
dans laquelle on trouve une grande quantité de
coquilles encore reconnoiffables, ou de fragment
de coquilles plus ou moins broyées. On en trouve
. de très-confidérables dans plufieurs départemens
de la France. Celui de la ci-devant Tourraine eft
le plus connu & le plus renommé. Il eft formé de
carbonate de chaux prefque pur. On remploie,
avec beaucoup de fuccès, pour marner les terres
& les engraiffer.
FARINE. On nomme farine une matière végétale,
pulvérulente, qui a la propriété de faire
une pâte avec l'eau, laquelle pâte eft fufceptible
de fe lever lorfqu'on la garde quelques heures
expofée à un air chaud de douze degrés, & de
fe cuire en pain.
Quoique les farines proprement dites proviennent
plus particuliérement & prefqu'uniquement
des femences des graminées , des graines céréales
ou des grains qu'on nomme en général blés, tels
que le froment, le feigle , Forge , Favoine , le
maïs, le r iz , le millet, &e. on eft dans l'ufage
de donner également le nom de farine à beaucoup ;
d'autres pouffières provenantes de la mouture de !
graines diverfes, 8c furtout de celle des légumi- j
neufes. C'eft ainfi qu'on dit farine de fèves , farine
de pais , de lentilles , de lupin., &c.
Cependant il y a une très-grande différence entre
ces deux genres de farines, & même entre les
efpèces de chacun de ces genres. Ainfï les farines
des céréales font en général bien plus propres à
former une pâte avec l’eau & à donner du pain, <
que Us farines des graminées , qui ne conftituent
que des pâtes non liantes, courtes, caftantes, &
donnant un pain mat, non levé.
Parmi les farines des céréales, il y a encore une
allez grande diftance entre celle du froment qui
fait la meilleure pâte & le meilleur pain, & celles
du feigle furtout, du riz & du maïs, qui ne présentent
pas les mêmes propriétés.
Cette différence tient à la nature chimique de
ces diverfes efpèces de farines. Celles des graminées,
& furtout du froment, font formées de fécule
amylacée , de gluten ou glutineux, & d'un
peu d'extrait Sucré. C'eft la préfence du gluten
qui leur donne la propriété de faire une pâte
liante & un pain levé. Comme le glutineux n'exifte
point dans les* farines des graines légumineuses,
celles-ci ne forment point de vraies pâtes , & ne
fournirent pas de véritable pain. Comme elles
contiennent au contraire , avec leur fécule ou leur
amidon , une matière extra&ive:, colorée, d'une
faveur âpre , auflère, amère ou rmuféeufe & fade,
ou un mucilage gommeux , d'une faveur défà1
gréable, elles communiquent ces mauvaifes qualités
aux pâtes qu’on en fabrique..
Auffi ne les emploie-ton guère pour en faire 1
du pain, à moins qu'on n'y foit forcé par la |
siifeite.
Toutes les farines font des alimens plus ou
moins noumfifans 8c agréables aux animaux.
L’homme s’en nourrit en les faifant cuire avec
de Feau , en pâte , en bouillie, en pain , après
les avoir affaifonnées de mille manières différentes.
Pour bien connoître la farine proprement dite ,
celle qui tient le premier rang, qui aies meilleures
qualités & les plus grands ufages , celle du froment,
& pour comparer avec utilité fes propriétés
à celles des autres farines , il faut confulter
les articles Fécule amilacée , Gluten ou
Glutineux: on y trouvera tous les détails relatifs
à la nature & à la compofition de cette
fubftance végétale, qui eft véritablement formée
de la réunion de plufieurs autres.
Farine fossile. C'eft un nom ridicule & inconvenant
, donné en lithologie à une terre calcaire,
blanche, fine, très-friable 8c très-légère,
qui, par fa ténuité, imite la farine 8c en préfente
l'apparence. Ces dénominations, tirées d'un règne
& tranfportées à un autre, font aujourd'hui bannies
de l’étude , comme du langage exaét de Fhif-
toire naturelle & de la chimie.
FAUSSE ANALYSE. Je nomme analyfe faujfe,
celle qui fournit des produits riofi-conteftüs dans
la matière dont on les obtient, & qu'on pfefidroit
faufïement pour en faire partie. C'eft ainfi qu’en
traitant un compofé végétal ou un compofé animal
par la diftillation à la cornue, & en les élevant
pour cela à une température qui les décom-
pofe fortement 8c qui les dénature, on obtient
de Feau trouble 8c âcre , des acides , des huiles
empyreumatiques, des fels ammoniacaux, dès
®a.z 94* H^toient pas contenus dans le compofé
primitif, qui fe forment par Faéle même de fa d^-
compofition ignée, qui réfultent de la réunion
dans d’autrqs proportions 8c en autre nombre 5 des
élémens primitifs & conftituans .de la matière organique.
Ces produits font le réiuftat de fynthèfes
ou de combinaifons nouvelles. La chimie moderne
diffère beaucoup fous le rapport de la chimie
ancienne: dans celle-ci, qui a duré jufqiFà plus de
la moitié du dix-huitième lîècle, on crovoir que
ces produits étoient contenus dans les fubftances
qui les foumifloient, comme on peut le voir dans
les ouvrages de Geoffroy, de Lémery, Sec. fut
la matière médicale.
Le caractère d'une analyfe faujfe, què je nomme
auffi compliquée à caufô de la complication des
effets chimiques qui l'accompagnent, confifïe eh
ce que les produits qu'elle donne, ne peuvent plus
reformer par leur réunion le compofé primitif
d ou ils proviennent, tandis que, dans Yanalyfe
vraie ou. fimple, on fait reparoître le compofé
primitif avec tous fès caractères, en combinant
les.produits qu'on en a obtenus. ( Voyc£ le mot
Analyse.)
F AUX PRÉCIP1TÉ. On nommoit ainfi autrefois!
les précipités formés dans des liqueurs par l'addition
d'autres liquides décompofant les premières,
lorfque ces précipités appartenoient aux nouveaux
compofés dus à la décompolïtion, & non
aux matières iîolées qui recevoient cependant le
nom générique de précipités.
Ainfi, par exemple, lorfqu’on décorapofe du
nitrate d'argent ou du nitrate de mercure difîous
dans l'eau par l'acide muriatique , qui en fépare
l’acide nitrique en s'emparant de 1 oxide d'argent
ou de mercure, ce n’eff point cet acide qui fe
montre , puisqu'il ne peut pas prendre la forme
fijlide & pulvérulente ; c'eft le muriate d'argent
ou le muriate de mercure , nouvelle eombinaifon
formée.
Mais il eft facile de voir que cette nomenclature
eft extrêmement vicieufe, puifqu'après avoir,,
fauffement à la-vérité , généralifé l’expreffion de
précipité en l'appliquant au corps ifolé d’une
eombinaifon de deux par un troifième, on b
donn.* enfuite à la nouvelle eombinaifon formée
par une vraie homonymie propre à brouiller tou-
tesdes idées.
Auffi a-t-on renoncé à ces diftinéiions de précipités
depuis long-temps, 8c n'en emploie-t-on
que le mot générique pour exprimer un phénomène
général. ( Voye% le mot Précipité. )
FECES. On donnoit autrefois le nom de fèces
aux matières folides, floconeufes,, gvumele.ulès ,
fibreufês, qui troubloient la tranfpafrence des liquides
végétaux, 8c qu’on regardoit comme des
efpèces d’ordures, d'impuretés. Le nom n'étoit
que la traduélion du mot latin faces. Comme on
s'occupait furtout des moyens d'enlever ces fèces
ou corps impurs, on avoit adopté pour cela les.
mots défèguer\ défécation. Il ne faut pas confondre
cette expreffion de fèces avec celle de fécule y quoique
celle-ci en foit manifeftement tirée, elle a
aujourd'hui une toute autre valeur, comme on va
lé voir dans l'article fuivant.
FECULE AMYLACÉE. Le mot amylum des
Latins, voulant dire de l'amidon , on défigne
quelquefois fous le nom de fécule amylacée /la fécule
purifiée par la fermentation ou par de grands
lavages , 8c préparée dans différens ateliers.
( Voyei les mots Amidon & Fécule.)
Fécule, i . On nomme fécule en chimie la matière
fèche, pulvérulente & fpécialement blanche,
qui fe précipite des eaux dans lefquelles on a délayé
plufieurs parenchymes des végétaux. Quoique
ce nom ait été donné auffi aux corps fibreux qui
troublent la tranlparence des fucs exprimés des
psantes , d'après le mot latin fex, faces ( ordures )■ ;
quoique ce foit d'après cette expreffion qu'on ait
dit déféguer les fucs pour les priver ou les débar-
ràlkr en effet de leu* fécule 3 on ne confond plus
aujourd’hui ce débris de fibres végitaies qui appartient
à la- matière ligneufe , avec la fécule proprement
dite. C'eft pour cela qu’on a propofé de
défigner celle-ci par l'expreffion de fécule amjldcéey
parce queFamidon eft en effet b première & la plus
connue de ces matières.
2. La fécule proprement dite ou U fécule amylacée
„ fe rencontre dans divers organes des végétaux
j elle exifte dans toutes les racines tubé-
reufes, telles que la pomme de terre, celle d’or-
ebis, de bryone, de manioque, &rc. On voit que
la elafte de ces racines féculentes doit être extrêmement
nombreufe & variée, 8c qu'en général
on peur les reconnoître à leur parenchyme caU
fànt, comme grenu , facile à écrafer, à réduire
en-pâte douce fous le doigt , & préfentant dans
cette pâte, quand on l’expofe au- grand jour ou
aux rayons du foleil, un tiftu brillant, fariné ou
comme argenté. On peut s'afTurer encore de l’exif-
rence de la fécule dans les racines , à la propriété
qu'elles ont, lorfqu’on les a broyées , de donner
à l'eau dans laquelle on les agite, une opacité laite
ufb , comme je le ferai bientôt connoître plus,
en détail. Enfin , ces racines, plus ou moins chargées
de féeule y font encore caraélërifées par la
propriété de devenir caftantes, & plus ou moins
demi - traafparentes quand on les féche , foie par*
leur expofition à un foleil ardent, foit à la chaleur,
d'un four médiocrement chauffe.
3. Il y a des tiges de plantes, du plutôt des
troncs d'arbres,1 qui contiennent une quantité plus
ou moins confiderable dtp fécule .‘ tels font furtout
les troncs de palmier, & fans doute un beaucoup
plus grand nombre d'arbres ou de. plantes encore
qui ne font pas connus, 8c qui fourniffent dans
quelques climats une nourriture abondante aux
hommes & aux animaux. Il r/y a encore que quelques
efpèces de palmiers, & furtout le tronc du
cycas circinnalis, d’ou les peuples de FAfie, connus
parles voyageurs & les phi îofephes européens,,
tirent une quantité allez confidérable de fécule
comme je le ferai voir plus bas.
4. En énumérant les parties végétales qui four-
niflent de la fécule y je ne dois pas oublier de faire
obferver qu’on n'en extrait ni des feuilles ni des
fleurs, 8c que ce qu'on nomme quelquefois fécule y
8c qu'on fépare du fuc des premiers de ces organes,,
n’eft qu’une portion dêchiréé du tiffu fibreux ou
du corps ligneux qui en troubloit la tranfparence.
Ainfi, comme je l’ai déjà indiqué , cette fécule fi-
breufe ne doit pas être confondue avec la véritable
fécule amylacée j 8c rien n’eft plus propre à
bien fixer leur différence, que de reconnoître que
les feuilles-proprement dites, ni les flèurs, ne.
contiennent point de cette dernière.
y. Quelques fruits , 8c fpécialement tous ceux
qui font charnus, parenchymateux’, caftans, fufi-
ceptibles d’être defiechés ou bien cuits, 8c ramollis
par l'eau chaude'en efpèce de gelée demi-
tranfparente, contiennent une quantité plus- ou