leur principe cauftique en fe combinant avec le
gas méphitique ; quelquefois la décompofition eft
double ou réciproque , comme quand le gas ÈfJ
treux^ fepare l’air pur de l’air nuifible en perdant
lui-même une portion de fon phlogiftique ; quelquefois
enfin ces absorptions exigent la préfence'
dun intermède, ainfi la chaux ne prend le gas
méphitique que par l’intermède de l’eau , ainfi
lair ne fe fixe dans la plupart des terres métalliques
, qu’autant qu’elles font tenues en diffolu-
tion par le feu ou la matière de la chaleur.
Tous ces différens effets de Yabforption prouvent
encore qu’elle n’eft que le produit de différentes
affinités de compofition & de décompofition.
Voye^ Affinité & Gas.
ABSTERSION. f. f. Ce mot emprunté du latin
abflengere a été employé par quelques Alchymiftes
pour exprimer une ablution sèche ou ablution par
le feu ; ainfi il préfente comme lotion, décape-
ment, l’idée d’une opération qui a pour objet de
nettoyer mais il indique un moyen tout différent
, & c’en eft affez pour en rendre l’ufage précieux
dans quelques occafions. Voye? Ablution.
AB STR AC T IO N , f. f. c’e ft, fuivant M. Vene l,
tine diacrjfe pure, une opération du genre des opérations
réfolvantes, qui ^’exécute par le feu, dans
laquelle le Chymifte a en vue d’obtenir féparé- .
ment le liquide volatil'“qui étoit uni chymique-
ment à une autre fubftance ; ainfi on retire par
abflraêlion l’efprit de vin qui tenoit en diffolution
une réfine. Voye% Opération.
r Ce mot eft encore employé en Chÿmie pour
defigner la feparation de quelque principe , quoiqu’on
n’ait réellement pour objet que de le réparer
8c non de le recueillir, comme quand on
dit : Yabflraiïïon du fluide aqueux par l’évaporation,
force les molécules falines à fe rapprocher,
&c. &c.
A C A C IA NOSTRAS, ou FAUX A C A C IA , fm . |
{Pharm. ) Le fuc qui porte ce nom eft fubftitué fans j
inconvénient à celui qu’on nous apporte de l’Egypte.
Voyei Acacia du Levant, mat. média.
* On le tire des fruits de l’arbrifteau nommé par
Linné mimofa nilotica & vulgairement prunier fau-
vaSe > prunellier. Comme cet arbriffeau croit prefi-
que par-tout en France, on peut y préparer, I
ainfi que dans tous les autres pays où il eft in- 1
digène, le faux acacia qu’on tire de l’Allemagne, j
en fuivant la méthode employée pour le réduire j
en extrait.
n Dn prend les fruits de cet arbufte au moment j
ou ils approchent de leur maturité, on les fait !
digérer dans de l’eau froide pendant environ ï
quarante-huit heures, on les écfafe, on en fépare
les noyaux, on en exprime le parenchyme pour j
en obtenir le fuc, & on réduit ce fuc en confif- \
tance d’extrait de la manière indiquée au mot • Extrait.
Cet extrait doit être acide & d’une couleur noi- f
latre* tirant fur çelle de l’extrait de réglifîè. On le f
diftingue du véritable acacia, par fon acidité &
par fa couleur. Il a à-peu-près les mêmes proprié-
té s , mais n’eft pas auffi aftringent & beaucoup
plus rafraichiftant.
Qn le donne en fubftance ou délayé dans de
1 eau, depuis un fcrupule jufqu’à un gros.
ACCESSION, f. f. Ce mot exprime i’aéfion'fpon-
tanee, fortuite, ou même quelquefois néceffaire
par laquelle quelques matières viennent fe mêler
ou s’unir à d’autres matières. Sthaal a cru que l’ac-
ceffion des particules de feu rendoit les corps plus
légers; avant que l’on connût la fixation de l’air,
le P. Beraut avoit expliqué l’augmentation de
poids des chaux métalliques par l’acceffion des cor-
pufeules répandus dans l’air ; l’acceffion des matières
phlogiftiques noircit très - promptement l’acide
vitriolique , &c.
ACERBE, adj. C ’eft une faveur qui occafionneune
aftricfion à la langue & aux lèvres, comme lorfi-
qu on mâche des prunelles fauvages ou des coings
verds. M. Bergman a remarqué que l’alun de
Brunfwick, qui tient un peu de fiel métallique
formé du Cobalt, eft plus acerbe que l’alun de
Rome. Voye£ Saveur..
Quelques-uns donnent encore ce nom au principe
aéfif de la noix de galle, que d’autres appellent
aftringent. Voye^ Acide gallique.
ACCEL II y en a qui fe font fervis de ce mot
pourftgnifier le plomb. Voye^A Plomb, Saturne, labari , Aabam.
A CCR É TIO N, f. m. ce terme exprime une augmentation
qui fe fait par juxta-pofitron , à la différence
de l’accroiffemènt qui fe fait par intus-
fufeeption ; il fert dans la Chymie & la minéralogie
pour indiquer , par exemple, la formation d’une
mafle cryftalline par la réunion fucceflive de plu-
fieurs cryftaux. r
ACESCENT, adj. qui tourne à l’aigre ou à l’acide.
Voyei au mot Saveur , le rang que cette qua-
.fs d°h tenir dans l’ordre des fenfations caraélé-
riftiques des propriétés.
A C É T E , f. m. c’eft le nom générique de tons les
iels formes de Facide acéteux ou du vinaigre
comme vitriol eft le nom générique de tous, les
fels formés de l’acide vitriolique. Voyeç à l’article Dénomination , les raifons qui néceffitent l’adoption
de ce nouveau mot.
En général lesaçétes font des fels neutres dont
la bafe n eft que foiblement adhérente à l’acide
parce que Faction de ce dernier eft modifiée par
la préfence du principe huileux fpiritueux qui lui1
eft intimement uni, deforte que ces fels s’approchent
des compofés à trois parties, dont la com-
binaifon eft toujours plus lâche & comme partagée.
De- là vient que les acètes biffent aller leur
acide fi facilement par la feule a&ion du feu, &.
qu ils font décompofés par la plupart des autres
acides.
Acéte alumineux , c’eft un fel compofé de.
1 acifte aceteux uni a l’alumine ou terre aluiçiffieufie.
Pour faire réuffir cette combinaifort, on eft
obligé de tenir le vinnîgrp an rlîgeftion fur
de la terre récemment précipitée de l’alun par
Falkali , & qu’on a enfuite édulcorée ; on obtient
par l’évaporation de petits cryftaux en aiguilles,
mais très - déliquefeens. Le vinaigre n’attaque pas
l’argille, il faut même qu’il foit très-fort pour bien
diftoudre le précipité d’alun , & M. Weftendorf
affiire avpir obfervé que. le vinaigre fumant ne
diftolvoit prefque rien de ce précipité.
Un célèbre Chymifte Allemand, M. W en ze l,
ayant entrepris de déterminer ce que le vinaigre
prenoit des différentes bàfes, commença par préparer
un vinaigre très-fort, & même s’aflura par
plufteurs expériences qu’il tenoit 69 parties d’acide
.pur , fur 170 f parties d’eau. C’eft avec ce
vinaigre, que j’appellerai déformais vinaigre de
M. W en zel, que cét auteur a fait fes effais pour
en conclure la proportion d e . compofition des
acètes, & il a obfervé que 2,40 grains de ce vinaigre
ne pouvoient diftoudre que 15 grains de
terre d’alun ,_ même avec l’aide de la chaleur.
Ainfi la proportion de l’acide pur à la terre alu-
mineufe, eft.:: 2,40 : 51 f & fi on fait dédu&i'on
de l’eau que cette terre porte encore avec elle ,
la proportion devient :: 240 à 20 i f Acete ammoniacal " f. m. Ce fel compofé de
l’acide acéteux faturé d’ammoniac ou alkali volatil,
a été d’abord nommé efprit de Mindererus ou
de Minderet ; il a été mis au nombre des efprits ,
fans doute à caufe de la propriété qu’on lui avoit
trouvée de palfer en partie à la diftillation fans
fe décompofer ; mais cette dénomination n’en étoit
pas moins impropre : auffi la plupart des Chymiftes
lui ont-ils déjà fubftitué celle de fel acéteux ammoniacal.
L’union des deux principes fe fait avec effervef-
cence, lorfqu’on emploie l’ammoniac concret ou
non cauftique, parce que l’acide méphitique eft mis
en liberté.
U acéte ammoniacal prend très-difficilement la forme
concrète , parce qu’il s’élève prefqu’aùffi facilement
que l’eau dans laquelle il eft diflous : cependant
en en facrifiant une partie , on peut rapprocher
affez la liqueur pour en obtenir par refroi-
diffement un fel cryftallifé en aiguilles .on fent
que la perte eft moins confidérable & l’opération
plus prompte., lorfqu’on emploie tout de fuite du
vinaigre très-concentré.
C ’eft en effet d’après ce principe que M. de Lafi
fone a déterminé le procédé le plus avantageux
pour obtenir le fel concret, qu’il a publié dans les
mémoires de l’académie, de 1775.
Ce Ghymifte, après avoir, éprouvé par lui-même :
toutes les difficultés de cette cryftallifation, foit à ,
caufè de la volatilité des principes , foit à caufe de
leur peu d’adhérence , feit à caufe de la fùfibilité
de ce compofé qui s’oppofe à fon defféchement, ef-
faya de le produire par le vinaigre radical, qu’il regarde
comme ayant perdu même une partie de fon
eau-principe. La liqueur exa&ement faturée fut ex-
pofée à une chaleur douce fur le feu de fable, &
pour lors l’évaporation fe fit fans décompofition ,
fans que la liqueur reftante redevînt acide , ce
qu’il avoit obfervé dans les préparations ordinaires ;
lorfqu’il n’en refta plus que moitié, il s’y forma un
petit nuage blanc ; la capfule fut retirée du bain
de fable & mife à refroidir , & le lendemain M.
de Laffone trouva toute la liqueur transformée en
une~maffe faline concrète, qui n’étoit qu’un amas
de petits cryftaux bien.iftinéls, difpofès en aiguilles.
Cependant ces cryftaux étoient encore imbibés
8c comme falis d’une efpèce d’éau-mère : le favarit
Académicien qui paroît s’être impofé la loi de terminer
tout ce qu’il traite, s’appliqua à chercher uil
procédé qui n’eût pas le même inconvénient, il
comprit qu’il devoit employer pour cela la fubli-
matiôn, & , après divers tâtonnemens fur lesdo-
fes , il réuffit en effet de la manière fuivante.
Il mit dans une cornue de verre à large col \ once
dé fel ammoniac ordinaire , ~ once de craie pure ,
tous deux en poudre fine , bien deflechés au feu &
triturés enfemble ; il verfa deflfus { once d’acide acéteux
, concentré ou vinaigre radical reélifié, & après
avoir lutté le récipient , il diftilla au bain-de fable :
il pafla d’abord une liqueur phlegmatique prefqu’ino-
dore ; il s’éleva enfuite une vapeur blanche, qui
fe condenfant fur les parois internes du col de la
cornue, forma plufieurs couches de beaux cryftaux
aiguillés, concrets, blancs & très-purs , & il
refta au fond de la cornue un léger enduit noirâtre.
Si on ajoute une allonge de verre entre la
cornue 8c le récipient, Y ai été ammoniacal y pafle
pour la plus grande partie ,, il fè condenfe d’autznp
mieux lur les parois qu’elles font moins expofées
à l’impreffion d’une chaleur vive ; on peut d’ailleurs
l’en retirer plus facilement.
M. de Laffone a encore obfervé qu’on pouvoir
compofé r fur-le-champ V acéte ammoniacal en abouchant
les goulots de deux flacons, dont F un con-
tiendroit de l’ammoniac fluor, & l’autre du vinaigre
radical, tout de même que Fon fait le muriate-
ammoniacal par la rencontre des vapeurs de l'acide’
muriatique avec celles de l’ammoniac; mais ici la'
petiteffe du produit ne laiffe pas d’efpérance de tirer
parti de cette obfervation dans la pratique.
lu acéte ammoniacal attire promptement l’humidité
de Fair ; il auiïé faveur très-chaude & très-piquante ,
dans laquelle on peut diftinguer le goût particulier
de Facide du vinaigre & celui de l’alkafi volatil.
120 parties d’alkali volatil concret ont pris pour
leur faturation 229 f du vinaigre de M. Wenzel;
& comme ces 120' parties tiennent, fuivant Fefti-
mation du même auteur , 39 7-^feulement d’ammoniac
privé d’eau & de g as, la proportion de compofition
de Facide acéteux pur avec cette bafe eft
•-•'MO à M4- Acéte ammoniacal , ( Pharm. ) Ce remède êft:
connu fous le nomd ’ejprit de Mindcerus. H fe prépare
en yerfant jufqu’à faturation fur Falkail v o -