
65a L I Q
d'exhaler une fumée fenfible dans l’air. ( Voyc% les
articles HydRO SULFURE & SULFURE D'AMMOniaque.
)
Liqueur fumante de Lib a v iu s . On a
donne ce nom, dans les laboratoires de chimie ,
au produit liquide de la diftillation du muiiate
oxigéné de mercure par l’étain. Ce produit, qui
fe dégage en un jet de vapeur, répand dans l’air
une fumée blanche très-épaiffe, qui contient &
dépofe beaucoup d’oxide d’étain. La liqueur, fumante
de Libavius eft une efpèce de muriate d'étain
oxigéné. ( Voyt{ Varticle tfe-/’ÉTAlN.)
Liqueur minérale anodine d’Hoffman.
Cette liqueur, imaginée & fort recommandée par
Hoffman comme un très-bon calmant, eft un mélange
d’éther & d’huile douce du vin. ( Voye£ les
articles ALCOOL & ÉTHER. )
Liqueur minérale anodine nitreuse ou
nitrique. Cette efpèce de liqueur calmante, préparée
fur les mêmes principes que la liqueur d'Hof-
man3 eft aujourd’hui prefqu’abandonnée par les
médecins, malgré l’efpece de confiance que quelques
uns d’entr’ eux avoient placée dans ce médicament.
( Voyei les articles ÉTHER NITRIQUE &
A lcool. )
Ltqueur saturée de la partie colo-^ ;
RANTE DU BLEU DE PRUSSE. On diftingUOÎt au- !
trefois par cette phrafe l’alcali faturé de la matière
colorante du bleu de Pruffe, deftiné à reconnoître
fil rement, comme on le croyoit alors, la pré-
fence & même la quantité du ter contenu dans les
eaux ou dans les liqueurs quelconques. ( Vover
l'article des Prussiates alcalins, pour bien
connbître la nature & l’état de cette liqueur. )
LIQUIDAMBAR, efpèce de baume nommé
aufll ambre liquide, comme fon nom l’exprime, ou
b iurne blanc du Pérou ou copalme y c’eft un fucbal-
famique , liquide ou mou , reftant toujours gras
quand il fe fèche, d’une couleur légèrement ambrée
, d'une odeur forte affez femblable à celle du
ftorax, quoique moins agréable 5 d’une faveur âcre
& aromatique , qui eft employé par les parfumeurs
comme le benjoin, le ftorax & le baume du Pérou.
Il coule d’un grand arbre nommé ftyrax par Ray,
& liquidambar foliis palmato-angulatis par Linné
& qui croit abondamment à la Louifiane.
Le liquidambar fournit beaucoup d’huile volatile
à la diftiUation par l’eau bouillante. Cette eau contient
après beaucoup d'acide benzoïque, qui paffe
& fe fublime lorfqu on diflille le liquidambar à fec.
Les alcalis & la chaux féparent facilement l'acide
benzoïque du liquidambar, & on l'én précipite en-
fuite par l’acide muriatique.
Il a été fort recommandé en médecine dans les
inppurations intérieures, & 1 on allure qu’Antoine
L I T
Juffieu , médecin-botanifte très-célèbre, en fai-
toit dans fa pratique, à Paris, un ufage fort avant
tageux.
LITHANTRAX, nom prefque francifé, que
les minéralogiftes qui ont écrit en grec & en
latin, donnent au charbon depierreouà lahouille
folide. ( Voye% Varticle HOUILLE. )
LITHARGE, nom donné depuis long-tems par
les métallurgiftes, les alchimiftes &les chimiftes,
à l’efpèce d’oxide de plomb demi-vitreux qui fe
forme dans les fourneaux où l’on traite en grand
ce métal. Ce nom paroît avoir été tiré de la forme
prefque pierreufe de cet: oxide & de ce qu'on a
cru autrefois qu’ il contenoit de l'argent. ( Voye%
l'article Plomb. )
Litharge d’argent. On nommoit ainfi l’efpèce
de litharge qui avoit une couleur blanche &
un brillant comme argenté.
Litharge d’ o r . Par oppofition au nom précédent,
on diftinguoit par celui-ci la variété de
litharge qui, plus avancée dansfonoxidation, avoit
pris une couleur orangée ou rougeâtre.
Litharge fraîche. La litharge fraîche eft dans
les fonderies la variété de litharge qui, ayant été
très-fortement chauffée dans les points des fourneaux
où elle s’arrête & s’amaffe, forme des ef-
pèces de ftalaétites fondues.
Litharge marchande. Dans le commerce
on appelle litharge marchande celle qui eft en petites
écailles ifolées, parce qu’elle a été chaffée &
pouffée par les vents des toufflets. C’eft celle qu’on
préïère pour beaucoup d’ufàges dans les ateliers
des arts. ( Voye% l'article Plomb. )
^ LITH1ASIE. Le mot lithiafie eft la traduction
d’un mot grec, & depuis admis dans le latin,
lithiafis? qui défigne la maladie calculeufe & la
difpofition à cette maladie. Les médecins grecs
avoient obfervé que quelques hommes étoient particuliérement
fujëts à cette affe&ion, & que quelques
uns. même l’étoienc à un tel point, que le
calcul fe formoit dans leur veffie avec une très-
grande rapidité & dans une grande abondance. On
dit ordinairement de ces fujets, qu’on rencontre
encore trop touvent dans le monde, que leur
veffie eft une carrière. Il paroît que chez ces individus
l'urine contient une furabondancë d’acide
urique, qui s’en dépofe promptement. Ce fait,
qui a beaucoup d’intérêt pour l’hiftoire médicale
des calculeux, tient certainement â la nature chimique
des humeurs animales, & c’eft fous ce feul
point de vue que j’infère cet article ici, & que
j’ajouterai quelques remarques à ce que j’en ai
déjà die,
L I T
Quoiqu’on ignore encore la véritable nature
intime ae l’acide urique, on fait, i°. que cette
matière exifte dans toutes les urines humaines, &
peut être regardée comme un excrément dont la
nature a befoin de débarraffer les corps > 20. que
l’acide urique eft une modification de l’urée, qui
peut en être regardée comme le radical, & qui
a plus ou moins de difpofitions pour fe convertir
en cet acide> 30. qu’à la fin de la plupart des fièvres
, & à l’époque ou ces maladies fe terminent
par une crife heureufe, l’urine fe trouve chargée
d’acide urique, qui s’en dépofe par le refroidif-
fement, & qui forme le dépôt, couleur de fleurs
de pêcher, qu’on obferve à cette époque des crifes
des fièvres. Ces feuls faits prouvent que les humeurs
prennent, par la circulation & le mouve*
ment accélérés qui exiftent dans les accès fébriles,
une tournure qui y développe beaucoup d’urée,
& par fuite d’acide urique. Quand on connoîtra
mieux les phénomènes chimiques de l’économie
animale , les converfions dont les fluides des corps
vivansfont fufceptibles , & la composition relative
déboutés les matières, on aura bientôt déterminé à
quoi tient cette formation exceflive d’acide urique,
&■ les rapports qui exiftent entre cette acidification
urique & les mouvemens animaux augmentés.
Dans la tolution de ce grand problème entrera
vraifemblablement la découverte que nous avons
faite en 1804, M. Vauquelin & moi, relativement
à l’exiftence de l ’acide urique dans les urines &
les excrémens des oifeaux. L ’abondance de cette
matière, qui tort chaque jour du corps de ces
êtres, a certainement des rapports intimes avec
la rapidité de leur circulation, la grandeur de leurs
poumons, la force & la célérité de leur refpiration,
ainfi que la haute température de leurs humeurs.
Il femble que dans les affections fébriles le
mouvement accéléré du fang rapproche les hommes
de la condition des oifeaux, fous le rapport
de la circulation & de la refpiration } comme il
paroit que dans des circonftances morbifiques op-
pofées, celle de la lenteur du mouvement du fang,
de la rareté & de la foibleffe dë la refpiration,
accompagnées d’un accroiffernent des fonctions du
foie & de la formation de h bile, la furabondancë
d’huile & d'hydrogène, rapprochent le corps humain
de la condition des poîffons.Tous ces apper-
ç'.is au relie ne font utiles ici que pour faire voir
l’influence des connoiffances chimiques fur les
phénomènes de l’économie animale, & fur les
progrès de la phyfiologie.
LITHIATES. C’eft Je. nom que j’avois adopté
en 1787, & fait adopter par mes, coopérateurs
dans la rédaCtion de la Nomenclature méthodique &
fyftérrzatique., pour défigner . les Tels formés par
l’acide lithique, auparavant nommé bé^oardique.
On voit que ces expreflions lithique & lithiates
étoient tirées de celle de lithiafie, adoptée depuis
long-tems par les médecins pour défigner la mala-
L I T 653
die calculeufej mais les recherches profondes auxquelles
nous nous tommes livrés depuis 1790,
M. Vauquelin & moi, fur les calculs urinaires,
nous ayant mieux fait connoître la nature de l’acide
particulier qui forme le genre le plus nombreux
de ces concrétions très-éloignées de la nature
pierreufe, j’ai cru devoir changer les mots
lithique & lithiates en ceux à’urique & d‘urates ,
plus appropriés à l’origine & au fiège de cet acide.
C Voye\ les mots URATES & URIQUE. )
LITHIQUE , nom ancien de l’acide urique.
( Voyez les articles Bézoardique ( acide ) 6*
Urique. )
LITHOGÉOGNOSIE. On a demie ce nom à
l’art ou à la fcience qui s'occupe de reconnoître
la nature & les propriétés des terres & des pierres
pour les employer à des ufages avantageux, tels
que la fabrication des poteries, des fours & fourneaux,
des porcelaines, des verreries , des conf*
trustions. C'eft ce titre que Pott a donné à un ouvrage
fort diftingué pour le tems où il a été écrit
( il y a près de toixante ans aujourd’hui janvier
1806), quoiqu’il y ait beaucoup de chofes à ajoutera
cejles qui ont été confignées par l’auteur dans
ce Traité. Réaumur, Wallerius , Bofc , Dantic,
Loyfel, &c. ont repris depuis Pott les principaux
points de ces arts lithogéognofiques, & beaucoup de
chimiftes modernes ont ajouté des découvertes pré-
cieufes aux premières données de Pott. ( Voye% les
mots Creusets , Faïence, Poterie, Porcelaine,
T erres, Pierres , V errerie, & tous
les mots auxquels ceux-ci renvoient par des rapports
très-multipliés )
L ITH O L O G IE , Difoours ou Traité fur les
pierres. C’ eft aufli le nom qu’on donne à la partie
de la minéralogie qui s’occupe des pierres. ( Voye1
l'article Pierres. )
LITHOMARGE, efpèce d’argile, nommée auffi
argile crufiacée, moelle de pierre & fieinmarck par
divers minéralogiftes. C’eft une terre tendre , friable
, douce au toucher, de diverfes couleurs ,
d’une fracture prefque conchoïde , d’un grain
tirés-fin , & qui, connue trèsmélangée , fe fond
au feu en une mafle fpongieufe. ( Voye^ Us articles
Argiles, T erres glaises.)
LITHONTRIPTIQUES. Quoique ce mot, qui
fignifie remèdes, brife-pierre ou diffolvans des
pierres de la veffie , femble n'appartenir qu’à la
médecine, la nature & la connoi fiance de ces remèdes
étant entièrement du reffort de la chimie,
& ne pouvant tirer de véritables lumières que
de cette fcience , je crois devoir confacrer quelques
lignes à l’expofition des principes qui peuvent
éclairer cette branche importante de l’arc de
guérir.