
table de pierie dure, bien polie , telle que du j
porphyre > du grès ,, du jafpe , & même du verre j
iv e c au fable fin, rde l’émeri, de l’oxide de fer j
ou toute autre matière dure hume&ée d'un peu j
d'eau. Pour opérer avec fuccès , il faut que la j
plaque foit d’à-plomb , que le mouvement que ,
l ’on donne à la cloche foit circulaire* & que la 1
prefiion que l’on exerce, foit égale fur tous les '
points * c’eft-à-direparallèle à une ligne qui ï
pafferoit au centre de la cloche.
Qn fe fert encore, pour tranfporter les cio- j
çhes pleines de gaz , principalement celles q u i1
ont une grande capacité * d’un autre inftrument
imaginé par Lavoifier. Cet inftrument ingénieux ;
porte le nom de plateau i il eft fait avec de la
tôle 5 il porte un rebord d’un pouce de haut
environ , deftiné à contenir de l’eau autour de
la cloche, pour que le gaz qu’ elle contient ne
puiffe s’échapper , & que l ’air atmofphérique ne
puiffe pas y entrer. Il a deux anfes de fer , au
moyen defquelles on tranfporte aifément la cloche
qui y eft placée , pour la pofer fur une table
ou dans une autre cuve pneumato-chimique.
Pour défendre ces inftrumens de l’aâion de
ï'eau qui les rouilleroit bientôt, on les recouvre
d une peinture à l’huile, qui les conferve
long-tems fans altération.
L’on peut, dans beaucoup de cas > fubftituer
aux cloches d’autres vafts pour recueillir, con-
férver & même mefurer le gaz : des flacons ,
des bouteilles de toute efpèce, remplirent aufli
bien ces objets : on a même avec ceux - ci
l ’avantage de conferver le gaz fans le contaél
de l’eau , qui fouvent, à la longue, en diffout
une certaine quantité , ou les altère par les corps
hétérogènes qui y tombent, & par l’air extérieur
qui y entre à travers l’eau.
Lorfqu’on veut fe fervir d’une cloche pour
recevoir les gaz qui fe dégagent dans une opération
, on la remplit d’eau , & on la place fur
la planche d’une cuve pneumato-chimique , laquelle
eft échancrée pour recevoir un tube qui
y apporte le gaz. Si l’on veut paffer un gaz
d’une cloche dans une autre , il faut première-,
ment remplir celle-ci d’eau , la placer fur le
bord de la tablette de la cuve , l’incliner un peu
fur le côté oppofé à celui par lequel on doit
introduire le gaz , & , la tenant d’une main, de:
l ’autre on plonge la cloche que l’on veut vider,
& on enfonce fon orifice dans l’eau jufqu’à ce
quelle foit au deffous de l’ouverture de la pre-*
mière > enfuite on l’ incline doucement, afin de
paffer le gaz fans en perdre.j ce qui eft facile
ïorfque les ouvertures des cloches font à peu
près d’égale grandeur , & que celle que l’on vide
n’eft pas entièrement pleine. Dans le cas contraire
, l’on fe fert (F un- petit vafe de verre attaché
au bout d’une tige de cuivre, recourbée
de manière qu’ elle puiffe entrer facilement dans
la cloche; il porte te nom de cuiller h ga%} & 4
été imaginé par Lavoifier. Pour cela on la remplit
d’eau , & on la paffe renverfée clans la cloch
e , ou on l’élève au deffus de la furface de
l’ eau} alors l’eau qu elle contenoit, tombe, &
le gaz prend fa place : on retire cette cuiller bien
perpendiculairement A ©n la paffe dans l’autre
cloche , & de cette manière l’on tranfvafe les
gaz fans en perdre un atome.
Un autre avantage de cette cuiller , c’eft que
fa capacité étant connue , l’on connofc aufli le
volume de gaz que l’on prend chaque fois"dans
une cloche, foit pour l ’employer à quelques
expériences , foit qu’on veuille tout Amplement
diminuer la quantité de celui qui eft contenu
dans une cloche.
Lorfqu’une cloche eft trop grande pour être
élevée pleine d’eau au deffus du niveau de la
cuve à force de bras, à caufe de fon poids &
par le danger de la caffer , ou que la profondeur
de la cuve n’eft pas affez confidérable pour permettre
de l ’emplir complètement, on la place
vide fur la tablette de la cuve , on y introduit
un tube de verre courbé, dont l’extrémité de
la branche doit s’élever jufqu’ au haut, & l’on
pompe par l’effort des lèvres , ou à l’aide d’une
machine pneumatique ,Tair qu’elle contient > alors
l’éau, preffée par le poids de l ’atmofphère ,
s’élève à mefure que l’air en eft extrait. Il vaut
mieux fe fervir de la force des mufcles de ht
bouche, que de la force pulmonaire p&ur fucer
l’air} & lorfqu’on eft fatigué, l'on peut fe repofep
en appliquant la langue fur l’orifice du tube.
Si au contraire l’on veut vider l’ eau ou le
mercure dedans de grandes cloches fans s’expo-
fer à les brifer & fans perdre de mercure, on y
placera l’extrémité d’un tube étroit , en fermant
exactement avec le pouce l’autre extrémité ; upe
fois entré ; on ouvre l’ orifice extérieur , & l’aie
entre jufqu’à ce que l’équilibre foit rétabli entre
les deux niveaux.
L’on peut aufli faire paffer des gaz d’une
cloche dans une autre, fans les changer de place,
au moyen de deux tubes de verre, terminés par
une de leurs extrémités en un orifice très-fin >
-& joints enfemble , par les autres extrémités,,,
par un tuyau de cuir pliant ; mais il faut pour
cela que les niveaux foient différens j ce qui a.
lieu par la haute élévation de la cloche que l’on,
veut remplir , ou par la fituation inférieure de
celle que l ’on veut vider.
Les cloches à robinet ont tous ces avantages ;
elles offrent de plus la facilité d’y adapter des
veflies, des ballons à robinet , & de les remplir
d’air fans en mouiller l’intérieur j chofe effen-
tielle pour prendre la pefanteur fpécifique des>
gaz. Celles qui portent des boîtes à cuir font
aufli très-utiles, en ce qu’on peut y placer dif-
férèns inftrumens , à l’aide defquels on peut mettre
différens corps en contaCt au milieu d’un gaE
ou dans le vide..
c L Y
Quand on fait brûler un corps dans ufie quantité
d’air déterminée, & que l’on veut eonnoitre
la diminution qu’ il a éprouvée a il faut avoir foin
d’élever le mercure ou l’eau au deilus de fon
-niveau 3 afin que la chaleur qui fe dégage au
commencement de l’opération, n en rafle pas
fortir une partie. Pour cet e ffet, on introduit ,
dans l’intérieur de la cloche un tube de verre
recourbé & enveloppé d’un peu de papier gris ,
pour que le mercure ou l’eau n y entre pas,,
& l’on pompe l’air par l’extrémité extérieure,
jufqu’à ce que le mercure foit fuffifamment éleve.
Ges manipulations ont été décrites en détail au
mot Appareil , pour la combuftion du fer dans
le gaz oxigène.
D’après ce qui a été dit jufqif ici , l’on voit
-que les cloches fervent à recueillir les gaz dégagés
des corps fournis à l’analyfe, à 1rs transporter
d’un lieu dans un autre , & à lés conferver
pour le befoin ; qu’elles fervent à faire
des mélanges de différens ga z , des expériences
fur la combuftion |, fur la refpiration des animaux,
&re, &c.
Voyez lès figures fuivàntes.
Figure 23, claffe V I , grande cloche à bouton
Fur un plateau de tôle.
Fig. 41 & 43 , claffe V I , cloches bu jarres-à
mercure.
Fig. 86, claffe Irc. , cloche à boîte de cuir.
Fig. 58, claffe V I , cloche à robinet.
Fig. 24, claffe V I , cloche à pied. (V.)
CLYSSUS. On nommoit, il y a quelques an-
tiéès encore , tlyjfu's les vapeurs dégagées pendant
la détonation du nitrate de potaffe avec des
matières inflammables , lôrfqu’on rècueilloit ces
vapeurs condenfées en liquidé par un procédé
particulier;
C ’étoit une opération affez fameufe autrefois
dans les laboratoires dè chimie, que celle que
l’on appëloit clyjfius âe nkre , & qui avoit pour
but de ramaffer les produits de la détonation
du nitre par le charbon. On fàifoit aufli des
£fyjfus de jôufre & i£antimoine , ïnais le premier
étoit le plus fréquent, & le feul même qu’on
donnât en fpeétaele dans lès cours de chimie ,
pour prouver là décorrtpofition de l’ acide nitrique
avant la découverte dès gaz & des appareils
propres à les recueilftr.
On plaçoit une cornhe de grès bien choifie,
$£ capable de réfifter à un grand fèu dans un
fourneau : cette connue étoit percée vers la
voûte , & on y avoit pratiqué une tubulure affez
large pour pouvoir y projeter le mélange de
nitre & de matière inflammable dont on vou-
loit opérer la détonation. On y adaptait trois ou
quatre grands ballons de criftal, luté's les uns
avec les autres, & qu'ci* nommoit ballons enfilés :
le dernier, à une feule tubulure, étoit percé d'un
petit trou.
C L Y *7
On fai foit chauffer lentement la cornue , &
Ïorfque fon fond commençoit à être bien rouge,
on projetoit fix ou huit grammes du mélange
détonant par la tubulure , 6c on la fermoit aufli-
tôt avec une forte de couvercle formé de vieux
linge. Le mélange, en s’allumant fur le champ ,
exhaloit des vapeurs fortes dans les ballons : on
les laiffoit condenfer > enfuite on projetoit une
fécondé portion du mélange, égale à la première,
&T on recommençôit ainfi les projetions jufqu’à
ce qu’on eût la quantité de l'qùeur que l’on
vouloir obtenir.
Comme dans cette opération la cornue de
-grès fe caffoit fouvent, ou que la tubulure artificielle
qu’on étoit obligé de pratiquer vers fa
voûte , né pouvoit pas être bien bouchée ,
laiffoit perdre ur.e partie du produit qu’on fe
propofoit de recueillir, on fe fervoit avec plus
d’avantage d’une cornue de fonte, qui portoit
à fa voûte une ouverture ronde , affez large
pour recevoir la petite cuiller de fer qui fervoit
aux projetions , & munie d’un couvercle de
fonte à rebord, qu’ on garniffoit de linge pour
mieux boucher cette tubulure. J’ ai encore dans
mon laboratoire deux grandes cornues de fonte
ainfi tubuléès , & qui ont fervi à ces opérations.
Les alehimiftes qui ont les premiers imaginé
le procédé des clyjfus de nitre , avoient l’intention
de retirer des liqueurs dont ils croyoient
les propriétés & les vertus très-importantes pour
leurs travaux ; mais depuis long-tems leurs prétentions
à cet égard étoient regardées comme
dés chimères, Bc les chimiftes inftruits ne pra-
tiquoient plus cette opération que pour conf-
tater un point de théorie fur la nature de l’acide
du nitrê, celui de fâ décomposition. Commé
ils obténoient un peu d’eau qui n’ étoit point
acide , tandis que ce qui reftoit dans la cornue
n’étoit qu’alcalin , ils prouvoient ainfi que
l’acide nitrique avoit été décompofé , & ils
le croyoiënt formé d’eau ot de pnlogiftique. Ils
avoiént ebfervé que l’eau contenoit un peu d’am-
’moniaqué, & fouvent un peu d’alcali fixe entraîné
par la violence de la détonation. Il eft
étonnant que cette opération , qui avoit été
imaginée dans l’ intention manifefte de recueillir
des produits difficilement coercibles , n’ait pas
conduit les chimiftes à connoitre les fluides
élaftiqües , car ils avoient dû rèmarquer qae là
plus grande partie dès produits occupoit un
imrhenfë volumè, & ne pouvoit pas fe con-
âehfer j ils avoient vu plufieuts fois les appà-
rèils fe brifer avec éclat par la dilatation dèi
vapeurs. D'étuis qu’ils àvoknt multiplié les ballons
ènfilés , ils obfèïvoient encote que le quatrième
ou dernier laiffoit paffer par le trou dont
il étoit perforé , Une quantité notable d’un fluide
aériforme ; êï quoiqu’ils ne conuuffer.t encore
^que l’air dans cet é ta t, il eft finguliér que h