
d’accord avec les connoifTances q,ue l'on a fijr la
rature comparée des trois matières qui entrent
dans la compofition immédiate du fang, quoique
l’on voie, dans beaucoup d’opérations chimiques
fur les matières animales, une forte de partage de
leur homogénéité primitive en deux ou trois fubf-
tances différentes, ce ne fera jamais qu’une hypo-
thèfe jufqu’à ce qu*une analyfe foignée de la véritable
lymphe , mife en comparaifon avec celle du
ferum du fang , ait prononce fur la différence vrai-
femblable qui exifte entr’elles 3 ou fur l’analogie
qu’on a déjà fuppofée entre ces deux liquides.
Toutefois il ne faut pas oublier que la connoif-
fance de l’altérabilité fi prompte des liquides animaux
rend la différence infiniment plus probable,
que l’analogie entre ces deux liqueurs, & que la
lymphe pourroit bien n’être pas ce que je la foup-
çonne, fans pour cela être en tout femblable au
fernm, comme l’ont voulu les phyfiologiftes, par
une decifion trop précipitée & trop peu fondée
fur des faits pour n’être pas une erreur.
LYMPHEE. J’ai donné ce nom à l’opération
que j ai propofée pour extraire des vaiffeaux lymphatiques
le liquide qui les diftend. C’eft par ana-
logie avec le motfiùgnée 3 qui dtfigne l’ouverture
artificielle des veines fanguines, que j’ai propofé
le mot lympkée. J’en fais un article de ce Di&ion-
naire, pour avertir que cette opération, qui peut
etre praticable dans l’état attuel des connoif-
fances anatomiques & chirurgicales, eft indif-
penfablement néceffaire pour fournir aux chimiftes
les moyens de connoître la nature de la lymphe,
liqueur animale très-peu examinée, & qui n’a encore
donné lieu qu’a des erreurs, quoique cette
connoi (Tance foit d’un grand jntérêr pour la phy-
fiologie & la médecine. (Voye^ le mot L y m p h e .)
M A C
Î V Ï ACÉR ATION. On donne ce nom à une opération
de chimie, dans laquelle on laiffe tremper,
plus ou moins long-tems, des fubftances végétales
ou animales, le plus fouvent dans l’eau, -quelquefois
dans l’alcool,dans l’huile, ou dans tout autre
liquide deftîné à diffoudre une ou plufieurs des
matières folubles qui exiftent dans ces compofés.
Par exemple, lorfqu’on veut diffoudre le mucilage
ou la partie fucrée des racines de mauve, de guimauve
, de grande confoude, de réglifïe, ou la
matière extraéfcive des racines de gentiane, de
rhubarbe, d’aunée, 8rc. on coupe ces racines par
tranches, rouelles ou petits morceaux ; on les met j
dans un vafe de verre, de terre, de faïence, d’ar- j
gent, de cuivre ou de fer étamé > on verfe deffus !
vingt ou trente fois leur poids d’eau diftillée j on !
laiffè ces corps en conta<ft,ou on les agite enfem- i
ble plus ou moins fouvent pour renouveler ce ]
contaéh L’eau fe colore peu à peu en diffolvant
les matières fur lefquelles elle a de l’adlion j &r
comme elle-ne fe charge que foiblement, cette ;
préparation a tous les avantages qu'on recherche ;
pour l’ufage médicinal. On prépare ainfi des tifa- !
nés & des extraits j ceux-ci, en évaporant le produit
de la macération. Quoique nous ayions pris
des racines pour exemple, on peut faire la macération
fur des bois, des écorces, des tiges, des
branches, des feuilles » des fruits, des femences,
des fucs concrets, ainfi que fur plufieurs matières
animales folides.
Lorfquë cette opération eft deftinée à l’analyfe
d’un végétal, .on la pourfuit ordinairement plus
loin que pour l’ufage médicinal, &c. Dans ce cas
on verfe plufieurs fois de fuite de nouvelle eau
fur la fubftancé à analyfer ; on fait ainfi plufieurs
macérations fucceffives, & on les continue jufqu’à
ce que l'eau ou l’alcool, &c. ne tire plus rien dé
la fubftancé macérée. Il faut dans ce cas s’armer
de patience j car on doit fouvent recommencer
jufqu’à vingt ou trente fois de fuite l’opération,
& la pourfuivre jufqu’à ce que le liquide ne prenne
plus aucune teinture »aucune faveur, aucune propriété,
en un mot, qui annonce fon aétion fur la
matière macérée.
Pour réuffir plus fûrement.à extraire toutes les
matières folubles, on a foin de divifer les corps
fournis à la macération, '}ufqu'à les réduire aux plus
petites, particules poffibles : on les foumet à l’acr
tion des râpes, du rabot ou du moulin , fuivant
leur tiifu & leur féchrrefté. On multiplie les
conta&s par l’aéfion du mouffoir. C'étoit ainfi que
Lagaraye foumettoit à l’a&ion de l’eau les végétaux
d’où il vouloit extraire toute la partie folubie
, & la préfénter enfuite fous forme folide, par
l’évaporation fpontanée à fîccité, dans des vaiffeaux
plats, comme des affrètes expofées à la température
des étuves* Il paroïc même que, par cei
précautions, Lagaraye étoit parvenu à faire agir
l’eau fur des matières qu’elle ne diffout pas, ou
fur lefquelles elle n’a que peu d’aftion. ( Foyer
les articles D É C O C T IO N , D IS S O L U T IO N , ÏN PU -
S IO N , & C . )
MA,OîE"F[ç)R.| On nomme mâche-fer, dans les
arts où l’on traite le fer à chaud, où on le ramollit
pour le fouder, le battre & lui donner les formes
. utiles aux arts, la portion de ce métal brûlée ou
; oxidee, & vitrifiée, avec les terres de la houille ,
| en ,a*:m€s ^régulières, ou en gouttes agglutinées.
. creufes ou caverneufes. Ce fe r , qui eft à l’état
: d oxide noir fondu en émail, fe trouve mêlé de
; diverfes fubftances terreufes & de plus ou moins
de carbone. Il n’eft pas, ou il n’eft que très-rarement
utile comme fer. Son principal ufage eft
d entrer dans la fabrication des fourneaux, où il
forme la bâfe d’un ciment. On l’emploie auffi pouv
en charger les chemins, & pour garnir les intervalles
des bois qui forment les planchers, dans
1 intention d’en écarter l’humidité.
MACLE. On nomme macle une pierre fingu-
Iiere commune en France , dans la ci-devant province
de Bretagne , dans les Pyrénées, & en Ef*
pagne, dans la Galiicie, près de Saint-Jacques-
de Gompoitelie. Son nom fignifie rhombe évidé
parallèlement h fis bords. Elle eft en prifmes qua-
drangulajres, dont les pans font inclinés de 8c à
9J degrés, & qui préfencent dans leurs fraéhons
des indices de lames parallèles aux pans des prif-
mes, Së une fubftancé no.ire enveloppée par une
autre de couleur blanche.
La coupe tranfverfale de ces prifmes offre utt
rhombe noirâtre infcrit dans un autre de couleur
blanchâtre, avec quatre autres rhombes noirs plus
petits, lïtués aux angles du rhombe blanchâtre ,
& liés à celui du centre par des lignes de la même
couleur. Cette apparence repréfente une efpéce
de croix; quelquefois des lignes de jonélion entre
les rhombes fe ramifient en d’autres lignes paral-
j leles aux bords.
I La partie blanchâtre de la macle reffemble aux
fteatitès,compares ; la partie noire diminue ordinairement
d’épailfeur d’une extrémité du prifme
1 vers l’autre , en forte que , commençant par en