fond j & ne fait qu'affaiblir leur nuance par fa
blancheur.
Les acides végétaux n'ont aucune aftion fur la
cire, ainfi que l'alcool.
Elle fe maïie très-bien par la fufion avec les
graiffes, les fuifs, l’axonge , & même les adipo-
cires animales , telles que le blanc de baleine ,
lis concrétions biliaires , le gras des fubftances
animales décompofées par l’eau, & elle communique
à ces différentes matières une partie de
fa concrétion , de fa féchereffe 8c de la qualité
caffante. Quand elle eft unie à ces corps gras
on ne peut plus la féparer facilement , 8c il faut
des moyens chimiques compliqués pour en faire
le départ, 8c pour en déterminer la proportion :
de là vient qu’on eft fi fouvent trompé fur la
nature & la pureté des bougies , dont le fuif ou
différentes huiles graffes concrefcibles altèrent fi
fréquemment la cire.
C ires végétales..N ous renfermons fous ce
nom les diverfes fubftances huileufes concrètes
qu’on retire de plufieurs arbres ou arbriffeaux. Il
n’y a cependant que deux végétaux bien connus
qui fourniflent de la cire proprement dite , ou
une huile concrète 3 lèche- , caftante , grenue ,
fonore j peu fufîble, analogue , en un mot, à la
cire des abeilles. L’un eft le galéefpèce du genre
myrica des botaniftes » l’autre eft" le cirier de la
Louifiane. Le premier eft fort cultivé en Chine &
au Japon 5 le fécond vient abondamment dans le
pays indiqué. On fait avec la cire de la Louifiane,
qui eft brune jaune ou verte, une grande quantité
de bougies en Angleterre & en Amérique. On
ne l’emploie encore que peu en France.
La matière colorante de la cire végétale diffère
beaucoup de celle de la cire des abeilles j elle eft
aufii facile à détruire & à porter au blanc par
l’acide, muriatique oxigéné , que la dernière l’eft
difficilement: l’on pourra tirer un grand parti de
xëtte propriété pour les ufages économiques.
Sans doute il y a beaucoup plus d’arbres ou de
végétaux propres à fournir des huiles concrètes
cireufes, que les deux que j’ai indiqués. Différentes
efpèces de croton, & furtout le febiferum
de Linné, donnent une matière qui, à la vérité,
eft plus onétueufe, plus grade, plus fufi.ble q,u:e
la cire de la Louifiane , 8c qui imite beaucoup
plus le fuif. Le beurre d e . cacao eft auTi une
matière analogue : on en tire un à peu près fem-
bkble du coco ; celui de mufcade ne diffère des
deux préeéd.ens que parce qu’ il eft allié à une
huile volatile 8c odorante. Ôn affure qu’on tire
une efpèce de cire des chatons de peuplier & du
marron d/Inde ; mais aucun çhimifte n’a reconnu
avec exactitude 8c précifion la préfence de çes
deux dernières. Il refte, n’en doutons pas, une
foule d’effais à faire fur les matières végétales
cérifères, encore inconnues ou peu connues.
Il refte furtout, car c’eft -à la chimie feule à <
réfoudre ce problème, à rechercher quels rapports
exiftent entre le pollen fécondant des étamines
& la cire jaune, & à déterminer conféquem-
ment l’efpèce de changement qu’éprouve cette
pouftière dans l’eftomac des abeilles, en paffant
de fon état végétal, pulvérulent 8c infufîble, à
celui de matière bien lié e, du6tilev & fufible ,
telle qu’elle eft devenue lorfque, fortie des organes
digeftifs dé ces infeétes, elle eft employée
par eux à i la conftru&ion de leurs gâteaux. Si
Réaumur n’a point réufli dans cette recherche
malgré fes induftrieufes tentatives, il ne faut en
accufer que l’état peu avancé de la chimie & de
fes moyens à l’époque où il a travaillé. Aujourd’hui
les procédés & les méthodes pour trouver
ce qui a échappé à cet habile phyfiçien, ne manqueront
point aux chimiftes, 8c peut-être eft-il
permis d’efpérer qu’ils trouveront l’art de convertir
cette pouftière en une efpèce de cire, de
forte que fi on pouvoit la ramaffer facilement
& en très-grande quantité* on imiteroit alors le
procédé des abeilles. ( les mots Huile &
: Lycopode. )
C ire brute. C ’eft le nom qu’on donne à la
cire jaune, telle qu’on la tire des ruches, privée
feulement du miel 8c fondue.
Cires colorées. Souvent,pour divers ufages
économiques, 8c furtout pour tirer des empreintes
de pierres gravées, pour faire différens ouvrages
de fculpture, on colore la cire ; cela fe fait avec
des oxides ou différens compofés métalliques ,
broyés très-fins, qu’on jette avec la cire fondue,
8c qu’on agite jufqu’ à ce qu’ils foient très-exaéte-
ment mêlés*
Cire jaune. C ’eft un des noms que l’on donne
à la .cire brute, telle qu’on l’extrait des ruches i
à caufe de la couleur jaune qui lui eft naturelle,
On l’emploie fous cette forme dans beaucoup
d’arts 8c de préparations.
On nomme quelquefois aufli cire jaune la cire à
laquelle on a communiqué différentes nuances plus
ou moins brillantes de cette couleur.
Cire verte. La cire verte eft une préparation
molle , qu’on emploie très-fouvent pour agglutiner
différens c orps ; elle; eft colorée avec le vert-de-?
gris, 8c alliée de térébenthine 8c de poix.
Cire vierge. On défigne par ce nom la cire
blanchie 8c bien purifiée , quoique, fuivant l’acception
commune de ce mot en hjftoire naturelle,
on devroit plus particuliérement le donner
à la cire jaune, naturelle, telle qu’elle fort des
ruches..
C ire a cacheter, La cire ,a cacheter ne cor-
tientrpoinc du tout de pire proprement dite : c’eft
une compofition formée par la réfine laque ,
improprement nommée gomme laque , la térébenthine
, la colophane , mêlée à la dofe d’une
partie de la première , 8c d’une demi-partie de
chacune des deux fubftances fuivantes , colorée
par le fulfure de mercure 8c l’oxide de plomb
rouge. On lui donne aufii diverfes coulenrs avec
différens autres oxides ou préparations métalliques.
( V^oye^ le Dictionnaire des Arts. )
Cire a sceller. Les fceaux des autorités,
appofés fur différens a<ftes , font faits en général
avec des mélanges de cire 8c de térébenthine
qu’on colore diverfement avec des- oxides métalliques
, pour lui donner la mol le fie 8c la nuance
requifes. ( Voye£ Les mots précédens & le Dictionnaire
des Arts. )
CITRATES. On défigne par le nom de citrates
les combinaifons falines formées par l’acide
citrique avec les bafes terreufes , alcalines 8c
métalliques On ajoute à ce nom générique de
citrate celui de h bafe à laquelle l’acide citrique
eft uni , pcur déterminer la nature de l’efpèce
de citrate dont on parle ; ainfi l ’on dit
citrate de baryte , citrate de potajfe.
Avant de parler ici des propriétés qui peuvent
fervir à caraétérifer le genre de fels appelés
citrates, caractères dont l’énoncé doit être
fpécialement le fujet de cet article , deftiné à
traiter feulement du genre,-il ne fera pas hors
de propos dé dire quelque chofe de celles de
l’acide citrique, dont les articles citronien 8c
acide végétal du premier volume , pages 53, 54
8c 347 , n’ont donné que les notions vagues qu’il
étdit permis alors au premier auteur de cet ouvrage,
le célèbre Guyton, dereciuiLljr. Depuis
l’époque ou ce premier volume a été rédigé, il a
été fait quelques travaux fur cet acide > il a entre
autres été inféré dans les Annales de Chimie 8c
dans le journal- des pharmaciens de Paris, une
notice des recherches de M. Dizë fur cet article.
J’ai moi - même , dans mes Elémens de chimie ,
donné avec plus d’étendue que les auteurs qui
m’avoient précédé, une hifto.ire de cet acide 5
je vais configner ici les.détails de ces nouvelles
expériences.
Pour préparer l’acide citrique fuivant le procéda
du çhimifte fuédois , on exprime les citrons,
on en laiffe .repofer le lue pendant vingt-quatre
heures, pour tavoriferla féparaticn de fon mucilage
; on le filtre à travers un papier , on le
fature enfuite avec une quantité fuffifante de/
carbonate de chaux. Le citrate calcaire qui ré-
fulte^ de cette faturation, étant infoîuble, fe
précipite au fond de la liqueur. Quand ce dépôt
eft bien fait, on tire à clair le liquide fur-
nageant, on lave le précipité ju'fqu’à ce qu’il
n ait plus de faveur & qu’il foit très-blanc ; on
decompofe ce fel avec la moitié de. fon poids
a acide fulfurique, étendu de fix parties d’eau ,
à l’aide d’une légère chaleur > l’acide fulfurique
enlève la chaux à l’ acide citrique. Le fui tare de
chaux qui fe forme, fe précipite pour la plus
grande partie , & l’acide citrique refte libre dans
l’eau : en le fai faut évaporer jufqu’à la cor.fif-
tance de firop clair, 8c eh le biffant refroidir
on obtient cet acide fous forme criftalline.
A Ce travail de Scheèle, M. Dizé a ajouté plufieurs
procédés intéreffans. La préparation de l’acide
citrique en grand, qu’il a faite depuis long-
tems pour le fervice des hôpitaux militaires, dans
le magnifique établiffement de pharmacie fitué à
l’Ecole militaire, qu’il a dirigé, l’a mis à portée
d’en oblerver avec foin les phénomènes , & de
décrire avec plus d’exaCtitude que n’a pu le faire
Scheèle, les propriétés de cet acide. Non-feulement
il s’ eft affure qu’un excès d’acide fulfurique
ëtoit néceffaire pour détruire la portion de mucilage
que l ’acide citrique retient opiniâtrement
dans fa cômbinaifon avec b chaux, & qui s’op-
pofe à b criftallifation, mais il a déterminé le
mode- fuivant lequel s’opère cette deftruclion :
c’eft , comme l’ont fait voir MM. Fourcroy 8c
i Vauquelin, en favorifant la combinaifon de l’oxi-
■ gène avec l’hydrogène de ce mucilage, & cèfréquemment
en opérant la réparation 6c b précipitation
du carbone.
Il a obfervé en fécond lieu que , pour obte*
nir dj l’acide citrique parfaitement pur , il falloir
le faire diffoudre 8c criftaliifer plufieurs fois
j de fuite,
L’ illuftre Scheèle , n’ayant opéré que fur de
’ petites quantités de fuc de citron , n’avoit pu
; obtenir l'acide citrique qu’en très-petits criftaux,
; dont il ne lui avoit pas été pofllble de déterminer 1a forme. Les maffes confidérables fur lefquelles
' M. Dizé a. travaillé, lui ont permis d’avoir çes
acide en criftaux très-volumineux 8c allez réguliers
pour lui permettre de reconnoître & de
décrire avec allez d’exactitude leur figure exté-
I rieure. Il a préfenté à l'Inftitut une grande cap-
; fuie couverte de criftaux prefque gigar.tefques :
i ce font de s prifmes rhomboïdaux , dont les pans
j font inclinés entr’eux d’environ 60 ou 110 degrés,
: terminés de part 8c d’autre par des fommets à
I quatre faces, qui interceptent les angles foüdes.
M. Dizé a trouvé que cent livres de fuc de
j citron ordinaire , dépouillé de fon mucilage ,
; éroient fufceptibles de faturer fix livres quatre
. onces' de carbonate de chaux , & qu’il en ré-
; fuirait vingt livres de citrate calcaire pulvérulent.
Ayant, d’une autre part, déterminé b quantité
■ de carbonate de. chaux néceffaire pour faturer
; une livre d’acide citrique, il a pu apprécier fa-
r ci le ment là quantité d’ acide réel contenu dans
; une maffe quelconque de fuc de cicion criftal- I lifé. Il a reconnu que cent livres de ce fuc donnant
5 degrés à l’aréomètre, contenoient 6 livres
j 4 onces d’acide pur 8c concret : d’où il a conclu
, que; les- X> livres de citrate de chaux, fournies