
n 6o A C I
« mot.) n’y cherchoient que la preuve de 1 opinion
où ils étoient que le principe lalin enentie
fe réfolvoit en eau & en terre, & ils croyoïent
■ l’avoir obtenu, parce qu’ils trouvoient une vapeur
«queufe dans les récipiens adaptés aux vaiüeaux
dans lefquels ils avoient fait détonner le nitre, oe
que le réfidu alkalin laiffoit féparer un peu de terre
par l’élixation , ce qui nenaroîtra pas étonnant,
fur-tout lorfqu’on fera attention que ces detonna-
- tiens fe faifoient1 ordinairement dans des cornues
^M^Macquer avoit bien fenti la néceffité de repéter
cette opération de manière à recueillir plus
exaélement les débris , il defiroit particulièrement
que l’on appliquât les appareils pour recueillir les
® M.Prieftley eft le premier qui s’en fou occupe:
il fit détonner du nitre, foit avec le foufre , loit
avec le charbon ; l’air produit par le clyffus avec le
foufre contenoit un vingtième d’acide mephilique
ou air fix e, troublant l’eau de chaux , le relie etoit
de l ’air phlogiftiqué ; l’air produit par le clyffus atec
le charbon contenoit feulement un vingtième d air
fix e , le relie étoit de l'air très-peu phlogiflique.
M. Wenzela aulfi donné une attention particulière
à cet objet dans fon traité des affinités pu
blié en allemand en 178a ; il décrit de la maniéré
fuivante le réfultat de fes expériences.
. « On fit détonner peu à peu deux onces. {poids
» de Nuremberg ou 102a grains de France) de nitre
s> dans uavaiflèau rougi, garni dan chapiteau tu-
» bulé , on adapta au bec deux ballons enfiles,
» & au dernier un fiphon de verre engage fous
» un récipient rempli d’eau de chaux; on vit des
» le commencement de l'opération 1 eau de chaux
» fe troubler ; on trouva dans les deux ballons de
» l'alltali volatil avec environ 93,44 grains deau,
V il relia au fond de la curbubite 595,119 grams
» d’alkali fixe, & de cet alkali on pouvoir dégager
y par un acide 163,35 grains de gas acide mephi-
y tique , indépendamment de celui qui rempliffoit
y le] ballons , & de celui qui avoir précipité la
V chaux ». «
C Je ne m’arrêterai pas à la confequence qu en tire
ce célèbre Chymifte.que Y acide nitreux contient de
l ’air fixe ou acide méphitique, j aifuffifamment établi
ailleurs que ce gas acide fe formoit lui-même de
l'air vital ( Voyn A c id e m é ph it iq u e ) , & s .l
■ en étoit befoin , .ce qui me refie a dire en fonr-
miroit de nouvelles preuves bien decmyes.
' Si on applique le calcul à 1 operation de M.
TC/enzel on voit qu’en déduifant du poids total du
litre l’eau & l'alltali dans fon état cauftique il
telle précifément 497,62 grains pour le poids des
cas St des matières qui n ont pas laifle de rendu
ÿenfible : or , en fuppofant, d’après 1 expenence de
M. Berthollet, que de nitre donnent en
effet 580 pouces cubiques d’air v ita l, lorfque- ce
fel eft décompofé fans intermède phlogiflique , les
ïo aa grains ont dù donner 1039,097 pouces , c efià
dire, fuivant l’évaluation en poids que nous avoilk
donnée précédemment, 486,937 grains; douilre-
fulte'que, même en ne tenant point compte de
l'air nuifible ou phlogiftiqué, ni de 1 acide mephi-
tique qu’a dû fournir le charbon, il y a endore dans
cette opération 10,685 g™” ?, d« p f e g ?
difparu à la différence de celle de M. Berthollet,
où il y a accroiffement ; n'eft-ce pas parce que
la détonnation s’eft faite ici par le phlogiftiqué du
charbon , fans avoir befoin de décompofer la matière
de la chaleur! Je ne vois pas qu on puifie en
afiigner une autre caufe. - - . n i
M. Wenzel n’ayant pas indique le poids de 1 alkali
volatil, il y a lieu de penfer ou quil etoiten
trop petite quantité pour le déterminer, ou qu U
a été compris avec celui de la liqueur des recipiens ,
& qu'il s’efl feulement manifellé par 1 odeur qui
lui eft propre : mais cette obfervation d un Chy-
mifte très-exaél n’en eft pas moins importante,
puifqu’elle fournit par l’analyfe une preuve de ce
que la fynthèfe fait naturellement foupçonner, que
l’alltali volatil des matières en putrefaélion peut
entrer comme partie conftituante dans la compofi-
tion du radical nitreux. MM. Schéele & Bergman
ayant bien prouvé que l’alltali volatil fe^ réfolvoit
lui-même en un gas particulier lorfqu.il étoit forcé
de céder fon'iphlogittique aux fubftances qui l’attirent
puiffamment, telles que les chaux dor, de
mercure, de manganèfe , il eft très-probable qu’il
eft en effet décompofé dans la plupart des déton-
nations par l'affinité de l’air vital a 1 aide de la chaleur
; que fon phlogiftiqué contribue à la conver-
fion de cerair en acide méphitique, ou du moins
en air nuifible; que c’eft pour cela qu’on ne l’obtient
pas en nature, & que celui qu’a trouve AJ.
Wenzel n’avoit échappé à cette décompofition qu à
la faveur des circonltancès de fon opération , 8c
parce que l’air vital du nitre trouvoit dans la matière
charbonneufe du phlogiftiqué plus facile a
fiaifir. , : _ .
Les Chymiftes qui font allez avances pour lentir
toutes les difficultés, tout l’intérêt de ces recherches
, ne feront point étonnés de me voir infifter
fur ces probabilités ; ils favent que l’on n’aura une
analyfe complette de 1"acide n it r e u x que lorfqu’on
connoîtra la fubftance qui le cara&érife effentielle-
ment a c id e n i t r e u x , qui foit par conféquent dif-
tinéle de l ’air vital, du phlogiftiqué, du calorifique ,
puifque celles-ci entrent auffi dans la compofition
des autres. acides, & qu’il eft très-difficile, pour
ne pas dire impoflible , de fe perfuader qu’une
fimple différence dans les proportions piuffê produire
des propriétés auffi invariables, qui fubfiftent
jufqu’à l’entière défunion des principes, & ne
laiffent jamais appercevoir aucunes traces de paffage
à ujie autre efpèce du même genre.
M. Berthollet a lui même donné une application
particulière aux phénomènes de la détonnation du
nitre ; le volume de l’académie de 1781 , dans
■ lequel fon mémoire doit, être publié n*a point en-
>core paru au moment où j’écris; mais je dois a l’at-^
tendon bien flatteufe de ce favant de me l’avoir ■
communiqué. Î1 a effayé la détonnation du nitre :
mêlé en différentes -quantités avec le charbon , le
foufre & les métaux imparfaits ; il en a recueilli
8c examiné les produits & les rélidus : on fent de
quelle importance ces expériences doivent être pour
notre fujer-,
•Le charbon dont s’eft fervi M. Berthollet avoit
été expofé d’avance à une chaleur capable de dé-
-gager tous les fluides aériformes qu’il peut fournir
en vaiffeaux clos , opération dans laquelle il perd
un quart de fon poids, en confervant d’ailleurs
toutes fes propriétés. V o y e \ CHARBON.
Ayant mis trois grains de ce charbon avec un
gros de nitre’dans une petite cornue de grès adaptée
à un appareil pneumatique, il fe fit une légère,
explofion, le gas qui fe dégagea dans les premiers
inftans contenoit un peu d’acide méphitique, c’étoit
pour la plus grande partie de l’air qui avoit à-peu-près
le degré de pureté de l ’air atmofphérique ; celui qui
•fe dégagea fur la fin étoit plus pur.
Six grains de ce charbon *ont produit une quantité
affez confidérable d’acide méphitique; le refte
étoit de l’air d’une foible qualité qui paroiffoit
prefque -tout converti en air nuifible ou phlogiftiqué.
M. Berthollet a remarqué qu’à la dofe de fix
grains de charbon il y a une détonnation accompagnée
d’une petite flamme , & qu’en augmentant
un peu la quantité de charbon , la flamme & la
détonnation étoient beaucoup plus confidérables.
D ’après ce la , il vit la néceflité de changer fon appareil
; il y fubftitua un canon de fiufil, auquel il
adapta une veffie vuide ; & ayant fait entrer dans
le mélange une plus grande quantité de charbon ,
il reconnue que la détonnation chaffoit toujours
une partie du Mitre & du charbon, fans qu’ils enflent
éprouvé de décompofition ; le gas qui fe dégagea
étoit environ un tiers d’acide méphitique , le refte,
étoit de l’air phlogiftiqué, ja m a i s i l n e p a r u t d e g a s
•n it r e u x .
La poudre à tirer a donné les mêmes produits ;
feulement la quantité de gas a toujours été plus
confidérable , ce que M. Berthollet croit devoir attribuer
à la décompofition plus inftantanée du nitre
occafionnée par l’aétion de l’acide fur l ’alkali. M.
"Wenzel en donne une autre raifon qui paroîtra
peut-etre plus direéle , ou du moins qui s’applique
plus néceffairement à une partie de l’effet, c’eft que
1 alkali reliant dans un état de combinaifon avec
l’acide «vitriolique ou le foufre, ne peut fixer une
portion de gas.
Ayant reconnu , après plufieurs épreuves , que la
quantité de foufre qui décompofôit entièrement le
nitre fans faire explofion., étoit le quart de fon
poids, M, Berthollet diftilla deux gros de nitre avec
un demi gros de fleurs de foufre ; il retira environ
quato£y*üigt-fix pouces cubiques de gas nitreux,à
Ç h ym ïe . T om , ƒ.
quoi ajoutant quatre pouces cubiques pour la portion
qui avoit pu être abforbée par l’air de l’appa*-
reil & par l’eau , la fom’me totale pouvoit être évaluée
à quatre-vingt-dix pouces cubiques, c’eft-à-dire,
fuivant l1eftimation indiquée jufqu’à préfent comme
la plus exaéle, 35,01 grains.
En augmentant la proportion de foufre, il y a
de petites détonnations, 8c on retire moins de
gas nitreux.
Enfin M. Berthollet a fait détonner le nitre avec
les fubftances métalliques, 8c il a éprouvé ici de$
différences bien importantes.
Il a diftillé une demi once de nitre, &. autant
de chaux d’arfenic, 8c il a retiré à-peu-près autant
de gas nitreux que de deux .gros de nitre & un
demi gros de fleurs de foufre;il ne s’eft fublimé
qu’une petite portion d’arfenic , 8c l’eau du récipient
contenoit de Y a c id e n it r e u x .
Le mélange d’une demi once de nitre avec une
demi ©nce de limaille d’acier lui a donné enviroft
375 Pouces cubiquès de gas ; les premières portions
n’ont pas troublé fenfiblement Peau de chaux , c’étoit
de l'air pareil à Tair commun , les dernières poi>
tions fe rapprochoîent plus de l’air vital, il n’y a
eu a u c u n in d i c e d e g a s n itr e u x ; il a fallu , dans le
commencement, moins de chaleur que lorfque le
nitre étoit feul ‘; le réfidu a fait effervefcence avec
les acides. N’oublions pas de remarquer ici en
paffant une confirmation bien précife de ce que
j ’ai dit plus haut d’une production de fluide aériforme
qui excède en poids la quantité que l’on peut fup-
pofer préexiftante dans le nitre : une demie once
ne peut donner, fuivant M. Berthollet, que 290
pouces cubes ou i i 8.,6 grains d’air vital; or, voilà
375 pouces cubes d’air un peu meilleur que l’air
commun qui, en ohfervant la différence de poids,
doit pefer encore au moins 141 grains, c’eft-à-dire
22,4 grains de plus , non compris la portion qui a
contribué à former l’acide méphitique uni à l’.alka'fî
dans ce procédé , 8c dont il n'eft pas queftion dans
la décompofition du nitre feu!.
L ’expérience répétée avec un mélange à parties
égales de nitre , a donné à une moindre chaleur, de
l’air nuifible ou phlogiftiqué , mêlé à très-peu d’air
pur ; le réfidu alkalin faifoit grande effervefcence,
mais toujours p a s la p lu s p et ite -o d eu r d e g a s n itr e u x *
La détonnation de quatre gros de limaille , & deux
.gros de niere a produit du gas qui s’eft abforbédan/s
l ’eau de chaux & Ta précipitée.
Le mélange de deux gros de nitre avec un gros de
zinc a fourni, pendant la détonnation , un gas qui,
reçu dans un appareil tenant trois à quatre pintes
d’eau de chaux, l’a entièrement troublée; la portion
non abforbée étoit de l’air commun foible.
Le mélange d’une once de limaille de -cuivre
avec une demi once de nitre n’a pas détonné ;
la première portion de gas qui s’eft dégagée à une
chaleur médiocre a été abforbée*en grande partie
•par l’eau de chaux , le refte étoit de l’air commun
X