
•tare de celle-ci : ils font ordinairement compofés
.de flux noirj trois ou quatre parties} de borax
.calciné, deux parties, & de fel marin décrépité ,
une partie. Plus la gangue de la mine eft réfractaire
, & plus il faut ajouter de fondans. Le point
efientiel dans les e fiais eft de mettre toute l'atten-
• tion & l'exaétitude poflîble : on ne fauroit les porter
trop loin fur cet objet, car la moindre inexactitude
ou la plus petite perte de matière peut
caufer des erreurs d'autant plus grandes, que la
différence des poids eft plus confidérable, par rapport
à ceux qu'on emploie dans les travaux en
grand. On nè peut fe difpenfer, par exemple ,
d'avoir de petites balances d/effai de la plus grande
juftefte. Il ne faut pefer la mine qu'après l'avoir
réduite en poudre, telle qu'elle doit etre pour le
rôtiffage , à caufe du déchet, qui ne pourroit
manquer d’arriver pendant cette pulvérisation : il
faut aufli, lorfqu’on rôtit la mine, la couvrir avec
un têt renvetfé, parce que la plupart de ces mines
font fujètes à pétiller lorfqu’elles commencent à
éprouver l'aétion du feu, furtout fi elles n'ont été
pulverifées que grofliérement.
On doit faifir dans la fufion le degré jufte de
chaleur pour que la fonte foit bonne & bien complète
, frapper le creufet à petits coups pour faciliter
la précipitation des parties métalliques d'entre
les fcories, 8c leur réunion en un feul culot}
enfin, ne cafter le creufet que lorfqu'ii fera parfaitement
refroidi.
On reconnoît, en caftant le creufet, que la
fonte eft bonne lorfque les fcories font nettes,
compactes & bien égales, qu'elles n’ont point
furmonté ou pénétré le creufet, qu’elles ne contiennent
aucun grain métallique, que leur furface
eft lifte, & s'enfonce vers fon milieu. A l ’égard
du culot, il doit être bien raftemblé, compare,
fans trous ni bourfouflures , & avoir une furface
unie & convexe. On le fépare exactement des fcories
, on le nétoie avec la gratte-brofle j enfin,
on le pèfe â la balance d'eflai.
Si l’opération a été bien conduite, le poids du
culot fait connoître la quantité de métal que chaque
quintal ré£l de la mine fournira dans le travail
en grand.
Si l’on a quelque doute fur la réuflite de l’eflai,
il faut le recommencer : il eft même fage de faire
plufieurs eflais de la même mine, car il eft rare
que, quelque bien faits qu'ils foient, il ne fe
trouve entr’eux quelque différence j & prenant le
terme moyen, on approche le plus près poflîble
de la vérité.
Comme c’eft d’après les eflais qu’on fe détermine
à faire des fouilles 8c l'établiflement des
fonderies en grand, ce qui occafionne toujours
des dépenfes confidérables ,• il eft prudent de traiter
aufli, par forme d’eflai, dix ou douze livres
réelles du minerai ; en conféquence lés eflayeurs
doivent] être pourvus de fourneaux & autres ufrenfiles
néceflaires pour faire ces fortes d'effais
moyens.
Voici quelques exemples d'efîais de mines. Pour
eflayer une mine de plomb , du genre de celles
qu'on appelle fulfure de plomb ou galène , on en
prepd un ou plufieurs quintaux, & après l'avoir
réduite en poudre, on la grille jufqu'à ce qu’elle
n’exhale plus de vapeurs fulfureufes; enfuite on
la mêle exactement avec le double de fon poids
de flux noir, le quart de limaille de fer & un peu de
borax } on met ce mélange dans un bon creufet &
mieux dans une tutte, on le recouvre de fel marin
décrépité, on ferme le creufet avec fon couver-»
cle , & on le place dans un fourneau de fufion,
où on l’échauffe par degrés jufqu’à fufion parfaite.
La réduction 8c la fufion s'annoncent par un léger
fifflement dû au dégagement des gaz qui fe pro-
duifent dans cette opération } on foutient le feu au
même degré tant que le bruit fe fait entendre,
& quand il ceflfe on augmente la chaleur fuffifam-
ment pour bien fondre le mélange, après quoi on
le laifle refroidir, & l'opération eft finie.
La limaille de fer, qu'on fait entrer dans le mélange
, fert à abforber le foufre , dont il relie ordinairement
une certaine quantité unie au plomb
malgré la torréfaction : il n’eft point à craindre
qu’il s'unifie au plomb 8c en altère la pureté, parce
que, quand le foufre ne s’y oppoferoit pas , l’on
fait que ces deux métaux ne peuvent s’allier en-
femble. La qualité réfraCtaire au fer ne peut faire
craindre qu’il mette obftacle à la fufion, car fumon
qu'il contracte avec le foufre le rend fi fufible,
qu'il favorife lui-même la fufion.
Cette addition du fer dans l’effai de la mine de
plomb feroit inutile s’il ne reftoit aucune partie
de foufre j mais comme on ne peut parvenir à ce
point fans perdre une grande quantité de plomb,
il vaut mieux fuivre cette marche.
Il eft très-rare que les mines de plomb ne contiennent'
pas d’argent} c’eft pourquoi, après avoir
pèfé exaaement le culot de plomb, on le paffe à
la coupelle, pour connoître la quantité de fin que
contient cette mine. Comme il arrive quelquefois
qué ces mines recèlent aufli de l’o r , on fait dif-
foudre le bouton d’argent dans l’acide nitrique, qui
laifle l’or intaCl.
Notions générales fur Véjfai des mines par la •voit
fècke.
Pour ne pas s’expofer à perdre une quantité
plus ou moins grande de métal pendant la fufion
des mines, il faut, autant qu’il eft pofible, connoître
le degré de chaleur auquel chacun fe fond
& fe voîatilife , & ne jamais arriver à ce dernier
terme. L’argent, le cuivre, le plomb, l’étain; le
bifmuth & l'antimoine, qui tous font plus ou moins
volatils, exigent cette précaution.
Le mercure , le zinc, le tellure 8c l'a'rfenic i
qui, comme on fait ; W réfolvent facilement en
vapeurs, doivent être réduits en vaifieaux clos ,
dans des cornues, par-exemple.
t L'or, le platine, lefer, le cobalt, le nickel, &c.
peuvent être traités impunément à un grand feu,
fans éprouver de déperdition fenfible,,parce qu’ils
font très-fixes-
La nature des fondans n’eft pas indifférente : pour
tous les métaux dont les oxides ont beaucoup d’affinité
avec les alcalis, il ne faut point employer
de fondans alcalins. 11 feroit impoffible, par exemple
, de réduire complètement les-mines d’étàin,
de zinc, de tungftène, de molybdène, &c. avec
du flux noir. Ceux dont les oxides ont beaucoup
d'affinité pour l'acide muriatique ,. & qui deviennent
volatils par cette combinaifbn , ne doivent
point être fondus avec des fels muriatiques : tels
lont le plomb, l’étain, l’antimoine, le bifmuth,
&c. U y a des métaux qui, quand ils font à l’état
d’oxides purs, n'ont pas befoin de matière com-
buftibie pour fe réduire} l’o r , le platine, Tarr
gentyle mercure & le tellure font de ce nombre :
là chaleur feule fuffitNpour en féparer l'oxigène.
S’ils contiennent une trop grande quantité de gangue,
pourque leurs parties puiffentlëraflembler, on
y ajoute de l’alcali ou, ce qui vaut encore mieux, du
borax, qui a la propriété de faire fondre les terres.
Lorfqu’iis recèlent en même tems quelques matières
combuftibles v tels que du foufre3 de l'ar-
fenic ou quelqu’autre métal très-oxidable, au
lieu du borax, on emploieroitdu falpêtre,.qui fer-
viroit à la fois d’oxidant & de fondant.
Quand les mines métalliques font à l'état de fels
contenant de la gangue, îe.flux noir eft ce qui
convient le mieux pour en opérer la réduction y.
mais fi c'eft de l'acide fulfuriquè,- il eft néceffaire
de l'enlever avant l'opération, au moyen d'un
alcali ou autrement, car il formeroit un fulfure
avec le métal. Pour les mines ou les métaux qui
font fimpleinen.toxidés, & qui exigent une grande
chaleur, on les réduit facilement dans un creufet
de charbon qu’on place dans un autre creufet de
terre avec du fable} c'eft ainfi qu'on opère pour
les mines d’étain > de cuivre, de fer, de cobalt, & c . :
©n les recouvre de borax quand elles contiennent
une gangue infufible par elle-même.-
Quant aux métaux qui font infufibles1 ou très-
difficiles à fondre , on forme , avec leurs oxides
& de l'huile de lin, une pâte dont quelquefois on
fait brûler l'huile pour y dépofer du charbon très-
divifé : on en forme de nouveau une pâte, on
l'introduit dans un creufet de chatbon qu’on place
comme il a été dit plus haut, & qu’on chauffe forte-
ment. Les métaux qui exigent cette manoeuvre,•
font le nickel, lemanganèfe, le titane, l’urane, le
chrome, le tungftène, le molybdène, 8cc.
Les matières combuftibles qui conviennent le
mieux pour enlever l'oxigène aux métaux, font
lès huiles, les réfines, le noir de fumée & le
charbon ordinaire } il arrive fouyent- que les
huiles, à l’aide defquelles on forme des pâtes"avec
les oxides métalliques, ne foumiflent pas a fiez de
carbone. C'eft pour cette raifon qu’on les fait brûler
à plufieurs rtprifes ; mais quand on emploie le
charbon en nature , il faut prendre -garde d’en
mettre une trop grande quantité, car il s’oppofe-
roit à la fufion & à la réunion des parties métalliques.
Lorfqu'on connoît la quantité d’ oxigène que-
çontiennent les métaux, on peut trouver à peu-
près la proportion de charbon néceffaire. On conçoit
que la divifion des matières eft une condition'
effentielle aux fuccès de l’opération, parce qu’a-
lors elles fe prêtent mutuellement une plus grande
furface.
D ’après ce qurvient d'être expofé, l'on voit
qu'il faut, pour la réduction des mines, proportionner
le degré de chaleur & fa durée à leur fixité
ou à leur volatilité , & à celles des métaux qu’elles
contiennent} affortir les fondans à la nature & à
la quantité de leur gangue ; varier l'efpèce & la
quantité des matières rédu&ives, fuivant l'adhérence
qu'ils ont pour l'oxigène, & la proportion
qu-ils en renferment, &rc. Avec ces précautions
diverfès, il eft peu de mines qui aient jufqu'ici
réfifté aux efforts des chimiftes , 8c il eft probable
que celles qui n'ont pu être réduites encore , le
leront quelque jour à l’aide de fondans convenables,
& d’une chaleur affez intenfe & affez"
long-tems continuée.
DOLOMIE, nom donné à une variété de carbonate
de chaux mêlé à fix centièmes d’alumine ,,
dont Dolomieu a le premier fait connoître la
différence d’avec les autres carbonates-calcaires
elle -fe trouve au mont Saint-Gothard} elle pèfe
ijSy. Son tiffu eft granuleux , fouvent feuilleté,,
facile à égrener. Elle ne fait qu'une effervefcence
lente avec les acides : il y en a de blanche & de
grife. Elle fe rapproche^affez du marbre falin«
DOME. On nomme dôme la partie fupérieure
des fourneaux à- réverbère , à laquelle le potier z
donné la forme d'une demi-fphère, & qui fe termine
par un cylindre faifant fonction de cheminée.
Cette forme hémifphérique ou en voûte
ronde eft très - propre à réfléchir les rayons du
calorique fur les cornues placées dans les fourneaux
& au milieu de cette voûté. Voilà pourquoi
on a donné à cette partie le nom de réverbère
en même tems que celui de dôme. ÇVoyeç
l article FOURNEAU. )
DORURE. On appelle dorure l'art d’appliquer
l’or fur différences fubftances. Ce t art étant fondé
fur des procédés & des propriétés chimiques,^il
eft utile d'en dire ici quelque chofe, fans entrer
cependant, fur les diverfes efpèces de dorure, dans
des détails qui n'appartiennent qu'à d'autres Dic^-
tionnairesy$c qui font.traités ailleurs.