
fept fubftances métalliques 5 l'avoir : le cuivre ,
l’argent, le fe r , l’antimoine, l’arfenic, le mercure
& l’o r , unis au foufre, fans y comprendre
un peu d’alumine : mais il y a lieu de croire que
la plupart de ces métaux ne font qu’acceffoires
ou accidentels au cuivre , à l’antimoine & au
foufre , dont les trois proportions ont été trouvées
les plus confiantes dans les diverfes analyfes
modernes comparées ; en forte qu’il paroît qu’on
peut la regarder comme un compofé principal de
ces trois corps.
M. Klaproth a trouvé dans le cuivre gris de
Cremnitz les matières & les proportions fui-
vantes :
Antimoine. .......................................................34.
Cuivre............. ................................ *■ ............31.
Argent. ........................... 14.
Soufre.............. .. é. . A ..................... i i . £er.......... ................................... I Il y a eu 7 de perte.
Deborn ajoute que M. Savareli y a trouvé de
l ’or & du mercure.
M. Napion a donné, en 179J , dans les Mémoires
de Turin , une analyfe du cuivre gris de
la vallée de Lanzo, d’où il a tiré :
Antimoine................................................... 36.9.
Cuivre.................................................... . 29.3.
Soufre............... 12.7.
F e r .,......................... 11.1.
Arfenic......................................................... 4.0.
Alumine............I ......................................... 1.1.
Argent............................................... 0.7.
Et 3.2 de perte.
16. Le cuivre fulfurê de M. Haiiy eft la mine
de cuivre vitreufe de Deborn, qui lui donne pour
caractère de ne contenir que du cuivre & du
foufre, & point de fe r , quoique Bergman prétende
qu’il eft rare qu’il n’en contienne pas un
peu. Il eft gris., couleur de fer, légèrement teint
en rouge ou.en bleu, compacte , & néanmoins
fufceptible d’être entamé par le couteau. On
alTure que , malgré le peu de foufre que cette
mine contient, elle eft fufible à la lumière d’une
chandelle. Deborn ajoute à cette defcription de
Wallerius, qu’on trouve le plus Couvent ce cuivre
fulfuré en parties ifolées adhérentes à d’autres ef-
pèces de mines de cuivre. On a dit encore que
ce fuifure de cuivre étoit fouvent en criftaux
ifolés o&aédriques.
17. Quoique toutes les autres mines de cuivre ,
dont il me refte à parler, contiennent également
ce métal à l’état d’oxide , ce n’ eft pas comme
oxides purs de ce métal que je dois les préfenter
dans ma méthode, & à cette clafle des oxides
de cuivre natif, je ne puis rapporter que deux
efpèces > favoir : l ’oxide de cuivre brun, & l’oxide
de cuivre vert. Le premier, que M. Haüy appelle
cuivre oxide rçuge > qui eft la mine de cuivre
vitreufe rouge de Delifle , & que Deborn défigne
mal-à-propos fous le nom de carbonate de cuivre'
rouge, puifqu’il fe diffout dans les acides fans
effervescence & fans dégager de gaz acide carbonique.
Sa couleur eft rouge, plus ou moins vive;
fa caflure lamelleufe, avec un éclat métallique fur
la furface de fes lames. Il criftallife en petits octaèdres
brillans , très-réguliers , qui fe divifent
parallèlement à leurs faces , ou en petits filamens
capillaires, d’une belle couleur rouge. Quelquefois
fes odtaèdres font enduits de malachite ou
de carbonate vert de cuivre. On voit aufii quelques
morceaux de cette mine d'un rouge gtifâtre
ou d’une couleur noirâtre, & c’eft ce qui avoit
fait penfer à Romé-Delifle que la mine de cuivre
vitreufe grife n’étoit qu’une altération du cuivre
vitreux rouge.
18. L’oxide de cuivre vert que M. Haüy nomme
cuivre furoxigéné vert , eft le fable deN cette*
couleur, que Dombey a rapporté du Pérou. Il eft
mélangé de fragmens fins de quartz blanc , gris,
rougeâtre ; il contient aufii du muriate de foude,
& c’eft à ce Tel décompofé à chaud qu’on doit
l’ acide muriatique oxigéné que donne ce fable
quand on le diftille dans une cornue. Jeté au milieu
de la flamme , il lui communique une belle
couleur verte 5 il eft diffoluble dans tous les
acides.
19. Les fels natifs de cuivre peuvent être rapportés
à trois efpèces bien diftinétes ; favoir : le
fulfate de cuivre , le carbonate de cuivre bleu &
le carbonate de cuivre vert. Le premier fe distingue
par fa forme de parallélipipède obliquan-
g ie , qui eft la primitive ; par une couleur bleue
claire & par une pouflière grife bleuâtre, qui
recouvre fouvent fa furface ; par fa faveur âpre
& aftringente , par fa dififolubilité dans l’eau. On
le trouve fouvent en diffolution, & cette eau
fulfurique cuivreufe naturelle fert à donner du
cuivre en y plongeant des morceaux de fer : c’eft
ce qu’on nomme cuivre de cémentation. Il faut
obferver que le fulfate de cuivre & le fulfate
de fer font les feuls fels qui aient une couleur
effentielle à leur nature.
20. Le carbonate de cuivre bleu eft nommé ,
dans la plupart des minéralogies , a^ur de cuivre,
criftaux d'a^ur , chryfocolle bleue. On l ’a. cru fauf-
fement formé par l’ammoniaque ou par un Ample
oxide de cuivre. Fontana a reconnu le premier ,
qu’ il contenoit de l’acide carbonique. Pelletier en
a fait une analyfè exaéte, & y a trouvé les proportions
& la nature fuivantes :
Cuivre pur............ ................... 66 à 70.
Acide carbonique.................................. i8 à 20.
Oxigène..................... , ............ .. 8 à 1 o.
Eau.............................................. 2........
Le feu en chaffe l’acide carbonique ainfi que les
acides plus forts que ce dernier. Tous les acides
& l’ammoniaque le diffolyent promptement > les
premiers le font pafier au vert, & l’ammoniaque
augmente encoreTintenfité de fa couleur bleue.
Les criftaux de l’azur de cuivre font trop petits
pour qu’il ait encore été permis d’en examiner la
ftruàure. Il y a une variété de ce carbonate bleu,
qui-eft fous la forme d’efflorefcence ou d'une Ample
terre : on la nomme bleu de montagne ou cuivre
bleu terreux. On trouve très-fouvent cette fécondé
variété avec l’une de celles de l’efpèce fui vante.
On a aufii rapporté à cette efpèce les turquoifes
ou les os foflîles bleus que Réaumur a dit être colorés
par du cuivre , & la pierre d'Arménie, que
M. Kirwan dit être du carbonate ou du fulfate de
chaux coloré par 1 z cuivre. L’une & l’autre perdent
leur couleur par l’aétion du feu lorfqu’il eft allez
fortement pouffé.
21. Le carbonate de cuivre v e rt, ou le carbonate
de cuivre furoxigéné très-reconnoiffable par
fa couleur, préfente trois principales variétés;
le terreux , nommé vert de montagne.,. celui qui
eft criftallife en aiguilles brillantes, fines, & ferrées
les unes contte les autres, & qu’on nomme cuivre
foyeux ; enfin celui q u i, dépofé à la manière des
ftala&ites , forme la malachite. Ces trois variétés
ne font toutes que du pur carbonate de cuivre ,
©û ce métal eft plus oxidé que dans la mine précédente.
Toutes trois ne diffèrent entr’ elles que
par les circonftances de leur formation. Elles donnent
également de l’acide carbonique par l’aétion
du feu & des acidès plus forts ; elles fe conver-
tilîent facilement en métal par le charbon, les
huiles , & contiennent beaucoup de cuivre. Elles
formept aufii des morceaux plus ou moins précieux
pour les collections minéralogiques.
22. Quoiqu’il paroiffe allez facile au premier
afpeét de faire l’effai ou plutôt de réduire les mines
de.cuivre par la voie fèche, à caufe de la fufibi-
lité de ce métal, cette opération eft cependant
une de celles qui donnent le réfultat le moins
exadt, ou qui exigent, fi l’on veut en obtenir un
fur lequel on puifle compter , le plus de procédés
compliqués en raifon des métaux étrangers à ce
métal, & dont il'eft important de déterminer le
nombre, la nature & la proportion , foit pour favoir
en débarraflVr le cuivre s'ils font fufceptibles
de l’altérer, foit pour apprendre à les en extraire
& à en tirer tout le parti poffible fi ce font des
métaux beaucoup plus précieux que lui. O r , il
eft difficile que le procédé de réduction que l ’on
a fuivi jufqu'ici donne à cet égard des connoif-
fances fuffifantes, foit pour éclairer fur la compo-
fition des mines de cuivre , foit pour fournir les
moyens de les exploiter avec avantage.
23. On n’ a po int allez eu égard, dans la defcription
des procédés propres à effayer les mines
de cuivre • à la différence de ces mines; & il eft
cependant facile de voir que les unes peuvent
donner des réfultats beaucoup plus certains que
les autres. Par exemple, les mines en oxides ou
en carbonatesÿ lorfqu’on les réduit àTaicje d’un
flux alcalin & charbonneux, donnent prefque tout
leur cuivre pur & fans déchet, parce que, ne contenant
ni foufre ni le plus fouvent d'autre matière
métallique que celle qui leur eft propre, &
n’offrant à l’aCcion du flux & du feu que le dégagement
de leur acide volatil, la réduction de
leur oxide , & la fufion de la portion de terre ou
de gangue qui les accompagne , elles ne font fufceptibles
d’éprouver aucun genre d’altération par
ces flux ; mais il n'en eft pas de même des mines
fulfureufes , de quelque nature qu’elles foient
d’ailleurs. Le foufre qu’ elles contiennent s’unit
facilement à l’alcali des flux , & le fuifure qui fe
forme ainfi diffout une partie du métal qu elles
contiennent : de là réfultent deux inconvéniens
qui rendent incertaine & inexacte la connoiflance
ae ces mines, que le procédé de réduction par la
voie lèche peut donner : l’un eft que la partie du
cuivre, retenue & diflbute par le fuifure, diminue
la quantité de celui que l’on obtient, même dans
une proportion confidérable , parce que, comme
on le verra dans un moment, la dofe de fondant
alcalin, recommandée par les auteurs , eft affez
grande pour diffoudre beaucoup de ce métal ; l’autre
confifte en ce que le cuivre réduit , retenant
avec lui prefque tour l’argent qui fouvent eft contenu
dans les mines, & le préfentant dans les
effais ultérieurs, indique alors à l’opérateur une
plus grande proportion de ce métal précieux,
qu’ il n’ y en a réellement dans la mine entière &
primitive. Enfin, la réduction &: la fonte par la
voie fèche ne peuvent pas fervir à eftimer la quantité
du foufre, non plus que celle des métaux
étrangers, de l’antimoine & du fer , qui fe trouvent
fi fouvent dans les mines de cuivre fulfureu-
fes, grifes ou jaunes, & qui fourniffent un cuivre
aigre impur. La defcription de l’efiai par là
voie fèche, donnée par les principaux auteurs
docimaftiques, va prouver ces affertions jufqu’à
l’évidence.
24. Pour faire cet eflai, après avoir pilé & lavé
la mine, on recommande de la fourhettre à des
grillages longs & répétés, pour la divifer, l’attendrir
& en féparer le foufre. On la fond en-
fuite avec quatre fois fon poids de flux noir, &
un peu de muriate de foude : le métal que .l’on
extrait ainfi, précipité au fond du creufet, eft
prefque toujours plus ou moins fulfuré , càffant,
gris, ou au moins brun mat, & loin d’être du
beau rouge de cuivre. On confeille néanmoins
de le fondre avec quatre parties de plomb, & .de
paffer enfuite cet alliage à la coupelle pour en
obtenir l’argent & l ’or qu’il peut contenir, &
dont on cherche fiutôut à déterminer la préfence
& la- quantité ; mais cette opération eft très-difficile
, & ne réüffit prefque jamais complètement.
T ille t, qui a reconnu les inconvéniens de ce procédé,
avoit propofé un autre fondant non fufceptible
de retenir le. métal, & qui étoit compofé
de ’deux parties de verre pilé , d’une partie