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plus chargée de cuivre : on Ty laiffe quarantë-huit
heures.
On peut employer CëttS IsffiY© à.deuxufages.
i° . En l'évaporant, en taire par la criihiiifâiiOPi
du vitriol bleu j 20. à en précipiter le cuivre. C'eft
de cette précipitation donc il s'agit ici. Quand la
leflive s'eft chargée de cuivre , on la tire de de (Tus
Ton marc 8c on la fait chauffer dans une chaudière
de plomb. On a dans une cuve des barres de fer
forgé j rangées verticalement & réparées les unes
des autres. Pour les tenir dans cette pofîtion , on
les arrête par des traverfès de bois i on verte la
leflive toute chaude entre les barres de fer , on
couvre la cuve pour y confier ver la chaleur qui
accélère la précipitation du cuivre 3 8c qui s'attache
aux barres de fer.
Pour connnoître fi tout le cuivre a été précipité,
on trempe dans la leflive une lame de fer polie
qu’on y tient quelque' t'ems : fi elle fe couvre d'un
enduit rouge, c'eft une preuve qu'il y a encore
du cuivre dans la letfive ; fi elle n'y change pas de
couleur, tout le cuivre eft précipité j alors on fait
couler la letfive dans des baquets, en débouchant
les trous qui font à différentes hauteurs le long
d'un des cotés de la cuve , afin de ne pas déranger
les barres de fer. Cette letfive peut être employée
à faire de la couperofe ou vitriol vert , en la
faifant évaporer ou criftallifier, puifqu'elle contient
du fer ditfous.
On racle les barres de fer pour en détacher le
cuivre qui $’ y trouve attaché, & qui a pris la place
du fer qui s’eft diftous par l'acide vitriolique, qui
a plus d'affinité avec lui qu’avec le cuivre.
Lorsqu'on a aifez de ce cuivre de raffemblé, on
le fond en cuivre noir de la manière expliquée
plus haut.
L'on ne confeille pas de faire ufage du procédé
que nous venons de décrire pour retirer le
cuivre de fon minerai, car il en refte toujours une
grande partie qui n’a point pu fe ditfoudre. Cette
méchode étoit en utage' à Ramelfberg au Bas-
Hart^ , avant l’année 1577, qu’on commença à y
fondre les minéraux de cuivre.
Cuivre de cément.
On appelle cuivre de cément celui qui, étant en
diAblutionfe précipite par l'intermède du fer.
O r , on peut regarder le cuivre que l'on obtient
par le procédé précédent comme un cuivre de
cément y car le cuivre de cément ordinaire fe retire
des eaux foutêrràines qui filtrent a travers des pyrites
cuivreufes qui commencent a fie déeompofiér,
entraînent avec elles dés parties de ce métal,ténues1
en diflfoîution par l'acide vitriolique.
Il y a beaucoup déminés de cuivreèn Allemagne
'8c en Hongrie, qui fourniffent des eaux pareilles ,
defquelles on précipite \e cuivre par le fer : pour,
cet effet on place des caifles de'bois dans lès;
galeries des mines, de manière que les eaux vitfioc
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liques puiffent s’y rendre : on met dans ces caifTes
des morceaux de vieux fer : l’acide vitriolique
attaque le fe r , & l'ai fié précipiter à fa furface le
cuivre qu’il tenoit en diAblution. Lorfque le fer
eft fuffifamment enduit de cuivre , on le. n cle &
on le fait tomber dans des cuviers pleins d'eau,
on remet dans les caifTes ou canaux le fer nen
détruit, 8c on y en ajoute du nouveau. Comme
dans cette circonftance on ne peut pas faire chauffer
l’eau vitriolique, & que d’ ailleurs elle ne contient
ordinairement que peu de cuivre3 la précipitation
en eft longue, c’eût-à-dire, qu’ il faut laifler le
fer dans les canaux pendant deux ou trois mois
avant qu’il foit fuffifamment chargé de cuivre.
Les ouvriers ont long-tems regardé le cuivre 'de
cément comme une converfion du fer en ce métafi
Voc a bu l a i re de C art de fondre & traiter lés minéraux
de cuivre , afin d'en retirer ce métal.
Brafque eft un mélange de pouflier de charuCîî
8c de terre dont on fait le fol des fourneaux.
Chemife d’ un fourneau eft le petit mur de fa
partie antérieure.
Cuivre de cément fe tire des eaux vitrioliques,
en le précipitant avec le fer.
Cuivre noir eft ainfi appelé parce que les fubf-
tances étrangères qu’il contient, lui donnent une
couleur rembrunie.
Cuivre rofette eft du cuivré raffiné.
Cuivre retiré de fon minerai, fans le fondre , par
la lo tion 8c la précipitation.
Fonte des minerais de cuivre.
Fourneaux à manche, fervant à fondre les minerais
de cuivre. Les hauts fourneaux font préférables
pour cet objet.
Fourneaux a griller les minerais de plufieurs ma«
nières.
Grillage eft une opération par laquelle on dif-
fipe le foufre des minerais 8c des mattes par le
moyen du feu que Ton y applique.
Manfard eft une grande barre de fer dont fe
fervent les- fondeurs pour lever les mattes :8c le
cuivre noir des baflins.
Matte, fubftam e réguline, contenant du cuivre,
du fe r , du foufre , 8c quelquefois de Targênt 8c
de l’arfenic.
Matte fine : on nomme ainfi la matte qui fur-
nage le cuivre noir durant fa fonte. Celle-ci elft
beaucoup plus riche en cuivre que la précédente.
OEil y paftage pàrjequel la matière en fufion
s’éboule du fourneau dans le baffin fait pour la
recevoir.
Scories, matières vitrifiées, que Ton retire de la
fonte des minerais.
Trompe eft un fou'fflêt fervant à donner le vent
aux fourneaux.
C uivre blanc. On nomme ainfi l'alliage’ du
cuivre avec Tarfenic, parce que ce dernier méfal
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donne au premier une couleur blanche. Il eft aigre,
caftant » 8c ne fert qu’à un petit nombre d'ufages.
Voye1 fes propriétés & Ja préparation au mot
Cu ivre, n°. 39. ) /
. Cuivre jaune. C ’en l’alliage du cuivre avec le
zinc. 11 eft très- connu 8c très - employé. On le
nomme fouvent laiton. ( Voye[ le mot CuiVRE
aux nos. 4J & fuivans,)
C uivre jaune. ( Métallurgie« ) ( Voyeç, pour
fa préparation, le mot LAITON.)
CULINAIRE. Mot qui, d’après le latin, s’emploie
très-fouvent pour défigner les chofes de
cuifine, les objets deftinés à - la cuiiine, On dit
matières culinaires, ufienfiles culinaires : on dit
même quelquefois chimie culinaire, pour parler du
genre de chimie qui confidère 8c qui s’occupe
d'expliquer les phénomènes dont l'art de cuire 8c
dp préparer lps alijnens offre une férié très-remarquable.
( Voye1 les mots CUISSON, CHAIR ,
V iande , &c. )
CULOT,/! m. On appelle ainfi le métal qu’on
obtient par la réduction d’une mine quelconque à
l ’aide des fondans convenables à fon efpèce.
Cette dénomination eft principalement confa-
crée dans l’art dess ellais, où Ton opère fur de petites
quantités de matières 8c dans des creufets
qui fe terminent en pointe par leur partie inférieure.
Pour que Ton puifle compter fur l'exa&itude
d'un elfai de mine, il faut que non-feulement
toutes les parties métalliques aient été réduites,
c'eft-à dire, qu'elles foient entièrement privées
d'oxigène, mais encore qu’elles aient acquis allez
de fluidité par la chaleur pour pouvoir fe précipiter
au fond du creufet, 8c fe réunir en une feule
mafle qu’on appelle culot ou bouton métallique.
, Ce culot doit être n et, brillant, 8c bien féparé
des matières qui le recouvrent, 8c qui portent le
nom de feories. Celles-ci ne doivent pas retenir en
fufpenfion de globules métalliques réduits, ni de
parties de mines non réduites.
On entrera dans de plus grands détails fur les
procédés qu'il convient d’employer pour obtenir
en petit, par la voie fûre, le métal de chaque
efpèce de mine, aux articles E s s a i , Fon te ,
Fondant 8c Flux. (V .)
, CURCUMA. Le curcuma des boutiques eft la
racine d’une efpèce de plante voifine des amomes,
nommée curcuma longa par les botaniftes, 8c qui
croit abondamment dans les Indes orientales. Tous
les jardins de cette vafte contrée contiennent cette
plante, qu'on y cultive fous le nom de fafran des
Indes.
Ea racine de curcuma eft tubéreufe, oblongue,
noueufe, coudée, gcolfe comme le. doigt, jaune-
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pourpre dans fon intérieur. Son goût eft âcre,
amer, 8c fon odeur agréable eft a fiez analogue à
celle du gingembre. On l'emploie comme aflai-
fonnement dans tout l'Orient j on en fait aufli des
pommades 8c des parfums 5 enfin elle fert dans la
teinture 8c dans la médecine. Les teinturiers l’emploient
pour donner du brillant aux jaunes de
gaude, 8c une nuance orangée à l’écarlate. Sa couleur
n'eft pas durable.
Il paroît que c'eft le produit extra<5lif.de. fa décoction
évaporée qui porte dans le commerce le
nom de terra mérita , regardé par beaucoup d’auteurs
comme fynonyme du mot curcuma.
La racine de curcuma eft fort utile aux chimiftes
comme réaétif colorant, d’après le confeil de Bergman.
On en applique la couleur fur le papier à
l'aide de la colle, 8c le jaune qu'elle lui donne eft
changé en fauve-pourpre par de très-petites quantités
de matières alcalines 5 de forte que ce papier
eft très-avantageux, pour reconnoître la préfence
de ces matières.
CUVE. On appelle cuve pneumato-chimique un
vaiffeau où Ton met de l'eau ou du mercure, pour
recueillir les gaz qui fe développent dans les opé-
rations.de chimie.
On les appelle cuves hydro-pneumatiques quand
elles font deftinées à contenir de l’eau, 8c hydrar-
giro-pneumatiques lorfque c’eft au contraire du mercure
qu'on y met.
Les premières font ordinairement faites avec
du bois/qu'on double en plomb pour leur donner
plus de folidité , 8e les rendre plus propres à contenir
l'eau fans perte.
On fait les fécondés en marbre taillé dans une
forme convenable pour l'objet qu'elles ont à
remplir.
On en fait auffï en tôle 8c en fer-blanc, peintes
à l’huile 8c vernis pour les préferver de la rouille
8c leur donner plus de propreté : celles-ci ne peuvent
avoir que de petites dimenfions.
La forme des cuves pneumato-chimiques eft ordinairement
celle d'un carré-long ; leur fuperficie
& leur profondeur varient fuivant les befoins : les
unes n’ont que trois ou quatre pieds carrés, 8c
d’autres en ont jufqu'à cinquante. Il y en a qui
n'ont que cinq a fix pouces de profondeur, 8c
d'autres qui en ont jufqu'à dix-huit.
En général, la profondeur 8c l'étendue des
cuves doivent être proportionnées au diamètre
des cloches que Ton veut remplir d'eau pour s'en
fervir.
Quelques-unes de ces cuves portent fur leurs
côtés, au tiers dejeur longueur, à quatre pouces
de profondeur, des coulifîes en plomb fort ou
en fer fondé folidement, 8c deftinées à recevoir
des planches ou tables de bois pour placer des
cloches remplies d’eau. Ces planches doivent être
éehancrées pour laifler pafler l’extrémité des
tubes, 8e creüféesen entonnoir en deffous, vis-'