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vtàDOLTNITE. Lagadolinite eft un minéral pierreux
, découvert à Ytterbi en Suède, vers 1704,
& qui a tiré Ton nom de celui de M. Gadolin, auteur
de cette découverte j elle contient une terre j
particulière , nommée yttria. ( Voye% ce mot.)
La gadolinite eft bien cara&érifée par les propriétés
fui vantes : fa couleur ordinaire eft le noir
brillant ; fa pefanteur excède 4 j elle raie légèrement
le quartz, & fatefeu avec le briquet} elle
ëft attirable au barreau aimanté : fa caflure eft vitre
ufe, éclatante & conchoïde. Mife en poudre
I Lac*^e nitrique foible, elle s ’y décolore par
Ja chaleur , & fe change en une gelée épaiffe d’un
gris-jaunâtre. Chauffée brufquement au chalumeau,
elle décrépite , devient d’un rouge mêlé de
blanc, fans fe fondre. Les plus petits fragmens fe
tondent cependant en un verre fpongièux : elle co-
Jo-re le borax en vert-jaunes elle imite un peu le
chromate de fer, qui n’a pas toutefois fon afped
vitreux, ne fait pas gëlée avec l’acide nitrique , 8c
colore le borax en vert ; elle fe rapproche du verre
de volcan ou pierre obfidienne, moins pefant, non
attirable,'& bien plus fufible.
M.Vauqueün a trouvé dans la gadolinite o,3 y
.d yttria $ 0,25 de fîlîce 5 0/2; de fer ; 0,04 de chaux
oc de manganèfe : il a eu 0,10 de perte en eau 8c
en acide carbonique.
gadolinite eft une matière très^rare : on ne j
5 en fert que pour extraire l’yttria. (Voyez ce
mot. ) ; . , ;
GAI AC. Le gaïac eft un bois dur, réfineux, des-
lies Antilles, qui, outre les ufages économiques
auxquels il eft employé, à caufe de fa dureté &
du beau poli qu'il reçoit, a été célèbre dans les
laboratoires de chimie, par fa diftillation & par !
les produits qu'elle fournit.
On/.eft long-tems fervi de l'exemple du gaïac
pour faire connoitre en chimie l'analyfë dés bois
par le feu :Ies produits ont été vantés comme iné-
dicamens.
Vojlà pourquoi Macquer a donné un article affez
long fur le gaïac dans fon Diaionnaire de Chimie •
il a beaucoup infifté fur le gaz inflammable fortant
de ce bois-dur vers la fin de la diftillation. il igno-
roit alors, i°. que ce gaz étoit un mélange d’acide
carbonique & de gazhydrogène carboné; z°.qu'il
étoit je produit de la décompofition totale du bois
6 de la combuftion du charbon, & de la fufion de
les premiers principes dans le calorique.
IHgnoroit encore que l’acide brun 8c emp.yreu-
matique de ce bois fût, comme celui de tous les
bois decompofes par le feu, de l’acide acétique
tenant une huile en difïolution.
II citoit cette analyfe comme donnant de l’ammoniaque,
qu'on dégage de l’acide par la potafte ;
mais il ne favoit.pas que l’ammoniaque, pur produit
du feu, étoit formée par l’union de l’azote Se
de l'hydrogène : il la citoit aufli fous le rapport de
l’huile épaiffe noire & charbonneufe, la première
qu’on ait enflammée avec l’acide nitrique.
On fait aujourd'hui que tous les bois durs 8e
refineux fourni fient des produits femblables à ceux
du gaïac.
Le gaïac donne beaucoup de rélîne par l’àlcool,
& 1 on a vanté cette teinture comme un fpécifique
dans la goutte.
GALACTES. Lorfq u’on croyoit l’acide du lait
àigri, un acide particulier, différent de tous les
autres acides, lorfqu’on l’avoit nommé d’abord
acide galactique, on avoir défigné les fels qu’il forme
avec les bafes par le nom de galaïles. Aujour-
d hui il n y a pas plus de galaHes que de laftates,
dernier nom donné, d’après celui d’acide laéfique,
a ces fels : ils font reconnus pour de véritables
acétates. ( Voye£ /’ article Lait. )
GALENE. C’eft le nom qu’on donne depuis
long-tems, en minéralogie, au compofé naturel
u & de foufre, qui forme la mine la plus
abondante & la plus fréquente de,ce métaj Qo en
trouvera les caractères & les propriétés à l'article
Plomb.
GALERES. On nomme galères, dans les ateliers,
les fabriques 8c les laboratoires de chimie,
de longs fourneaux dans lefquels on place un grand
nombre de cornues, de vafes évaporatoires ou fu-
blimatoires,. pù fe font à la fois beaucoup d’opérations
femblables. Cet appareil, imaginé pour
avoir un produit abondant en peu de tems, 8c en
ménageant beaucoup le combuftible, confifte ordinairement
en une chambre de briques de quinze
; a vingt mètres de longueur , fur un de hauteur &
un de largeur, au milieu de laquelle eft un foyer
ou une fuite de foyers 8c de cendriers placés au
dellous. Le haut porte une grille ou des rebords
.jj.ru3uesj fur lefquels on pofe les cornues ou
vaifleaux quelconques ; quelquefois il eft terminé
par un bain de fable. Oit dit que c’eft de leur ref-
femblance avec les vaiffeaux nommés gâteres, ref-
femblance prîfe de leur forme alongée 8c de leurs
ouvertures latérales, que leur dénomination a été
tiree.
On fe fert de cet appareil pour la fublimation
du fel ammoniac, pour la diftillation des eaux-
fortes, & pour beaucoup d’autres opérations de;
chimie. ( V jy ti le Dictionnaire des Arts. )
GALLATES. Les gallates, qu’on avoit d’abord
nommés galites, font les fels formés par l’union de
1 '.acide gallique avec les bafes terreufes, alcalines
& métalliques.
„ Pour connoître les propriétés de ces fels, il eft
néeeffaire de parler de celles de Y acide gallique^
fur lequel l’article ancien du premier volume, imprimé
en 1786 y peut être confidéré comme incomplet.
1. On donne le nom d'acide gallique à celui qù'on
retire dé la noix de galle, plus abondamment que
de toute autre fubftance végétale, quoiqu’il (oit
contenu:aufïî dans le bois 8c l’écorce ae chêne, de
frêne, de faule} dans le quinquina, le fimarouba,
la grenade, le fumac, la racine de tormentille&
de biftorte, le cône de cyprès, le brou de noix, la
tige de l’iris des marais, &ç. Les çhimiftes con-
noiffbient, dans toutes ces fubftances, la propriété
de précipiter les fels ferrugineux en noir, & ils
l’attribuoient à ce qu’ils nommoient leur matière
aftringente. Macquer, Lewis,Cartheufer & Gioa-
netti avoiënt recherché par quelques expériences,
mais fans un fuccès bien complet, la manière d’agir
de ces fubftances fur les diffolutions de fer.
Monnet avoit fpécialement annoncé que les aftrin-
gens végétaux agiffoient immédiatement fur le fer
métallique, & le coloroient en noir. Gioanetti
avoit découvert que U* précipité d’encre n’étoit
point altérable à l’aimant,que le fer ri’y étoit pas
à l’état métallique, comme on l’avoit cru affez
généralement avant lui.
, 2. Quoique ces faits euffent dû faire penfer que le
précipitant du fer en noir, dans des matières végé 1
taies aftringentes, étoit un acide, les académiciens
de Dijon font les premiers qui ont adopte cette idée
en 1772 ; ijs ont fait yoir que les produits diftillésde
la noix de galle .noirciffoient la diffolution du fui- 'j
fatë de fer} que cette excroiffance donnoit avec
l’eau froide un extrait d’un douzième de fon poids}
que fon infufion rougiffoit le tournefol 8c le papier
bleu j que le même,principe ,1 précipitant le fer en
noir, étoit.diffoluble dans.les huiles, 1’alcool &
l’éther} que d’autres acides le diffolvoient auffi
fans l’altérer} que fa diffolution dans l’eau préci-
pitoit le foufre des fulftires,alcalins} qu’elle décom-
pofoit plufieurs diffolutions métalliques, & colo-
roit leurs oxides en s’y unifiant} qu’elle diffolvoit
immédiatement le fer , 8c réduifoit l’argent & l’or
après les avoir féparés de leurs diffolvans.
3, Ces détails rapprochés n’étoient,encore qu’une
preuve générale de la nature acide du principe de
la npix de galle précipitant le fer en noir} mais ils
ne donnoient pas Je moyen d’extraire & d’obtenir
à part cet acide, 8c d’en reconnoître les propriétés
caraétériftiques. C’eft à Schéele qu’eft due la
découverte de cet acide, par le procédé qu’il a
publié en 1780 pour l’extraire pur & criftallifé : il
yerfoit fur une partie de noix de galle concaffée
ou en poudre groflière, fix parties d’eau très-pure}
il laiffoit macérer pendant une quinzaine, de jours
â la température de feize à vingt degrés} il filtroit,.
8c mettoit la liqueur dans un grand va fe de verre
ou de terre pour l’expofer à l’air & la Iaiffer lentement
évaporer. Il s’y formoit une moififfure 8c
une pellicule épaiffe, comme glutineûfe} il s’en pré-
cipitoit des flocons muqueux très-abondans : la
difi'olution n’avoit plus de faveur fort aftringente >
mais un goût plus fenflblement acide. Après deux
ou trois mois d’expolition à l’air, Schéele avoir
obfervé fur les parois des vafes où la liqueur étoit
contenue, une plaque brune adhérente au vafe 8c
couverte de criftaux grenus, brillans, d’un gris-
jaunâtre} il trouvoit auffi une grande quantité de
ces criftaux fous la pellicule épaiffe qui recouvroit
la liqueur. Alors il décantoit celle-ci ; il verfoit
fur ie dépôt la pellicule & la croûte criftalline de
l’alcool, qu’il faifoit chauffer : ce diffolvant enle-
voit tout l’acide criftallifé fans toucher au mucilage}
ilévaporoit la diffolution alcoolique, & obtenoit
ainfi Yacide gallique pur en petits criftaux comme
grenus, brillans 8c d’un gris légèrement jaunâtre,
Ç’eft par ce procédé que l’on a préparé , depuis
Schéele, l’acide dont je parle, jufqu’à la connoif-
fance d’une autre manipulation qui paroît devoir
lui être préférée.
4. M. Deyeux a donné, quelques années après
Schéele , un très-bon Mémoire fur l’analyfë de la
noix de galle} il a fpécialement découvert qù’en
chauffant lentement & avec précaution, dans une
cornue de verre un peu large 8c haute, cette excroiffance
du chêne concaffée, il fe fublime une
affez grande quantité de criftaux lamelleux , brillans,
argentés, affez larges, & qui jouiffent de toutes
les propriétés de Y acide gallique pur. Il indique
ce procédé pour préparer cet acide } mais je ferai
remarquer que ce moyen , beaucoup plus prompt
que celui de Schéele , ne réuflît qu’en apportant
beaucoup de précautions dans l’opération. Il faut
donner le feu modérément, prendre bien garde de
le pouffer jufqu’à dégager de l’huile ; car celle-ci
emporte JJ| diffout en un inftant tous lés criftaux
fublimés avant fon apparition. A l’aide de ces foins.,
uoique le feu détruife conftammént une portioir
e l’acide gallique, on en- obtient toujours une
quantité affez confiaérabîe , qui eft très-pur, très-
blanc, très-bien criftallifé, 8c qui, dans cet état,
n’a éprouyé aucune altération. On n’y trouve point,
après l’avoir retiré par ce procédé, la matière ex-
tra&ive 8c colorante, qui l’altère dans le procédé
donné par Schéele.
j .L’ acide gallique, extrait furtout par le fécond
procédé , eft folide, criftallifé en oétaèdres à triangles
fealènes ou en lames brillantes, d’une faveur
aigre, piquante & auftère, mais beaucoup moins
forte 8c aftringente que celle de la noix de galle ,
d’où il provient} ce qui fait croire aux çhimiftes
modernes que cet acide n’eft pas la feule fource
de l’aftriétion , comme on l’avort penfé autrefois :
8c en effet, l’acide obtenu par la fublimation a
beaucoup moins.de faveur aftringente que celui