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mum d'acide , c’ eft-à-dire, que c’eft de l’oxide de
tawre'qui entraîne avec lui un peu d’acide fulfu-
rique. Ce fel , fuivant le chimifte ciré ici * perd
quatorze pour cent d’eau par h difhllatio» ; la
potaffe pure avec laquelle on le traite, le réduit à
foixante-huit d'oxide noir. Il contient, oxide noir,
foixante-huit parties ; acide fulfuriquè, dix-huit ;
eau, quatorze. Il paroît qu'on obtient auffi le ful-
fate de cuivre au minimum d'acide , en décomposant
le fulfate au maximum par l’aétion du feu.
do. S i , au lieu de décompofer partiellement le
fulfate de cuivre par la potaffe, on emploie celle-
ci en excès, tout l'acide du Tel eft enlevé par cet
alcali, & il fe dépofe un oxide bleu, que M, Prouft
regarde comme un compofé particulier d'oxide
noir, du feul oxide de cuivre qu’il connoiffe, avec
de l'eau ; il le nomme hydrate de cuivre. J’en reparlerai
plus en détail à l'article du Nitrate de ce
métal. L'ïmmoniaque, en décompofant le fulfate
de cuivre & ehrp'récipitant d’abord fa diffolution ,
dilïout bientôt Toxide précipité quand on ajoute
un excès de cet alcali, & prend la plus riche &
la plus brillante couleur bleue.
Le fulfate de cuivre s'unit, en fels triples, avec
quelques fulfates alcalins, terreux & métalliques.
Il décompofe les nitrates & les muriates en fe
décompofant lui-même par l'aétion du feu , & il
en dégage les acides nitrique & muriatique. Il
réagit fur beaucoup de fels métalliques, qu’il décompofe
par l'effet des attractions éleétives doubles.
Les phofphates & les borates alcalins Ie-pré-
cipitent auiù par une attraction double ; les carbonates
, en le précipitant, donnent du carbonate
de cuivre qui devient d’un beau vert à l’air. Plu-
fieurs métaux, & furtout le zinc, l’étain & le fer;
le décompofent, & en précipitent, furtout le dernier,
du cuivre métallique en enlevant l ’oxigène
à fon oxide. Les dilîolutions de manganèfe &
d'étain le bruniffent, & en font dépofer le càivre
en oxide brun. On profite de cette propriété du
fer pour fepaVer, comme je l’ai dit plus haut , le
cuivre de la diffolution naturelle de ce fel : c'èft
alors le cuivre de cémentation.
. 6-1. L’acide fulfureux , d’après les expériences
que nous avons faites, M. Vauquelin 8e moi, fur
Je s fui fi tes métalliques, n’attaque point le cuivre.
Ce métal, laiffé long-tems en contaéf & recouvert
par .l'acide fulfureux , ne perd ni de- fon brillant
ni de fon poids; aufli a-t-on vu ce métal ne donner
qde.du gaz acide fulfureux avec l’acide fulfuriquè,
& c’eft pourquoi il n’exifte pas de fulfite Tulhîré;
de cuivre. Mais l’oxide de ce,métal s'unit promptement
&* facilement à l'acide fulfureux. On fair
fur le champ cette combinaifon; faline en verfant
née diffolution de fulfite de foude dans une diffo-
lution de fulfate àecuivre; il fe forme, à l'inftant
du mélange de ces deux liqueurs, un précipité
d’un jaune-citron , & il fe dépofe.qnfuite de petits
criftaux d’un. blanc-verdâtres\ qui fe -foncent en-
couleur pan le contaft de .l’air- : après ce dép&t, Je*
c u I '
liquide évaporé donne du fulfate de foude* Tous
lés elfais faits fur le précipité jaune & fur le fel
d'un blanc - verdâtre prouvent que ces deux matières
/ont également du fulfite de cuivre; que le
premier contient plus de cuivre, ce qui conftitue
fa couleur citronée (te fon indiffolubilité. Ainfi il
y a un partage inégal de l’oxigène entre les deux
portions de cuivre > fte formation de deux fulfites
un peu différenSi L'un & l'autre , chauffés au chalumeau
, fe fondent, noircilfent, prennent une
couleur grife femblable à celle du fahlert£, & fe
réduifent, en bouillonnant, à l'état métallique.
Chauffé dans un tube de verre-, le fulfite verdâtre
criftallifé devient d'abord jaune, enfuite rouge-
marron : il s'en dégage d'abord de l’acide fulfureux
, enfuite de l'acide fulfuriquè; une partie de
ce fel refle: en fulfure gris ; une autre , fondue
avec le verre, le colore en un rouge brillant. On-
voit ici i'oxide de cuivre céder fon oxigène à l'acide
fulfureux , qui devient de l'acide fulfuriquè &
paffe à l'état métallique.Quoique peu foluble dans
l'eau, le fulfite de cuivre l’eft cependant affez pour
être fenfîble par la potaffe qui en précipite des
flocons verdâtres, & par l'ammoniaque qui lui
donne une couleur bleue. L'acide fulfuriquè concentré,
jeté fur le fulfite de cuivre en criftaux, en
dégage, avec une effervefcence bruyante, beaucoup
d’acide fulfureux en gaz, & en fépare une
matière pulvérulente rouge brune, femblable à la
lie du vin. En ajoutant de l'eau, ce précipité ne fe
rediffout pas; mais fans eau & laiffé à l'air , il
perd fa couleur & fe diffout dans l’acide fulfu-
rique. L’oxigène du cuivre fe porte dans cette
expérience fur l'acide fulfureux,dont il convertit
une partie en acide fulfuriquè ; & c'eft ainfi que
l'oxide de cuivre repaffe prefqu'à l’état métallique.
L'acide nitrique agit également fur l’un & l'autre
fulfite de cuivre, dégage du gaz fulfureux & du
gaz nitreux, & le convertit en fulfate de cuivre.
On voit que cette combinaifon, inconnue jufqu'iti
des chimiftes, combinaifon qu'on ne peut pas obtenir
immédiatement de l’acide fulfureux & du
cuivre s à caufe de la foible attraéfion de celui-ci
pour l'oxigène, préfente des phénomènes très-
intéreffans, & dont l'explication tient à la théorie
pneumatique.
6i. L’acide nitrique eft affez rapidement décom-
pofé par le cuivre qui en dégage uniformément,
fans grandes fecouftes, fans violence & fans bour-
foufflement, du gaz nitreux dont on fait fouvent
ufage pour les expériences eudiométriques, foit
parce que-la manière- tranquille , fucceffive & en
quelque forte régulière avec laquelle il s'échappe
pendant cette dilfolution du cuivre, rend l'opération
facile & fûre, foit parce que ce gaz nitreux a
été reconnu pour un de ceux qui réuffiffent le
mieux dans les elfais d'eudiométrie. On conçoit
que cette dernière propriété dépend de ce que le
cuivre y qui n'eft point auffi avide d'oxigène, & qui
ne l’abforbe ni auffi abondant ni auffi folide , par
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exemple, que le zinc, Tétain & le fer, ne décompofe
point complètement l'acide du nitre,
T’en fépare point le radical ou l'azote feul, de
panière à ce que l’acide nitreux foit mêlé de plus
bu moins de gaz azote, comme cela arrive avec
les métaux que je viens de citer. C'eft par la même
raifon que la diffolution nitrique‘ de cuivre ne
donne point de traces d'ammoniaque par la chaux , :
tandis que celles des métaux indiqués parle même ;
acide en donnent fi fouvent : ceux-ci, en effet,
'décompofent très-fouvent l'eau en même teins que
l'acide nitrique , & le cuivre, qui ne fépare point
tout l'oxigène de cet acide, n'opère point, à plus
Forte raifon, la décompofition de l’eau.
6$. A mefnre qu'une portion de, l'acide nitrique
décompofé cède fon oxigène au cuivre, celui-ci, j
amené à l'état d’oxide , fe diffout dans la partie !
•de l'acide qui n'eft pas décompofée ; il fe forme j
une liqueur d’un bleu d'abord pâle , 8c comme ;
mêlée de pouffière blanche, qui devient bientôt
d’une nuance beaucoup plus brillante & entière- ;
ment tranfparente : le cuivre qui rèfte au fond, eft j
'oxidé en brun foncé ou en noir à fa furface. On j
obtient la même diffolution avec les oxides de :
c àvre y qui font extrêmement difiblubles dans l’acide
nitrique. Cette diffolution âcre & ftyptique,
évaporée lentement, donne des criftaux parallélépipèdes
alongés. Evaporée avec moins de précaution,
elle ne fournit que des prifmes fins ou aiguillés,
groupés & ferrés les uns contre les autres en
faifeeaux comme rayonnés, dont il n'eft pas poffi-
ble de déterminer la forme. Auffi parmi les chimiftes,
les uns les ont décrits comme des prifmes
"hexaèdres, les autres comme des prifmes tétraèdres
; il en eft qui ont dit que la diffolution nitriquè
de cuivre ne fe criftallilbit pas. Le nitrate de cuivie
ainfi obtenu eft d’un bleu plus éclatant que le ful-
fate du même métal ; il eft fi âcre & fi canftique,
qu’il pourroit fervir pour brûler les excroiffances
& les fungus des ulcères. Il eft fufible à vingt-cinq
ou trente degrés du thermomètre de Réauvnur ; à
mefure qu’il fe defièche fur les chat bons ariens
où on le place, il détonne ou les allume légèrement
fur fes bords : un papier trempé dafts fa
diflblution & deflechë brûle avec fcintillatidrt par
une chaleur fovble. Le nitrate de^cuivre, fondu dans
un creufet, exhale beaucoup de vapeur nitreufe.
Quelques chimiftes ont confeillé de le diftiller
pour en retirer de l’acide rutilant ? il laiffé, après
avoir donné fon eau & fon acide en partie décom-
pofé, un oxide d’un vert très-foncé & tfès-briljant
à fa furface, tandis qu’ il a la coulent marron vers
fon fond,-dans fa partie là plus chauffée. Le nitrate
de cuivre attire -fortement l'humidité dé l'air ; il
eft très-dilfoluble dans l’eau :-expofée lông-tems à
l’air fec & livrée à l'évaporation Fpontanée, fa
diffolution fe defféche & fe change en une pouffière
verte.
64. Les terres & les alcalis précipitent en général
la diffolution-du nitrate de cuivre en un oxide
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blanc-bîeuâtre, qui devient vert à l ’air. Là chaux
éteinte, jetée en poudre dans fa diffolution, a
cependant la propriété, non-feulement de con'.er-
ver le bleu de l’oxide qu’elle précipite, mais encore
d'e fav iv e r, de le rendre plus bleu ; &r de
refter'combinée avec lui fous la forme & dans
Tétat de cendre bleue. L’Angleterre a long-tems
fourni feule au commerce cette couleur fi employée
dans la- fabrication des papiers peints. Pelletier
en a décrit l’analyfe, & en a donné la préparation
dans les Annales de chimie. Gem parties
de belle cendre bleue d’Angleterre lui en ont
fourni cinquante de cuivre, trente d’acide carbonique,
dix d’oxigène, fept de chaux. & quatre
d’eau. H a preferit, pour la préparer, de faire
diffoudre à froid du cuivre dans'l’acide nitrique
affoibli, d’ajouter à cette diffolution de la chaux
en poudre, & d’agher le mélange afin que la dé-
compofîtion ait lieu promptement; de mettre plus
de nitrate de cuivre qu’il n’en faut pour obtenir
l’oxide de ce métal pur, de décanter la liqueur,
de bien laver le précipité , de l’égoutter dans un
linge, de le broyer enfuite fur un porphyre ou
dans un mortier avec de la chaux vive, dont on
ajoute peu à peu de fept à dix parties pour cent
du précipité', & qui le fait tout à coup paffer du
vert tendre au bleu ; de Teffayer pour conhoîtrê
fa nuance, en en faifant fécher un peu à l’air & au
foleil. -S’fî prend une teinte trop claire,d’y ajouter
du précipité cuivreux ; d’employer un peu d’eaù
pour le me linge & l e 1 broiement fi le précipité
eft trop fec , & de le fééher à l’air. DansJ cette
opération * on avoir d’abord penfé que l’oxide de
cuivre, déjà verdi par l ’air quand il y eft expofé
feul, repaffoit, en rétrogradant dans fon’ dxida-
tion , au bleu par fon mélange avec de la chaux,
s’arrêtoit à cet état d’oxide à l’aide de cette terre,
& abforboit avec elle une partie même a {fez* abondante
de l’acide carbonique atmofphérique. Mais
quoique cette défoxidation partielle , regardée
commeieffet de la dhàùx fur l’oxide de cuivre vert,
parut fe maintenir quelque tems dans cet état, on
-ne là croyoic cependant pas extrêmement durable ,
piiifqu’bp favoit que tous les papiers peints avec
cette cendre bleue finiffoient par pouffer au vert,
& par devenir même entièrement verts quand ils
avoient été’ pendant quelques mois .expofés au
contaét, de l'air.
-éy. -Ôn admettoit un effet défoxidant beaucoup
plus prompt encore dans Tamintoniaque, lorfqu’en
. l'employant pour décompdfer lé nitrate de cuivre,
oh obfervoit d’abord un précipité pulvérulent d’un
blanc-bleuâtrequi, par l ’addition d’un peu plus
d’ammoniaque , aifparoiffoit , fe rediffolvoit, &
donnoit à la;liqueur un bleu beaucoup plus intenfê
que ne l’étoit la première diffolution nitrique.
Stahl avoit dit que cette diffolution ammoniacale,
traitéè au feu*, déronoit à la maniéré de l'or fulminant
; mais 'Bergman n’a pas ^u obtenir un pareil
effet. Les al-e al L fixes purs rf ont 'pas; la même ac