
autres : elles font, par exemple, plus ou moins
collantes, colorées, favoureufes; mais ces différences
particulières -n'empêchent point que toutes
ces matières ne foient efientieilement de même
nature , comme les propriétés caraétériftiques de
chaque efpèce d’huile n'etnpêchent point qu’elles
ne foient toutes de 1 huile.
Les acides 8c lies alcalis attaquent & diffolvent
h gelée, mais ces derniers furtout avec une très^
grande facilité. On n’a pas encore bien examiné
ies réfultats de ces combinaîfons.
Les fubftances huileufes paroiffent n’avoir aucune
aètion fur la matière gélatineufe.
Lorfqu’on expofe la matière gélatineufe fèche
a un degré de ch rieur Supérieur à celui de l’eau
bouillante, elle fe gonfle, le bourfoufle, laiffe
échapper une fumée acre, empyr.eumatique, d’une
odeur defagréable, & elle ne prend feu que difficilement
, & feulement lorfqu’on lui applique
une chaleur très-violente. Si on la diftille dans j
une cornue à un feu gradué, on en retire d’abord
un peu de flegme, & fucceffivement de l’alcali
volatil en liqueur ; une huile première légère 8c
pénétrante ; de l’alca.îi volatil concret, 8c une
huile très-empyreumatique, qui devient de plus
en plus épaiffe. Il refte dans la cornue une quantité
confidérable de charbon, du genre de ceux
qui ne brûlent que difficilement: on ne retire, des
cendres de ce charbon, qu’un veftiged’alcali fixe,
& ordinairement un peu de fel commun ou de
fel fébrifuge de Sylvius. Ces produits font exactement
les mêmes qu’on retire de toutes les fubfi
tences vraiment animales. (V^oye£ les articles Lym -
ph e j (E ues , Sang. )
GEMMES. On nommoit autrefois gemmes ou
•pierres gemmes , Ou pierres précieufes , les pierres
les plus tranfparentes, les plus dures, les plus
brillantes, & en même tems les plus inaltérables,
les plus rares, par conféquent les plus chères. Le
rubisj l’hyacinthe, la topaze, le faphir, le péridot,
l’émeraude 8c l’améthyfte étoient. alors les espèces
de ce genre de pierres.
On les diltinguoit en orientales & occidentales,
les premières comme les plus belles, 8c les fécondés
comme d un degré inférieur. Cependant
on trouva en Amérique & au Bréfil, on trouva
meme en Sibérie , en France1, des gemmes auffi
belles que celles des Indes orientales.
On a enfuice range les gemmes d’après les couleurs
du prifine , & cette idée , adoptée par Dau-
benton dans Ion Tableau, de Minéralogie , do tin oit
les nuances fui vantes, rapportées aux couleurs du
Ipeétre folaire.
Bouge; rubis*
Rouge mêlé d’orangé ; vermeille.
Rouge charge d orangé , hyacintihelalelle,,
Orangé ; hyacinthe.
Jaune ; topaze.
Jaune-verdâtre > ekryfolite,:
Vert-jaunâtre j péridot,
Vert j émeraude.
Vert-bleuâtre j aigue marine ,■ bèrïl.
BlrUj faphir.
.Indigo 5 faphir indigo.
Violet j arnéthyfie.
Mais cette diftnbution confondoit enfemble des
pjerres très-differentes, comme l’améthyfte, 'qui
n’eft qu’un criflal de roche coloré ; la chryi'o-
; JÉffl* qui eft du phofphate de chaux > avec- les
véritables gemmes ou pierres précieufes.
Celles-ci, réduites fous le nom de téléfie à une
feule efpèce par M. Haiiy, & comprenant comme
variétés le rubis, la topaze , le faphir 8c l’émeraude,
toutes pierres orientales, ont pourcarac-
teres une pefanteur égale à 4 , des joints perpendiculaires
à l’axe du criflal, une réfradion fimple,
une dureté telle qu’elles raient toutes les autres
pierres , une forme primitive en prifrne hexaèdre
régulier, une infufibilité parfaite, 8c furtout une
compofition intime très - fimple, puifqu’elles ne
font formées que d’alumine avec un ou deux centièmes
de fer. ( Jioyeç les articles Améthyste ,
? Emeraude, C hrysolite, Rubis, Saphir ,
T opaze & T élésie.)
GEOLOGIE. On entend par ce mot la fcience
qui explique ou cherche à expliquer la production
, la naiffance, les- altérations fucceflives &
les changemens futurs des minéraux. Eile examine
les couches dont fe compofe le globe ; elle en
compare les montagnes, les hauteurs, les lits ,
les dépôts, les incruftations, les ftalaétites, les
fentes, les cavités, les criftaux qui les tapifîènt;
elle examine avec foin ce qui efl, pour déterminer
ce qui a é té , & deviner s’il eft polfible ce qui
fera. .
La géologie a long-tems été une fcience. fpécu-
litive 3 prefqu’imaginaire, prefque toujours folle
forfqa’elle a voulu rapporter à une caufe unique
tous les changemens opérés dans le globe. Aujourd’hui
elle marche avec beaucoup de régularité &:
de fageffe; elle obferve avec fagacité & lenteur;'
elle recueille beaucoup de faits; elle les compare
avec prudence; elle n’en tire aucune induction
forcée ; elle admet l’aétion de l ’eau comme
telle du feu, fuivant les traces plus ou moins re-
connoiffables imprimées par fes agens fur leurs
produits; elle a befoin des connoiffances minéralogiques
les plus érendues, des réfultats anatomiques
les plus fûrs, 8c des expériences de chimie
les plus exactes.
C ’eft fous ce dernier rapport que nous indiquons
ici 1 article de la géologie. La nature des
pierres, 8c par conféquent leur formation, ainfi
que celle des mines & des feis ; leurs altérations
fucceflives par l’eau, l’air, le fëu & les divers
agens qui fe trouvent dans le globe ; la diflo-
lubilité & là criftallifabilité de ces diverfes fubftances
, les incendies fouterrains , les. tremblomens
de terre , tous ces phénomènes font du
reflort de la chimie , & l’on conçoit très-bien de
quel fecours cette fcience doit être pour le géo-
îogifte.
GILLA VITRTOLI, ancien nom du fuîfate de
zinc criftallifé , qu’on a pendant allez long-tems
employé en médecine comme émétique, avant
qu’on eut découvert le tanrite de poraffe anti-
monié.
GIRASOL. Ce nom eft donné en minéralogie, à
deux pierres dures : l’une eft une variété de quartz
réfinite qui a un fond d’un blanc-bleuâtre, d’011
partent des reflets rougeâtres lorfqu’on le fait
mouvoir à une lumière vive : c’eft une calcédoine
de Daubenton ; elle a été nommée pierre du foleil
par quelques auteurs.
L’autre eft une variété de téléfie , qui a un
fond fans couleur , d’où fortem des reflets légèrement
rouges 8c bleus. ( Voye? la Minéralogie de
M. Haiiy.)
GITES de minerai , en allemand Lagerfiste.
Des minéralogiftes défîgnent fous ce nom les parties
de la croûte minérale de notre globe, dans
lefquelles les minerais ont été formés, ou dans lef-
quelles ils fe trouvent. C es gîtes font compofés de
minerai & de gangue (voyéç ces mots ) , 8c font ordinairement
d’une matière différente de celle qui
conflitue la roche qui les entoure ; ils s’en distinguent
aifément. On a trois efpèces principales
de gîtes de minerai, les filons, les couches 8c les
amas. Les filons & les couches ont une très^petite
épaiffeur par rapport à leur longueur & à leur largeur.
Cette différence de dimenfions eft moins fen-
fible dans les amas, les trois dimenfions y étant
à peu près égales.
Les filons coupent en général les firata des
montagnes qui les contiennent, les couches àu
contraire leur font parallèles ; elles font de formation
contemporaine à celle de la montagne ,
c’eft-â dire plus nouvelles que les flrata fur lefquelles
elles repofenr, & plus anciennes que ceux
qui les recouvrent. Il eft vraifemblable que la majeure
partie des filons, furtout des grands, font
de formation poftérieure à celle de roches qui les
renferment. ( Voye% au mot Filons, des détails fut :
la ftruéture & les parcicularités'de cette efpèce dé IWg
Les amas font ou de groffes mafles de minerai
& de gangue, qu’on trouve au milieu d’une roche
de nature différente de la leur, ou bien iis font
formés par une .multitude dé petites veines ou
nions qui ttaverfcht dans toutes fortes de directions
un quartier de roche, '8c paroiffent avoir j
ère formés prefqu’ en même tems ; ou bien encore
ce font des mafles de montagnes imprégnées de
minerai- en particules, •quelquefois' ptëfqu’impcrceptibles
: tels font quelques amas (en allemand!
Stockwerke ) de minerai d’étain en Saxe. (D .)
GLACE. Ce mot a deux acceptions en phy-
fiqùe & dans les arts chimiques. Il exprime d'abord
l’état de l’eau folide ou gelée ; on l’emploie
enfuire pour défigner l’efpèce de verre folide très-
bien fondu , qu’on 4eftine à la fabrication des miroirs.
{Voye£ lis articles Ëau b? V erre. ).
GlACE IN F L A M M A B L E , glace artificielle <pit
prend feu. On fait par l ’art une telle glace avec
dé l’huile de térébenthine, du fpermacéti & de
i’efprit de nitre : ce n’eft qu’un jeu chimique rap^
porté dans YHifloire de iAcadémie des fciences, année
1745-; mais il y a des curieux, des aniftes,
comme M. Rciielle, des feigne a rs mêmes , qüb
préfèrent ces fortes de jeux à ceux qu’on joue
dans la fociété ; & il arrive quelquefois que ht
phyfique leur eft redevable dê plu fleurs corrrtoif-
fances utiles. Voici donc une manière de produire
de la glate inflammable.
On prendra de l’huile de térébenthine diftillée;
on la mettra dans un vaifleau fur un feu doux ; on
y fera fondre lentement du fpermacéti ou blanc de
baleine : cette folution reftera auffi claire que de
l’eau commune, en plaçant fa vaifleau qui la contient
dans un lieu frais, & en trois minutes au plirs
la liqueur fe glacera. Cependant fi elle fe glaçort
trop difficilement, un peu de nouveau biarre de
baleine qu’on y fera fondre y remédierort : il n’y
a nul inconvénient à en remettre à plufieurs fois'5
la feule circonfiance effemielle eft de ne le point
piler, mais de le mettre fondre en aftèz gros morceaux
; fans cela, la glace ferort moins tranfpa-
rente.
' Lorfq.uè la chaleur de l'été eft trop forte, oö
qu’on n'a pas de lieu allez frais pour faire prendra
la liqueur , il né faut que mettre le vahTeâu qui
la contient dans de I’éau bîèih fraîche : la liqueur
fe glace en moins d’une demi-minute ; mais cettè
glate faite brufquement n’eft jamais fi belle que
céilè qni s’ëft formée tranquillement. Dès que la
liqueur commence à- dégeler, & pendant qu’il y
aura encore dès glaçons flottans delfos, verfez-y
de bon éfprii-de-nïtfè, alors la liqtlê.irr & la glace
s’enflammeront & fe cOnfuméront dans l’inftarrt.
Il eft vrai qu’il n’y a rien de moins étonnant que
de voir l’huile de térébenthine s’enflammer par 1’efprit-de-nitre ; mais l’art cOnfifté à fa charger
d’urfê matière capable de la réduire en glace fans
altérer fa tranfpârence 8c. fort inflammabilité, &
c’eft cè qui arrive dans lé procédé qu’on vient
d’indiquer. (D. J.) {Ancienne Encyclopédie.^.
GLÀC1ËS MARTÆ. C ’eft un des noms donnés
aux lames de mica tranfparentes. Quelques auteurs
l’ont étendu aux furfaces du fuîfvte de chaux en
grandes lames également rrànfparemes : il'eft abandonne
pourTuii comme pour l’autre d:e ce s-corps..