
fur les endroits de l'aflîette que l'on a mouillés. Si
l'or vient à fe caffer en l'appliquant, on le ramenée,
puis, avec des pinceaux un peu plus gros, on
l ’unit partout. Après avoir laifîe fécher l’o r , il fe
brunit ou fe matte.
Mac ter Vor -, c’eft le polir & le liffer fortement
avec le brunijfoir, pour lui donner plus d’éclat
( le brunijfoir eft un outil d’acier poli, ou de pierre
hématite nommée pierre fanguine) , ou bien avec
une dent de loup emmanchée dans une poignée
de bois.
Enfin on couche, dans tous les creux de la
fculpture , une compofitjon appelée vermeil, qui
eft faite de gomme-gutte, de vermillon & d’un
peu de brun-rouge, broyés enfemble avec le vernis
de Venife & de l’huile de térébenthine.
On fe fert pour le vifage, les mains & les autres
parties unies des figures de relief, du procédé fui-
vant, appelé dorure d’or vert. On brunit l’afliette
avant que d’y appliquer l’o r , puis on le repaffe à
la colle comme on a fait pour matter. Cet or n'eft
pas fi brillant que l’or uni, mais il l’eft beaucoup
plus que l’or qui n’eft que Amplement matté.
DOSE & DOSER, ancienne exprefiion plus
employée en pharmacie qu’en chimie, ou furtout
employée en chimie lorfqu’ellen’étoitqu’une forte
de pharmacie, pour indiquer l’art d’employer les
proportions convenables d’ingrédiens, d’agens,
de réactifs, de diffolvans, aux différentes opérations
qu’on.vouloit faire, aux divers, compofés
qu’on vouloit obtenir. On difoit, dans ce fens,
dofer une formule ou opération, opération , 8c
furtout formule bien ou mal dofée. On ne s’en fert
prefque plus aujourd’hui que dans la pharmacie.
DOUCE. On nomme huile douce du vin une
efpèce de corps huileux volatil, qu'on obtient
comme produit dans l’opération de l’éther fulfu-
rique. ( Voye% -ss mots Alcool, Ether. )
DOUX. Le mot doux n'eft pas feulement employé
en chimie pour défigner les corps d’ une fa-
.veur douce , mais encore pour exprimer les corps
faturés d’acide carbonique, qui détruit leur âcreté:
ou leur caufticiré par fa combinaifon. On d it, dans
ce fens, des alcalis doux.
Doux. Scheele a nommé principe doux des
huiles, & a regardé comme une matière particulière
le corps muqueux ou l’efpèce de mucilage
qui accompagne les huiles fixes, & qui s’en
fépare lorfqu'on les unit aux alcalis, & furtout
aux oxides métalliques. ( Voyez l'article Huiles
fixes.)
DUCTILITÉ. La duftilitè eft la propriété dont
jouiffent quelques fubftances , de céder à la pref-
f ionde s’alonger, de s’applatiiv, de fe1 plier, de
fe rouler, de changer de forme & de dimenfion
fans fe brifer ou fe fendre. On la cônnoît particuliérement
dans plufieurs métaux, à la vérité dans
le plus petit nombre d’entr’eux. On l’attribue à
une forme ou à un arrangement particulier des molécules
intégrantes de ces matières. Les métaux
dudiles le font dans l'ordre fuivant, pris d’après
l’énergie de cette propriété : l'or, le platine, i’ar-
gent, le fer , l’étain, le cuivre, le plomb , le
zinc, le nickel & le mercure.
Le mot duâilité vient du mot latin ducere, duHus,
duciilis, comme voulant dire que les corps qui la
préfentent, fe biffent conduire par l’effort qu'on
fait fur eux. ( Voyez le mot Métaux. )
DULCIFICATION, DULCIFIÉ. C ’eft le nom
qu'on a donné , pendant près d’un fiècle, à l’opération
par laquelle on adoucit les acides en les
uniffant à l’alcool. On difoit alors : acide vitriolique
dulcifié, efprit de nitre dulcifié, efprit de fiel dulcifié,
pour défigner les acides fulfurique, nitrique 8c
muriatique , mêlés d’alcool, & devenus en effet
doux par le mélange. Cette dulcification dépend,
foit de l’union même de l’alcool, foit de la formation
de l’eau qui a lieu par cette union. ( Voyez
les mots Alcool,.Éther, Éthérification. )
DURETÉ. La dureté eft une propriété phyfique
qui dépend de l’approchement & de la cohénon
des particules des corps durs. Elle eft la mefure de
l’attraélion d’aggrégation ; elle peut être avec ou
fans ténacité. Un corps dur peut être plus ou
moins fragile, mais il eft toujours difficile à réduire
à fes plus petites particules ; de manière que c’eft
par la pulvérifation & la porphyrifation, qu'on
peut juger de la force ou du degré de la dureté. On
i’eftime aufli par la manière dont les corps, frottés
réciproquement les uns fur les autres, s'ufent, fe
raient, s’entament, fe poliffent ou réfiftent à ce
frottement.
E A U
JE AU. i. L’efprit, pendant fi long-tems accoutumé
à compter l‘eau au nombre des éiémens,
femble répugner à la ranger parmi les corps compofés.
Cependant l'expérience a prononcé depuis
1784 j & comme aucun fait.,ne l’a contredite,
quelque hypothèfe d’ailleurs qu’on ait faite pour
en expliquer le réfultat, il eft bien évident que
fi quinze parties de gaz hydrogène abforbent
pour brûler quatre-vingt-cinq parties d’oxigène ,
& fi ces deux corps forment par leur union cent
parties d’eau très-pure quand ces gaz le font
eux-mêmes, il faut en conclure que l’eau eft réellement
un compofé d’hydrogène 8c d’oxigène,
féparé chacun de leur diffolvant gazeux , & que/
c’eft un véritable oxide , puifqu’elle n’a pas les
propriétés acides.
1. Cette efpèce d'oxide d’hydrogène -, Veau ,
eft répandue fous les formes ®u dans les états fo-
lide, liquide & fluide éiaftique, avec tant d’abondance
à la furface du globe 8c dans l’atmofphère,
qu’il n’eft pas étonnant que. beaucoup de philo-
fophes, en confidérant fon enfemble , fes grands
ufages, fes nombreux phénomènes , aient pu la
regarder comme un élément fervant à la compo-
fition & d la formation de beaucoup d’êtres na-
tarels.
3, Les chimiftes eux-mêmes ont dû adopter cette
opinion à mefure qu’ils ont vu Veau fortir de la
plupart de leurs anaiyfes.> fe préfer.ter à eux dans
un nombre immenfe d’opérations, fe dégager au
moment où le lien qui'umffoit les principes des
corps, fe relâchoit ou fe rompoit par leurs efforts.
Forcés en quelque forte de la regarder elle-même
comme un principe commun dans un grand nombre
de compofés, ils l’ ont rangée long-tems parmi
leurs éiémens chimiques , foiAle nom dephiegme
ou flegme.
• 4. Quoique la nature préfente fréquemment
Veau dans fes trois états folide, fluide & vaporeux,
comme chacun de ces états tient à la proportion
diverfe de calorique , & conduit à l’hif-
toire de fes combinaifons , lorfqu’on veut con-
noître les propriétés phyfiques de l’ eau avant que
d’ëtudier fes propriétés chimiques , il paroît bien
naturel de confidérer d’abord l ’eau liquide , parce
que c’eft dans cet état qu’elle porté plus particuliérement
le nom d’w«, parce que c’ eft fous cette
forme qu’elle s’offre le plus. fou vent 8c le plus
abondamment à nos yeux , & qu’elle produit, les
phénomènes les plus nombreux.
Cependant le naturalifte, qui doit obferver
Veau dans tous les états pour en atteindre toutes
Iss maffes & en: emb rafler toute l’influence -, la
décrit dansTatmofphère fous la forme de nùages,
de brouillards j fe précipitant de l’air fous celle
de rofée , de pluie, de neige , de grêle 5 fe raf-
femblant à la furface de la terre, en ruiffeaux, en
fources, en torrens, en rivières, en fleuves, en
étangs, en lacs & en mers j formant des glaces
éternelles fur les hautes montagnes 8c fous les
pôles. En diftinguant les eaux atmofpheriques &
les eaux terreftres, il obferve fon paffage de ia
furface des mers dans l’atmofphère , fon tranfport
par les vents d’un lieu dans un autre au fein de
l’air ; il la voit creufant 8c fillonnaqt la furface du
globe, fe filtrant à travers fes couches, fe raf-
femblant dans fes cavités fouterraines en grands
réfervoirs, d’où s’élèvent les fources 8c s’écoulent
quelquefois les rivières 5 déplaçant peu à peu les
maffes extérieures 8c les couches de la terre, ufant,
dégradant, abaiffant les montagnes, comblant les.'
vallées, formant au fond des mers de grands dépôts
qui fe trouvent à fec par- le laps des fiècles ,
diffolvant 8c faifant criftallifer beaucoup de fof-
filês, les changeant fans ceffe de places fucceflïves,
fe filtrant dans les filières des végétaux 5 en un
mot j il reconnoît que Veau en mafle, en mouvement
& comme diffolvant, eft un des grands
agens de la nature, 8c influe de millè manières fur
fes phénomènes. Tous ces détails , qui appartiennent
à l ’hiftoire naturelle de Veau, conftituenc
proprement l’hydrologie.
•6. Le phyficien y en obfervant les propriétés
fenfiblesde l’eau à fon état liquide le plus fréquent,
détermine fa pefantéur huit cent cinquante fois-
plus confrdérable que celle de l’air, fa parfaite limpidité,
fon infipidite, fa qualité inodore, fon in-
compreflîbilité, fa tendance à prendre toujours fon
niveau, qui fert à déterminer le plan de l’horizon
& à connoître la pofition refpeétive des corps $ fa
preflion & fa denfité, qui ne laiffent propager les
fons & même la lumière qu’avec beaucoup plus
de difficulté que l’air > fes mouvemens accélérés
par fa chute , par l’inclinaifon du plan fur lequel
elle coule , & dont on tire un parti fi avantageux
en mécanique ; la communication de ce mouvement
aux corps qu’elle frappe, qu’elle entraîne, qui
flottent, &c- En appliquant à toutes ces propriétés
la fcience du calcul, on établit les principes de
l’hydroftatique & de l’hydrodynamique.
7. Si l’on confidère particuliérement fes deux
états folide & fluide éiaftique, la glace paroît être
une véritable criftallifation de l ’eau : due à la réparation
du calorique, elle offre , quand elle fe
forme , tous tes phénomènes des corps qui criftai-
lifent j il fe produit pendant fa formation une chaleur
qui fait monter le thermomètre de quelques
degrés : l’actès de l ’air & le mouvement favo-
rifent cette formation j fon; volume augmente dans
un fens donné comme celui des Tels en criftallifa-
A a z