
moniaque, il eft très-pur; il ne contient point de
gai aciae carbonique.
Le cinquième paragraphe expofe les propriétés
phyfiques de ce gai : fa pefanteur eft a celle dé
l’air : : 0,909:1000 5 Ton odeur eft fétide quand il
eft bien purgé d’éther & d’acide fulfureux ; il brûle
avec une flamme forte 3c compacte, femblable à
; celle d’une huile réfineufe.
Le fixième paragraphe contient plufieurs propriétés,
en quelque forte négatives & caraétérif-
tiques du gai : iaiffé (ur l’eau plufieurs mois de
fuite, il refte inaltérable. Les acides fulfurique,
fulfureux, nitrique & muriatique n’agiffent point
fur lui 5 le Wj. nitreux n’y produit aucun effet ; les
alcalis ne le changent point davantage ; l’ammoniaque
ne fait qu’augmenter fon volume , fans y
porter aucune altération ; le phofphore, chauffé
jufqu’à la fufion, ne lui fait rien éprouver.
Dans le feptième paragraphe, les auteurs décrivent
l’aélion du gai acide muriatique oxigéné fur
leur gai. Comme c’eft le feul corps qui agiffe fur
lui d’une manière très-remarquable , ils ont mis
beaucoup de foin 3c de détail à cette defeription ;
ils annoncent avec raifon cet effet comme auffi curieux
que nouveau, & inconnu jufque-là : ils ont
d’abora employé l’acide muriatique oxigéné, dans
l’intention de prouver dans ce gaz la préfence du
carbone, parce que ce procédé leur avoir déjà
réufti dans des cas pareils. Ayant mêlé dans un
tube au-deifus de l’eau , parties égales de leur gai
inflammable & de gai muriatique oxigéné, il y a
eu une abforption plus rapide-que celle qui a lieu
entre l’eau 3c le dernier de ces gai .* il s’elt dépofé
une huile épàiffe, couleur de gris-de-perle, plus
pefanre que l’eau. Le tube a été rempli d’une vapeur
blanche : il s’eft dégagé beaucoup de calorique
: il eft refté un huitième du gai employé, qui
étoit encore inflammable. Un fécond mélange de
uatre parties de gai acide muriatique oxigéné, 3c
’une partie de gai inflammable, produit par l’alcool
& l’acide fulfurique, gardé fur l’eau pendant
huit jours, a préfenté les mêmes phénomènes que
le précédent : i! n’ eft refté, après la féparation du
gaz acide muriatique oxigéné, qu’un vingtième,
qui étoit du gai ai<ne, provenant de l’oxide de
manganèfe.
Le huitième paragraphe eft defliné à décrire les
propriétés de l’huile obtenue dans l’expérience
précédente. Recueillie dans un appareil que les
auteurs ne décrivent point, elle leur a préfenté
les caractères fuivans : fa demi-tranfparence imi-
toit la couleur des perles ; elle tomboit fous l’eau,
& jaunifioit à l’air ; fon odeur étoit agréable &
pénétrante, fa faveur un peu douce. L’une' & l’autre
de ces deux propriétés étoient très-différentes
de celles de l’éther : elle étoit diffolnble dans l’eau,
ui prenoit fon odeur : la potaffe liquide la ren-
oit plus fuave, en lui enlevant l’odeur de l’acide
muriatique oxigéné.
En recherchant, dans le neuvième paragraphe,
la compofition de ce gai d’après la nature connue
de l’acide fulfurique 3c de l’ alcool qui le forment,
les chimiftes hollandais pofent d’abord comme
principe, qu’il ne peut contenir que de l’hydrogène,
du carbone 3c de l’oxigène. Ce dernier
corps ne leur paroît pas pouvoir y être contenu,
attendu qu’ il devroit y être, ou en eau ou en acide
carbonique, & il n’ y a ni l’un ni l’autre de ces
compofés. Le gai n’eft pas de l’ éther diffous dans
du gaz acide fulfureux, puifqu’après la combuftion
avec l’air vital par l’éleélricité, comme après fa
converfion en huile par l’ acide muriatique oxigéné,
le murine de baryte n’y indique pas d’acide
fulfurique qui devroit s’y être formé. Le foufre
n’entre pas non plus dans fa compofition, puif-
qu'il n’y a ni l’odeur du gai hydrogène fulfuré,
ni précipitation du foufre , à mefure què le gai
brûle. D’après cette méthode d’exclûfion, les fa-
vans d’Amfterdam concluent que leur gai inflammable
ne peut être compofé que d’hydrogène 3c
de carbone.
Le dixième paragraphe eft confacré à prouver
dans le gai l’exiftence de l’hydrogène. Quoique la
formation d’eau & d’huile par l’acide muriatique
oxigéné l'annonçât affez, comme la préfence de
l’eau, au deffus de laquelle cette expérience avoit
été faite, pouvoit laiffer du doute, les chimiftes
hollandais ont eu recours à d’autres preuves. En
faifant paffer leur gai dans un tube rempli de foufre
en fufion, ils ont obtenu du gai hydrogène
fulfuré, 3c le foufre a été noirci.
Dans le onzième paragraphe ils prouvent la préfence
du carbone dans leur gai, non-feulement
par la couleur noire du foufre indiqué dans l’ex-
périênce précédente, mais par la formation d’acide
carbonique, qui a lieu, foit en brûlant iegai avec
l’air vital, à l’aide de l’étincelle électrique , foit
en faifant paffer le gai à travers un tube rouge,
rempli d’oxide de manganèfe. Une dernière expérience
qui le prouve encore, confifte à mêler le
gai avec le gai acide muriatique oxigéné, à l’allumer
avant que leur réaction ait offert l’huile indiquée
ci-deffus : dans cette expérience la cloche
eft enduite de charbon comme du noir de fumée.
Le douzième paragraphe offre la dénomination
que les auteurs ont choifie pour leur gai, d’après
fa nature & fes propriétés ; c’eft celle de gai hydrogène
carboné huileux.
Dans le treizième ils parlent du fluide élaftique
dégagé de l’éther, traité par l’acide fulfurique.
Celui-ci n’eft diminué & converti en huile que
dans fes trois quarts par l’acide muriatique oxigéné
: le réfidu brûle eu bleu, 3c n’eft plus réductible
en huile par cet acide. L'alcool & l’éther,
paffant à travers un tuyau de pipe rougi au feu,
donnent un gai de la même nature que celui-ci.
Le quatorzième paragraphe annonce la formation
d’un gai inflammable, différent du précédent,
ou du gai oléfiant par l’éther 3c l’alcool, traver-
fant un tube de verre rougi au feu ; celui ci ne
donne
donne point d’huile par le gaz acide muriatique
oxigéné. Pour favoir iï la porofné au tube d argile
n’étoit pas la caufe de la formation du g p
huileux, en laiffant paffer ou en admettant quelques
principes, les chimiftes d’Amfterdam ont
enfermé un tube d’argile dans un tuyau de verre,
& ils y ont fait paffer l’alcool & l'éther après
avoir fait rougir les tubes : il y a eu production
de gai oléfiant) comme lorfqu’ils ont mis dans les
tubes de verre des fragmens de tuyau de pipe. Ils
en concluent que l’argile contribue à la formation
de ce gai.
Des elfais analogues étant 1 objet des trois paragraphes
fuivans, nous en donnerons ici la notice3
en nous contentant d’énoncer les numéros de ces
paragraphes. , ,, . .
150. Un tube de verre, charge d alumine &
rougi au feu, à travers lequel ils ont fait paffer
l'alcool, a donné un gai huileux, dont une portion'réfidue,
après la formation de l’huile, brûlait
en bleu : la même chofe a eu lieu avec la
filice. La chaux rempliffant le tube de verre, ainfi
que la magnéfie, la potaffe , le charbon & le luira
te de potaffe,. traverfés par l’ alcool en vapeurs,
ont fourni un gai non fulceptible de former de
l’huile : les terres ont été noircies dans ces effais;
la foufre a donné, dans une expérience analogue,
un gai hydrogène fulfuré 3c non hui:eux. _
160. L’alcool 3c l’éther doivent néceffairement
paffer, fuivant les auteurs, fur l’alumine ou la
filice rougie dans un tube de verre, pour fournir
<&'\gai oléfiant. Le gai obtenu de ces deux liqueuis,
à travers un tube de verre, ne devient point oléfiant
lorfqu’on le fait repaffer fur de 1 alumine
ou de la filice, ou à travers le tube d argile. Ainli
cette propriété, une fois perdue, ne peut plus
être reftituée. ,
17®. Le hydrogène carboné huileux, paffe
à travers un tuyau de verre rouge , ne diminue
point de volume, & ne forme plus d huile avec
l’acide muriatique oxigéné. Le tube & la cloche
qui ont fervi à cette expérience , font noircis 3c
couverts de gouttes d’huile empyreuma tique ; ils
ont l’odeur de ce dernier produit : une furnee noire
couvre l’eau de l'appareil. Six cents commotions
éleélriques, paffées à travers le gai hydrogène
carboné huileux, augmentent fon volume de deux
cinquièmes , & lui ôtent la propriété de former de
l’huile fans en précipiter du carbone.
Après avoir ainfi examiné dans les dix-fept premiers
paragraphes, les propriétés du gai hydrogène
carboné huileuxles chimiftes de la Société
d’Amfterdam s’occupent, dans les cinq fuivans,
de deux autres efpèces de fluides élaftiques, obtenus
de l’éther Ôc de l’alcool par des procédés
différeos. ,
Dans le dix huitième paragraphe , ils décrivent
le procédé par lequel ils ont produit ces derniers
gai : c’eft en diftillant l'éther & l’alcool à travers
un tube de verre rouge, donc l’extrémité étoit
Ch i m i e . Tome I Ip.
reçue fous des cloches pleines d’eau. Le gai formé
ainfi ne précipite ni huile ni charbon par le contact
de l’acide muriatique oxigéné : pendant leur
formation, une partie de l’éther ou de l’alcool
paffe fans altération.
Les propriétés cara&ériftiques du g ai, extrait
de l’étner par le procédé indiqué, font expofées
dans le dix-neuvième paragraphe. Sa pefanteur eft
à celle de 1-air , comme 0,709 eft à 1,000. L’odeur
de l’éther, fenfibledans les premières portions, fait
bientôt place à une odeur fétide; il brûle d’une
flamme huileufe 3c compacte comme le précédent
: l’eau ne le diffout ni ne l’altère ; il ne trouble
pas l’eau de chaux; il eft inaltérable par les
acides 3c les alcalis. Le gai acide muriatique oxi-
i géné le réduit d’un feptième ; il brûle avec une
; flamme bleue, fans donner aucune trace d’huile.
Les recherches fur fa nature, qui font l’objet
• du vingtième paragraphe, y prouvent la préfence,
i°. de l’hydrogène par la formation du gai hydrogène
fulfuré, qui a lieu quand il traverfe du foufre
fondu; i°. du carbone par le précipité noir
qu’il donne en le faifant brûler après l’avoir mêlé
avec le gai acide muriatique oxigéné, ainfi que
par l’acide carbonique qui réfulte de fa combuftion
avec l’air vital. Les auteurs du Mémoire,
pour diftinguer ce gai du premier, ou du gai hydrogène
carboné huileux, le nomment gai hydrogène
carboné, retiré de /’ éther.
Celui qui provient de l’alcool diftillé à travers
les tuyaux de verre rouge , & qui fait le fujet du
vingt-unième paragraphe, diffère du précédent
par deux propriétés ; i°. par fa pefanteur, qui eft
à celle de l’air, comme 0,436 eft à 1,000 ; par la
flamme pâle, moins huileufe & analogue à celle
de l ’alcool qu’il préfente en brûlant : celui-ci eft
nommé par les chimiftes hollandais,gai hydrogéné
carboné, retiré de Valcool.
Comme l’analyfe de ces trois gai leur avoit
préfenté les mêmes principes dans leur compofition
, 8c comme ils ne leur paroiffoient différer
que par la feule proportion de ces principes, ils
. ont réuni dans le vingt-deuxième paragraphe de
leur differtation, les réfultatsde leurs expériences
fur cet objet. Quoiqu’elles ne les aient pas entièrement
fatisfaits, elles les ont cependant affez
éclairés pour leur permettre d’en tirer une conclu
fi on utile. Pour parvenir à la connoiffance de
. cette proportion de principes dans les trois gai
qu’ils avoient à comparer, ils les ont mêlés chacun
dans des tubes de verre, bouchés d’un côté ,
ou dans de longues cloches placées fur le mercure,
avec plus de gai oxigène qu’il n’en falloit pour les
brûler complètement ; ils ont allumé ces mélanges
par l’étincelle éleôbique : la diminution a été déterminée
avec foin ; la proportion de l ’acide carbonique
formée a été eftimée par la quantité de
précipité donné dans l’eau de chaux introduite
i au deffus du mercure. Le réfultat de leurs tenta-
i tives fur ce point a été que ces gai contenoien: d©