& àjefrancher quarante pour cent pour avoir la
q u ami té du métal.
On découvre aufli facilement le manganèfe qui
eft fouvent uni au fer , en précipitant la diffolu-
tion muriatique par le prufliate de potaffe, & en
traitant le bleu de Prulfe fec & pefé par un peu 4 acide nitrique qui, comme on le verra bientôt,
§. X V II, reaiffout le prufliate de manganèfe.
Indépendamment de ce métal, il y en a d’autres
qui, quand ils fe trouvent en quantité notable
dans les mines de fe r , communiquent de mau-
vaifes qualités au fer qu’on en retire. On verra
dans la fuite la manière d’en féparer le zinc & les
autres métaux étrangers.
Pkojphate de fer.
La préfence de l’acide phofphorique dans les
mines de fer n eft malheureufement que trop fréquente
: il eft rare que celles qui font connues
fous le nom de mines d’alluvion, de tranfport, des
marais, &c. en foient parfaitement exemptes , &
c’.eft à ce corps que les métallurgiftes & les chi-
miftes attribuent le défaut de cafter à froid qu’a
le fer qui en provient. La fubftance autrefois défi-
gnée fous le nom de bleu de Frujfe natifs & qui
fe trouve communément dans les terrains tourbeux,
a été reconnue par M. Klaproth pour une
combinaifon d’oxide de fer & d’acide phofphorique
mélangée d’alumine de filice , & de débris
de corps organifés.
M. Roch, médecin, a rapporté dernièrement de
l’lfle-de-France une de ces fubftances de forme glo-
buleufe, garnie de lames criftallifées à fa furface, &
donnant une poudre bleue très-intenfe par la pulvé-
rifation, & danslaqùelle M. Laugier a trouvé l'oxide
de fer au minimum, uni à l’acide phofphorique &
à l’eau : c’eft en fondant cette fubftance avec trois
parties de potaffe cauftique & un peu d’eau , en
délayant enfuite dans l’eau pour diffoudre la combinaifon
de la potaffe avec l’acide phofphorique.
Le fe r , lavé & calciné avec un peu de noir de fumée,
donne la quantité de ce métal, tel qu’ il exiftoit
dans le minéral. On fature enfuite la liqueur alcaline
par l’acide muriatique, & après l’avoir fait
bouillir on y mêle de l’eau de chaux, jufqu’à ce
qu’il ne fe forme plus de précipité, lequel, lavé &
calciné, contient quarante-cinq centièmes de fon
poids d’acide phofphorique. Avec ces deux élé-
mens on tire celle de l’eau de criftallifation.
L’arfeniate de fer qu’on a trouvé en Angleterre
il y a quelques années, & qui, avec une couleur
brune, préfente une forme cubique régulière,
peut être analyfé de la même manière que le phof-
phate de fer dont on vient de parler. Gette combinaifon
eft encore très-rare.
Quant au carbonate de fer* on peut fuivre,
pour en faire l’effai, la méthode indiquée à l’article
des oxides de fer natif. On reconnoîtrà fi l’acide
carbonique que contient cette mine, eft uni
à tous fes élémens, ou s’il ne l’eft feulement qu'à
la chaux, comme le penfent quelques minéralo-
giftes. En comparant la quantité de cet acide avec
celle de la chaux, l’on verra fi elles font dans le
rapport où ces fubftances exiltent dans le carbonate
de chaux, ou non.
§. X. Mines d'étain.
On allure qu’il s’eft trouvé de l’étain natif en
Angleterre, mais jufqu’ à préfent on n’en a pas
vu dans les cabinets. Les mines d’étain préfentent
prefque toujours la même forme criftalline quoiqu’elle
échappe quelquefois à la vue lorfque les
grains font difféminés dans différentes gangues.
Il exifte, dans la mine de Cornouailles en Angleterre
, une variété particulière qui a tout-à-fait
l’apparence d’une hématite brunâtre par fes couches
fphériques contiguës & par fes rayons di-
vergens. M. Humboldt a rapporté du Pérou une
mine abfolument femblable à celle de Cornouailles.
Dans toutes ces mines, l’étain fe trouve Amplement
à l’état d’oxide , mêlé de particules de
quartz, & fans être minéralifé ni par l’acide muriatique
, ni par l’acide carbonique, du moins autant
qu’on a pu en juger jufqu’à ce jour.
Bergman a découvert l’oxide d’ étain fulfuré,
ou or maflif natif. Voye% fa Dijfertation à ce fujet,
troifième volume de lès Opufcules.
Il n’y a aucune difficulté pour l’examen de l’étain
natif. En vërfant defl’us de l’acide nitrique ,
ce métal paffe à l’état d’oxide au point de fe précipiter
tout entier. Le fer & le cuivre, s’il y en
a , reftent dans la diflolution. Cent parties d’étain
oxidé au maximum par l’acide nitrique , lavées &
Léchées, enfourniffentcent quarante d’oxide blanc.
En lavant l’oxide dans plufieurs eaux chaudes, on
peut féparer l’ arfenic, car il en réfte peu dans
l’acide: il eft rare que les autres métaux fe trouvent
mêlés à l’étain véritablement natif.
La mine pure prend le nom de Zinngraupen ou
de Zwitter, fuivant la grandeur des criftaux. 11
n’eft pas aifé d’en faire l’effai par la voie humide,
car elle n’eft attaquée à un certain point, ni par
l’acide fulfurique, ni par l’acide nitrique, ni par
le muriatique , ni même par l’acide nitro-muria-
tique. •
Bergman aconfeillé, pour faire l’eftai de l ’oxide
d’étain natif, de réunir à l’aétion de l’acide fulfurique
, celle de l ’acide muriatique j mais ce procède
eft très-long & très-difficile. M. Klaproth en
a propofé un autre beaucoup plus fimple & plus
exaéb II confifte à fondre la mine pulvérilée avec
quatre parties de potaffe cauftique dans un creufet
d’argent, & à diffoudre la malle dans l’eau bouillante.
Par ce moyen l’oxide d’étain fe diffout entièrement
dans l’eau à la faveur de l ’alcali, & fi elle
contient du fer, il refte au fond fous forme de
poudre rouge, dont on peut connoîtrè la quantité
après l’avoir calciné.
On fature enfuite la dilfolution alcaline par * aeide
muriatique, on précipite l’oxide d’étain
par le carbonate de potaffe pur : on le lave ; on
le fàit .fécher par une légère calcination : cent
parties de cet oxide en contiennent environ
foixante-douze d’étain métallique.
On peut auffi précipiter l ’étain à l’état métallique
en plongeant une lame de zinc dans la folu-
tion alcaline d’étain , faturée' par l’acide muriatique.
Cependant quand l’étain eft au maximum
d’oxidation, il eft rare que le zinc n’en précipite
pas une partie à l’état d’oxide.
Pour s’affurer fi cette mine recèle de la filice &
de l’alumine, on fera évaporer à ficcité, au moyen
d’une chaleur modérée, la dilfolution faturée par
l’acide muriatique : on rediffoudra dans l’eau ai-
guifée d’un peu d’acide muriatique , pour reprendre
les parties d’étain qui auroient pu fe féparer
de l’acide. La filice réitéra fous forme de pouf-
fière blanche , fine & très-pulvérulente.
Quant à l’alumine, on peut la précipiter de la
dilfolution muriatique par ie fel ammoniaque , auquel
on mêle une certaine quantité d’ammoniaque
pour empêcher l’étain de fê précipiter en même
tems.
Les métaux étrangers, que l’on rencontre le plus
communément dans les mines d’étain , font le
cuivre & le fer.
§. XI. Des mines de bifmuth.
Le bifmuth, le plus pefant des métaux caftans,
fe trouve quelquefois natif, quelquefois minéralifé
par le foufre, peut-être aufli par l’acide carbonique.
Quelques-uns foutiennent que ce métal ne
fe trouve point dans le fein de la terre, uni au
foufre 5 mais ils font dans l’erreur, car s’il n’a
pas encore été découvert en>jAllemagne, il eft
certain qu’il y en a dans quelques montagnes de
la Suède , & principalement à Riddarhyttan en
Weftmanie. Le bifmuth oxidé a une couleur
blanchâtre, mais on en rencontre fi rarement,
qu’on n’a pu encore déterminer s’il étoit ou non
minéralifé par l’acide carbonique } il fe réduit
aifément au chalumeau.
Le bifmuth natif fe diflout facilement dans
l’acide nitrique : on le précipite par l’eau , & s’ il
tenoit quelques fubftances métalliques étrangères,
elles relient dans la liqueur, où il eft aifé de les
découvrir par les moyens indiqués.
Celui qui eft minéralifé par le foufre , fe diffout
dans le même acide, à l’aide d’une légère
ébullition} de forte qu’dn en obtient à la fin Je
foufre féparé } on.le recueille, on le lave , on
s’affure de fa pureté & on en détermine la quantité.
La diflolution de la partie métallique, précipitée
par l’eau, donne un oxide blanc. Soit Ië
poids de cet oxide A , la quantité de métal cor-
refpondante fera f f f A.
Il faut obferver que jamais la totalité de l’oxide
de bifmuth n’eft précipitée complètement par
l’eau de fa diflolution, & que celui qui fe précipite
retient conftamment une petite quantité d’acide
nitrique. C ’eft pourquoi il eft bon de mêler
à l ’eau dont on fe fert pour opérer la précipitation
, une quantité d’ammoniaque fuffifante pour
faturer la plus grande partie de l’excès d’acide
nitrique. 1 .
11 s’y trouve quelquefois du fer, mais il ne peut
refter caché dès que l’on a féparé le bifmuth.
L’oxide de bifmuth, foit feul, foit minéralifé
par l’acide carbonique , fe diflout de même dans
l’acide nitrique, & en eft précipité par l’eau. Les
matières étrangères reftent dans la diflolution. La
couleur rofe indique bientôt la préfence du
cobalt.
§. X I I . Des mines de nickel.
Ce métal fe trouve peu abondamment dans la
nature , toujours mêlé à d’autres métaux & fous
des formes différentes. Il n’eft pas rare de le rencontrer
natif, mais toujours uni én même tems
très-intimement à’une très-petite quantité de foufre,
de fe r , de cobalt & à beaucoup d’arfenic} de
forte qu’il eft très-difficile d’en féparer ces métaux,
& que jufqu’à préfent on n’eft pas encore fur de
l’avoir entièrement privé du fer. On le trouve
aufli minéralifé par l’acide fulfurique & par l'acide
arfenique. 11 eft poflible qu’il exifte aufli combiné
à l’acide carbonique.
L’acide nitrique diffout le nickel natif, & le carbonate
de foude précipite de cette diflolution un
oxide vert qui tient prefque toujours du fer, de
l’arfenic & du cobalt, dans la même proportion
que ces métaux fe trouvent ordinairement dans la
mine fondue par les procédés en ufage. S’il s’y
rencontre par hafard du bifmuth & de l’argent ,
on précipite le premier par l’eau, le fécond par
le fel commun avant que d’employer l’alcali.
La meilleure manière de féparer le nickel des
fubftances qui l’accompagnent ordinairement ,
c’eft de diffoudre la mine dans l’acide nitrique,
de faire bouillir long-tems pour convenir l’arfe-
nic en acide, & d’oxider le fer au maximum. On
filtre la diflolution pour la débarraffer de là gangue
infoluble , on précipite par la potaffe cauftique en
excès, & on fait bouillir pendant long-tems' Par
ce moyen l’acide arfenique fe diffout dans la potaffe,
& le nickel, ainfî que je'fer, Je cuivre, &c.
s’il s’y en trouve, refte au fond de la liqueur.
Il eft bon même de faire fondre une fécondé
fois le nickel avec la potaffe cauftique fèche dans
un creufet d’argent, afin de le débarraffer plus fû-
rement de l’arfenic. Quand tout l’arfenic en eft
féparé, on rediffout le nickel dans l’acide nitrique,
& on mêle à la diflolution de l’ammoniaque en
excès, qu’on agite pendant long-tems avec ce métal
: le cobalt, le cuivre & le nickel feront diffous,
& le fer feul précipité:
On évapore enfuite pour volatilifer i’ammo