
Ce vafe fut enfermé dans un autre vafe cyün- 1
drique plus grand , & fufpendu par fon goulot au
centre de ce dernier , de manière à laifîer tout
autour un pouce d’ intervalle. Le vafe intérieur
ayant été rempli d’eau chaude, & un thermomètre
y ayant été placé, tout l’appareil fut plongé
dans la glace fondante, & l’on obferva le teins
employé pour le refroidiffement de l’eau chaude
contenue dans le petit vafe. Les réfultats de ces .
expériences prouvent encore que les corps noircis
fe refroidilfent conftamment plus vite que les
corps polis} mais la différence entre ces refroi-
difiemens a paru être moins grande à proportion
que la température des corps étoit plus élevée ,
comparée à celle du milieu dans lequel ils étotent
expofés à fe refroidir 5 & ces expériences comparées
à celles faites à l’air libre, prouvent que
les corps fe refroidiflent à peu près dans le même
tems, quelle que foit la grandeur des efpaces où
ils font enfermés, pourvu que la furface des parois
qui bornent ces efpaces foit à la même température.
M. Rumford rappelle, en terminant fon Mémoire,
des expériences faites précédemment, qui
l’ont porté à conclure que, quand un corps chaud
fe refroidit dans l’air tranquille, ou qui n’eft point
agité des vents, un vingt-feptième feulement de
la chaleur perdue par ce corps eft communiqué a
l’air > tout le refte eft envoyé au loin à travers
l’air, & communique, par le moyen des rayoh-
nemens, àux corps folides qui l ’environnent.
Matière perlée de Kerkringius. Kerkrin-
gius , le principal commentateur du Traité de
Bafile Valentin fur Vantimoine , a donné le nom
de matière perlée à l’oxide de ce métal précipité
par un acide de fa diffolution alcaline, celle-ci
provenant du produit de la détonation du nitre
avec l’antimoine lavé, & formant une efpèce d’an-
tjmoniate de potafle foluble. ( Voyc^-les articles
Antimoine b Sulfure d’antimoine.)
Matière tomelleuse. M. Déyeux, dans un ;
travail très-confidérable fur l’analyfe du fang, a
cru devoir diftinguer une matière particulière con-
crefcible par la chaleur, différente de l’albumine
par quelques propriétés , & à laquelle il attribue
fpécialèment la propriété de durcir & de former
une feule maffe concrète qu’on remarque dans. le
boudin. C’eft de là qu’il a tiré le nom de matière
tpmelleuje qu’ il lui a donné. ( Voye£ les articles
Sang b T omelline. )
Matières végétales* On nomme fouvent
ainfi les fubftancës tirées des plantes , ou les matériaux
des plantes eux-mêmes, fous le rapport de
leur compofîtion chimique. On a. traité, fous ce
point de vue, de ces matières à l’article Ana.ly se.
t>Es végétaux ., tome I I , pag. 5)77. ( Voye^ca,
article. )-
Matière verte des plantes. Les végétaux
préfentcnt, fous le rapport chimique, deux con-
fidérations générales fur la matière verte ; 1 une a
peur objet la partie colorante verte,'qui eft ft
abondante parmi çes êtres, & qui cpnftitue en
même tems la couleur la plus, généralement répandue
dans la nature , & le fpeétaçle le plus riche
comme le plus brillant des campagnes. Oo a traite
de ce corps à l’article Matières coj.qRANTES
VÉGÉTALES.. ^ |
L’autre eft relatif à la matière verte qui fe forme
dans les vafes où l’o.n conferve long-tems de l’eau >
fur les pierres humides à l’ombre, que Prieftley a
tant de fois décrit, & qu’il a vu donner du gaz.
oxigène par fon expofition aux rayons du folçil.
•Il n’y a pas lieu de douter que ces. petits filamens
ou flocons verts qui fe produifent & fe detruifent
fi vite, qui croiffent & meurent avec tant de rapidité
, ne foient un végétal ou une petite plante
du genre des trémelles. \Voyei^fur cela le Visionnaire
de Botanique.')
j MATRAS. On donne ce nom à un vaifleau de
! chimie j c’eft une bouteille de verre fouflé, ronde ,
! terminée par un col plus ou moins long. On fait
ordinairement les matras en verre blanc, pour
qu’on puifle bien voir les matières qu’on y met,
& les changemens qu’elles éprouvent par les opérations
qu’on leur fait fubir. Les matras ont divers
volumes, depuis celui qui répond à la contenance
de quelques grammes de liqueur, jufqu’au volume
de plufieurs kilogrammes. Comme ils font fabriqués
en fouflant du verre fondu au bout d’une
canne ou cylindre de fer, ils font plus ou moins
minces dans leur extrémité dilatée la plus éloignée
de celle de leur col, 8c celui-ci eft d’autant plus
épais, qu’il s’approche plus de la partie détachée
de la canne. Une fois prévenu de cette ftruâure ,
on doit ménager les matras, & ne point oublier,
i°. que le moindre choc de leur ventre ou partie
dilatée afphérique contre des corps,durs, les brife
plus ou moins facilement, 20. que leur col, qui
s’épaiffit à mefure qu’il s’éloigne de la panfe, ré-
fifte d’autant moins aux variations fubites de température.
Les matras fervent, aux diffolutions, aux macérations,
aux infufions, aux préparations alcooliques
végétales deftinées à donner les élixirs, les
baumes pharmaceutiques, les liqueurs de tables*
Ils fervent auflL à recevoir les produits liquides
des diftillations, & dans ce cas ils portent le nom
de récipiens ou de ballons. Ces derniers font des
matras dont on a coupé le col affez près de la
partie fphérique ou dilatée, pour qu’ils ne fem-
• blent préfenter que des boules. ( Voyeç au refte les>
motsWallons & Récipiens.)
Il y a des matras qui portent, fur le milieu de
leur fphère , un fécond col ou tube faifânt angle
droit avec leur vrai col. Ils font deftinés à rece-
îl voir des tubes pour admettre ou tranfsneure les.
gaz. On les nomme des matras tabulés OU à tubulures.
Quelquefois on pratique, dans la panfe des ma- '
tras t un trou plus ou moins grand pour y placer
un tube ; c’eft une tubulure artificielle. Elle a remplacé
I8f petits trous qu’on faifoit autrefois, foie
pour laiffer fortir ce qu’on croyoic être de l’air & .
par-là empêcher la rupture des appareils , foit pour 1 favorifor la diftillation à laquelle la preflion des
gaz comprimés par les parois réfiftans oppofoit un
obftacle proportionnel à cette preflion même.^ 1
On fait quelques matras de plomb ou d’étain,
pour recevoir des acides qui agiffent peu fur ces
métaux, tel que l’acide fluorique.
MATTE. {Métallurgie.) Combinaifon fufible
du foiifre & de différens métâux, qui fe forme
dans les fourneaux par l'intermède de la chaleur
& le jeu des affinités de tous les élémens de la
mine.
Les caraétères d’une matte varient avec la nature
& les proportions des principes qui la compofent.
En général, c’eft une matière non duétile, friable,
& .ayant communément l'éclat métallique.
Origine des mattes.
Le fer, le cuivre, le -plomb, l’argent, l’arfe-
nic, l’antimoine & l’or fe trouvent fouvent unis
enfemble, dans lès fourneaux, par fuite des com-
pofitions naturelles des mines, ou des mélangés
artificiels des fontes. Le foufre, un des minérale
fateurs les plus répandus, joue un très-grand rôle
dans ces opérations par la fufibilité^ qu’il communique
aux métaux avec lefquels il s unit, & qui,
s’ il fe trouve en quantité fuffifante, fout tous entraînés
dans les mattes.
L’ordre des affinités de ce combuftible pour les
métaux eft celui-là même dans lequel nous les
avons nommés 1 d’où l’on voit immédiatement
l'ordre de fes féparations d’avec ces mémes^ métaux
lorfque, par une douce chaleur, on l’aura
fait évaporer en partie , & qu’on foumettra. le
mélange grillé a la fufion. Ainfi les métaux précieux
fe précipiteront les premiers avec le plomb
ou le cuivre auxquels ils s’unifient de préférence,
tandis que les autres refteront combinés au foufre,
en formant les mattes furnageantes. Il faut toutefois
obferver qu’ici les féparations ne font,jamais
Complètes à caufe de l’aélion des maffes, qu’on
doit toujours faire entrer en confédération dans
les phénomènes métallurgiques.
Traitement général des mattes•
C ’eft à cette relation entre les. affinités qu’eft
dû le mode général du traitement des mattes. Il
confifte à leur faire fubir d’abord plufieurs grillages
5 à les fondre enfui te i à les griller de nouveau
plufieurs fois j à les refondre encore jufqu’a ce
que, par une pareille alternative de grillages &
de fonces, on foit parvenu à féparer tous les métaux
précieux, & à ne plus obtenir qu’hne matte
appauvrie & en petite quantité, que l’on rejette
fi elle ne contient que du fer , de l'antimoine &
du foufre i que l’on vend aux fabricans d’azur fi
le cobalt s’y trouve en quantité notable, comme
à Johann-Georgenftadt, en Haute-Saxe (voyeç
C obalt) , ou bien qu’ enfin on mêle aux grillages
de mattes précédentes fi elle eft affez riche
encore pour être traitée , & trop peu abondante
pour être grillée feule. A ces généralités viendront
fe rattacher tous les exemples cités dans cet
article.
La multiplicité des grillages entre deux fontes
qu’on remarque dans ce procédé, eft fondée fut
la difficulté de graduer le feu d’un feul grillage de
manière à défoufrer complètement la matte dans
les parties fupérieures , fans fondre celles en conta#
avec le combuftible. Mais ici naît une autre
objection. Pourquoi ne fait-on pas, avant de fondre
, une longue fuite de grillages ? Alors, eh
effet, on fe trouveroit débarraflfé du long & périodique
travail des mattes j mais dans ce cas aufti
l’on tomberoit dans deux inconvéniens très-graves.
Le premier feroit d’étendre, de noyer pour ainfi
dire les métaux précieux dans une trop grande
quantité de plomb ou de cuivre, qui leur fervent
en quelque forte de véhicules & a’excipiens. Le
fécond, d’encombrer, d’ engorger le fourneau par
des maffes infufibles de fe r, qui feroit alors mis
à nu. C ’eft en vertu de la première confidération
que l’on cherche toujours, dans les fontes, à obtenir
plufieurs produits féparés & différens en
richeffes, à chacun defquels on applique un travail
particulier, & que l'on y introduit même du
foufre iorfque le minerai n’en contient pas.
Obfervations fur le grillage des mattes.
Le grillage des mattes exige plus de précautions
que celui de la mine, à caufe de leur plus grande
fufibilité. Il faut faire en forte que la ch ihur ne
fonde pas.la matte ; ce qui la coaguleroit en maffe,
& l'empêcheroic de fè griller. On atteint ce but
en mettant moins de bois fur 1 aire que pour la
mine.
Ces grillages fe font fous un hangar, comme
dans le Haut & Bas-Hartz, & à Sahlun ; pu à découvert
, comme dans le comté dë Mansfeldt, &c.
& avec moins ou plus de combuftibles , félon quô
les mattes font plus ou moins fùlfureufes.
On environné ôrdiriâifement les monceaux de
| mattes de matières pulveriféès St ténues , fouV&üt
humeétées, pour concentrer la chaleur dans l’intérieur
de là mafle. A Fàhllm ( Dâlecarlie ) , a Brei-
tembach ( Heflè - Darmftadt ) , à Mansfeldt, &c.
on recouvre le tas de grillage de matte criblée &
. mouillée.
Rien n’eft plus variable que le nombre de gril-
Yyyy 1