
par l’acide muriatique , l’antimoine eft précipité
par le moyen de l'eau qui retient le muriate de
plomb.
Il eft rare que la galène tienne du fer : on le
reconnoît en faturant la diffolution muriatique
avec la potafle, jufqu’à ce qu’il ne refte plus
qu’un léger excès d’acide , ayant foin d’éviter
toute précipitation, en plongeantenfuite une lame
de fer très-nette dans la dilfolution. Pendant la
digeftion, le plomb fe précipite avec l’argent
qui s’y rencontre prefque toujours. On précipite
enfin le fer par le carbonate de potafle ou par le
prufliate de potafle (§. IX.); mais il faut diminuer
le poids de la partie de la lame de fer qui a été
diffoute pendant la précipitation.
Si la mine tient un peu de gangue , ou elle eft
foluble , & on la fépare avant tout par le vinaigre,
ou elle réfifte aux acides ordinaires, & dans ce
cas on la trouve raffemblée dans le fond des
vaiflfeaux.
Le carbonate de plomb doit être d’abord fé-
paré de tout mélange étranger foluble, puis dif-
fous dans l’acide nitrique, & précipité par le
carbonate de foude ; après quoi on eftime, par
le poids , la quantité de plomb contenue, comme
il a été dit dans la feétion B.
Si cette mine tient une gangue foluble, on
emploie l’acide muriatique j on évapore à ficcité $
on lave avec l’alcool qui dilfout le fel terreux j
on redifl'out le muriate de plomb dans l’eau à
l’aide d’un léger excès d’acide, & on précipite
par le fer.
Le fulfate de plomb, dont M. Haüy a reconnu
lix variétés de formes , a été trouvé par M. Wi-
rhering dans I’île d’Anglefey en Angleterre, où
il remplit les cavités d’une ocre ferrugineufe
brune. Il fe rencontre âufli près de Strontian en
Ecoffe , & dans les mines de. galène d’Anda-
loufie.
Ce Tel métallique, quelquefois blanc, tranflu-
cide, le plus fouvent jaunâtre, eft toujours en
Criftaux d’un petit volume.
Si le fulfate de plomb natif reffemble à celui
qu’on fait par l’ar t, il doit contenir environ les
foixante-dix centièmes de fon poids de plomb
métallique : on pourra s’en affurer en le décom-
pofant par le carbonate de potafleTaturé, en re-
diflolvant le carbonate de plomb dans l’acide antique
, & en le précipitant par le zinc.
. On trouvera la quantité d’acide' fulfurique en
précipitant la liqueur réunie aux lavages du précipite
par le nitrate de baryte, & en lavant le dépôt
avec l’acide nitrique affaibli pour enlever le
carbonate de baryte.qui s’eft formé en mêmetems.
S’il contient du fer on'pourra le féparer en
diflolvant le tout dans l’acide muriatique concentré,
& en ajoutant de l’alcool très-deflegmé à la
dilfolution. Par ce moyen le fulfate de plomb fê
précipitera, & le fer reftera dans la liqueur, d’où
en le féparera par l'évaporation,
Lé phofphate de plomb fe rencontre à Muel-
goèit en Bretagne , à ta Croix dans ta Lorraine ,
près, de Fribourg en Brifgaw , dans les mines de
Hartz j il fe préfente fous diverfes couleurs : les
plus ordinaires font le jaunâtre , le rougeâtre, le
brunâtre, le gris-cendré & le vert, Iefquelles font
produites par 1a préfence du fer.
Sa forme 1a plus ordinaire eft celle d’aiguilles
& de prifmes hexaèdres :il en prend pluiîeurs autres,
mais toutes dépendantes du dodécaèdre tri-
pyramidal , qui eft fa forme primitive.
Ce fel donne au chalumeau un bouton polyèdre
irréductible, & a une pefanteur fpécifique de
6,909.
On en fait l’effai en le faifant bouillir avec l’acide
fulfurique affoibli, qui fe combine au blomb,
& refte fous forme de pouflière , tandis que l’acide
phofphorique & le fer, s’il en contient,
palfent dans la liqueur.
Enprenantles foixante-dix centièmes de fulfaje
de plomb-obtenu , on aura 1a quantité de métal.
Pour féparer le fer de ta liqueur, il faut ta faîte
bouillir avec de 1a potafle en excès : on le lave &
oh le fèche ÿ enfuite on fature l’excès d’alcali par
l’acide nitrique j on fait bouillir & on y mêle de
l’eau de chaux, qui donne un précipité dans lequel
il y a,quand il a été calciné, quarante-cinq centièmes
de fon poids d’acide phofphorique fec. Si
le phofphate de plomb contenoit de ta Alice , de
l’alumine, de ta chaux ou de ta magnéfie, il fau-
droit difloudre le tout dans l’ acide nitrique, faire
évaporer par une douce chaleur jufqu’à ficcité,
traiter par l’alcool pour enlever les fel s terreux,
difloudre-enfuite le réfidu dans de l’eau aiguifée-
d’acide nitrique pour difloudre le plomb & laiffer
la filice > enfin, précipiter le plomb par l’acide
fulfurique, & ç . Quant aux molybdate, chroma te
& arfeniate de plomb, il en fera traité dans des
articles à part.
§. V I I I . Des mines de cuivre.
Le cuivre fe trouve à l’état métallique 8c fous
différentes formes. Il eft fouvent uni au foufre,
très-rarement exempt de fer, &• minéralifé par
les acides carbonique , fulfurique , muriatique,
phofphorique & arfenique.
Le cuivre natif fe diffout facilement dans l ’acide
nitreux : s’il tient de- l’ or on le trouve au
fond des vaifleaux en forme de poudre noire ; s’il
tient de i’argent on le précipite par le cuivre >
s’il tient du fer on fait bouillir un peu plus long-
tems ta diffolution , & en évaporant à ficcité U
fe fépare à l’état d’oxide.
Le cuivre, minéralifé par le foufre-, eft d’abord
pulvérifé : on le fait bouillir enfüite dans cinq
parties d’acide fulfurique concentré , on évapore
doucement jufqu’à ficcité , & on lave le réfidu
dans l’eau chaudejufqu’à ce qu’elle fe foit char-*
gée.de toute ta partie métallique.
Il doit y avoir au moins quatre parties d’eau
pour-une partie de fel de cuivre à difloudre. La
mine qui tient cinq centièmes de cuivre exige environ
quatre-vingts centièmes d’eau, & ainfi des
autres. La diffolution étant convenablement délayée,
on y plonge une lame de fer décapée, qui
doit être environ le double du cuivre à précipiter:
on entretient l’ébullition jufqu’à ce qu’il ne fe
précipite plus rien. S ’il n’y a pas affez d’çau, le
métal s’attache fortement à ta lame de fer j ce
qui n’arrive pas lorfqu’elle eft en quantité fuffi-
fante. On lave fur le champ, & on fait fécher :
le cuivre précipité i mais on n’emploie pas pour
cela un degré de chaleur capable d’irifer la furface
du métal j ce qui augmenteroit fenfiblement fon
poids.
Il arrive quelquefois que le cuivre précipité
eft mêlé de fer, furtout lorfqu’on traite une,mine
pauvre : il faut le rediffoudre pour obtenir une
diffolution plus chargée, dont il eft facile pour
lors de féparer le cuivre pur, en opérant de ta
manière ci-deffus décrite. La précipitation de l’argent
par le cuivre s’opère de même. Une diffolu-
tion riche donne de l’argent pur > celle qui eft
pauvre , le donne mêlé de cuivre.
Lorfque le cuivre que l’on veut précipiter recèle
d’autres métaux, on parvient à les féparer
par ta diffolution dans l’ aciae nitrique : l’or refte
infoluble, 8c l’argent fe précipite fur une lame de
cuivre.
Le foufre fe diflipe tout entier, ou du moins
pour la plus grande partie, dans ce procédé, au
moyen de la- chaleur violente qu’il faut donner
pour l’évaporation à ficcité de l’acide fulfurique.
Il eft cependant facile d’en déterminer la quantité
par le poids des matières qui reftent, puisqu'il
doit avec elles reproduire le quintal, &cela
n’empêche pas de faire féparément une diffolu-
tion par l’acide nitro-muriatique pour recueillir le
foufre,
Le cuivre minéralifé par l’acide carbonique eft
d’un beau vert: on lui donne le nom de malachite.
La mine verte foyeufe eft du même genre. Ces
mines pures fe diffolvent en entier dans les acides,
& peuvent être précipitées, foit par le fer, foit
par le carbonate de foude. Suppofons dans, le
dernier cas le poids du précipité A , on aura pour
le poids du cuivre réduit en métal & contenu
dans 1a mine, y| | À (0 »
Si ces mines tiennent de ta terre calcaire, ce 1
(1) C ’eft à l'illuftre Fontana que l’on doit ta première
analyfe de 1a malachite : il y a trouvé f d’oxide
de cuivre, j d’acide méphitique, & environ 7- d’eau :
il a trouvé les mêmes principes dans la mine verte
foyeufe, dans des proportions.un peu différentes, &
encore dans la mine bleue5 mais dans celle-ci, l’acide,
carbonique fai foit la plus grande partie des échantillons
fournis à ces effais 5 il alloit du tiers à ta moitié :
l’eau diminuoit dans ta même proportion de ~ à ■ £.
Chimie. Tome IV.
qui arrive quelquefois, on précipite ta diffolution
par le carbonate de foude, après en avoir féparé
la partie métallique par le prufliate de potafle.
Dans 1a mine de cuivre bleue, ce métal eft encore
minéralifé par l’acide carbonique, mais il y
eft un peu plus abondant : on en fait l’an a! y fe de
la même manière. Cette mine, ainfi que le carbonate
de cuivre vert, exifte dans les mines de
cuivre de Sibérie , dans celles de Zellerfeld au
Hartz, de Témefwar & de Moldava en Hongrie ,
de Saalfeld en Hongrie, &c.
L’oxide de cuivre rouge ou d’un rbuge obfcur
a été nommé, par M. Cronftedt, mine de cuivre
vitreufe. Il fe rencontre dans les mines de cuivre
de Sibérie, vers ta partie orientale des monts
Oural, avec une couleur rouge tranfparente, fouvent
opaque j il préfente 1a forme de cubes,
d’oétaèares, & quelquefois de filamens foyeux.
Il fe diffout en totalité ou en partie dans l’acide
nitrique, avec effervefcence & dégagement de gaz
nitreux.
Dans une fouille faite à Lyon en 1777 , M. Ri-
gaud de Terre-Baffe a trouvé un bronze antique
qui préfentoit, dans de petites fouflures ou cavités
intérieures, des criftaux cubiques tranfpa-
rens , mêlés de criftaux bleus & verts. (Journal de
Phyjique, tome XIV, page 489. ) M. Guyton a vérifié
ce fait fur une portion de ce bronze qui eft
au cabinet de l’Académie de Dijon.
Cette mine n’eft autre chofe que du cuivre au
minimum d’oxigénation, car elle fe combine à
l’acide muriatique fans aucune effervefcence, &
donne un fel blanc infoluble dans l’eau, & qui attiré
puiffamment l’oxigène de l’air, & devient
vert. L’effervefcence que produit ce minéral en
fe diflolvant dans l’acide nitrique, & qu’on a attribué
à l’acide carbonique, eft véritablement oc-
cafionnée par le gaz nitreux.
Cette mine contient au moins quatre-vingt-
cinq ou quatre-vingt-fix pour cent de cuivre :
il fuffit, pour s’en affurer, de la difloudre dans
l’acide fulfurique concentré, d’ évaporer ta corn-
binaifon à ficcité, le rediffoudre dans l’eau , & de
précipiter le cuivre par une lame de fer.
On a trouvé dans différens endroits de l’Angleterre
, & notamment fur le mont Karrarach, le
cuivre uni à l’acide arfenique : cette fubftance
affeéte diverfes modifications de couleurs & de
formes. Tantôt elle eft en lames carrées d’un vert
clair , tantôt en filets capillaires verts , blanchâtres
& bruns j le plus fouvent elle eft en maffes
formées de couches de différentes épaiffeurs, chacune
ayant une nuance particulière.
Elle fe diffout fans effervefcence dans les acides
, & donne des diflblutions vertes ; elle exhale
l'odeur de l’arfenic par le feu du chalumeau
long-tems continué. Pour en féparer l’acide arfenique
, il faut la fondre avec trois parties de po-
taffe cauftique & un peu d’eau, enlever l ’arfenic
& la potafle par le lavage, difloudre le réfidu’
y