brun dans l’acide fulfurique , & précipiter le cuivre
par le fer ; furfaturer la liqueur alcaline par
l'acide muriatique , & y plonger une lame de
zinc 3 & Tarfénic fe précipitera à l’état métallique.
Le quartz rouge s que M. Cronftedt regarde
comme formé par un femblable oxide traité par
l ’ammoniaque & par l'acide muriatique évaporé à ficcité y n'a pas donné à Bergman la plus légère
trace de cuivre. Mais les gangues quartzeufes fe
laiffant difficilement entamer par les diffolvans * il
a mêlé un peu de fluate de chaux à l'acide ful-
furique : dans ce cas l’acide fluorique dégagé agit
fur les molécules quartzeufes 3 de manière à relâcher
la combinaifon des moindres particules de
cuivre ; mais quoique ce procédé ne manque jamais
lorfqu'il y a quelques atomes de cuivre , il
n’en a pas donné le moindre ligne dans la mine
dont il s’agit. Ainfî l'on eft forcé de révoquer en
doute fon exiftence.
Le cuivre, minéralifé par l’acide fulfurique, n’eft
autre chofe que le fulfate de cuivre qui fe rencontre
quelquefois natif. On détermine la quantité
de métal qu’il contient, de la manière ci-devant
décrite, par le moyen du fer.
M. Prouft a reçu dernièrement du Mexique une
variété de fulfate de cuivre d’une couleur verte-
jaunâtre , infoluble dans l'eau, très-riche en
cuivre, & tenant un peu d’oxide de fer. 11 lui a
donné le nom de fulfate de cuivre au maximum
d'oxide ou au minimum d'acide. L’acide nitrique
eft le meilleur moyen d’en faire l’analyfe. Quand il
eft affoibli, il difïout le fulfate de cuivre fans toucher
à l’oxide de fer ni au fable. On précipite
11a diffolution claire du nitrate d’argent, jufqu'à
enfuite- le cuivre de la diffolution avec une lame
de fer.
_ On voit au cabinet de l'Académie d’Upfal, un
petit morceau d’un bleu clair , tirant au v e r t,
friable, & léger par rapport à fon volume, qui fe ;
difïout avec effervefcence dans l'acide nitreux, & j
donne une diffolution verte. En y plongeant une 1
Jame de fer, le cuivre fe dépofe , & fi on y ajoute
de la diffolution d'argent, il fe forme un coagulé
blanc qui eft un véritable muriate d'argent, de
forte qu'il n’eft pas poflible de douter de la pré-
fence de l'acide muriatique dans cette mine.
M. Dombey apporta du Pérou, il y a environ
vingt-cinq ans, une poudre verte, connue fous
le nom de fable vert du Pérou , qu'on a long-tems
regardée comme un oxide de cuivre mêlé à du
muriate de foude; mais M. Prouft a trouvé par
l’analyfe, que c’étoit un vrai muriate de cuivre,
mêlé feulement à des fables quartzeux & furrugi-
neux. On a reçu dernièrement du Mexique la
même mine en roche , préfentant à fa furface &
dans fes cavités des criftaux prifmatiques tranfpa-
tens. Elle contient quelques traces d’oxide de fer.
La manière d’en faire l’effai eft très-fimple : il
fuffit de la diffoudre dans l'acide nitrique foible ,
qui n’attaque ni le fable ni le fer 3 de verfer dans t
ce qu’il ne fe forme plus de précipité : la quantité
de celui-ci, bien lavé, donne celle de l’acide muriatique
, qui en fait les vingt centièmes environ 5
enfuite d’ajouter dans la liqueur affez d'acide muriatique
pour précipiter l’ argent qui peut y refter j
de filtrer, laver 8ç précipiter le cuivre par le fer.
M. Klaproth a annoncé dernièrement qu'il avoit
trouvé le cuivre minéralifé par l’acide phofpho-
rique. Nous ne connoiffons point encore le procédé
qu'il a employé pour en faire l'analyfe j mais
il eft probable qu’on parviendra à en féparer l’acide
phofphorique par la potaffe cauftique, au
moyen de la fufion dans un creufet d'argent, en
furfaturant enfuite la liqueur alcaline par l’acide
nitrique , & précipitant avec l’eau de chaux.
§. IX . Des mines de fer.
Le fer eft répandu prefqu’univerfellement dans
tout le règne minéral; mais les mines qui en tièn-
nent un,peu abondamment, ne le représentent
que minéralifé par le foufre, ou dans un état
d’oxide plus ou moins avancé. On le trouve en
petite quantité uni aux acides fulfurique, phofphorique
, arfenique & carbonique, & très-rarement
fous forme métallique complète.
Les minéralogiftes ne font pas encore d’accord
s’il fe trouve réellement du fer natif. On eft
même aujourd’hui partagé fur le véritable état de
celui de Sibérie , & on ne peut difconvenir qu'il
y ait dans cette maffe de fer des cavités qui annoncent
la fufion & une forte de bouillonnement;
mais il y a d'autres confidérations qui portent à
penfer que fi réellement elle a jamais été fondue,
Part du moins n'y a eu aucune part. La matière
pierreufe qui remplit toutes les cavités eft d’une
nature bien différente des fcories de nos fourneaux;
c’eft de la chryfolithe. D’ailleurs, la fi-
tuation & beaucoup d'autres circonftances fe réunifient
pour la même opinion. Ce même fer a
beaucoup de ténacité: il eft très-malléable, foit
à froid, foit à chaud ; mais il devient caffant Iorf-
qu’il eft pouffé au rouge- Au refte, il fe comporte
absolument comme du fer forgé dans tous les ef-
fais par la voie fèche. Lorfqu'on le traite avec
l'acide muriatique il répand une odeur hépatique ;
ce qui eft un ligne non équivoque de la pré-
fence du foufre, fans lequel cette odeur n’ exifte
jamais.
11 exifte à Céfaronte, une des îles de la Grèce,
au rapport de M. Jambon-Saint-André, des maffes
de fer, fi confidérables, que, depuis un tems immémorial,
les habitans du pays s'en fervent pour
tous les ufages auxquels eft employé le fer de
meilleure qualité.
Ce fer n’a préfenté à l’analyfe qu’en a fait faire
M. Fourcroy, aucune différence d'avec le fe?
doux , préparé par l'art ; il n’a laiffé, comme ce
dernier , après fa diffolution dans l'acide fulfurique
affoibli ', qu’une légère trace de matière chas bon-'
neufe : il préfente à fa furface des cavités ou des
.efpèces de foufiures, & des morceaux de charbon
de bois qui annoncent qu’il a été fondu par l’effet
de l’incendie de quelque forêt.
Rubin de Célis a découvert il y a déjà long-
tems , dans une plaine déferte de l’Amérique, &
à plus de quarante lieues de toute l’habitation, une
maffe de fer duétile, de huit mètres cubes.
M. Prouft, qui a fait l’analyfe de ce fe r , y a
trouvé une certaine quantité de nickel, qui ne diminue
en rien fa dudlilité : il a cela de remarquable,
qu’il ne fe rouille pas par l ’humidité comme le fer
ordinaire, & pourroit peut-être, par cela même,
fervir avec plus d’avantage pour faire les aiguilles
de bouffoies.
Le fer natif de Sibérie contient auffi du nickel,
& de plus une petite quantité de foufre : celui
de Saxe renferme deTarfenic & du cuivre.
Quelques perfonnes penfent que ces maffes énormes
de fe r , qui évidemment n’ ont pu être l’ouvrage
de l ’homme, font tombées de l’armofphère.
On trouve fréquemment en Suède & dans pref-
que tous les pays des mines de fër affez peu oxi-
dées pour être attirables à l’aimant, ou même
qui ont les pôles magnétiques ; mais ces mines
diffèrent du fer fondu par la manière avec laquelle
elles fe comportent avec les diffolvans, &
par les autres propriétés..
Les mines attirables & magnétiques, quoique
non fulfureufes, font rarement exemptes d’un peu
de terre & de foufre. Cependant on ne parvient
pas à féparer ce dernier par lès diffolvans.
Pour reconnoïtre la préfence du nickel dans ces
efpèces de fer natif & en déterminer la quantité,
il faut le diffoudre dans l’acide nitrique , faire
bouillir pendant long-tems, évaporer à ficcité,
tediffoudre dans l’eau pour féparer la plus grande
artie du fe r , mettre enfuite dans la liqueur de
ammoniaque en excès, & agiter long-tems.
Par ce moyen, le peu de fer qui reftoit encore
uni à l’acidé nitrique eft précipité, & le nickel fe
trouve en diffolution dans l’alcali.
On fait évaporer de nouveau jufqu’à ficcité, on
calcine fortement, & on a l ’oxide du nickel, que
l’on peut facilement réduire à l’état métallique en
en formant une pâte avec de l’huile graffe & un
peu de noir de fumée, & en i’expofant à une
forte chaleur. S’ils contiennent du foufre, on le
reconnoît en faifant paffer à travers une diffolution
d’acétate de plomb , le gaz hydrogène qui fe dégage
pendant leur diffolution dans l’aciae muriatique
affoibli, Dans ce cas, la diffolution de plomb
noircit. Lorfqu’il y a de l’arfenic dans le fe r , il
refte, au moins pour la plus grande partie, après
la diffolution de ce dernier dans l’acide muriatique
affoibli, fous forme de pouffière noire au fond de
la liqueur, où il fe trouve fouvent mêlé avec une
petite quantité de carbure de fer, dont on peut
le féparer par la fublimation.
On nomme pyrites fulfureufes ou pyrites mar-
J tiales., fulfates de fe r , celles qui font entièrement
faturées de foufre , & que l’on ne traite en effet
que pour retirer le foufre ; car quoiqu’elles contiennent
fouvent affez de métal pour payer la dé-
: penfe de la fufion, le fer que l’on en retire eft
intrait, h le à caufe de fa fragilité à chaud : il a
l’inconvénient de fe rouiller très-facilement à
l’air libre.
Le fer, minéralifé par l’acide fulfurique, fe forme
tous les jours par la combuftion lente & fpon-
tanée des pyrites ; mais comme il fe fature d’oxi-
gène fucceffivement, à la fin toute la combinaifon
avec l'acide eft détruite. Il eft probable que ce
font tous ces réfidus fulfuriques lavés & tranf-
portés par les eaux dans les lieux bas, qui forment
ce que l’on appelle mines de marais , mines limo~
neufes.
L’oxide de fer fe préfente fous différentes formes
dans les hématites de couleur rouge, noire,
jaune, &c. 11 exifte auffi dans d'autres mines,
mais dont les parties font liées moins étroitement
& mêlées à des terres étrangères.
On ne fait pas encore fi dans ce nombre il ne
s’en trouve pas de minéralifées naturellement par
l’acide carbonique dans Je fein de la terre. Cette
combinaifon fe fait très-facilement par l’art; mais
tous les oxides de fer naturels que l’on a effayés-
jufqu’ à préfent, n’ont donné aucune trace de cet
acide fubtile , fi l’on en excepte les mines de fer
blanches. Or, comme elles tiennent en même tems
du carbonate de manganèfe & du carbonate calcaire
, on n’a pu décider fi l’acide carbonique que
! l’on en retire écoit fourni en partie par la terre
ï martiale.
Toutes les mines de fer, réduites en poudre
fubtile, donnent leur métal par la digeftion répétée
dans l’acide muriatique bouillant. On ajoute
! de l’acide nitrique pour la diffolution des pyrites,
parce qu’elles font difficiles à attaquer par l’acidé
muriatique feul.
Si la gangue eft infoluble, on la trouve féparée
après L’extraélion du fer. Pour connoître maintenant
la quantité de ce métal, on le précipite par l’ammoniaque
, & après avoir lavé le précipité, on le
traite encore humide, à l’aide de la chaleur, avec
une diffolution de potaffe cauftique un peu concentrée.
Par ce moyen on fépare l ’alumine du fer s'il
en contient ; mais il peut encore retenir de la
terre calcaire , de l’oxide de manganèfe & de U
magnéfie , plus rarement cette dernière , par la
raifon qu’elle forme un fel triple foluble avec
l’ammoniaque, furtout quand la diffolution mu-
; riatique contient un excès d’aeide. Pour féparer
ces corps étrangers, il faut fécher le mélange, le
calciner légèrement, le réduire en poudre , &
le faire digérer à une chaleur légère avec l’acide
acétique : on fait enfuite évaporer à ficcité, &
on reaiffout dans l’eau. Le fer refte alors parfaitement
pur, & il n’y a plus qu’à le faire lécher ,
y z