ils fe di doivent par le feul contaft dans Peau
froide, bien plus abondamment dans Peau chaudej
fe précipitent en partie par le refroidiflement }
rendent alors Peau laiteufe. — Us font plus dif-
folubles encore dans Palcool qui les enlève à Peau.
—- Leur diflblution alcoolique fe trouble prefque
toujours avec Peau en petite quantité.
Efpeces, — Eaux aromatiquesdes/â^Vw, alcools
aromatiques des mêmes plantes.
QUATRIÈME GENRE.
Odeurs ou efprits refleurs aromatiques & acides.
Carafleres. Avec les caractères du genre précédent,
ils rougiffent les couleurs bleues végétales}
fouvent ils précipitent des aiguilles d'acide.benzoïque.
Lorfqu’ifs font dépouillés de cet acide,
ils repalfent ainfî'au troifième genre. Il peut y .en
avoir, & il y en a fans doute qui contiennent
d’autres acides que le benjoin.
Efpeces. -rr Eaux & alcools aromatiques de 'ben-
join , de fiorax, de baume du Pérou , de ; baume de
Tolu , de vanille , de canelle. -
CINQUIÈME GE N R E.
Odeurs ou efprits re fleurs hydrofulfureux.
Carafleres. Ils précipitent les diflolutions métalliques
en brun ou en noir} ils font fétides 5 ils
noirciffent l'argent; ils précipitent du foufre à
.l’air.
Efpeces. — Eaux diftillées de choux , de choux-
Jleurs , de cockléaria, de crejfon, &rc.
Je n’ai voulu tracer qu’une première , qu’une
très-légère efquiffe ; j’ai indiqué plutôt ce qu’on
peut faire, que ce qu’on a fait encore : il refte
a découvrir beaucoup de chofes fur les odeurs
végétales} mais en:trouvaht ce qui refte à trouver,
tout annonce qu’on étendra, qu’on confirmera ce
qui fait le but principal dé cette diflertation , que
Yefprit refleur ou. arôme n’eft point un principe
particulier , & que l’odeur eft inhérente à tous les
autres matériaux immédiats des végétaux.
ESSAIS. On nomme effais, dans les arts chi- ;
miques, les opérations par lefquelles on recon- \
noît la nature .des métaux &r de leurs minesv C ’eft j
une partie de la docimafie, ou même ils confti-
tuent, par leur enfemble, la docimafie toute
entière.
Essai du titre de l’ argent, ou de
P argent. C’eft le procédé par lequel on reconnoît
la proportion d’alliage , & par confëquent celle
de fin qui exifte dans ce métal précieux. Cet effai
fe fait par la coupellation avec le plomb , & il a
été foigneufement'décrit à cet article. ( Voye[ le
mot Coupellation.)
Essais des mines. ( Voye^ l’article Docr-
masie, où la manière de reconnoître la nature
& la proportion des matières qui conftituent les
mines des principaux métaux, eft décrite fuivant
les méthodes des modernes. )
Essai de l’or. Cet effai, fort important à
caufe du prix du métal, eft fondé fur l’art d’en
féparer d’abord les métaux oxidables par la coupellation
avec le plomb, & enfuite l’argent par
l’acide nitrique. Il a été décrit à l’article Coupellation.
( Voye\ ce mot. )
ESSENCE. On a donné autrefois ce nom, en
chimie, & on le donne encore anjourd’hui dans
les arts, à l’huile volatile odorante qu’on extrait
des végétaux , foit par la fimple exprefîïon, foit
par l’aétion du feu ou la diftillation. On exprime
î’huile,volatile eflentielle, ou Yeffence des écorces
des fruits du genre citrus de Linné, du citron,
de l’orange , du cédrat, de la bergamote, &c.
On diftille toutes les plantes fèches & leurs parties
pour obtenir les huiles volatiles. On en traitera
plus en détail au mot Huiles.
Le mot effence n’ eft plus employé que dans la
parfumerie. On le donne non-feulement aux huiles
volatiles , mais encore à quelque préparation de
parfums liquides.
Essence d’Orient. C ’eft le nom qu’on donne
à une préparation avec laquelle on imite l’orient
des perles naturelles , dans la fabrication des
perles artificielles. Elle confifte à jeter dans l’ammoniaque
les écailles -très-brillantes -du petit
poiffon afifèz commun dans nos rivières, & qu’on
y nomme ablette : ces écailles , en fe confervant
dans cetté liqueur, y prennent une mollefle fuffi-
fante pour pouvoir s’appliquer exa&ement fur la
furface courbe des globules de verre mince dans
lefquels on fouffie Yeffence a Orient 3 & pour y
adhérer. On ne peut pas imiter plus ingénieufe-
ment la couleur des perles.
ETAIN, i. L’étain eü un des premiers métaux
connus, & un de ceux dont l’homme a fait , à-ce
qu’il paroît, le plus tôt la découverte : au moins
celle-ci femble-t-elle fe perdre dans la nuit de l’antiquité,
& remonter prefque jufqu’aux tems fabuleux.
Les Egyptiens en faifoient déjà un grand
ufage dans leurs arts , les Grecs l ’allioient avec les
autres métaux. Pline, fans en faire une véritable
hiftoire ni comparer exactement fes propriétés à
celles des autres métaux, en parle comme d’un
métal très-connu , très employé dans les arts , &
même fervant à un grand nombre d’ornemens de
luxe : il le nomme fouvent plomb blanc, & indique
fes fréquens & frauduleux ahiages avec le plomb
noir ou le plomb proprement dit. J1 attribue aux
Gaulois l’invention de1 l’étamage. En confidérant
le traitement & la fufion facile de Y étain, on ne
feroit point étonné que fon ufage ait été fi fré-
ouent chez les peuples les plus anciens, s’ il exif-
toit natif, ou fi fes mines étoient aifées à exploiter.
Mais en réfléchiflant à la difficulté de cette
exploitation & au peu, de rapport de ces mines
avec Y étain , on né conçoit pas facilement comment
la découverte & l’emploi de Y étain remontent
à des tems fi reculés.
2. Les alchimiftes fe font beaucoup occupés de
Y étain} ils l’ont nommé Jupiter, & ils ont défigné
fes diverfes préparations fous le nom de Joviales.
En le comparant à cette planète, ils expliquoient
a:nfi, fuivant Boerhaave, le figne hyéroglyphique
par lequel ils le repréfentoient. La moitié gauche
de ce figne offroit le caractère de la lune & du
croiiïant, auquel étoit liée, à droite, la croix,
figne del'âcreté, la qualité rongeante., employé
fi fouvent pour défigner cette propriété dans les
acides. Iis exprimoient par-là un rapport remarquable
de Y étain avec l’argent > rapport qui, fuivant
eux, étoit bien connu de tous les elfayeurs
par fa fixité dans la coupelle , & de plus l’union
d’un prétendu foufre cru, dont.il s’agiflbit de le
débarralfer par fa tranfmutation en argent. Cette
chimère a long-tems tourmenté Telprit des alchimiftes
, & ils y ont puifé tous les travaux qu’ils
ont faits fur ce métal.
3. L’ étain a été examiné par un grand nombre
de chimiftes habiles : ceux qui s’occupoient des
opérations de l ’art, fous le rapport pharmaceutique,
ont effayé de le préparer de beaucoup de
manières diverfes, moins cependant que le fe r ,
l’antimoine & le mercure , pour en approprier
l'ufage à diverfes maladies. La Poterie ou Pote-
rius s’eft diftingué dans cette clafie, & i! a donné
fon nom à une préparation médicale d3 étain 3 Van-
tiheflique. C ’eft cependant un des métaux dans
lefquels les chimiftes pharmacologiftes ont eu le
moins de confiance : la plupart y ont redouté un
âcre arfenical dont ils y admettoient la préfence.
Margraff aautorifé cette crainte & augmenté ce
foupçon en donnant une analyfe de ce métal, où
il dit avoir trouvé en effet une proportion effrayante
d’ arfenic. Schultz avoit cependant annoncé
que Y étain p ur ne contenoit rien de dangereux,
& le beau travail de Bayen fur cet objet
a diffipé tous les nuages, & détruit toutes les
craintes que les réfultats étrangement erronés
de Margraff avoient répandus fur fon ufage économique.
4. Les auteurs fyftématiques de chimie, & fur-
tout les defcripteurs de procédés , depuis Lémery
jufqu’à Rouelle, ont beaucoup étendu les con-
noiftances fur ce métal. Ils l’ont fucceffivement
traité par les principaux acides, les fels, les alcalis
; ils en ont étudié les alliages, les diverfes
combinaifons c’eft furtout à Macquer & à Bau-
mé qu’on doit le plus grand nombre d'expériences
fur cet objet. De leur côté , les minéralogiftes &
tes métallurgiftes ont étudié avec foin, & fes divers
états dans la narure , & les procédés d’efiais,
& l’exploitation de fes mines.
f. Je ne connois point d’auteurs monographes
qui aient entrepris encore de faire une hiftoire chimique
complète de Y étain. Les grands articles de
Baume, de Macquer, de Wafterberg & de Gren
préfentent bien l’enfemble des principales con-
noiffançes acquifes -à l’époque de la publication de
leurs ouvrages fur l ’étain j mais il n’a point encore:
eu d’hiftorien fpécial, comme l’antimoine,
le mercure, le fe r , l’argent, l’or & le platine;
& cependant fes propriétés remarquables & fes
ufages importans- auroient dû en quelque forte
lui mériter cet honneur. A la vérité 3 on a beaucoup
de Mémoires particuliers fur quelques-unes
de fes combinaifons. Libavius a le premier découvert
le fingulier produit de la décompofition du
muriate furoxigeqé de mercure par l’étain, &
donné fon nom à ce produit. Bergman a traité
d’une mine à3étain fulfureufe ou d’une efpèce d3or
natif deSibérie. Bullion & Pelletier onc
donné des Diflertations très-bien faites fur la préparation
de cet oxide à3étain fulfuré. Rouelle le
cadet a publié des expériences utiles fur la décompofition
du muriate furoxigéné de mercure par
Y étain. Bayen & Chariard ont enrichi la chimie
d’une fuite de recherches précieufes fur l’analyfe
des alliages de cemétal, &: fur l'art d’en connoîcre
la pureté ou les matières métalliques qui l'altèrent.
6. Depuis la révolution de la chimie, fans devenir
l’objet d’un travail fuivi dans tous les détails
de fes propriétés, fuivant le mode ingénieux
que cette révolution a fourni à l’ârt expérimental,
Y étain a été le fujet de plufieurs découvertes capitales,
dont les unes ont concouru à établir la
doétrine pneumatique, les autres ont fervi à en
folidifier les bafes, & à en confirmer les réfnltats.
Comme c’était fur Y étain que Jean Rey avoit appelé
, en 1630, l’attention des phyficiens par fon
opinion fur la fixation de l’air dans ce métal pendant
fa calcination, comme Boyle,àlafindumême
fiècle, avoit tenté d’apprécier la caufe de l’augmentation
de poids de fa chaux, Lavoifier recommença
& reétifia, en 1774, l’expérience de Boyie,
en faisant calciner de Y étain dans un grand vaifieau
de verre fermé, & contenant une quantité connue
d’air. Ce fut par-là qu'il ouvrit en quelque
forte la fçène de fes étonnantes recherches chimiques
fur l’air, & qu’il prouva que cette prétendue
calcination des métaux n’étoit qu’une com-
buftion dans laquelle une partie de l’air atmofphé-
rique fe fixoit & fe combinoit avec eux. Depuis
ces intéreffantes expériences, MM. Adet & Pelletier
ont examiné, par des moyens ingénieux , le
muriate d'étain dans fes deux états, & ont fait voir
par-là combien les propriétés de ce métal pouvoient
être éclaircies par la do&rine pneumatique, &
combien elles pouvoient en même tems éclairer
elles-mêmes les points principaux de cette doç