nayoir pas crée ou
adopté' des 'fermes* pour" exprimer des idées que nous n’avions pas ou que nous tenions pour faudès.^ Ils
auroient dû pourtant faire attention que nmre p^ii étoit de nous_ renfermer _dans_ lys faits ^ & de n admettre
aucune hypothèfe; que nous voulions, comme l’a il bien dit M. La voilier, arrêter une Méthode
■4e ; nommer, plutôt-qu'une Nomenclature : de fqrter que s^ils .papyenqieiit a-prouver la realite des etres que
■ leur imagination,4met en jeu dans la pljnpai't\def,.opérationsleur place fe trouveroit, marquée davance,
& leurs noms déterminés par des principes que l’on ne fauroit contefter. •
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