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fluides ; il faut donc pour-lors confidérer l’affinité.;
refpeâive de l’acide & de l’alkali comme nulle &
enchaîriée par la faturation réciproque, & ne s’occuper
que de l’affinité du compofé lui-même.
C ’eft ainfi que, dans les furcompofitions des fels
par l’excès d’un de leurs principes, cet excès n’eft
retenu que par une force très-inférieure à celle qui
les unit au point de faturation. De là vient, comme
je l’ai d it , que l’eau précipite le fpat pelant dilfous
dans l’excès de. fon acide, de même que le vitriol
calcaire & lé vitriol de plomb, fuivant l’obfervation
du D r. Wirhering.
Si on verfe de l’alkali çauftique dans une dîflolu-
tion d’acète barotique porté à l’état de fel cryftalli-
fable, il y a un précipité ; c’eft ce dont je me fuis
affiiré, en employant la potaffe diffoutô par J ’alcohol,
qui , par conféquent, ne pouvoit être foupçonnée
de tenir ni terre filiceufe , ni acide méphitique;
mais la décompofition n’eft. que partielle, j’en eus
la preuve, en ce que la liqueur ainfi précipitée &
chargée d’alcohol de potaffe par furabondance, ne dé-
compofa pas moins fur-le-champ le vitriol de foude..
L’alkali çauftique n’a voit donc opéré que la fépara-
tion de la portion de terre barotique excédente à
là faturation , dont l’affinité étoit conféquemmem dans
Ttn degré inférieur. Cette obfervation peutyfervir à
éclaircir les doutes que les expériences du D r. Wi-
thering avoient fait naître fur le rang que Bergman-
donne aù barote, avant les alkalis fixes, dans les
colonnes de la plupart des acides, comme dans celle
de l’acide vitriolique. Philof. TranfaÜ. 1784, pag. 300.
Ce que nous difons des tels doit s’appliquer à bien
d’autres compofés ; nous avons vu que dans quelques
opérations on n’avoit à tenir compte que de l’affinité
de l’eau comme telle, que dans d’autres il Moit
faire état des affinités de fes parties compofantes ;
ce qui donnoit lieu à des phénomènes qui différoient
comme les réfultats de ces calculs : il n’eft pas étonnant
que l’on n’ait pu trouver aucune explication
fatisfaifante de ces différences jufqu’à la démonftra-
iion de fon analyfe.
L’attention à obferver notre fécondé règle conduira
naturellement à la découverte de cette multiplication
de puiffances , par la nécefiité de retrouver
les quantités, ou de rendre raifon de la diminution &
de l’augmentation du poids total, avant que de prononcer
avec certitude fiir les conféquences des faits.
4 ° . L’ordre d’affinité indiqué par quelques effais,
lors même qu’ils font foutenus de l’analogie , ne doit
être établi comme certain qu’après qu’il a été con-<
firme par plufieurs faits corrélatifs ; il arrive fréquemment
que ce premier jugement fe trouve démenti
par l’expérience combinée pour en acquérir une fécondé
preuve , il faut alors tenter d’autres procédés
pour découvrir de quel côté eft l’anomalie apparente :
la vérité n’eft ici que le réfultat de l’accord de tous j
les phénomènes. '
Souvent ces phénomènes font obfours & peu dé-. ;
terminés, au point qu’il eft.difficile même de juger |
s’il y a véritablement échange où décompofition ; f
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alors (dit Bergman) le Chymîfte doit s’aider de
tous les moyens pofîibles : la connoiffance de la faveur
des différentes fubftances, de leur volatilité,
de leur odeur, de leur forme, de leur couleur , de leur
folubilité dans l’eau, dans les acides, dans l’alcohol, de
leur difpofition à la déliquefcence 011 à l’efljforefcence,
les propriétés qui paroiffent les moins importantes, tout
devient utile dans ces occafions. C’eft dans le choix
de ces moyens que fe montre la fagacitéy lorfque
fans grands appareils , fans préparatifs recherchés, par
les opérations les» plus fimples prifes dans la nature
des chofes, on parvient, commel’induftrieux Sçheele,
à dévoiler de grandes caufes par de petits effets.
5 e. Celui qui defire les progrès de la fc ieW ,
doit encore s’impofer la loi de décrire avec la plus
férupuleufe exa&itude toutes les circonftances, foit
de la préparation, foit des réfultats de. fes opérations;
celles qui nous paroiffent à peine dignes d’être
relevées, celles que-nos opinions nous perfuadent
de regarder comme des- accidens , peuvent devenir
des traits de lumière pour nos defcendans, en. pof-
fefiion de. quelque nouveau principe qui leur en découvre
la valeur , ou défabufés du fyftême qui nous
: en déroboit la vraifemblance. Une expérience dont
| la narration eft fidelle & exa&e, eft fouvent bien
moins utile par les argumens qu’elle fournit à l’ob-
férvateur, que, par les détails les plus étrangers à
fon objet ; ce font des matériaux dont il .ignore le
prix, mais qui trouveront tôt ou tard leur place
quand l’édifice fera affez élevé, pour les recevoir.
C ’eft dans les defcriptions que Haies nous a laif-
fées de fés laborieux Effais, que la Chymie moderne
a pris les premières notions des fluides aériformes
qu’il n’a pas connus lui-même. Dans la plupart des
expériences fur lefquelles Meyer a fondé l’exiftence
de fon acidum pingue ,. nous .voyons maintenant
très-diftinéfement les effets de la préfence ou de
l’abfénce de l’acide méphitique. 11 s’en faut bien que
le travail de Bergman, pour déterminer- la quantité
de phlogiftique contenu dans les métaux, foit perdu
pour ceux qui n’admettent pas l’hypothèfe de Stahl;
ils en tirent des conféquences dire&es , pour déterminer
les affinités, de l’air vital, principe acidifiant.
Je pourrois rapporter mille exemples femblables ; il
en eft un qui paraîtra peut-être affez frappant pour
qu’on ne me foupçonne pas d’autre motif de le citer
: les faits que j’ai raffemblés , il y a quinze ans,
fur l’augmentation de poids des métaux privés de
leur phlogiftique, fourniffent aujourd’hui à M. La-
voifier quelques données fur les quantités de fubf-
tance oxygine qu’ils prennent par les divers procédés
de calcination. Mém. de EA.cad. R. des Sciences,. ann»
1782, pag. $24. ;
6°. Enfin , on doit afpirer à donner aux affinités
des expreffions qui ne fe bornent pas à régler l’ordre:
de trois fubftances entre elles, mais qui puiflènt être-
portées dans le calcul de toutes les forces qui concourent
dans uji£- même opération : jufijues-là ce ne
font que des échelons difpol'és pour arriver finement;
un tableau qui repréfente les valeurs refpe&ives de
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toutes ces piiiffances, voilà le but qu’il faut fe proposer.
J’ai donné affez d’exemples de ces expreffions
numériques, & j’ai indiqué la manière de les déduire
d’abord de quelques obfervations bien çonfta-
tées, de les effayer par des applications à des cas
différens, de les modifier jufqu’à ce qu’elles conviennent
à tous les phénomènes. L’ufage des fym-
boles de Bergman fera ici d’un grand fecours pour
fe familiarifer avec ces jeux d’affinité; on a déjà pu
remarquer avec quelle netteté ils expliquent ce qui
fe paflé dans les affinités doubles ; il n’y a pas à
douter qû’ils ne puiffent fervir de même, & ne deviennent
encore plus néceffaires lorfqu’il y a concours
de plus de quatre fubftances : c’eft ce que M.
Wîegleb a- déjà exécuté d’une manière aufli fimple
qu’ingénieufe , foit en fous-divifant l’efpace intérieur
de ces figures par d’autres accolades, foit en plaçant
des traits de liaifon entre les diverfes fubftances qui
s’uniffent dans l’opération (1).
Après cela, les expériences fur les adhéfions des
furfaGes pourront fournir, avec les précautions que
j’ai indiquées, de nouveaux termes de comparaison
pour apprécier les valeurs hypothétiques, & même
donner de premières approximations dans les cas qui,
comme ceux des alliages, laiffent peu de prife à
l’obfervation des degrés d’affinité. Le Chymifte Phi-
lofophe ne négligera pas non plus dans l’occafion
plufieurs phénomènes , qui, quoiqu’appartenant plus
immédiatement à laPhyfique , participent encore de
l’affinité ; qui fervent du moins à annoncer les chan-
gemens qu’elle a produits, tels que la chaleur fpé-
cifique, la denfité, la faculté conduélrice du fluide
éleéirique-, le magnétifme, i’afcenfion dès liqueurs
dans les tubes capillaires, leur différent pouvoir réfringent,
&c. &c. Mais rien ne contribuera davantage
à agrandir dans cette partie la fphère de nos, con-
noiffances, que les deux principes que j’ai cru pouvoir
conclure , à la fin du IV e. paragraphe , de toutes
les données a&uelles fur les rapports des degrés
d’affinité avec les quantités néceffaires à la faturation ;
fi ces deux propofitions reçoivent une pleine confirmation
des expériences qui relient à faire pour les
vérifier, on aura déformais deux routes ouvertes
pour arriver au même but ; les Tables de précipitation
& les analyfes pour les dofes. fe prêteront un
mutuel fecours, & il y aura peu de problèmes dont
un travail induftrieux & confiant ne puiffe alors
donner la folution. Autant les généralités nuifent
aux progrès de la Philofophie naturelle lorfqu’on les
déduit de quelques légers apperçus , lorfqu’on leur
accorde une confiance prématurée ou trop entière;
amant elles les favorifent quand on ne les fait fervir
qu’à diriger de nouvelles recherches..
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A F F IO N . ( Pharm. ) Quelques Auteurs donnent
ce nom à Vopium, C ’eft aufli celui d’une elpèce de
pâte ou éleéluaire dont on fait ufage dans les Indes
orientales pour s’exciter à la férocité ou aux plaifirs
dè l’amour, & dans lequel il entre de l’opium. II
en eft fait mention dans.les Ephémérides des Curieux
de la nature, A. I I , obf. dp.
A F F O R M A S . Terme employé par quelques
Chymiftes pour défigner le verre, Rulandus, /o-
linjlon, ÇajlelLus.
A F F R E N G I . Quelques Alchymiftes ont entendu
fous ce nom la chaux de plomb rouge.
A FF R O S. Ce mot fe trouve dans quelques
. Livrés de Chymie au lieu d'écume-; il vient du grec
ccCPftOÇ- On en a tiré l’adjeélif a f f r o t o n , écumeux„
A F F U S IO N . Ce mot qui eft tiré du latin affun-
dere y affufio, exprime l’aélion : de ver fer une liqueur
dans une autre , ou même fur un corps concret-
Les Chymiftes ont commencé à l’employer depuis
quelque temps, & loin de .Blâmer leur hardieffe ,
on doit leur .Lavoir gré de nous avoir donné un
terme devenu néceffaire en bien des occafions, &
fur-tout dans les defcriptions fi fréquentes des.effets
des réaélifs. Le mot addition étoit impropre, parce;,
qu’on n’ajoute pas quand on n’a encore rien mis
il étoit équivoque, parce qu’il confondait la première
& la féconde affufion , . & même celle que
auroit eu pour objet de reprendre ou de décompofer
le premier réaélif ; î l n’y avôit donc d’autre reflôurce ,
pour parler clairement, que d’ufer de circonlocutions,
comme dans cette phrafe:/l'on verfe de Valcohol gai-,
lique dans Veau ferrugineufe, elle devient de couleur
pourpre, &c. En remplaçant le premier membre par lé
mot affufion, le difeours fera plus clair , plus concis
& même moins monotone, parce que la répétition
des mots n’eft jamais aufli défagréable que la répétition,
des tournures. En général ce n’eft pas dans
les fciences que l’on doit craindre le néologifrUe 9.
ceux qui les traitent ne peuvent avoir d’autre prétention
dans leur langage que la jufteffe & la clarté -r
obligés d’exprimer des idées qui ne peuvent recevoir
leurs nuances de l’imaginarion des Le&eurs, les termes
ufités ne leur fuffifent pas toujours pour les faire
entendre ; il faut bien alors qu’ils aient le droit de;
créer des figneS pour les communiquer. Voyeç
RÉACTIF.
AFFUSION. {Pharm. ) Ce mot eft employé eu
Pharmacie pour exprimer l’aélion de yerfer une &-
(i) H a n d iu c h i e r C h em ie , & c . § . 4 6 0 . J. Béguin ', Chytruffe François, paroît avoir eu la première idée ffe cette- difpow
fition fÿnoptrquè des parties d’un compofé qui paffent à: une nouvelle'combinaifan ; on voit, dans fes Elémens., impriméis.
à Paris en 1608 ( l iv . 2 , ch a p . t z ) - , qu’il s’en- fervoit très-bien pour démontrer l’erreur de ceux qui penfoient que la
poudre émétique', au d’algjerath , provenoit du mercure, parce qu’on employoit, dans fa préparation y le mercure fublimé*