
matières étrangères & mêlées au carbonate de
chaux. Les écailles a huîtres calcinées fè réduifent
au contraire à de la chaux très-pure : aufli font-eiles,
comme les autres coquilles, préférables à toutes
les matières calcaires pour les conftruétions & la
bâtilfe. ( Voye^ C hauxQ
• Ecailles de poisson. Les écailles des poiffons\
font formées d'une efpèce de matière gélatineufe,
élaftique, qui fe difiout dans l'eau bouillante, &
qui efi fufceptible de fe convertir en colle. Il y a
une écaille de poijfon , celle d'ablette , qui fert à
donner aux perles factices le brillant ou l'orient des
perles naturelles. On en parlera au mot Essence
d'Orient.
■ ÉCLAIR. On donne , dans l’art des eflais, le
nom d'éclair au phénomène brillant qui a lieu au
moment où la dernière parcelle de plomb volatilifé
laide le métal pur entièrement à découvert. A
cette époque, l'argent brille d'un éclat pur fur
toute fa furface. ( Voye£ Varticle C oupellation.)
■*.
ÉCORCES. Les écorces des arbres fourniffent
aux arts chimiques plufieurs matières très-importantes.
Celles qu'on compte parmi les médicamens,
& furtout les diverfes efpèces de quinquina, ont
été analyfées avec un grand foin, comme on le
.verra dans les Annales de ckimieJQeWes qui fervent à la teinturel'ont été également.
Toutes contiennent des extraits, des mucilages,
des matières colorantes , des fels ; quelques-unes
même recèlent un peu de matière fucrée. Je dirai
un mot ici des principales efpèces analyfées.
L’Écorce d’aulne fert à teindre en brun &
en noir, fa décoétion fauve paflfe au brun par le
contact de l'air : elle efi aftringente, & peut fervir
à la fabrication de l ’encre 5 elle efi précipitée par
les diffolutions métalliques.
_ L'Écorce DECAscARiLLEadonnéàM.Tromf-
dorff un cinquième defon poids de mucilage amer,
un huitième de réline, un cinquantième d’huile
volatile fur plus de moitié de partie fibreufe,
L'Écorce d’orme, fi vantée pour les maladies
de la peau, contient une grande quantité de
mucilage, & donne, une dilfolution vifqueufe &
collante. L'ulcère qu'elle préfente fouvent, & qui
fait fur l’arbre des taches d’abord noires & humides,
enfuite blanches & fèches, contient près
d’un tiers de fon poids de carbonate de potafle &
lin peu de carbonate de chaux , d’après l'analyfe
qu’en a faite M. Vauquelin.
L’Écorce de saule blanc a été analyfée par
M. Bartholdy, de Colmar. Sa décoétion lui a
effert des précipités colorés avec les diffolutions
métalliques $ elle a dépofé, par les acides, une
poudre rougeâtre j elle a donné un précipité bleu 8c noir par le fulfate de fer j elle peut donc être
rangée parmi leSTabforbans.
La plus importante de. toutes les écorces, le
quinquina, a été le fujet d'un grand nombre d’a-
nalyfes, & même d’analyfes très-recherchées. On
en trouvera la notice au mot Quinquina , matière
allez importante pour mériter un article à
part.
C’ eft a l’hiftoire chimique de l'écorce qu’appartient
la découverte de la filice comme partie conf-
tituante de cette partie des végétaux. Voyez ce
que contient à cet égard le tome XXXI des Annales
de chimie.
On trouve , dans le onzième volume de la
Bibliothèque britannique , n°. 3 , an 7 , un extrait des
expériences & obfervations fur la terre filiceufe,
entrant comme partie intégrante dans l’épiderme
de certains végétaux, publiées par M. Humphrey
Davy dans le Journal phyjique de M. Nicholfon
(mai 1799). . |§ |E
M. Coates, de Clifton, avoit remarque qu’il
fe produifoitde la lumière, en frottant l’un contre
l’autre, dans i’obfcunté, deux morceaux de i’ef-
pèce de rofeau qu’il nomme bonnet-canne. M. Davy,
- cherchant à vérifier ce phénomène, a obfervé que
tous les rofeaux de cette efpèce, .lorfqu’on les
frottoit vivement l ’un contre l’autre, donnoient
des étincelles d’une lumière blanche , 8c que,
lorfqu’on les heurtoit à la façon du briquet, les
étincelles étoient prefqu’aufli fortes que celles de
la batterie d’un fufil, & qu’en même tems l’odorat
étoit frappé d’une odeur reffemblante à celle qui
réfulte du frottement des cailloux ou du dégagement
du fluide élé&rique.
Ce n’étoit pas un phénomène électrique : l’élec-
tromètré ne fut pas affeété fenfiblement pendant
l’expérience. Le frottement du rofeau contre du
quartz, de l’agate ou une pierre filiceufe quelconque
, ou même une lame d’acier trempé, a
donné une lumière aufli vive que lorfqu’on frottoit
enfemble deux rofeaux."
Le rofeau, dépouillé de fon épiderme,perdit la
faculté de donner cette lumière. L’épiderme enlevé
étoit blanc, 8c reflembloit à du verre pul-
vérifé.
; Onze décigrammes de cette écorce, tirés de cent
quarante décigrammes de rofeau, expofés dans un
creufet à la chaleur d’un fourneau à vent pendant
une demi-heure, ont perdu feulement un cinquième
décigramme de leur poids, ont laifle une matière
blanche infufible feule au chalumeau, & infoluble
dans les acides.
Cinq décigrammes , traités au creufet d’argent
avec la potafle, ont donné une maflfe qui s’eft
difloute dans l’eau fans rëfidu, & dont l’acide
muriatique a précipité quatre cinquièmes décigrammes
de filice.
\ Cent vingt décigrammes de la partie ligneufe
-du
du rofeau 8c de fon écorce interne étant brûlés 8c cal- ,
cirrés, laiffèrent trois cinquièmes de décigrammes ,
de cendres blanches, dont une partie fut difloute
avec effervefcence par l’acide muriatique. C’étoit :
principalement, dit M. Davy, du carbonate de
potafle : le réfidu pefoit environ un décigramme, j
& paroifloit être de la filice.
Le bambou n'a point donné de lumière par le !
frottement j mais fept décigrammes de fon épi- ;
derme en ont laifle, après la combuftion, cinq de
filice.
La cendre d’un morceau de bambou a laifle un-
tiers de fon poids de terre infoluble.
Cinq décigrammes de cendres de l’épiderme de
la canne à fucre n’ont donné qu’un décigramme
de filice, & quatre de carbonate de chaux.
Vingt-fept décigrammes de l’épiderme du rofeau
commun'en ont donné, après la combuftion,
treize de filice.
Cent décigrammes de tige de blé ont laifle
quinze cinquièmes de cendres blanches, dont neuf
furent diffous avec effervefcence par l’acide muriatique
: c’étoit de la potafle j le refte étoit de la
filice.
L’avoine 8c l’orge ont donné de la filice à peu
près comme le blé.
Les tiges de quelques graminées ont paru contenir
encore plus de filice, & en même tems de
carbonate de potafle.
Lorfqu’on brûloit ces plantes avec précaution,
la figure de leur épiderme fe conférvoit. Le réfidu
du rofeau formoit un folide blanc, brillant &
demi-tranfparent. Dans les blés, les gramens , il
étoit blanc & opaque, & préfentoit à la loupe des
fils longitudinaux réunis par un réfeau à mailles.
La cendre de rofeau ne s’eft: pas fondue au
creufet, comme on pouvoit le croire, vu la quantité
de potafle qu’elle recèle.
La cendre de paille a donné au contraire un
beau verre blanc tranfparent, inattaquable aux
acides.
La cendre du foin donne un verre noir avec
excès de potafle.
Ces vitrifications s’opèrent très-bien au feu du
chalumeau.
M. Davy penfe avec raifon que ces expériences,
répétées & multipliées, pourront répandre quelque
lumière fur l’organifa.tion végétale, & même fur
la nature de la filice. Il fe propofe déjà d’examiner
fi cette terre fe retrouveroit dans les plantes
de même efpèce, qui auroient végété fous des
cloches fermées par le mercure, & où l’on n’au-
roit introduit qu’un mélange des terres folubles
dans les acides (1).
ECROUISSEMENT. L‘ écrouiJfement efl la dureté,
la roideur, l’élafticité & la diminution ou
la perte de du&ilité qu’éprouvent les métaux lorfqu’on
les prefle ou lorfqu’on les bat à froid. Trop
écrouis, ils fe fendent & fe gercent par la preflion.
C ’eft une propriété que connoiflent 8c qu'étudient
très - bien les ouvriers qui travaillent les
fubftances métalliques 5 ils la dirigent fuivant ce
qu’ils veulent faire de ces fubftances. On fait ceffer
l’écrouijfement en chauffant les métaux, ou en leur
donnant ce qu’on nomme le recuit. ( Voye£ l’article
Métaux.)
ÉCUME DE MER. C'eft le nom qu'on donne
à une efpèce d'argile ou de terre glaife , qui contient
une certaine proportion de magnéfie. On en
fait en Turquie des pipes que l ’on cuit au foleil ou
dans les fours.
Écume de terre , nom donné, par les miné-
ralogiftes allemands, à une efpèce de fehite fpa-
thique de Géra en Mifnie, & d’Eifleben en Thu-
ringe. Il eft en petites mafles blanches feuilletées
& nacrées $ il tache les doigts, fait effervefcence
avec l'acide nitrique. Wiegleb le range parmi les
variétés du carbonate de chaux.
ÉDULCORATION , ÉDULCORER. édulcoration
fe difoit autrefois en chimie de tout procédé
par lequel on adoucifloit quelque fubftance ,
en lui enlevant un acide excédent, un alcali fur-
abondant, une matière faline, âcre ou amère*
Comme c ’étoit prefque toujours avec de l’eau
qu’on pratiquoit cette opération , Xédulcoration.
\ etoit prefqfue le fynonyme de lavage ou leffive.
En pharmacie, les mots édulcoration, édulcorer
s'appliquent à l’art de diminuer la faveur amère
ou défagréable, & de communiquer une faveur
douce aux médicamens, par l ’addition du fucre,
du miel ou des firops. On dit, dans ce fens, petit-
j lait édulcoré, potion édulcorée.
EFFERVESCENCE. Veffervefcence chimique
eft proprement le bouillonnement produit au milieu
d’un liquide , par des bulles de fluides élafti-
ques qui s’en dégagent & qui viennent crever à
la furface. Quoique ce mot puifle s'appliquer, d’après
cette définition générale, à une foule de cir-
conftances & d'opérations chimiques , depuis
l'ébullition de l’eau & de tous les liquides, juf-
qu’à la fermentation des liqueurs végétales dans
lefquelles il y a bouillonnement 8c dégagement de
gaz, il eft plus fpécialement employé pour défî-
gner le dégagement du gaz acide carbonique qui
a lieu lorfqu'on verfe des acides nitriques, muriatiques
, &c. fur des carbonates terreux ou alcalins,
& celui du gaz hydrogène, qui fe préfente
lorfqu’on difîbut le zinc, le fer, &c. dans
les acides fulfurique, muriatique , acétique, &c.
étendus d’eau* 4 appartient encore au dégage