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le générateur d’une efpèce de matieà particulières,
différentes des mattes fulfureufes.
Telle eft auffi l'opinion de Jars (i),qui regarde le
fpeifs de Joachimftnal comme le produit de l’union
du 1er avec l'arfenic.
c o n c l u s i o n .
Nous avons parcouru dans cet article le traitement
de la plupart des mines métalliques. Presque
toutes, en effet, produifent des mattes fui-
vant l’acception ordinaire du mot. Les feules
mines de fer n’en donnent pas 5 car celles qui ne
font pas fulfureufes, font en grand les feules traitées.
Mais on obtient alors un compofé particulier
, formé par le carbone, l’oxigène & le métal i
ce compofé eft le fer cru ou la fotite , qui, dans ce
travail, peut être confidéré comme l’analogue des
mattes. Il faudroit dans ce cas définir plus généralement
la /natte, une matière produite par les
premières fontes des mines, non duétile, offrant
l’afped métallique, & compofée de métaux & de
combuftibles.
Nous nous fommes bornés à parler de celles qui
portent vulgairement ce nom, 8c nous terminerons
en exprimant le voeu qu'un métallurgifte
éclairé fixe enfin la nomenclature de fon art, formée
jufqu’à préfent de mots vagues 8c fans acception
précifei ( ParM. Calmelet.')
MÉCONITE, nom donné, par M. Haüy, à une
pierre qu’on avoit appelée, avant lui, hyacinthe
blanche de la Somma , 8c qui avoit été confondue
avec l’hyacinthe, comme une de fes variétés, par
Romé de Lille. M. Haüy , ayant remarqué que
fon prifme oâaëdre porte pour fommet une pyramide
tétraèdre plus baffe que celle de l’idoerafe
& du zircon , lui a donné, en raifon de ce rac-
courciffement où furbaiffement, le nom dé méco-
nite, qui lignifie , fuivant lui , moindre ou inférieure.
Cette pierre , divifible parallèlement aux pans
d’un prifme à bafes carrées, qui eft fa forme primitive,
affez dure pour rayer le verre, dont la
çaffure tranfverfale eft ondulée, éclatante , fe fond
très-aifément en un verre blanc, fpongieux, 8c
bouillonne avec un bruiffement remarquable.
Il y a des échantillons bien criftallifés, dont les
deux variétés ont reçu du même mioéralogitte les
noms fpécifiques dioctdèdre 8c foujiraciive. D’autres
font amorphes & en grains irréguliers. Il y en a
de limpides, de tranflucides 8c de blanchâtres.
Qrt les trouve fur le mont Somma, parmi les
matières rejetées par le Véfuve. Ses criftaux n’ont
que deux miUitnètres dTépaiflëur.
fl s'çn a pas encore été fait d’analyfe.
MÇCONIUM. Le méconium eft une matière
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noire ou brune, ou d’un brun-verdâtre , d’uhe
confiftance voifine de celle d’un miel liquide ou
d'un firop bien cu it, filante & vifqueufe , contenue
dans les inteftins du foetus qui n’a point ref-
piré , furtout dans les gros, quelquefois en quan*
ticé conlidérable, & exiftant dans le duodénum
& même dans i’ettomac, que les enfans rendent
ordinairement quelques heures après leur naif*
fance. Ce liquide, qu’on a généralement regardé
comme le piemier excrément formé dans les inteftins
de l’homme, & donc l’origine eft prefque
toujours rapportée à la bile, eft le plus fouvent
fans odeur 8c fans faveur j quelquefois néanmoins
il offre une légère fétidité. Bordeu, le feul phy-
fiologifte qui ait bien fenti tout l’intérêt que pouvoir
préfenter l’examen du méconium, & qui re-
marque que plufieurs anatomiftes l’ont tellement
négligé, qu’ils n’en ont pas même parlé ylans des
ouvrages d’ailleurs très-détaillés & très-bien faits ;
a donné beaucoup plus d’attention à cet objet que
ceux qui i’avoient précédé. Il a inféré, dans foil
Analyfe médicinale du fang, un examen du méco*
nium , faite par Bayen & par Deleurye. Ce fera
d’après cet article que je ferai connoître ce liquide.
2. Bordeu dit avoir trouvé le méconium ordinairement
inodore, & quelquefois d’une odeur défa-
gréable , terreufe , moifie j il lui a paru non inflammable
, plus muqueux qu’huileux, n’ayant aucun
caractère acide ou alcalin dominant, plutôt
favoneux, foluble dans l’eau 8c dans l’alcool, noir
dans les gros inteftins, & verdâtre dans les autres.
Sans s’expliquer davantage fur fa véritable nature
8c fur fon origine , il remarque cependant que le
méconium eft une matière ftercorale, qu’on doit
regarder comme le premier effai dü travail des
inteftins. Il en conclut que ces vifcères exercent
leur première fonction dès le ventre de la mère.
Quoique le foetus n’ait rien goûté, rien avalé|
que fes fondions animales aient eu à peine le tems
d’éclore, fuivant ce médecin le tube inteftinal a
commencé à exercer l’a&ion à laquelle il doit être
deftiné pendant toute fa vie. On va voir, dans les
recherches de Bayen 8c de Deleurye, une confirmation
de cet àpperçu, 8c un réfuitat qui rend
l’opinion de Bordeu encore plus exaéfce.
3. D'après l'invitation de Bordeu, Bayen a fait
une analyfe du méconium , finon très-étendue , au
moins fufiifante pour prendre une idée des propriétés
générales & de l'origine du méconium. Ce
liquide, analyfé parJSayen, étoit de couleur d’olive
foncée, de la confiftance d’un éleétuaire où
d'un mucilagé épaiffi, fans odeur 8c prefque fans
faveur > il tefgnoit le linge en jaune , fans que l’eau
froide pût l'enlever, quoiqu’elle prît une couleur
jaune. Délayé avec feize fois f o n poids d’eàtï
qu'elle jaunit fortement, il s’en précipita plus de
la moitié d’une matière groffière, qui devint brune
par la deflkcation. Chauffé dans une cuiller dè
fer, ilfè bourfoufla, (1) Voyages méc. tomv I , pag. 5; tora* I I y pag, i , Sec. répandit U n e vapeur d’abord
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aqueüfe , enfuite huiîeufe, d’une odeur moins
dé.fagréable toutefois que celle des autres fubf-
tances animales j il ne s’enflamma point, quoique
la cuiller fût rouge. Defféchë au bain-marie, il
perdit plus des quatre cinquièmes de fon poids ,
& offrit une maffe brune, opaque, facile à pul-
vérifer, 8c exhalant une-odeur douce , agréable,
analogue à celle du lait épaifft j il étoit un peu
amer. Une petite portion de ce méconium féché,
mis en digeftion avec dix fois fon poids d’alcool,
l ’a coloré en jaune-foncé : cette liqueur évaporée
a laiffé le dixième de fon poids d’une matière jaune
de fafran, tranfparente,amère, en tout femblable
à celle qu’on extrait de la bile par le même j-éa&if.
Le réfidu de méconium non diffous par l’alcool étoit
noir, quoique fufceptible de donner à l’eau une
couleur jaune. La plus grande portion du méconium
defféché, chauffée dans une petite cornue
de verre , a donné la moitié de fon poids d’eau,
le douzième environ d'huile, du carbonate d’ammoniaque,
& un fluide élaftique, que Bayen re-
gardoit alors comme de l’air. Il eft refté un charbon
faifant le fixième de la maffe, qui offrit encore
de l’ammoniaque par le grillage, s’incinéra à fa*
furface en fe durciffant dans fon centre , après
avoir été tenu rouge pendant cinq à fix minutes,
comme le fait tout charbon d’une matière animale.
Un plus long grillage le rendit friable, quoiqu’il
reftât noir ; il avoit perdu un peu moins que
la moitié de fon poids, & faifoit effervefcence
avec l’acide nitrique. Bayen a conclu de ces expériences
, que le méconium étoit un véritable excré^
ment, mais un excrément laiteux , déjà mêlé de
bile, comme l’étoient ceux des adultes.
4. Bordeu donne enfuite quelques obfer'vations
de Deleurye fur le méconium ; elles font jufqu’à
lin certain point oppofées à celles de Bayen, puisqu'elles
annoncent une'odeur fétide, foit dans ce
liquide chauffé feul, foit dans ce fuc chauffé avec
de l’eau. Le même accoucheur remarque que dans
plufieurs des enfans morts en naiffant, & qui lui
avoient fourni le méconium, il a trouvé la veficule
du fiel contenant un liquide tirant plus fur le
rouge, que fur la couleur de la bile. Dans des
foetus morts avant d’avoir refpiré, il n’a pas
trouvé de liquide dans l’eftomac, mais feulement
un enduit gluant, rougeâtre, ainfi que celui des
inteftins grêles 5 un enduit blanc & épais dans le
cæcum j un enduit plus épais encore , mais brun
& femblable au méconium dans le colon, furtout
en approchant du reétum. La face interne du colon
, fuivant cet accoucheur, étoit tachée de la
nuance brune du méconium , très-difficile à
nétoyer* le reétum étoit plein de méconium vif-
queux, difficile à enlever, & il confervoit opiniâtrement
la couleur de ce liquide excrémen-
titiel.
y. Ces faits fuffifent à Bordeu pour regarder le
méconium comme la partie la plus pure de la bile ,
accumulée dans le foie, noirciffant à mefure qu’elle
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perd de l’eau, jauniffant toutes les membranes auxquelles
elle adhère , envoyant des émanations particulières
dans les parties environnantes , mêlée
des humeurs muqueufe , ftomachique & pancréatique
, formant une colonne de matière fur laquelle
fe moulent les inteftins qui en prennent leur forme.
Il cite un enfant mort à la fuite d’un vomiffemenc
de méconium qu’il n’avoit pas rendu par l'anus , 8c
dans lequel on trouva la partie gauche du colon
rétrécie comme une corde. Il eft naturel de penfer,
fuivant lu i, que quelques unes des émanations du
méconium pâlient aux veines laétées, & de là dans
le fang j il y entrevoit même la femence de la coloration
du fang originairement développée dans
le foie, ainfi qu’une certaine analogie entre cette
matière colorante & l’humeur noirâtre des reins
fuccenturiaux. Il effaie de fuivre cette partie colorante
da méconium dans les révolutions des âges ,
jufque dans la vieilleffe , furtout dans les tempé-
ramens bilieux , il la voit formant la couleur du
fang abdominal j il la compare & la retrouve dans
l’atrabile ou la mélancolie des anciens , niée en
vain par les modernes $ il en énonce la cachexie
dans le méloena ou la maladie noire, dans la jau-
niffe des enfans nouveaux nés, fouvent portée jufqu’à
l’i&ère noir > dans le tiffu muqueux des nègres
qui viennent blancs au monde , 8c ne noir-
ciffent qu’avec le tems j il la croit même admife
dans les cheveux noirs qu’elle colore, dans l’oeil
dont elle teint la felérotique de fon pigmentum
. foncé , de fon éthiops animal. Je ne dois pas pour-
fuivre plus loin ces vues ingénieufes fans doute ,
mais trop éloignées de la route expérimentale , 8c
trop voifines des affertions hafardées de la théorie
médicale, pour mériter la confiance des chimiftes.
C’eft à de nouvelles recherches qu’il faut s’en rapporter
, pour favoir ce que ces énoncés peuvent
avoir de,réel > l’objet eft digne de tout le zèle 8c
de tous les foins des phyfiologiftes qui, connoiffant
l’utilité de la chimie , fe trouvent dans des cir-
conftances favorables au fuccès de ces utiles travaux.
MÉLANITE , nom donné par M. Klaproth à
une pierre qu’on regarde comme une variété de
l’efpèce grenat, 8c qu'on trouve à Frafcati. Le
chimifte de Berlin croit que cette pierre o’eft point
un véritable grenat. M. Vauquelin a trouvé dans
la mélanite o,34defilice, o,06 d’alumine, 0,33 de
chaux, & o ,iy d'oxide de fer j tandis que le grenat
tranfparent & trapézoïdal de Bohême lui a donné
0,36 de filice , 0,22 d'alumine , 0,03 de chaux,
& 0,41 d’oxide de fer. ( Voye\ larticle G r e n a t . )
MELLITE, M e l l i t e ou P i e r r e d e m i e l , efpèce
de bitume contenant un acide particulier qui
a été décrit au motH o n i g s t e i n . ( Voye^ce mot.)
MEMBRANE s t o m a c a l e d e s o i s e a u x . La
membrane ridée qui garnit l’intérieur de leftomac