
Enfin j’obferverai que l’efpèce de matière vé-
gétale particulière, connue fous le nom de caoutchouc
ou gomme élaftique , a beaucoup de ca- j
rapières du glutineuxt comme je le ferai voir plus
bas.
zy. On a penfé, d’après la comparaifon du glu-
tineux avec les matières animales, que cetre fubf-
tançe avoit fpéciàlement la propriété nourriflante
& réparatrice , qu’ elle faifoit la bafe de la nourriture
de l’homme qui vit fpéciàlement de pain,
& que tel était l’avantage du froment.fur les autres
plantes alimentaires. Cependant le glutineux feul,
préfenté aux animaux, ou eft rejeté par eux,
o 1 les dégoûte très-promptement, 8c il parole
qu’il faut qu’il foit atténué par la fermentation
& uni à la matière ami lacée ace fc en te pour remplir
convenablement cet important ii£age.
z6. Le glutineux fert quelquefois à coll . r des
fragmens de porcelaine, de verre p de poterie :
on l’emplcyoit à cet ufagé ën France J'ong-tems
avant qu’on l’eut extrait & examiné chimiquement.
On le fépare dans les laboratoires de chimie,
pour en examiner les propriétés 8c les caractères.
On ne fait encore ni à quelle partie de la
femence il appartient dans le froment, ni Te rôle
qu’il joue dans la germination, la fructification ou
la végétation-.
GNEISS. C ’eft le nom que les minéralogiftes
allemands ont donné à une roche quartzeüfe micacée,
amie, que Vallérius avoit. nommée Taxum
Jbmacutn, parce qu’on l’ emploie à la conftruCtion
des fours à caufe de fa qualité réfraCtaire. ( Voye^
le Dictionnaire de Minéralogie. ) '
COMME'. On donne le n-»m de gomme à une7
matière végétale muqueufe, fèche, tranfparente ,
caftante., d’une faveur fade ou douceâtre, d;if- ■
folubîe dans l’eau, inaltérable à l’air & dans fa d'if- ■
folution, donnant au feu beaucoup d’eau & d’acide
acéteux empyreumatique, peii d'huile, un
charbon léger, fe converti fiant en. acides oxalique 8c muqueux par i’a&ion de l’acide nitrique, & qui
fert dans, les arts., dans la médecine & à une foule-
d’ u Pages:
La gomme découle en liquide épais des arbres,
des troncs, des branches, des racines, des a if?
felles des feuilles & même des fruits.
Les principales, efpèces font, i°. la gomme de
pays, qui coule des arbres à noyaux, pêchers,
abricotiers., pruniers & cerifiers ; i ° h gomme
arabique, qui eft fournie par l’acacia j 30. la gomme
adragaht, coulant de l’afiragalus ttagacantha.
On fera fhlftoire détaillée de la gomme en général
, & des principales efpèces de ce genre de
fuc au mot Muqueux.
Gommé arabique. ( Voyerg l'article Muqueux.)
Comme çopal. Réfine très-belle, très - fèche j
utilement employée pour les vernis, dont on ignore
l’origine, & qui eft fauftement nommée gomme.
( Voye1 les mots C O P A L & R É S IN E . )
G omme' g u t t e . On nomme ainfi une efpèce
de.gomme réfine purgative, qu’on extrait par in-
ci fi on des rameaux d'un arbre de l’Indë, nommé
par Linnéus Cambogta gucu, & placé par lui dans
fa Polyandrie monogynie. Elle eft employée en médecine
& dans les arts.; elle arrive en pains cylindriques,
creux, de l'a grofteur des rofeaux les
plus volumineux, & paroilfant avoir été coulée
dans des tiges végétales par les empreintes ftriées
qu’elle porte fur fa furface extérieure. Elle eft
d’une belle couleur jaune-orangée, d’une âcreté
fi forte , que non-feulement on doit la ranger
parmi les purgatifs draftiques , mais même parmi
les caiiftiqués. Elle forme uri lait trouble avec l’eau >
felie fe diifout en partie dans l’alcool ; elle donne
beaucoup d'huile à là’diftillation.
.Elje fert en peinture pour obtenir des jai/nes-
dorés très - brillans 8c très-folides. Les peintres
Vroient qu’il eft prefqu'impoflîble de la remplacer.
G o m m e k in o . Je ne parle ici de la matière
nommée improprement gomme kino, que pour
indiquer la découverte à laquelle elle a donné-,
lieu en chimie. Ce rte prétendue gpm me} d’ une couleur
brune, d’une faveur très - aftringente, qui
vient de l’Afrique, dont on ne connoit pas l’origine,
8c qu’on emploie comme aftringente en médecine
depuis quelques années, a été reconnue par
M. Vauquelin, pour être du tannin préfque pur.
Elle fe rapproche par-là du cachou, dont on a
propofé en Angleterre l’emploi pour tanner les
peaux.
G o m m e l a c q u e . Cette matière, fort connue
dans, plufieurs ans chimiques , & qui eft dépofëe
par dès fourmis du Pëgu de Siam 8c du Bengale,
fur les petites branches des arorifteaux, fur lef-
! quelles elles forment ainfi une efpèce dé nid ou
d’alvéole , n’eft point une. gomme 3 mais une véritable
réfine trèi-fulible, très-inflammable, info-
| lubie dans l’eau & bien diftoluble dans l ’alcool.
| On la purifie en la faisant fondre & en la coulant
; fur, des plaques de marbre. On la nomme lacque
plate ; elle reftemble au verre d’antimoine. On
l’emploie dans la fabrication de la cire à cacheter,
dont elle fait la bafe ,. &: qu’on colore avec du
vermillon , du noir de fumée ou d’autres matières
colorantes, fuivant la nuance qu’on veut lui donner.
Elle rëpand.en brûlant, une odeur aromatique
particulière , qui forme un des caractères diftinc-
tifs de la bonne cire à cacheter.
On blanchit ce tter réfine par l’àcide muri-atique-
oxigéné : on y ajoute enfuite diverfës matières
colorantes, & l’on fait ainfi des cires vertes, bleues*
jaunes:, violettes1, &c.
g o M
COMME de PAYS. Il découle en France de la
plupart des arbres à fruits., & furtout de l’abricotier
& du prunier, un fuc muqueux , épais,
transparent, d’un jaune d’or , quelquefois rougeâtre,
qui fe fèche fur l’écorce & y adhère en
efpèces de tumeurs arrondies, demi-fphériques, qui
a tous les caraCtères de la gomme arabique. Elle n’en
diffère que parce qu’elle eft ordinairement plus ;
colorée, moins tranfparente & moins pure. On ;
la rencontre furtout aux ai {Telles des branches, à
celles des feuilles, des pédonrufe-s,des fleurs , 8c
quelquefois jufque fur la furfaçe des fruits. Il y a
des arbres qui en fourni(fen-t d’affez grandes quantités
: quelques-uns même en contiennent tant,
qu’en les fendant ondes trouant, il en fort un filet
très-abondant.
Cette gomme bien choifie préfente prefque tous
les caraCtères de la gomme arabique, & peut fervir
aux mêmes ufages qu’elle dans la médecine 8c dans
les arts.
Gommes-résines. i °. On nomme gommes-ré)■
fines des fucs concrets, huileux & inflammables,
en partie diflblubles dans l’eau, en partie dans
l’alcool, & qu’on croit être des combmaifons naturelles
de réfines 8c de corps mucilagineux ou
extraCtifs. '
2?. Ces fucs 'font contenus dans des tfiifteaux
propres d’un grand nombre de végétaux, 8c aucune
de leurs parties n’en eft privée> ou plutôt
ils peuveut fe rencontrer & fe rencontrent réellement
dans les racines, dans les tiges, dans les
feuilles, dans les fleurs & dans les fruits de beaucoup
de plantes.
3°. 11 faut obferver cependant que ces deux
derniers genres d’organes, les fleurs 8c les fruits,
en font le plus fouvent privés, ainfi que les fe-
mences , & que c’eft fpéciàlement dans les racines,
les tiges & les feuilles qu’ ils exiftent. Ces
trois claffes de parties végétales font en .effet
celles dans lefquélles Grew , Malpighi, Bonnet
& Duhamel ont trouvé les vaifleaux propres les
plus abondans, fouvent placés en paquets au def-
fous de l’écorce ou dans les premières couches ligne
ufes.
40. Il y a cette différence très-notable entre
les réfines & les gommes-réfines3 que ces dernières,
renfermées dans les vaifleaux propres, ne font
jamais au dehors des plantes, tandis que les fucs
réfineux s’écoulent fpontanément fur la furface
des végétaux, où ils fe deftèchent & s’épaiffiffent
communément en larmes, caftantes.-Les fucs^om-
mo-réfineux, au contraire, cachés dans l’intérieur
des plantes, ne s’en écoulent jamais, 8c l’art feul
va les puifer dans les canaux qui les contiennent.
y°. Quand on brife le tiflu végétal frais dans
les lieux où fe rencontrent les fucs gommo-réfi-
neux y on les voit fortir en gouttelettes blanches
ou jaunes ou de diverfes couleurs, toujours opaques
& laiteux, ou troubles comme des liqueurs
G. O M 465
émulfivès. Si-l’on'exprime les tiftiis chargés de ces
fucs, où fi, après en avoir rafterrbié une fuffi-
fante. quantité par l’écoulement léger qui s’en fait
après leur inci'fion, & en les recevant d’une grande
quantité de matière végétale à la fois, on les épaifiit
par les rayons du foleil & la température élevée
d’un.climat chaud, tel que celui qui favorife la végétation
de ce gmre de plantes, on obtient ce
qu’on nomme les gommes-réfines.
6°. Tel eft le procédé général que l’on fuit
pour fe les procurer : on coupe ou l’on incife les
végétaux qui les contiennent dans l’état de fuc 3
on recueille ce fuc en biffant, pendant quelque
tems, les végétaux incifés ou coupés, fuincer le
liquide opaque qu’ils contiennent, on l’expofe,
en couches minces, aux rayons du foleil d’Afrique,
de l’Amérique ou des Indes orientales j il fe con-
denfe, s’évapore, s’ëpaiftit & fe defteche enfin.
C’eft dans cet état concret qu’on envoie les gommes
réfines dans le commerce.
7®. Les gommes réfines^ extraites & préparées
par le moyen indiqué, font des corps fol ides , caf-
fans, prefque toujours opaques, en.larmes ou en
fragmens irréguliers, fouvent collés les uns fur
les autres, ou à l’aide d’une pâte qui les lie tous.
La plupart ont une, odeur plus ou .moins forte,
ordinairement fétide.& alliacée, une faveur âcre ,
défagréable, amère & nauféabonde.
8°. Leur couleur varie finguliérement dans les
efpèces ; cependant la jaune-rouillée eft celle qui
y domine en général $ elles ne font point idéoé-
leêlriques comme les réfines ; elles 11’arrêcent &
n’interceptent pas auffi bien qu’tlles le cours du
fluide électrique} elles ne font pas fufibles de la
même manière au feu , & s’altèrent plutôt que de
couler comme elles.par l’aCtion de la chaleur.
90.. Quoiqu’on n'ait encore fait que peu d’expériences
chimiques, que des analyfes fort incomplètes,
&. aucune recherche vraiment fui vie
fur les gommes-réfin es 3 il exifte cependant, au milieu
même dés eflais & des.travaux pharmaceuti-'
ques.fur ces corps, quelques phénomènes généraux
qui peuvent fervir de caraCtères pour les diftiuguer
des autres matériaux immédiats des végétaux , &
qu’on peut regarder comme, des propriétés appartenantes
à tout ce genre : voici celles qu’on peut
recueillir comme telles.
- 10®. Toutes les gomrnes-réfines fe brûlent, fe
defiechent, fe bourfouflenc, & exhalent des vapeurs
fétides fans s’enflammer d’abord quand on
les chauffe fur des charbons. Elles donnent, quand
! on les diftiLe, outre des huiles volatiles, de l'am-
; moniaque combinée avec un acide j elles laiftent
| un charbon volumineux fiilin. On en extrait auftî
beaucoup de gaz acide carbonique par la diftii-
lation,
n°. On les unit toutes à l’eau par la trituration;
elles forment avec elle une efpèce d’ému!-
fion ou une liqueur laiteufe , trouble , qui, par
l’aClion du feu ou de Fait*, dépofe une portion