
di'ft'i liant très-doucement à un petit feu', après les- ]
avoir fixées jufqü’à1 un certain point par du fable j
très-fin ou par de1Jalumine , elles donnent- del:eau, I
du gaz hydrogène- carboné, du gaz acide carbo- I
nique, une portionà'huile un peùépafifie, & elles- 1
biffent une tracé charboneüfe. En multipliant cette-
opération, on parvient à decompofer, maistrës1-
longuement & très difficilement, une huile volatile.
24. Elles font beaucoup pluséorhbufriblés', s?eri-
flamment à froid par le feul contaéfd’un corps1 en
ignition-par l'étincelle éleétriqué; elles répandent
en brûlant une fumée abondante, & donnent-beau-
coup de fuie: leur flamme eft t ès-forre, très-
blanche ; la chaleur qu'elles dégagent, très-abondante.
Il leur faut plus d’oxigèie potir bruit r que
pour les huiles fixes, & elles donnent plus d'eau
parmi les produits de leur çosiibufiion. Cela vient
manifeftemenr de la plus grande proportion d'hydrogène
qu'elles contiennent, & de la moindre
quantité de leur carbone. C ’eft en rai Ton1 de leur
plus grande combuflibiiité, que l'on fe fert d'huile
de grande lavande ou à’afpic pour a;llamer plus
promptement U s-lampions & les lampes , dent on
imprègne les mèches de cette huile pour les'illumina,
tiens.
2j*. Quand on les eXpofe à l’air froid, elles éprouvent
un autre genre d'altération. La plupart fe
colorent 5c s'épaifliffeht ; elles exhalent toutes une
une odeur forte; elles gâtent l’air 8c'Ié rendent
promptement délétère pour les animaux, comme
le prouvent les peintures dans lefqu lies ellesfont
employées ; elles y verfenr de l’hydrogètle qui y
forme de l’eau , dont on trouve fouvent dès gouttes
plus'ou moins fenfibles à leur furface quand on les
garde dans des vafes mal bouchés. Quelques-unes
criftallifent : la plupart paffent à' l’état refineux 8c
perdent alors la plus grande partie de leur odeur; ce
qui dépend manifeftemënt du double effet fimul-
tané dé la' perte d’une portion de leur hydrogène
8c dé' l’augmentation de leur carboné.
26. Elles1 fè combinent fenfiblement & facile^
ment avec l’eau. î‘1 fuffit de les agiter avec ce
liquide pour les y diflbudré. Il contrats alors une
odeur forte &. une légère faveur acre : c'eft ainfi
que je prépare lès eaux odorantes , aromatiques,
qui ne font autre choie que des d.iftolininns d'hàile
volatile dans l’eau, obtenues par l'aCtion du feu 8c
. la difHH'ation.
27. Elles di doivent le phofphorë Sc le foufrë.
La première dp ces difTolutions, lumineufe dans
l'obfcurité, eft très-fétide , dorme du gaz hydrogène
phofphoré par fa&ion du feu ; la fécondé ,
très-colorée, & connue fous le nom de baume de
foufre dans Ls pharmacies, nom auqu-1 oh ajoute
celui àzYhuile avec laquelle on le prépare, comme
té'rêbenthtrté, ar je ; 8cc. fournit beaucoup de gai
hydrogène fulfuré par la chaleur. Elle s. n’agi fient
point fur les'métaux, 8c né fe- combinent point
avec leurs oxides, comme lès huiles fixes', Engértéraî,
elles fon t moins- di fpoféës:qlie'Célles- Ci à former
des oxides huileux-, 8c lorfqu’on les- traité par des?
matièfesnxigériées, quelles qilëfdientces matières,
elles t eh dent plutôt'ài ferdécômpofer, à'iaifièf ifoler
leur hydrogène & leur carbone.
28. Telle eft la' raîfori de la différence1 d’aCtrort
qufexercent lës‘ acides fur 1 es Huiles volatiles , dé
celle qu?ils exercent fur lès huiles fixes'. En général,
lès- premières1 font bien plus décompôfables 8c aité-’
tables1 par ces corps. L’acide fuifar’ique concentré
les- brunit 8c les épaiflir en’dégageant une partie'
dé leur hydrogène avec effervelcence 8c chaleur :
il’ en convertit une portion en eau. Ce qui rdtéde
Y Huile volatile aptes cettè aéfion , n’eft ni une
réfine ni un bitume , comme on l’a cru : c’eft véritablement
Y huile volatile char b b née , en partie dé-
compofée, 8c contenant un acide. L’ acide nitriqùe,
charge de gaz nitreux, les enflamme fur le champ,
les convertit en grande partie en eau 8c-en acide carbonique,
biffe cependant un charbon volumineux
8c leger : les mêmes acides1, étendus d’eau , bbo-
chifTent ou jauniffem 8c épaifliflèntkces Huiles, mais4
ne les portent point à un véritable état' favoneux ,
comme on l’a dit. Ce n’eft qu’une décompoIrJon
lente, qui tènd à les convertir en acides végétaux.
L'aride mutiari'qué ne les4 altère que très-peu.
L’atide muriatique oxigénélés blanchit, les concrète
en partie ou les épaiffic, 8c les rapproche
plus que les précédens de l'état réfineux.
25). Les alcalis ne les difTolvent non plusqu’avec
beaucoup de peine : de là les trop longues d’ifeuf-
fions entre les chimilles, fur le favon propofé par
l'alchimifté Starkai. Le peu de favon que l’on obtient
en triturant 8c en biffant féjourner quelque tems
les leffives alcalines cauftiques concentré- s avec
les huiles volatiles , eft nommé favonuîe dans lâ nomenclature
méthodique, comme pour indiquer que
c'eft en effet une combinaifon légèrement ou très-
peu favoneufe. Cette union foibleentre ces matières
, dépend, comme on lè v o it, du peu de
tendance qu'a une huile volatile pour âb for ber l’exigé
ne fans décompôficicn de fa part, ou pour former
un oxid'e huileux.
30. Les fels: n’ont point d’aélion ferfible fur les
huiles volatiles. Les nitrates les brûlent à 1 aide de
: la chaleur. Le muriate furoxigéné de potaffe les
! enflamme 8c les détruit par le choc. Les' fels 8c les
difiblutions métalliques font ft>uvêtit d'écornpofés
par les huiles volatiles, quand on lés biffé fur tout
long-tëms en contaCt avec ces corps combuftibles'
mixtes. C/ ft ahili qu’une diffolüribn d^oiL^jigîtéë
avec une huile volatile, 8c long-rems' féjournant
ave c elle, précipite des grains oit des lames d'or :
l'huile acqui rt dans ce cas la propriété de fe fé-
par.-r fous formé criftalline, lolide 8c régulière,
ï comme l’a obf rvé M. Vauquélin.
31. Enfin C Huile volatile s'unir plus où rribins
fac leirent avec diffère ns matériaux dés végétaux,
déjà examinés. Le mucilage, le fucre , b fécule
même, à l’aidé d’un peu de chaleur, la rendent ou
.diffoluble ou fufceptible de refter long-tems.fuf-
pendue dans l ’eau. C'eft ainfi qu’on communique
S ce,liquide , ou à plufieurs autres corps, l'aromate
des fruits à huile volatile_, comme le citron , 1 o-
rangéi 8cc. lorfqu'en frottant leur écorce avec
du fucre qui en abfprbe ;une portion de l'huile,
on diflout en fui te ce ffucre dans l’eau : c'eft ,ce
qu’on nomme çejeo ou oleo-facsharum. On unit aufli
très-facilement les huiles volatiles, foit avec les
par laTmple .agitatipn & le feul mélange,
foit avec les cires 8c les beurres végétaux,
à l’aide d’une légère chaleur. Ces derniers les
fixent en quelque dorte , 8c forment ainfi les on-
guens ou les parfums .onguentacés .des Anciens.
La nature offre cette union toute .faite d’un fuc
.huileux 8c butyreux avec une huile volatile, dans
le beurre de mufeade-8c dans plufieurs autres vé-
.gétqux.
32. Tout ce qui a été e,xpofe ./les principales
différences des. huiles volatiles, furtout dans l'exa-
nven.de leur üége, de leur.extraélipn 8c de leurs
proptiétés .phyfiques,,-pouuoit fuffire à la.rigueur
pour reconnoître lb-néceflité de diftingqer des
efpèqes dans ce principe végétal, 8c même .pour
établir entr'elles une diftinélion affez prononcée.
Je me contenterai donc de préfenter Ici .un-tableau
abrégé de. biméthode qui peut être ffiivie
.pour ipartager les huiles vola fil,es.en efpèces., en
.faibnt.remarquer qu’il ne peut -.pas être qiiellipn
■ de iparcPiUrir , une À une , ,Ja mombieufe fuite
d’huiles qu’on emploie dans les arts, maisjfeule-
• ment de les rapporter en général.à un certain nom-
,bre, d’efpèces principales.
3,3. ;En comparant les unes .aux autres les -huiles
■ volatiles tFès-variées;qu’pn. extrait des .plantes, pour
la.pharmacie/ou b parfumerie, je les diyife;en fix
genres principaux, fuivant leurs çaraélèrçs(fenfi-
i l e s , leurs .propriétés chimiques .ou leurs m.é-
•lange.s, -8c.je^défig-ne ;çes ;ffx genres par les dénp-
ininations: d,’huiles/fugaçes, d'huiles légères ,,d huile-s
wfqueufes, .d’huiles concrètes , d'huiles cérflcées $c
$h.u iles camphré es.
3 4. Je nomme -huiles fugaoej-ceUe.s qu’on ne-p.eU:t
ip>s recueillir par. b diftilbtion ni par b preflion,
.qu’Gn ne fe procure ;q.u en les enlevant aux végétaux
qui les contiennent, 38c enjes.fixant-par ^es
huiles grnjfcs. Les principales.efpècesde ce genre ,
■ qulon a confondues jufqu'ki avec des efprirs recteurs
ou ée prétendus .atomes, font celles,de lys,
ée.ia tubéreufe, du narciffe, de la jacinthe
•mpguet, du jaCmin, dmréfédar8c.de l'héliotrope.
, f3y. hes. huiles légères dn fécond genre.font celles
-qui font très-liquides apréfquefans couleur, tirées
.par b fi-mple expreftion des.écorces .011 elles font
ten-fermees dans.des véficules bien vifibles. Les
.efpèces les .plus connues font les effences 4® citron
, de limon, d’orange, de cédrat, de bergamote,
rdc c. !ll faut.ob;ferv>er que çe)les:ci peuvent
paffer anx deux étatsffuivans , ;à l’aide du tems d-
d'une déperdition .d’hydrogène.
$6. Dans le troifième genre je place les huiles
volatiles vifqueufes ou épaiffes, ordinairement
colorées en brun. Les précédentes, gardées longue
ms , parviennent à cet état. Ce genre renferme
de plus les huiles .de macis, de cardamome , de
poivre, 8c furtout les huiles plus pefantes que
l ’eau, du faffafias, du.girofle 8c de b canelle.
37. Je rapporte au quatrième genre les huiles
volatiles.obtenues, .commeles précédentes, par
l'aélion du feu 8c la diftillation, mais qui prennent
une .forme.concrète ou criftalline, foit par le re-
fcoi.diffement, fo.it par qne lente évaporation 8c
criftallifation. Les efpèces principales des-premières
font L'huile de perfil , de fenouil, d’anîs, de,
benoite, de rofe ; aux fecondes.appartiennent les
huiles de thym, de marjolaine, de menthe, 8c fans
doute un beaucoup plus grand nombre d'huiles
fufceptibles de criftallifer.
38. Le cinquième genre eft formé par les huiles
volatiles cécacées que b nature préfente, *8c que
l’art extrait par b preffion 8c leur ramolliffement
préliminaire à l’aide du feu , dans l’état concret,
unies à dès matières huileufes butyracées ou cf-
reufes. On ne connoît encore bien exactement
que-le beurre de mufeade qui foit de ce genre.;
mais il en .exifte fans doute beaucoup d’autres
dans 1a nature.
39. Enfin je confacre le fixième genre des huiles
volatiles ï celles que je nomme camphrées, parce
qu’elles tiennent naturellement-en diffolution ,1e
corps volatil 8c inflammable qui fera -examiné
fous ]e notn de camphre. Les huiles de romarin,
de fauge, de lavande , de matricaire , de marjolaine,
de l’aunée, de b pulfacile, des racines dé
zédoaire, de valériane, &c. appartiennent fpé-
ciàlement à ce genre.
Au relie, ces dift in étions-ferontreétifiées: à me-
■ fure qiiedes obfervations fur ces huiles deviendront
elles-mêmes plus exactes 8c plus nombreufes.
40. »On a vu , par tous Les détails.précédens j
que les huiles volatiles font utiles à un grand nombre
d’ufages. Outre les propriétés médicinales, qui
les caraétérifent, & qui les font -employer dans
beaucoup de cas comme remèdes très-aétifs,8c
très-précieux ; routre leurs effets fi multipliés 8c
leur ufage-fi;fréquent fous la forme d’eaux aroma-f
tiques; outre leur emploi comme ftimubns, anti-
feptiques-8c cathérétiques .externes,.elles font b
principale ^matière des parfums. De tous les ma-
tériaux das v-égétaux, ce font les plus^expanfibles ,
les-plus volatils 8c les plus odorans. Elles confti-
tuent toutes les odeurs qu’on nommoit .autrefois
efprits reéteurs ou arômes :.ce n’eft. pas feulement
fous leur état primitif d’effences qu’on les. emploie
dans la parfumerie ; on les y combine aux huiles
fixes , aux mucilages, ^auxffécules, à;l’alcool, au
vinaigre, aux-graines.^ On les.-ajoute aux-pouffières
8c aux efpèces de plantes qui rempli fient les br-
çhets, les (ppts-pourris., 8cc. :Qn varie..de toutes
lftS;.m^ùièrévSd.eyrfprrne 8c leur modification.
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