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les diflolutions métalliques» l’alcool, l’éther, 8tc.
( V'oyei Agens, Menstrues, Réactifs.)
Le milieu du laboratoire doit être occupé par.
une ou plusieurs tables fol ides, fur lefquelles on
fait une foule d’expériences 8c d’effais ; des diffo-
lutions, des filtrations, des précipitations, des
lavages.
Aux deux bouts des fables on place, i9. des
grands mortiers de marbre, de buis, de fonte de
fer tournée , de bronze , portés fur des billots de
bois qui repofent fur des couftinets de paille treffée,
recouverts de toile, deftinés à amortir les coups
de pilons 5 i° . des tas d’acier, de petites enclumes
6c bigornes, pofées,de même que les mortiers, fur
des billots, 8cc. ; 30. des cuves nydropneumatiques
de bois, garnies à l’intérieur de lames de plomb,
8c munies de tout ce qu’il efinéceffaire pour recevoir,
mefurer , tranfvafer & analyfer le gaz : on
en a , outre cela, de portatives plus petites, qui
s’adaptent aux divers lieu,x des expériences; 40. une
cuve hydrargyro-pneumatique, qui fert pour recueillir
& examiner à travers des cloches pleines
de mercure, les gaz acide & ammoniacal très-
fol ubîes dans l’eau , 8c que celle-ci condenferoït à
leur partage; y°. une table de porphyre avec fa
mollette pour broyer une foule de corps durs.
Les. tables doivent porterplufieurs tiroirs où l’on
renferme les papiers non collés à filtrer, les tubes
d'ivoire & d’émail ou les pailles pour remuer les
liqueurs, les ferviettes, les cifeâux, les couteaux,
les râpes 6c les limes, qui doivent être enveloppés
de fon bien fec ; le liège en feuilles, dont on a
fans ceffe befoin pour divers appareils ; des balances
communes & poids otdinaires dont on fe fort dans
les cas les plus familiers; les cartes , les écailles,
les chalumeaux de verre à foufler, les fiphons, les
gravimètres, les aréomètres, les thermomètres
fins, 8cune foule de petits uftemiles qu’il feroit
fuperflu de détailler ici.
Dans un des coins du laboratoire on.place, dans
une niche pratiquée au mur même, 8c qui la défend
des chocs, une jarre degrés contenant de l’eau
diftillée en provifion, pour en remplir à mefure
des flacons de deux ou trois litres, qui fervent à
une foule d’expériences.
J’ai dit qu’on devoit avoir une pièce particulière
deftinée à renfermer les inftrumens de phy-
fique qu’on doit écarter des vapeurs falines 8c acides,
8c que cette pièce devoit être ifoiée du laboratoire
yzr une_pièce intermédiaire ; j’ajouterai ici
que les falles doivent être fermées par des doubles
portes battantes qui retombent feules 8c qui ouvrent
en fens contraire. Entre deux de ces portes doit
être un efpace libre ou tambour qui. permet de
fermer l’une avant d’ouvrir l’autre : un vitrage placé
au haut de chacune d’elles fufHt pour éclairer le
tambour.
C’ert dans la pièce intermédiaire que l’on place
par ordre, fur des rayons de tablettes., tous les
vaifleaux de verre, de grès, de cuivre ou d’ar-
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gent, qui fervent aux opérations de chimie. Cette
pièce doit donc être regardée comme un magafin
d’une utilité indifpenfable dans un laboratoire en
grande activité. Pour rendre cette defcription complète,
je donnerai ici une courte notice des principaux
vafes 8c inftrumens chimiques que ce magafin
doit contenir.
Des flacons de criftal de toutes grandeurs, depuis
celle de plufieurs litres jufqu’aux flacons à
gouttes , avec leurs bouchons ufés à l’émeri ;
Des bouteilles de verre ou goulots renverfés,
qu’on ferme avec des bouchons de liège ;
Des jarres de verre ou dé criftal de plufiëurs
grandeurs, ou vafes cylindriques fans rebords,
qu’on recouvre avec des plaques de verre, .pour
les mélanges, les,diflolutions, les filtrations ;
Des poudriers 611 bocaux de verre ou de criftal :
oh bouche les premiers avec des papiers oudt.‘s
cartons, 8c les féconds avec des couvercles de criftal
à rebords rentrans j
Des entonnoirs de verre de divers volumes 8c
en grande quantité pour les filtrations ;
Des capfules de verre de différente grandeur 8c
fans pontis :ce font des calottes provenantes de ballons
coupés en deux. On les remplace avec avantage
par des jattes de porcelaine, qui n’ont de couverts
qu’au dedans, 8c qui font les.plus minces pof-
fîbles j elles fervent aux évaporations ;
Des cornues de verre Sc de criftal, (impies 8c à
tubulure fupérieure, en grande provifion 8c de
toutes les capacités, pour lesdiftillations nommées
latérales ;
Des alambics de verre d’une feule pièce, avec
une tubulure fupérieure, ou de deux pièces avec
le chapiteau féparé, pour la diftillation afeendante
de quelques liqueurs très-volatiles >
Des ballons de verre de divers diamètres, à une,
à deux 8c même à trois tubulures: on les nomme
aufli récipiens. Ceux à une feule tubulure doivent
être percés dans jenr milieu d’un trou rond qui
reçoit les tubes à gaz ;
Des matras ou bouteilles fphériques de verre
mince , terminés par dès cols plus ou moins alon-
gés. Ces vafes, comme les précédens, repofent
fur des valets ou couronnes de pailles trertées 8c
unies par des coutures ; .
Des fioles à médecine ou bouteilles très-minces,
de la contenance d’undemi-rlitre jufqu’à moins d’un
décilitre. Elles font très-utiles pour faire chauffer
8c bouillir promptement les,liqueurs , pour recevoir
celles qu’on filtre, pour fervir de récipiens
dans les diftiilations ; elles ne fe brifent point par
les changemens fubits de température, à caufe de
leur extrême minceur ; elles font en outre à très-
bon marché;,
Des verres à.pattes, de forme conique, à fur-
face bien unie , fans ftries.ni bouillons ni grains,
pour faire une foule d’expérieftees d’effais ;
Des bouteilles ou goulots renverfés , ou flacons
de criftal, portant fur lotir épaule une ou deux
tubulures,
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tubulures , deftinées à être réunies par des tubes !
recourbés, pour recevoir les gaz 8c les condenfer j
dans l’eau ou dans d’autres liquides;
Des cloches ou vafés de criftal cylindriques, terminés
par des courbes régulières, 8c portant un
bouton à leur extrémité pour recueillir les gaz:
on en a de tous les volumes, depuis plufieurs litres
jufqu’à un demi- décilitre, ou moins encore. Celles-
ci font nommées, mefures. On les jauge, 8c on marque
leurs mefures par des traits au diamant;
Des cloches à pied : on nomme ainfi de petits
v-afes cylindriques portant, une patte à leur extrémité
pour fe tenir facilement debout ; elles fer
vent à,recueillir les gaz au mercure, à faire des
précipitations, à recueillir les gaz par l’effervef-
cen.ce ;
; Des tubes courbés, à deux ou trois courbures,
avec ou fans fiphon, de toutes les grandeurs, pour
réunir les flacons dans les appareils de Woulfe , 8c
pour faire parter les gaz;
- Des provifions de tubes entiers, de divers diamètres,
qu’on courbe à volonté à l’aide d’une
lampe d’émailleur, qu’on a foin de tenir dans la farte *
de magafin ;
..' Une grande quantité de'tubes fins, capillaires,
qu’on coupe 8c qu’on bouche à la lampe, pour remuer
les liqueurs ;
■ Quélques manchons alongés, 8c grandes jarres
de verre; quelques matras à fond plat; quelques
verres à vitres 8c quelques fragmens de glaces
pour tailler des obturateurs ; quelques mortiers de
criftal avec leurs pilons de même matière, quoiqu’on
fe ferve très-peu aujourd’hui de ces inftrumens
fragiles 8c chers ;
Des cornues, des creufets 8c des tubes de porcelaine
: beaucoup de ces vaifleaux cuits en grès,
ainfi que des terrains de cette efpèee de poterie ;
quelques mortiers 8c une table à broyer, avec
fa molette en porcelaine grife , comme celle de
Weedgwood. ( Foye^ tous les articles placés fous
ces .;diffèrens mots. )
Je ne parle point ici des inftrumens de cuivre 8c
de fer qui font ordinairement placés dans le laboratoire
même, foit à caufe de leur grandeur, foit
à.çaufe de leur ufage de tous les momens. Tels
font les alambics de cuivre -placés à demeure fur
les paillaffes, les baflines 8c poêlons, les mortiers
de fonte tournés , les pelles, les capfules à bain de
fable , quelques marmites 8c chaudières de fonte,
des cornues 8c creufets de la mêmeihatière , des
canons de fufil,des barres 8c tringles de différentes
groffeurs 8c en grande provifion , des tuyaux dé
tôle pour alonger les cheminées des fourneaux 8c
les animer, ainfi que tous les inftrumens d’acier
pour couper, limer * râper, hacher , feier les divers
tiffusdes matières végérales 8c animales. *
Dans la pièce deftinée aux inftrumens de phyfi-^
que, dont l’ufage eft toujours néceffaire ou quelquefois
feulement avantageux au chimifte, 8c qu’on
doit écarter des vapeurs du laboratoire polir pré-
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venir leur altération 8c les conferver dans toute
leur pureté , on doit avoir, 1®. une ou deux machines
électriques à plateau , avec une batterie de
neuf jarres, un excitateur, quelques grands élec-
trophores, plufieurs éleCtromètres 8c la balance
éleCtrique de Coulomb ; i°. trois ou quatre piles
galvaniques, à plaques de cuivre 8c de zinc, au
nombre de foi Xante au moins pour chaque genre
de ces plaques, avec tous les tubes 8c fils d'or ,
d’argent 8c de platine néceflaires aux diverfes ap-
plicationsde ce mode d’éleCtricifme, qui préfente
aujourd'hui un grand nombre de moyens 8c d’applications
utiles en chimie; 30. des miroirs concaves
de métal, 8c des lentilles de verre mobiles
fur leurs pieds, pour porter 8c concentrer les
rayons lumineux fur des matières diverfes; 4°.des
baromètres , des thermomètres 8c hygromètres en
fuffifante quantité , 8c ayant une marche comparative;
y®, deux machines pneumatiques à deux
corps de pompe, 8c les récipiens ufés , (impies ou
garnis de baromètrës tronqués, de thermomètres,
d’hygromètres, 8cc. ; 6°. des eudtomètres de différons
auteurs, furtout ceux de Volta, de Fontana,
de Guyton , de Séguin ; 7°. des balances (impies 8c
hydroftatiques d’effai, renfermées dans des cages
de verre, 6c d’une grande jufteffe, avec leurs poids
en platine pour les rendre inaltérables; 8°. une
forte pierre d’aimant montée , plufieurs forts ai-
mâns artificiels, des aiguilles aimantées à pivot;
9°. des gazomètres de cuivre pour employer 8c
mefurer de grandes quantités de gaz dans diverfes
expériences, ainfi que des ballons garnis de tubes,
de robinets pour y recevoir, y pefer, y combiner
ces gaz 8c en reconnoître exactement les proportions
8c la nature ; ioQ. une fuite complète de tubes
mobiles faits en laiton, garnis de cuir, de robinets
de cuivre j de fiphons, pour faire pafferles fluides
élaftiques.
J’ai confeillé de deftiner une pièce latérale du
laboratoire j fituée au côté oppofé à celles du magafin
de vaifleaux 8c des inftrumens de phy fique, pour
lés lavages 8c toutes les opérations qui exigent de
grandes quantités d’eau. Cette pièce doit contenir
des fontaines, jarres ou réfervoirs d’eau, des pierres
à laver , des baquets de diverfes grandeurs, des
appareils à filtrer, des tamis, des étamines, des
chauffes, une grande provifion de torchons 8c (er-
viettes, ainfi que tous les uftenfîles néceffuires
au nétoiement des vaiffeaux, tels que les goupillons
de differentes groffeurs, des broffes, 8cc. : on
v place des planches percées pour y faire égoutter
l les vafes. En un mot, on y réunit tout ce qui por-
teroit trop d’humidité, ou exigeroit trop déplacé
dans le véritable laboratoire du centre. C ’eft dans
cette farte qu’on place auflî lespreffes, line étuve,
un fourneau 8c un grand alambic pour la diftillation
de l’eau, objet d’un ufage perpétuel 8c d’une grande
confommation pour les expériences. On doit ne
jamais oublier que les vafes, d’abord bien nétoyés ,
doivent en demie* être lavés avec de l’eau diftillée
C c c c