H O N
H a LOTECHNIE , f. f. art de fabriquer les
fels. Mot nouveau compofé de ioç , marin , de
mer3 & de rtypij. ( Voye[ Ha LüRGIE. )
HALOTRIC, c’eft un des noms minéralogiques
de Talun de plumes 3 ou du fulfate d’alumine
fibreux. ( Foye^ r article Sulfate d’alumine.)
HALÜRGIE 3 f. f. travail des Tels. Mot nouveau^
formé de "3 marin , de mer 3 & de e/>yoy,
ouvrage , travail.
Les fels font des compofés d’acide ou faljifians
combinés à des bafes faififiables 3 alcalines ou terre
ufes. Il doit donc exifter autant de fel qu’il y a
de combinaifons poûibles entre les faljifians & les
bafes faififiables ,• & comme on peut compofer des-
fels doubles, triples 3 &c. il s’enfuit que le nombre
des fels égale le produit des combinaifons poD
fibles deux à deux,trois à trois, quatre à quatre, &c.
des faljifians des ba tes faljifiables. La combinaifon
des falfifians & des bafes faififiables pouvant exifter
dans diverfes proportions, le nombre des fels pof-
fible eft encore augmenté par les variations dans
fes proportions-
La formation de tous les fels poflibles appartient
à la chimie, ; & quelque grand qu’en foit le nombre
, on n’en connoiffoit en l’an 9 , que cent trente-
quatre efpèces bien caraétérifées.
Uhalurgie n’a pour objet que le travail des fels
que l’on obtient en grand dans des ateliers, dans
des manufactures , & ce nombre eft dans ce moment
de neuf 5 favoir : deux carbonates de poraffe
& de foude > deux muriates de foude & d’ammoniaque
5 un nitrate de potaffe} deux fulfates de
foude & d’alumine } un baryte de foude ; un oxa-
late de potaffevA-ces neuf fels on réunit dansl’Az-
lurgie le travail de fix combinaifons d’acides & de
métaux, connus autrefois fous le nom de fel métallique
: tels font les acétites de plomb & de cuivre,
les fulfares de fer, de cuivre, de zinc ; le muriate
de mercure. Ainli Yhalurgie compofe le travail en
grand de quinze fubftances, compôfées^des acides
carbonique, muriatique, fulfurique, nitrique, acétique
, boracique & oxalique, avec la potaffe, la
foude, l’alumine, le fer, le cuivre, le plomb & le
zinc.•
On peut voir le travail en grand de ces fels, aux
mots Potasse , Soude, Sel m ar in , Sel am moniac,
Sublimé corrosif, N'itre ,S ulfate
de soude, V itriol v e r t , V itriol bleu.
V itriol blanc , Borax , Sel d’oseille , Sel
Satu r ne , C ristaux de V énus. (H .)
HÉMATITE, On nomme ainli, à caufe de fa
I couleur rouge, une mine de fer oxidé, qui affe&e
la forme de ftalaétites très-dures, fufceptibles
d’un beau poli, ayant même l’éclat métallique à
leur furface. La variété rougeâtre eft nommée fan-
guine : 011 la taille pour fabriquer des bruniffoirs
dont on polit l’extrémité. ( Voye^ L'article .Fer.)
HÉPARS. On délignoit autrefois fous ce nom
latin, devenu prefque français par un long ufagê,
les fulfures alcalins, à caufe de la couleur brune
qu’ ils prenoient par la fulïon. ( Voyer Us articles
Soufre & Sulfures alcalins. )
HERMÉTIQUE. Science ou philofophie hermétique.
Ces deux mots ont été pendant long-
tems employés pour repréfenter la chimie, & fur-
tout l’alchimie., parce qu’on attribuoit l’invention
de l’une & de l’autre au perfonnage égyptien
fi célèbre par fon nom, & fi peu connu, nommé
Hermès ou Mercure Trifmégifte. (Voyelle mot
C himie , première époque de fon hiftoire. )'
l HERMÉTIQUEMENT. Boucher ou fermer
1 hermétiquement les vafes, c’eft les clore allez exactement
pour que rien ne puiffe en fortir & rien ne
puilfe y entrer. Il n’y a de vrai lut hermétique.que
ia fufion du verre, lorfqu’il eft queftion de clore
les vafes de cette matière. Les procédés que les
modernes ont imaginés pour recueillir avec foin
• les gaz qui fe dégagent dans les expériences, font
en même tems parfaitement convenables pour empêcher
l’accès de l’air j ils font également propres
à l’admettre & à en déterminer les effets Jorfqu’il
influe fur la nature des matières qui y fontexpofées*
( Koye% CHifloire de la Chimie, au mot C himie.)
HIPPOLITHES. Les anatomiftes & les phyfio-
îogiftes ont nommé kippôlithes les calculs ou concrétions
dures & d’apparence pierreufe, qu’on
trouve dans les inteftinsdes chevaux.
Les plus fréquentes font formées de phofphate
ammoniaco-magnéfien que j’y ai le premier découvert.
11 y eft mêlé d’une matière animale & fouvent
de grains d’avoine.
Ces calculs font fouvent gros comme la tête:
on en trouve quelquefois deux ou trois d’un gros
volume dans le même cheval ; on les entend fe frotter
lorfqu’on fait trotter l’animal : aufli font-ils,
dans ce cas , ufés & d’une forme tétraèdre.
Le mot C alculs de ce Dictionnaire donne l’a-
Fialÿfe détaillée des kippôlithes. ( V"oye£ /’article
C alculs. )
HONIGSTEIN. M. Werneranommé honigfiein
la
le mellite ou pierre de miel de quelques autres mi-
néralogiftes. Ce foffile, découvert il y a quelques
années , à Arten dans le Weymar, parmi du bois
bituminifé, & pris d’abord pour du fuccin, eft
d’une couleur jaune de paille foncée} il eft tranfpa-
rent, très-fragile, prefque mou , & en criftaux
gros comme des pois.
M. Haiiy a trouvé que fa forme primitive eft
l ’oétaèdre rectangulaire 5 il préfente fouvent des
oétaedres épointés, dont les facettes terminales
font'curvilignes 5 il offre quelquefois des dodécaèdres
voifins d’un rhomboïdal.
* Suivant le même obfervateur , Y honigfiein aune
double réfraétion très-fenfible, tandis que le fuccin
n a qu une réfraction fimple. Ses criftaux ifolés
acquièrent facilement une forte électricité réfi-
neufe : .à peine eft-elle fenfible quand on frotte ces
criftaux non ifolés.
M. Klaproth, en analyfant le mellite, y a trouvé
de 1 alumine & un acide végétal particulier.
M. Vauquelin m’a communiqué l’examen qu’il
vient d’en faire fur de petits criftaux qui lui ont
été envoyés par M. Abiidgaard, de Copenhague,
ou donnés par M. Monthey , profeffeurde chimie
dans la même ville.
Le mellite eft infipide & infoluble dans l’eau.
Chauffé dans une cormie, il fe décompofeen don-'
nant de l’eau bitumineufe & empyreumatique, de
1 acide carbonique & un fel volatil concret ; il refte
un réfidu charboneux. Chauffé fur un charbon allume
ou dans un creufet ouvert, il brûle comme un
combuftible végétal. Au lieu de laiffer un charbon,
il n’offre, après facombuftion, qu’une matière b!an-
che-grifâtre, qui a tous les caractères de l’alumine,
mêlée d’un peu de chaux.
1 Les alcalis fixes cauftiques di {fol vent prefque tout
le mellite,& ne laifient indiffous qu’un peu de chaux
& de charbon. Les carbonates alcalins le décomposent
avec effervefcence : il refte enfuite un réfidu
brun-foncé, formé d’alumine, d’un peu/le chaux &
d une huile bitumineufebrune. En brûlant ce dernier
réfidu, il blanchit & donne par l’acide fulfurique
du fulfate de chaux & du fulfate d’alumine,
qu’on change en alun par l’addition du fulfate de
potaffe.
La potaffe par laquelle on a traité le mellite, eft
àT’état falin & très-indiffoluble. Un acide mis en
excès dans la diffolution concentrée de ce fe l, en
fepare des criftauxbriÜansacidulés, jaunâtres, qui
reffemblent beaucoup à l’acidule oxalique, & qui
en diffèrent néanmoins par quelques propriétés.,
Gomme l’acidule oxalique, celui-ci précipite les
dïffollirions aqueufes de chaux, de baryte,de ftro'n-
tiane, de muriate de baryte en criftaux, celles du
mercure_, du plomb & de l’argent dans l’acide nitrique
} mais en précipitant, comme le premier, la
diffolution du fulfate de chaux , l’acidulé du mel-
lite y forme des criftaux tranfparens, tandis que
La ridule oxalique na donne qu’un précipité pulvérulent
& opaque. Il en diffère encore parce qu’ il
Cmmje% Tome IK .
précipite la diffolution du fulfate d’alumine, ce que
ne fait pas l’acidule oxalique. Enfin, il fe bour-
foufle beaucoup plus fur les charbons, & répand
beaucoup plus de fumée. Ces deux différences pa-
roiffent fufiire, fuivant M. Vauquelin , pour distinguer
l’acide du mellite, & pour le regarder,
avec M. Klaproth , comme un acide particulier.
Le mellite ou honigfiein eft donc un fel à bafe
d’alumine, formé par un acide végétal, mêlé d’un
peu de chaux & cie bitume 5 il provient, comme
le fuccin, de la décompofition fouterraine des arbres,
& il appartient à la même clafle de produits
naturels.
t HORNEBLENDE, pierre ainfi nommée par les
minéralogiftes allemands, rangée d'abord parmi les
Tchorls, & diftinguée par les épithètes opaque &
lamelleux, confondue, enfuite avec la tourmaline,
avec laquelle elle a de fi fortes analogies, que c ’eft
ce qui a déterminé M. Haiiy à lui donner le nom
d’amphibole.
L’amphibole ou homeblende des Allemands aune
pefanteur fpécifique de 3.25. Elle raye le verre : fa
caffure eft raboteufe. Sa forme primitive, ainfi que
celle'de fa molécule intégrante, eftunprifme oblique
à bafes rhombes, dont les pans font inclinés
.entr’eux d’environ 124 d. Les coupes parallèles
à-ces mêmes pans font très-nettes. Elle eft moins
dure que la tourmaline} elle n’eft point éleétrique
comme elle par la chaleur ; elle donne un verre noir
| au chalumeau : on en diftingue trois principales
variétés par la forme , l’amphibole dodécaèdre, l’am-
< phibole biforme , l’amphibole furcompofê. Il y en a
de noirs & de verte.
M. Kirwan y a trouvé plus du tiers de filice, du
quart d’ alumine, près du quart de fer, & prefque
un cinquième de magnéfie. M. Heyer y a trouvé
les mêmes matériaux, mais dans des proportions
: affez différentes par rapport à la filice, qu’il a indiquée
comme beaucoup plus abondante.
HOUILLE. i° . La houille a reçu les noms de charbon
de terre y charbon de pierre, litkantrax , en raiion
de fa propriété combuftible, de fa confiftance & de
l’ufage qu’on en fait dans plufieurs pays. Ôn la
trouve dans l’intérieur de la terre, le plus fouvent
au deffous de pierres plus ou moins dures, de grès,
& des fchiftes ailumineux &'pyriteux. Ces derniers
portent conftamment l’empreinte de plufieurs végétaux
de la famille des fougères, qui pour la plupart
font exotiques , fuivant i’obfervation de
Bernard de Juffieu. Le bambou & le bananier ont
. été reconnus dans J a houille d’ Alais} elle eft placée
plus ou moins profondément dans l’intérieur
de la terre} elle eft toujours difpofée par couches
' horizontales ou inclinées : cette dernière difpofi-
tion eft la plus fréquente des deux. Les lits oucou-
chesdontelle eft compofée diffèrent par l’épaiffeur,
la .confiftance, ia couleur, la pefanteur, &c. On
obferve fouvent au deffüs de ce bitume des lits
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