
7^0 AI R Ç Gas acide carbonique
A Gas acide fulfureux
Gas J Gas acide nitreux
acides j Gas acide muriatique
I Gas acide muriatique oxigèné
L Gas acide fluorique
Gas ammoniacal ^ Gas ammoniacal fétide
III. G as v a p o r e u x ou. v a p eur s
I d’huiles volatiles
d’eau bouillante
de liqueurs acides
d’huiles fixes
de fels fublimés { ac‘des
c neutres
C Phofpore
de radicaux acides / Soufre
( Arfenic
de fublimés métalliques^ k°uillans
£ Oxides métalliques
Q u a t r i è m e S e c t i o n .
"Des propriétés & des affinités de Tair athmofphérique.
Après avoir tracé dans la première feâion de cet
article l’hifloire des progrès de nos connoiffances fur
la nature de l’air, préfenté dans la fécondé une ana-
ly fe exaâe de ce fluide confirmée par tous les phénomènes
dont il eft la caufe ou le fujet, & indiqué
dans la troifième la divifion générale des fubftances aé- jj
riformes, il ne me refte dans celle-ci qu’à rapprocher i
les principaux faits qui établiffent en particulier les
propriétés & les affinités de l’air commun ou athmof-
phérique ; & pour remplir cet objet, je n’aurai le
plus fouvent qu’à réfumer les conféquences des vérités
dont les preuves ont été précédemment développées.
4 £ l | j agit fur les corps par fa maffe, par fon élaf-
ticite, par fon mouvement, par fà température; il
agit comme diflolvant fluide, il agit par l ’affinité des
principes qui s’én féparent : il faut donc, fi l’on veut
prendre une jufte idée de la nature de cet agent,
confidérer d’abord fes propriétés méchaniques, enfui-
te fes propriétés chymiques, & diftinguer avec foin
dans les dernières les affinités qui le furcompofent,
de celles qui le réfolvent en fes élémens.
I. L air eft fluide, c’eft-à-dire, que fes parties font 1
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très-mobilesi qu’elles cèdent facilement à l'hnpreffion
du mouvement ; il n’eft pourtant pas le fluide le plus
fubtil : le corps qui le déplace éprouve encore une
refinance tres-fenfible que ne donne pas la lumière
malgré fa vîteffe, ni le calorique malgré la fenfation
qu’il procure, ni la matière éleftrique fi elle n’eft con-
denfée. 11 eft imperméable au verre, aux métaux,
a un grand nombre d’autres fubftances, même de
celles qui fe laiffent pénétrer par l’eau, & qu’il ne
traverfe que dans quelques circonftances particulières,
lorfque 1 affinité de tranfiniffion lui a frayé une route
par leurs pores ( i ) .
On a^ cru que l’air étoit effentiellement fluide,
parce qu on n’a jamais obfervé dans la nature ni dans
les refroidiffeinens artificiels un degré de froid aflez
fort pour le priver de cette fluidité; mais nous fa-
vons maintenant qu’il a des principes fufceptibles
d entrer dans des compofes folides, quand ils font
déterminés par quelque affinité à abandonner une
partie du calorique qui les tient en diffolution. Ce
n eft donc qu à cet état de diftolurion par le feu
qu’ils doivent leur fluidité a&uelle; & tout ce que
1 on peut affirmer, c’eft que, libres de toute autre
combinaifon, ils reprennent, à toute température
connue, aflez de calorique pour reparoître conftam-
ment fous cette forme. Puifque l’air devient plus
rare en prenant une nouvelle dofe de calorique, qu’il
devient plus denfe en le perdant, il eft tout aufli
certain que c’eft le calorique feul qui lui donne la
fluidité, qu’il l’eft que l’effet eft en raifon de la
caufe qui le détermine ; car qui eft-ce qui pourroit
nier que la condenfation ou la diminution du volume
d un corps fluide par refroidiffement ne foit un
vers la folidite, precifement comme la perte
d’une quantité quelconque de chaleur eft un acheminement
vers le terme de progrefliou où il n’en
refteroit a ce même corps que ce qu’il peut retenir
en l’état folide }
L’air eft élaflique, non pas feulement à la manière
des corps durs qui, étant comprimés, fe rétabliffent
dans leur première forme ; il jouit d’une élafticité bien
plus^parfaite, puifqu’il fuffit de le décharger du poids
de l’athmofphère, pour qu’il rempliffe tout-à-coup
l’efpace dans lequel il ceffe d’éprouver cette preflion,
&^que les limites de cette expanfion n’ont pu juf-
qu’à préfent être déterminées. Cette propriété lui eft
commune avec tous les fluides aériformes. Ce reffort
de l’air ne s’altère point par la durée de la compref-
fion; M. de Roberval a tenu pendant 15 ans de l’air
comprimé dans le fufil pneumatique, & au bout de
ce temps, il a montré la même force que le premier
jour. A température égale, l’effort de la dilatation
de Pair eft proportionnel à fa denfité.
Les Phyficiens ont cherché dans la figure des parties
de 1 air la caufe de fa fluidité, delà rareté & de
fon élafticité : Defcartes fe repréfentoit ces parties
comme èesplumules flexibles, d’autres les imaginoient
(1) Voyez ci*devant page 674,
A I R
èn fpirales ; plufieurs ont déduit leur mobilité de
leur rondeur ; Newton fuppofoit à toutes fes molécules
une force centrifuge ou répulfive qui com-
mençoit à agir quand la force attraélive étoit fur-
montée , qui les écartoit d’autant plus les unes des
autres, qu’elles étoient plus étroitement adhérentes,
& qui formoit ainfi un air permanent ( Opt. L. III.
quefl. 7/ ). Ces explications font de pures hypothè-
fes ; pour s’en convaincre, il fuffit de leur appliquer
les connoiffances que nous avons acquifes fur la nature
de ce compofé fluide, & les loix générales des
diffolutions.
Nous ne pouvons pas plus juger de la figure propre
aux élémens de l’air par la figuré qu’il prend en
traverfant un liquide, que nous ne pouvons déterminer
la cryftallifation de la glace par la rondeur des
gouttes d’eau ; l’or aufli devient rare dans fà diffo-
iution nitro-muriatique, & d’autant plus que cette
diffolution eft plus étendue ; nous avons vu dans un
grand nombre de circonftances l’air perdre fon élafticité
, quand le calorique s’en féparoit ; c’eft donc
uniquement à la préfence de cette matière qu’il doit
habituellement fa rareté, fa fluidité , fon élafticité ,
parce qu’il fe trouve dans; la condition où le corps
diffous reçoit la forme du diflolvant.
On peut concevoir l’élafticité de certains corps,
fans recourir à une loi nouvelle qui n’eft encore
démontrée par aucun phénomène. Puifqu’on ne peut
douter que leurs molécules éprouvent une force que
nous nommons attra&ion, il fuit, comme le dit très-
bien le célèbre Diderot, qu’elles doivent fe difpofer
entre elles d’une certaine manière par leur aâion mutuelle
, & que fi on dérange ces particules , elles
tendront à fe remettre dans leur premier état, ou
du moins à fe coordonner entre elles relativement à
la loi de leur aftion & à celle de la force perturbatrice
( Voy. DiEl. de Math. art. èlaflicité ). Un corps
plié rompt quand cette force perturbatrice écarte les
parties au-delà de la fphère de leur aélion. Si les
particules font de différente matière, & agiffent fui-
vant différentes lo ix , il en réfulte des corps élaftiques
mixtes, c’eft-à-dire des fyftêmes compofés de deux
ou plufieurs fyftêmes de particules différentes par
leur qualité & leur a&ion. L’élafticité du plomb n’eft
plus la même fi on le met en fufion , parce que
l’on coordonne un nouveau fyftême de particules de
plomb & de feu qui conftituent le plomb fondu.
On peut ainfi expliquer pourquoi les gas acides * par
exemple, perdent la forme élaftique, en s’unifiant à
l’eau ou à d’autres fubftances par affinité ; pourquoi
l’air athmofphérique lui-même , qui refte en diffolution
dans l’eau, paroît avoir perdu cette propriété:
ces fluides font alors partie d’un fyftême différent.
Il faut convenir cependant que cela ne peut fer-
vir à rendre raifon de la force d’élafticité que l’air
montre dans le vuide , & qui, augmentant toutes fes
dimenfions , écartant fes molécules en tous fens, ne
peut abfolument être confidérée comme dépendant
d’aucune force attra&ive : je ne penfe pas que l’on
puiffe en indiquer d’autre caufe immédiate que la
Çhymie. Tome /,
A I R j 6 i
compreflion ; non des particules de l’air, mais du Suide
qui les tient en dilfolution , de ce calorique qui
certainement eft très-compreflible, qui, avec la lumière
ou après la lumière, eft peut-être dans la nature
le feul fluide effentiel, le feul compreflible, le
feul élaftique, & de qui tous les autres corps reçoivent
ces propriétés. C e ne fera pas, je l’avoue ,
avancer beaucoup la théorie de la force élaftique eu
elle-même, que de la rapporter à la matière du fep ;
mais ce fera s’approcher de la vérité de fait , qui
eft ce que nous devons d’abord chercher avant que
de remonter aux caufes premières, fuppofé- que nous
puiflions y atteindre. Vçyeç CALORIQUE.
L’air eft donc compreflible en tant qu’il eft tenu en
diffolution par le calorique ; il l’eft d’autant plus ,
qu’il eft plus furcompofé de ce principe; il fe comprime
lui-même, c’eft-à-dire que la couche fupérieure
comprime par fon poids celle qui eft au deffous,
& c’eft parce que cette compreflion varie à chaque
inftant, que nous fournies obligés d’en tenir compte
toutes les fois que nous voulons eftimer fa maffe
par fon volume. Les expériences ont prouvé, comine
je l’ai dit en indiquant la manière d’opérer pour
parvenir à cette eftimation, que les efpaces occupés
par l’air, à température égale, étoient en raifon in-
verfe des poids comprimans ; on fent que cette règle
ne peut être rigoureufement vraie, puifqu’il en ré-
fulteroit, dans les cas extrêmes, ou que l’air n’occu-
peroit plus aucun efpace, ou que toute compreflion
ceffant, fon volume feroit infiniment grand ; mais
dans les limites de toutes les comprenions moyennes*
elle s’accorde parfaitement avec les obfervations.
L’air eft pefant; fa pefanteur fe mefure de diffé-*
rentes manières & pour différens objets. La hauteur
du mercure dans le baromètre indique le poids de la
colonne correfpondante de l’athmofphère ; de là on
tire facilement par le calcul l’eftimation de la force
avec laquelle l’air comprime le globe terreftre ; car
cette preflion eft la même que fi ce globe étoit de
toute part environné d’une couche de mercure de
28 pouces, ou de 3 2 pieds d’eau.
J’ai fait voir comment un volume d’air donné
pouvoit être pefé dans nos balances.; lors de nos
expériences aéroftatiques, nous avons trouvé que le
pied cube d’air pefoit moyennement 802 grains, 5c
par conféquent ^,464 le pouce cube;ce qui donne
la pefanteur fpécifique de ce fluide comparée à celle
de l’eau :: ï : 800 ( Description de Vaérojiat de T Académie
de Dijon, &c. p. ). Mais cela ne doit être
confidéré que comme un terme moyen dans les li-.
mites des variations les plus ordinaires de la preflion
& de la témpérature ; pour avoir un terme fixe de
comparaifon, les Chymiftes françois réduifent le
volume aftuel à l’efpace que l’air occuperoit, le baromètre
étant à 28 pouces, & le thermomètre à 10
degrés au deffus de zéro; dans ce cas , le pouce
cube d’air athmofphérique pèfe 0,46005 grains, fui-
vant les expériences de M. Lavoifier,
L’air voifin de la terre n’eft pas feulement le plus
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