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qui (eroit indubitablement arrivé fî c'eût été de
l'acide honigftique.
Nous fommes donc forcés de regarder cet acide
comme de l'acide oxalique.
Mais à quelle-, bafe cet acide , ainfî que ceux
cjui raccompagnent dans la terre du Pérou , elt-
ii uni ? Nous p en (b ns que c’eft en partie à l'ammoniaque,
& en partie à la potaffe. L'expérience
fui vante & le raifonnement auquel elle donne lieu
vont la démontrer.
Nous avons dit plus haut que nous avions précipité
j au moyen de l'eau de chaux, l’eau-mère
où ces acides étoient en diffolution. On fait que
l ’acide oxalique & l ’acide phofphorique préfèrent
la chaux à la potaffe. Gette dernière, féparée par
la chaux, devoir donc fe trouver dans le réfidu
de la liqueur évaporée, & c'eft en effet ce qui
eft arrivé; carie réfidu, rediffous dans l’eau, eroit
alcalin, & faifoit effervefcence avec les acides.
D une autre part, nous favons que l’eau-mère,
avant d’être décompofée par la chaux , exhaloit
une forte odeur d’ammoniaque quand on y mêloit
de 1^ potaffe cauftique.
Le réfidu de l’eau-mère, précipitée par la
chaux, contenoit auffi du fulfate & du muriate
de potaffe.
Cette eiu-mère recéloit donc des oxalates, des
phofphates, des lulfates & des muriates de potaffe
& d'ammoniaque.
Examen du. réfidu du guano traité par Veau &
* ’ ■ ' par Vàidalï.
Nous avons dit plus haut que la terre du Pérou,
déjà traitée par Peau , foumife à l'aCtion d'une
leflive alcaline, avoir perdu 0.8-de gramme de
fon poids, & que la liqueur avoit acquis une
couleur fauve. : cette diflolution n'a offert à l'a-
nalÿfê, qu’une petite quantité d’acide urique, plus
un peu de matière gralfe.
* Nous avons dit auffi qu’à l’a&ion de l'alcali avoit
fuccédé, fur la terre du Pérou-, celle dé l'acide muriatique
5 qu’ il s’étoit développé une légère ef-
fervéfeence, & qu’à l’aide de la chaleur la liqueur
avoit pris une couleur citrine;
* Getto diffolution a donné du phofphate de chaux j
qui faifoit la plus grande partie du fer, 8c un atome J
de carbonate de chaux. ( !
Après ces-divers traitemens le guano ± très-peu j
coloré 11'étoit plus qu’j/m mélange de fable quart-
zeux & de fable ferrugineux } il ne pefoit pîûslque \
trois grammes un dixième.
L’engrais naturel des’ïlots de la mer du Sud, j
nommé guano, eft donc formé :
i°* D'un acide urique qui en fait le quart, ;
8c qui eft en partie fàturé d’ammoniaque & de. :
chaux,
■ z°. D'acide oxalique, également faturé en par- *
tfe pat Tammoniaque & la-potaffe 5 r
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' 30. D'acide. phofj>horique engagé dans les mêmes
bafes & dans la chaux j
4a. De petites quantités de fulfates & de muriates
de potafle 8c d’ammoniaque j
y°. D'une matière graffe très-peu abondante ;
6°. De fable quartzeux & de fable ferrugineux.
Nous nous difpénferons de parler de l'origine
& de là formation du guano, parce que nous ne
pourrions donner à cet égard que dcs conjectures
plus ou moins vraisemblables : oh ne peut cependant
fe refufer, à l'idée déjà donnée par M. Hum-
boldt, qu'il doit fon exiftence au dépôt de matières
animales, & furtout d'excrémens d'oifeauxj
ce qui le rapproche finguliérement de la fiente de
pigeons avec laquelle il a tant d'analogie par fon
odeur, fa nature d’engrais brûlant & fon emploi
dans l’agriculture.
11 n'y a plus qu'à s’étonner fur l’immenfe quantité
de cet engrais naturel dépofé dans les îlots,
& à une profondeur fi confîdérable j mais tout ce
qui tient à la puiffance de la nature eft également
admirable ou incompréhenfible , jufqu'à ce que
des qbfervations plus multipliées conduifent à la
folution du problème.
GUEUSE. (Métallurgie.) On donne ce nom aux
maffes de fonte provenant immédiatement de la
fufion des minerais de fer dans les hauts-fourneaux,
& qui ont été coulées dans le fable qui forme le
fol delà fonderie. Gemot exprime en général l'état
de la fonte, pris dans une acception oppofée à celle
de fonte moulée. La gueufe fe coule le plus ordinairement
en ëfpèces de gros lingots de plufîeurs
mètres de longueur, quelquefois en lingots beaucoup
plus petits, appelés gueufillohs , plus rarement
en plaques-. Elle eft enfuite portée aux affineries
pour y être convertie en fer malléable, ou bien
elle eft livrée au commerce, foit pour être refondue
dans les fonderies de canons & autres, foit pour
être employée comme left furies vaiffeaux, 8cc.
On coule la gueufe lorfque lè creùfet du fourneau
eft plein de fonte , ou bien lorfqu’il a été paffé ,
dans le fourneau, le nombre de charges qu'on eft
dans l’ ufage d’y mettre d'une percée à l’autre.
Quelque tems avant de déboucher la coulée ( trou
par 1. quel la fonte doit fortir ) , on creufe dans le
fable qui cônftitue le fol de la fondérief en face du
fourneau, le moule groffier ou fillon dans lequel
on doit couler h guéufe:ce\z fe fait avec une petite
ftançhe triangulaire, ayant un1 angle plus aigu que
es deux autres , ■ &; environ deux‘décimètres de
côté à l'oppofi te de cet angle elle eft emmanchée
au; bout d’un bâton , & eft appelée charrue par les
ouvriers. Lefillon va en diminuant de profondeur
vers feS deux extrémités. Lorfqu’il eft creufe, on
prend quelques pelletées du fable ( ou brafque) qui
eft devant lacoulée, 8c qui eft par conféquent chaud
& bien fec : on le jette fur la partie du fillon la plus
voifinedu fourneau-, Ôëpuison repaffe la charrue :
de cette manière, les parois du fillon font-revêtues
de fable chaud, dans la partie que la fonte doit 1
toucher la première à fa fortie du fourneau > en^
fuite on imprime, fur une des parois, la marque de
l’ufine 8c le numéro de la gueufe. Cela fait, on
débouche la coulée à coups de ringard, & la fonte
fe répand dans leïïl'on qu’elle remplit. Lôrfque la
gueufe eft entièrement refroidie, on l’enlève, on la
pouffe hors de la fonderie, où on la frappe avec de
gros marteaux pour en détacher le fable 8c le laitier
qui y adhèrent ; enfuite on la pèfé , oti écrit
fon poids ftir fa furfacè, & on la met dans le lieu
où elle doit refter jufqu’à deftination ultérieure.
D'après ce que nous venons de dire, on voit que
les gueufes ne font que des efpèces de prifmes triangulaires
de fonte, ayant d’un à deux décimètres
d’épaiffeur, & fix, huit, dix mètres & quelquefois
plus de longueur. Leur groffeur dépend de la
grandeur du creufet du fourneau. Dans les ufines
du centre de la France, leür poids ordinaire eft de
cent à cent cinquante myriagrames, quelquefois
plus.
Lorfqu'on veut couler la fonte en gtieufillons, on
creufe également un fillon en ligne droite, ou en
zigzag lorfque le défaut d'efpace y oblige , puis
l’on partage cé fillon en compartimens, àü moyen
de petites cloifons faites en fable, 8t dont la hauteur
eft moindre que la profondeur du fillon : de
manière que la fonte fluide, après avoir rempli le
premier compartiment (celui qui eft le plus proche
du fourneau), débordant par-déffüs la cloifon,
entre dans le fécond, ainfifucceffivement. Lorfque
la fonte eft coulée, on jette du fable humide fur la
partie qui eft au deffus des cloifons, afin que cette
partie, fe refroidiffant plus vîte, foit plus caftante.
Quand tout eft refroidi, on enlève féparément
chaque gtieufillon, que l’on détache, à coups de
mafte, de celui auquel il tient On donne aux gueu-
fillons qui font deftinés à lefter les vaiffeaux, la
forme de parai lélipipèdes bien écarris dans tous les
fens, afin qu’il n'y ait point d'efpace vide entr'eux^
& qu'ils foient moins fujets à fe déplacer dans les
roulis du vaiffeau.
On a trouvé plus avantageux, dans quelques
ufines, de couler la fonte en plaques d’un à deux
mètres de long, deux à trois décimètres de large,
8c cinq à fix centimètres d’épaiffeur. On fe fert
d'une planche ayant ces dimenfions, pour faire
dans le fable les divers compartimens que doit remplir
la fonte ,ces compartimens communiquant er-
tr'eux par de petites rigoles. Les plaques, offrai t
plus de furface que les gueufes fous le même volume,
fe fondent plus aifémentdans les affineries.
Xa fonte, foit en gueufes, foit en gueufillons ,
foit en plaques -, eft livrée-aux affineries telle qu’elle
a été levée de deffus le fol de la fonderie. Cependant,
dans quelques ufines de Suède , on a trouvé
convenable de lui faire fubir une opération préparatoire
dans la fonderie même. A ctt effet, on la
coule en plaques, & pendant que ces plaques font
encore incandefcentes, on les plonge dans l'eau
froide. Cette trempe communique à la fonte les
propriétés de la fonte blanche j elle la rend plus
facile à affiner, & en détache complètement le
fable qui lui étoit adhérent. On a cru remarquer
en outre que lorfque la fonte étoit difppfée à
donner du fer caftant à chaud, k trempe luiénle-
vojt en partie cette mauvaife qualité.
On peut voir aux mots Fer &r Fonte de ce
Dictionnaire, ainfî qu'à l’article Fer du Dictionnaire
des Arts & Métiers dé cet ouvrage, tout ce
qui concerne la nature de la fonte qui cônftitue la
gueufe , fes partiës conftituantés, fes diverfes variétés,
les moyens de les produire-, 8c ën général
la manière d’obtenir une fonte de bonne qualité,
& avec le moins de frais poffibleS. ( D.)
GÜRH, nom donné par quelques minéralogiftes
au carbonate de chaux fpongieux. ( f^oye^ Carbonate
deChaüx.)
1 GYPSE, l’un des noms donnés au fulfate dé
chaux criftallifé en graridës lamés ou grenu. On
difoit gypfe foytux, gÿpfe eh fer de laine, gypfe groffier
3 gÿpfe en rhajfe, gypfe én albâtre , ou albâtre
I gypfeux. ( Voye^ Varticle SULFATE DE CHAUX.)