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efprit-de-vin dans environ trois pintes de lait, que
Ion expofe a la chaleur ce mélangé bien bouché.
avec 1 attention de donner de temps en temps ïffue
au gas de la fermentation , le lait fe trouve / au
pout d un mots, converti en três-bôn vinaigre, que
I on peut pafler à travers un linge, & conferver
dans des Bouteilles.
Ces deux faits fervent très-bien à prouver que
l aade galaCliqué, eft le produit d’une fermentation
du fécond degre, & même que file lait étoit p’ius
riche en efprit, le produit de fa fermentation au
premier degre feroit plus fenfible ; mais il mefemble
qmls ne décident pas l’identité abfolue de l’acide
galactique & du vinaigre ; il faudrait pour cela que
le premier put être ramené exaâement à l’état du
r C°m i!iparce t*u'on ne ^oit reconnoître pour corps
lemblables que ceux qui ont toutes leurs propriétés
femblables.- Or M. Schéele nous apprend^ lui-
meme que l acide galactique ne cryftallife pas avec
la chaux ni avec la foude, qu’il cryftallife avec la
magnefie, qu il laifle aller Palkali volatil à la dif-
tiltation , qu il enlève enfin la potafle au vinaigre :
toutes ces circonftances annoncent un acide dftfé-
rent du vinaigre; la dernière fur-tout le démontre,
& il y a lieu de croire que quand les affinités &
les combinatfons de l acide galactique feront aufli
onnues que celles du vinaigre , on aura bien
d autres faits pour , établir les caraôères differen-
A cide GALAtmQüE. (Pharm. ) Cet acide n’a
pas encore ete employé pur en médecine ; mais
Ü « f î T teDmpS immémorial combiné avec
dan^ u ^ t “ a“ & Un Çrindpe falin >»ucilagineux
JL AI T - CUr ÛOirLmee Peût lait*. Voye^ Petit
Acide Gàllique, ou de la noix de galle.
L opinion ou l’on a é té fi longtemps qu’il ne de-
voit y avoir qu’un feul acide dans fa nature ,
»voit tellement aveuglé les Chymiftes, qu’ils n’o l
foient rapporter à cette claffe les fubftances dont
k s carafteres acides étoient les plus manifeftes,
& plutôt mie de déranger leur fyftêmeilsfe cotf-
tentoient de leur aftigner une divifion particulière,
f ï .,3ue° tlue tltre faux ou du moins
insignifiant. Voüa pourquoi l’acide gàllique , n’a
ete connu mfqu’a ce jou r , que fous les noms de
principe ajlnngent & mfufion de noix de galle ; cependant
, comme le remarque très-bien A l Schéele
r a u i o ^ d , ? 1? 1,011 aPPe)1f A g e n t e s , donnent
E * t non équivoques d’un acide
fibre, & la fuite de cette article ne laiffera aucun
doute fur 1 exiftence d’un acide particulier dans
tous les végétaux de cette claffe.
Tous les végétaux qui ont quelque vertu aftrin-
ift 5 leur nombre
le J & r W dé/rabra te cticne, le jaule, Un’ s° d?e s ®mftainragiuse, leen f rpuairtiteicru lieler
’ f H I & la Ho««-' de \rem
d x & c - & c ’ U exifte le plus abondama
c r ment dans cette fubftance que l'on nomme impf&i
prement noix de galle. v
Là noix de gaüe n’eft point nn fruit, c’eft une
excroiflanoe contre nature, formée par le fuc ex-
travaieala fmte de la piquure d’un infeâe ; les
galles fe trouvent fur des chênes, mais non fur
toutes les efpeces, de chênes ; on les recueille
principalement fur celui qui eft appellé robre ou
iïaV' e \ qiÜ Croît dans le lev an t, la pannonie,
1 iürie , la provence & la gafeogne ; fes feuilles ,
Ion gland, fon écorce, font très - aftringents. On
a remarqué que le même arbre ne fourmiTok pas.
î noi,x/1Qe S?lle dans les Ifles Britanniques , &
ce^i n eft pas étonnant puifqu’on n’v voit pas l’in—
lecte qui leur donne naiflançe. -
On diftingue dans le commerce les noix de galle
dalep ou du Levant, & celles dû pays, les premières
font plus compares, plus pefântes & meilleurs
pour tous les ufages.
La noix de galle a été connue des anciens
puifqu au rapport de Pline, ils l’employoient dans
les teintures, pour la préparation dès cuirs, &
meme en medecine; mais ils étoiènt bien peu avan-
ces dam la connoiftance, non-feulement de fes.
propriétés chymiques, mais de fon origine, puifque:
Pline dit précifement (L iv. 16. ) que tous les arbres
qui portent du gland, portent aufli des noix:
de galle oc par années alternatives.
ru <lUe dePlds quelques années que les-
Chymiftes ont donné quelque attention à cette fubftance;
MM.. Macquer & Monnet fe font attaches
à examiner fa manière d’agir dans la prépar
a i0? de J’encre; M. Cartheufer a obférvé les pré-
l l f e a métalliques qu’elle occafionnoit dans les
djfiolutions des métaux, & le travail-le plus complet
qui ait été fait fîir cette matière eft jdû à MM.
les commiflaires de l’académie de Dijon, qui ont
efîaye les combinaifons de ce principe aélif avec les
acides, les alkalis, les terres & les métaux. Je ne puis
m empêcher de relever à ce fujet la critique injufte-
de M. Monnet,, qui leur reproche, dans fon non*
veau fyjlême minéralogique imprimé en 1779 , de n’a -
voir pas connu l’àéÜon direéle de la noix de galle,
fur le fer, tandis qu’ils en avoient donné l’obfer-
vation détaillée dans le troifième volume de leur»
I èlémens publié en 1777 , d’après leurs propres expériences,
& avant que la traduction de l’ouvrage
de M. de Laval, où il en eft également fait mention,
eut paru en France..
Pour obtenir Ÿacide gàllique, il fuffit de pulvéri-
fer la noix de galle, & de la faire digérer dans l’eau,
meme à froid. Une once de noix de galle a donné,
par ce procédé une liqueur aflez chargée, & qui
y r e s une évaporation lente a laifle trois gros &.
dëmi^ de réfidu trçs-ftyptique , non déliquefcent „
s red‘d"0l,s prefqu’entiéremeet dans l ’eau, La-.
. a prefenté, a fa furface , une pellicule:
irifée. -
On peut de même extraire cet acide par difti]~
A G I
îatlort ; mais il faut avoir l’attention de ne donner
qu’un feu très-doux, & d’arrêter la diftillation, ou
du moins de changer le ballon , avant que l’huile
jaune commence^ monter; on recueille alors tout-a-
la fois le phlegme & l’acide qui eft aufli ;volatil
que lui. Ç’eft la meilleure manière, pour avoir pet
acide dans un plus grand degré de concentration ,
& cependant aufli peu chargé de matière extractive
qu’il eft pofîible.
Vacide gàllique préparé par l’un ou l’autre de ces
procédés, a au furplus les mêmes propriétés ; il
-eft clair & limpide lorfqu’il eft récent, mais il fe
•colore bientôt, pafîe rapidement au jaune, au rouge
brun, contracte de la moififliire, dépofe des fila-
mens muqueux , fe déçompofe enfin, à-peu-près
comme l’acide citronieii. C ’eft-là ce qui a engagé
les Chymiftes à fubftituer Pefprit-de-yin , ou même
l ’eau-de-vie à l’eau, lorfqu’ils veulent le conferver
Fans altération, & cette méthode eft certainement
préférable toutes les fois que l’on ne veut l’employer
que dans dès occafions où on eft afluré d’avance
que la préfence de l’efprit ardent ne pourra- chang
e r les réfultaïs. ( Voye{ Àlcohol GALLIQUE & R éactif.) Mais lorfqu’il eft queftion d’examiner
les propriétés mêmes d’un acide, il faut le prendre
le plus fimple-qu’il eft pofîible , & non dans l’état
d’acide dulcifié. On parviendroit fans doute à rendre
l’acide gàllique moins fujet à s’altérer, en le concentrant
par la gelée comme l’acide citronien ; &
comme il foutient beaucoup mieux que ce dernier
l ’aCfion du feu, puifque tous les produits huileux,
de la diftillation de la noix de galle précipitent encore
le fe r ,' on pourroit également eflâyer de le
concentrer par des rectifications.
acide gàllique fe reconnoît à une faveur très-
aftringente qui lui eft particulière , & parce qu’il
précipite le fer en noir;, propriétés qui appartiennent
également à tous les végétaux, qui contiennent
ce que. l’on a nommé , pour cette raifon, principe
aflringent. - ,
Lès caractères .acides de ce principe ne font pas
équivoques ; il ne paroît pas changer le fyrop vio-
lat ; mpis il donne une nuance vineufe à rinfufion
de, t o u r n e f o l& rougit fur le champ, le papier
bleu,; il déçompofe les émulfions végétales & animales
exactement comme les acides , il déçompofe
les hepars 011 foies de gouffre terreux & alkalins
par l’aCtion qu’i| exerce fur leurs bafes ;, il précipite,
plufieurs métaux de leurs diflolutions ; ii s’unit avec,
quelques-uns tnême, par la voie direCte. Les réàiï-
dP ce? combinaifous, & les phénomènes qu’elles
p.réfentent feront décrits à l’article Gallite, c’eft-
a-dire fel compofe de V acide gàllique. Voye%_ ce mot,
& les dénominations qui en font formées par l’ex-
preflion des différentes bafes.
%alliiu<è% A ? comme tous les autres, com-
pofe de l’air, principe acidifiant commun & d’tine
iubftance phiogiftique, ou plutjôt.-huil'eufe, qui lui
jert de bafe , & qui produit , fes caractères particu-
Mers, ü n y démontre la préfence de l’a ir , en faiÀ
C I
fânt détonner dans un creufet rougi nn mélange
de noix de galle, ou encore mieux du réfidu fec
de Y acide galliqùe, avec le double de nitre pulvé-
rifé. L’alkali qui refte après l’opération fait effer-
vefeence avec les acides; il contient donc du gas
acide-méphitique, & c© gas vient néceffairement
de l’air acidifiant converti comme dans lès expé-,
riences de M. Landriani. Voye^ A cide.
La partie de Y acide gàllique, qui le met. à l’état
de fel eflentiel fluide, eft peu adhérente :,onle juge
non feulement par fa decompofition fpontanée ,
comme celle de.l’acide citronien; mais encore en,
le traitant à la diftillation mêlé avec partie égale
d’acide nitreux gur, celui-ci enlève fon phiogiftique,
il s’élève beaucoup de vapeurs rouges, & fi on
arrête, la diftillation auftitôt qu’elles ont ceffé, on
trouvé que ni la liqueur de la cornue , ni celle du
récipient n’ont la propriété de précipiter le fer en
noir, lors même que l’on a la précaution de reprendre
par de l’alkali l’acide nitreux qui s’oppofe-
roit naturellement à cette précipitation. L'acide-
gàllique a donc été abfcluineiit détruit , puifqu’il,
n’exiftoit plus ni dans,l’une ni dans .l’autre de ces
liqueurs, il faut obferver cependant qu’elles étoient,
fort différentes ^ cellê du récipient paroifloit n’être,
que de l’acide nitreux pur délayé dans le flegme
de Y acide gàllique ; elle n’étoit point troublée pat?-,
l’alkali & ne troubloit pas la diflolution de nitre
mercuriel. La liqueur reliée dans la cornue avoit
une légère couleur ambrée; elle occaflonna un pré-
: cipité blanc très-abondant dans la; ; diflolution de
nitre mercuriel ; l’eau de chaux n’y prodüiflt d’abord
aucun changement ; mais quand l ’acide en fut fa-
turé, le mélange; fe troubla, & il s’y forma un
dépôt confidérable : l’alkali en fépara de même une
matière blanche en forme de caillé, qui prit une
nuance jaunâtre ; & ce qu’il y a de remarquable ,
cette liqueur faturée d’alkali précipita conftamment.
en blanc la diflolution acéteufe martiale. Comme
011 poiivoit foupçonner que ce précipité venoit cî^un
excès d’alkali, je rendis le mélange acide par l’addition
de vinaigre diflillé, qui n’empêche pas l’action
de Y acide gàllique- fur le fe r , & l’effet fu.t le
même , ç’efl-à-dire qu’il y eut un précipité blanc.
Il refloit à déterminer la nature de cetçe fubf-
tance qui avoit été retenue par l’acide pitrçu-x, &
qui entroj^fe certainement dans la comp^fitjoii de -
Y acide gàllique ; j’ai repris pour cela le précipité oc«
.cafionné par l’alkali dans la liqueur de là cqrnue ,
après l’avoir féparépar la filtration & bien édulcoré
avec de l’eau chaude , il étoit d’un blanc tirant légèrement
au verd ; j’en ai fait' bouillir dans l’eau ,
& elle n’en a rien diffoias ; je l’ai fait-digérer dans
l’efprit-de-vin, la liqiieur ne s’eft prefque pas colorée;
mais l’eau ajoutée l’a rendue laiteufe. Aùsft
cette fubftance eft une vraie réflne qui ne S’étoit
d’abord difloute dans l’eau que par l’intermède de
l’autre partie compôfante de Y acide gàllique, détruite
par l’aélionf de l’acide nitreux.
Pour aftiirer cette conclufion, j’ai continué la.