
4oo F O N
brication des verres & des glaces j les féconds, au
fondage des métaux; & les troifièmes , à la préparation
des verres colorés, des émaux & des couvertes.
( Voye{ les mots Couverte 6?'Flux. )
Fondant de rotrou. On donnoit autrefois
ce nom , en chimie, au fuifure d'antimoine traité
par le nitre & après la détonation. ( Voyeç les
mots Antimoine, Sulfure d’antimoine, & le
Dictionnaire de Pharmacie. )
FONDANT, Flux. ( Métallurgie. ) On donne
en général ce nom à toute fubftance qui, ajoutée ;
à celle qu’on fe propofe de fondre, en facilite
la fufion j mais dans un fens plus ordinaire, le métallurgifte
nomme ainlï des fubftances qui ne fe
trouvent pas ordinairement avec les minerais, mais
qu’on leur ajoute avant de les jeter dans le fourneau,
ou pendant leur fufion : ce font, ou des fubftances
minérales dans leur état naturel, ou des
produits provenans de quelque opération métallurgique
antérieure : tels font les fcories, &c.
Le but qu’ on fe propofe en employant des fondant
t eft :
1°. De fa vorifer la fufion des minerais réfractaires.
On emploie à cet effet les fubftances calcaires,
le fpath fluor, &c. ; mais on ne doit y avoir recours
que lorfqu’en mélangeant convenablement
les diverfes efpèces dé minerai à fondre, l’on n’a
pu produire le même effet, parcequ'autrement ce
feroit augmenter mal-à-propos la maffe à fondre,
d’une fubftance ftérile.
2*. De rendre plus pure la fubfiance quon retire du
fondage. C’eft ainfi que le chaux fe combine avec
quelques-uns des acides qui peuvent être contenus
clans les minerais , & les entraîne avec elle
dans les fcories.
5°. On ajoute encore aux minerais à fondre,
certaines fubftances, uniquement à caufe du métal
qu’ elles peuvent contenir & qu’on voudroit
tâcher d’en retirer : telles font quelques fcories,
mattes, &c. provenant d’un fondage antérieur.
Souvent l’addition de ces fubftances, loin de faciliter
la fufion, nuit à fon fuccès : dans ce cas ,
le métallurgifte doit plutôt traiter ces fubftances
par un travail particulier , lorfqu’il en a une quantité
fuffifante.
On peut diftinguer les fondant en terreux, faims
& métalliques.
I. Les terreux font ceux dans lefquels les matières
terreufes dominent, qu’elles y foient par
mélange ou par combinaifon : on les emploie uniquement
pour faciliter la fufion; aulfi faut-il avoir
foin d’en mettre le moins poflible. La quantité
& la qualité des fondant doit fe déterminer d’après
la nature des parties conftituantes des fubftances
à fondre ; le métallurgifte doit ici fe guider
d’après les connoiffances qu’il peut avoir du
degré de fufibilité des divers alliages de matières
minérales, & il doit tâcher, par l'addition des
F O N
fondant, de produire l’alliagede plus fufible. Quoiqu’il
y ait dans la nature une grande quantité de
minéraux qui poflèdent les propriétés qu’on peut
exiger dans un fondant, il ne faut cependant regarder
comme tels que ceux qu’on trouve en quantité
fuffifante pour pouvoir être employés avanta-
geufement dans les ufines.
Les matières calcaires ( appelées caftines dans
les forges ) font très-eftimées, & leur ufage devient
continuellement plus général, tant parce
qu’elles favorifent beaucoup laffufîon des minerais
contenant de la filice & de l’alumine, que
parce qu elles font très-propres à l’abforption de
plufieurs acides : cette dernière propriété ne convient
cependant qu’au carbonate calcaire. Un fondant
eft en général d'autant meilleur, qu’il contient
une plus grande quantité de la terre à laquelle
il.doit fa propriété ( ae faciliter la fufion ) ; mais
il eft encore plus avantageux s’ il contient quelques
parties de la fubftance qu’on doit retirer de l’opération
dans laquelle on remploie comme fondanté
C ’eft ainfi qu’il vaut mieux employer du bafalte
que du fchifte argileux dans le traitemement des
minerais de fer calcarifères. Lorfqu’on veut avoir
de la chaux pour fondant, on peut employer la pierre
calcaire grenue, la compacte & même la craie. Le
fpath calcaire décrépite fortement au feu 8c faute
en petits morceaux ; ainfi, fi l’ on veut l ’employer
dans un fourneau à réverbère, il faut commencer
par le griller ; dans lés autres fourneaux, il fubit
le grillage avant d’être parvenu dans la partie du
fourneau où la fufion commence. La marne eft
moins convenable que les efpèces que nous venons
de citer ; elle entretient quelquefois plus de
la moitié de fon poids d’autres matières : celle qui
renferme des parties filiceufes fera plus propre aux
minerais argileux j & celle qui contient de l’argile,
aux minerais fiüceux. Le carbonate ferrifere eft:
employé avec le plus grand fuccès dans le traitement
des minerais fiüceux & argileux. Les autres
efpèces de chaux carbonatées ne peuvent être citées
comme fondant, à caufe de leur rareté. Dans
les hauts fourneaux, on peut employer la pierre
calcaire crue, c’eft-à-dire, l’état de carbonate;
elle eft déjà réduite en chaux avant d’atteindre
le point où elle fond : mais il n’en eft pas de
même dans les fourneaux à Réverbère ; la pierre
calcaire qu’on y emploie, doit être préalablement
calcinée. II eft des cas où l’on évite l’ufage des
fondans calcaires : par exemple, dans le traitement
des minerais d’or ou d’argent très-chargés
de foufre; le fuifure de chaux qui fe formeroit,
pourroit entraîner du métal dans les fcories.
Le fpath fluor ( fluate de chaux ) eft depuis long-
tems reconnu pour un enceW&nt fondant, ainfi que
fon nofn l’indique ; c’eft le meilleur des fondons
terreux que l’on puiffe employer dans la fonte de
minerais fiüceux, alumineux ou calcaires : il fait
encore fondre très-aifément le gypfe & la baryte
fulfatée. Dans les fonderies de Freyberg, on n’a
pas
pas de fondant plus convenable qu'un mélange de
fluor & de baryte.
La chaux phofphatée fond à la vérité affez facilement
, mais elle fe trouve en trop petite
quantité dans la nature, pour qu’on puiffe en faire
ufage. Il s’ en trouve un peu dans le fpath fluor.
Il s'en forme dans la fonte des minerais de plomb
ou de fer qui contiennent de l’acide phofpho-
rique.
Parmi les efpèces du genre argileux qu’on peut
employer comme fondans, nous citerons principalement
l’argile ordinaire, le fchifte argileux, le
porphyre à bafe argileufe, le mica , l’amphibole,
le bafalte & la wacke. Les minerais très-calcaires
exigent fou vent de pareils fondans i quelques-uns
d'entr’eux font encore employés à caufe de leur
contenu en fer.
Les fondans filiceux font rtès-rarement employés
( à moins qu’on ne veuille comprendre ici
leur emploi dans les fabriques d’émaux & de verre
de cobalt). On pourroit cependant s’en ferviravec
avantage pour des minerais qui contiendroient
trop de chaux ou d’alumine. Combinés avec les
oxides de plomb ou de fer, ils donnent des fcories
affez fluides. Parmi ces fondans, nous compterons
le quartz, le filex, le grenat commun , le
feldfpath, le jafpe, le grès, &c. : dans ce dernier
, il faut encore avoir égard à la nature du ciment.
II. Quelque propres que foient certaines fubftances
faünes à favorifer la fufion des terres &
des métaux, leur rareté & leur haut prix en empêche
l’ ufage dans les grandes opérations de la
métallurgie: ainfi le borax, les alcalis fixes, le
muriate de foude , les phofphates de foude & d’ammoniac
ne peuvent être regardés que comme des
flax pour les effais docimaltiques en petit. On a
effayé, à Freyberg, d’ajouter le fulfate de foude,
qu’on retire des ateliers d'amalgamation, aux minerais
deftinés à h fonte; mais le fuifure alcalin
qui s’en dégageoit, produifant une odeur in-
fupportable, on en a cefle l’ufage, quoiqu'il parût
faciliter la fufion. III. Les fondans métalliques confiftent en fcories,
mattes & autres produits de quelques opérations
métallurgiques. Les fcories de la fonte au
plomb, le teft des coupelles d’affinage, les fcories
de la liquation du cuivre, font de très-bons fon-
dans 3 & ceux que .l’on doit préférer dans le trab
tement des minerais de plomb èc de cuivre. Quelques
fubftances qu’on ajoute aux minerais , dans
les fontes , fervent moins comme fondans que
comme précipitant . tels font entr’autres les mattes
de fei grillées, & même la fonte de fer en
grenaille, que l’on emploie dans la fonte des ful-
fures de plomb. ( Extrait de la métallurgie de Lam-
padiusi ) ( D. )
FONTE. Le mot fonte eft quelquefois fy nony m 2
,4e ceux de fufion ou de fondage ; mais le plus or-
Cut mi b. Tome l y .
dinairement il lignifie l’état de fer fondu, fortant
des hauts fourneaux & avant qu’on l’ait affiné. La
fonte eft du fer combiné avec un peu d'oxigène &
de carbone. Elle varie dans fa couleur, fon grain,
fa dureté, fa fufibilité, fa fragilité, &c. fuivant
la proportion de ces deux matières : telle eft la
différence des fontes blanche, grife, noire, trui-
. tée, douce, dure, &c. En l'affinant , en l’amenant
à l’état de fe r , on ne fait que lui enlever les
deux corps de carbone & d’oxigène étrangers*
( T'oyez le mot Fer. )
FORGE. On appelle ainfi, en général, l’ appareil
d’un foufflet par le moyen duquel on excite
l'action du feu qu’on veut appliquer à différent
corps.
La forge ordinaire n’eft qu'un foufflet, dont la
tuyère eft dirigée fur une aire toute unie , fur laquelle
on met les charbons. La tuyère d’un foufflet
peut être auffi dirigée dans le bas d’un fourneau
de forme quelconque, pour exciter la-eombuftion
des charbons qu’on y met; ce qui forme par con-
féquent une efpèce àe forge. On a communément ,
dans les laboratoires, un petit fourneau cylindrique
d’une feule pièce, ouvert par le haut, lequel
n'a, à fa partie latérale inférieure, qu’un feul trou ,
deftiné à recevoir la tuyère du loufflet à deux
vents. Ces efpèces de petits fourneaux de forge
font très-commodes pour les fufions : on y fond
promptement & avec peu de charbon. On peut
placer dans fa partie inférieure, deux pouces au
deffus du trou de la tuyère, une plaque de fer de
même diamètre, foutenue fur deux barres horizontales,
& percée, près de fa circonférence, de
quatre trous diamétralement oppofés. Au moyen
de cette difpofition, le vent du foufflet, pouffé
avec effort fous cette plaque, fort en même tems
par ces quatre ouvertures : cela procure l’avantage
de diftribuer également l’ardeur du feu, & d'en
envelopper le creufet de tous les côtés. Cette
mécanique eft obfervée dans tes fourneaux à forge
des fonderies en cuivre : ces fourneaux ne diffèrent
de celui-ci que parce qu'ils font carrés 3 ce
qui eft abfolument indifférent.
il exifte à l'Ecole des Mines de Paris un appareil
à feu de ce genre, qui produit le plus grand
degré de chaleur qu’on ait pu fe procurer jufqu’â
préfent ; il confifte dans un foufflet d’environ quatre
pieds & demi de long, d’autant d'ouverture, & de
trois pieds de large. I/air en fort par un gros tuyau
en cuivre , qui s ouvre dans un réfervoir en bo;s ,
& d’où il s’échappe enfuite, par trois tuyaux qui
vont s’ouvrir à travers les patois du fourneau par
trois points également diftans entr’eux, & à environ
deux pouces du fond.
Le fourneau, de forme cylindrique, a à peu
près dix pouces de profondeur & fept pouces de
diamètre intérieurement; il tft enfermé par une
enveloppe extérieure, qui biffe éntr’elle & la paroi
intérieure du fourneau un pouce d’intervalle 9
£ e e