
Etain, métal connu.
Etain en feuilles roulées.
Etain en lingots.
Etain en chapeau.
Filons font les veines qui contiennent Y étain :
l ’on indique la manière de les découvrir.
Fourneau à fondre les minerais d'étain , dont on
donne le defiein & l’explication.
Grillage eft l’opération par laquelle on débarra
ffe le minerai d'étain du foufre & de l’arfenic
qu’il contient.
Minière d'étain , endroit où le minerai d'étain fe
trouve.
Raffinage eft le procédé par lequel on purifie
l ’étain , en lui enlevant les métaux qu’il contrent.
Sol du fourneau eft la partie fur laquelle coule
Je métal en fufion.
Spund eft la pierre de fol.
Tuyère eft l’endroit où fe placent les canons
des foufflets.
ETAMAGE. U étamage eft en général l’application
de l’étain fur les métaux ou fur différens
corps, particuliérement fur les glaces.
Il y a furtout deux étamages importans fur les
métaux; l'un'eft celui du fe r , l’autre celui du
cuivre. Il en fera traité dans l’article de chacun
de ces métaux. Il fuffira de dire ici que l’application
de l’étain fur ces deux métaux eft deftinée
à les préferver de la rouille & de la deftruétion,
la première détruifant le fer , & le vert-de-gris
menaçant la fanté,.& même la yie. ( Voye^ les mots
C u i v r e & F e r . )
E t AM AG E DES GLACES. Étamer les glaces3 ou
mettre les glaces au tain, c’eft y appliquer une
lame d’étain recouverte de mercure.
Après avoir placé, fur une table de pierre bien
dreflee, entourée de rebords & dé rigoles pour
faire écouler l’excédent du mercure, une feuille
d’étain battue, on la recouvre de mercure ; on
gliffe enfuite par-deflus la glace qui repoufte la
portion de mercure liquide, 8c qui adhère à l’ef-
pèce d’amalgame brillante formant le tain. Pour
que cette adhérence foit plus forte, on exerce
une preflion fur la glace avec des boulets contenus •
dans des fébilles de bois, ou avec des plombs
garnis de mains de fer. Au bout de quelques heu- I
res on enlève la glace , on la fait égoutter &
fécher, 8c elle fert comme miroir.
É T A T DES CORPS. Comme on fe fert fou-
vent de cette expreffion en phyfique 8c en chimie,
en lui donnant une acception très-précife qu’elle
n’a pas dans le monde, & qu’elle n’avoit pas même
dans la méthode des dénominations anciennes, il
eft néceflaire de la définir ici avec foin. On entend
par état des corps l’un ou l’autre des trois cas où
ils font folides, liquides ou fluides élaftiques. Chacun
de ces états admettant une quantité différente
de calorique, quantité qui dépend de leur capacité
variable fuivant ces états 3 on fait beaucoup d’attention
à cette condition des corps, Sron l’indique
avec foin pour faire connoître leurs propriétés,
l’influence qu’ils exercent ou celle qu’ils éprouvent
dans les opérations chimiques. ( Voye^ les
mots C a l o r i q u e , C h a l e u r , F u s i o n , G a z ,
L i q u i d e , S o l i d e . )
ETHER, produit liquide très-inflammable,
très-volatil, très-odorant, & manifeftement hui-
• leux de l’alcool altéré & décompofé par les acides,
obtenu par la diftillation 8c pendant la réaction de
I ces deux corps.
Ce nom lui a été donné à caufe de fa prompte
évaporation , & de la tendance qu’il paroît avoir
à occuper la haute région de l’air, où les Anciens
& même quelques Modernes ont fuppofé l’exif-
tence d’un fluide plus léger que l’air qu’ils ont
nommé éther. ( Voye^ l'article A l c o o l . )
Quoique j’aie donné, fur cette liqueur très-
remarquable, des détails allez étendus à l’article
de I’ A l c o g l , les progrès que la fcience a faits,
depuis douze années, fur la connoiflance des matières
végétales & fur leurs altérations par les
acides, exigent que je préfente quelques nouvelles
confidérations fur cette matière. Ces confidéra-
tions feréduifent aux données fuivantes: i° .L 'éther
eft en général une modification de l’alcool, dans
! lequel l’adiion des acides produit de l’eau aux
dépens de fes principes, & dont le réfidu, plus
hydrogéné & plus carboné, fe rapproche de l’état
i huileux.
| 2°. Quoiqu’il y ait quelque chofe de général ou
’ d’analogue dans toute transformation d’alcool en
éther, faction des acides qui la produisent, n’eft
pas parfaitement identique.
3°. Ceux des acides qui font les plus avides
d’eau, font par cela même ceux qui favorifent le
plus l’éthérification : voilà pourquoi l’acide fulfu-
rique forme, avec l’alcool, le plus fort 8c le plus
.pur éther3 celui qui a les propriétés éthérêes les
plus prononcées.
4°. Malgré cette efpèce d’analogie dans l’aélion
des acides fur l’alcool, il ne faut croire, comme
cela éroit admis il y a dix ans , que Y étherfait par
tous les acides fufceptibles de lui donner naif-
f a n c e , foit une feule & même liqueur ; qu’il n’y
ait qu’une efpèce dééther, ne'variant que légèrement
par la petite quantité d ’ a c i d e qu’elle contient,
fuivant celui qui a fervi à le former.
5°. Au lieu de cette identité entre tous les
éthers, il eft aujourd’hui bien reconnu que chaque
efpèce diffère en q u e lq u e s points d’après l ’ a c id e
qui l’a p r o d u i t e 5 qu’elle a une nature diverfe,
comme des propriétés diftinétes 8c c a r a d ié r i f t i -
(pies.
6°. Tout en admettant cette différence entre les
efpèces d'éthers connus, il faut cependant convenir
qu’elles ont entr’elles des analogies confiantes,
un point de rapprochement 8c des propriétés communes
qui doivent les faire regarder comme des
efpèces d ’ u n même genre,: ou comme des variétés
d’une même e f p è c e de compofés.
70. Les divers éthers qui peuvent tous, dans
leur nature générale, être confédérés comme de
l’alcool, moins de 1 o x i gène 8c de l’hydrogène, 8c
plus du carbone, varient dans la proportion de
leurs principes, & fe tiennent en quelque forte
entre un minimum 8c lin maximum "àe proportion
qui relient encore à déterminer , mais dont l’exif-
tence n’eft pas douteufe.
8°. La petite quantité de chaque acide employée
pour former Véther, qui refte dans chacun d’eux,
contribue a mil pour quelque chofe à faire varier
leurs propriétés.
A ces généralités fur les éthers, je ferai fuccéder
des articles qui concerneront chacune de ces liqueurs,
en les difpofant d’après l ’ordre alphabétique
des acides qui fervent à les produire.
. On y verra que le plus grand nombre de ces
éthers, qu’on a confédérés jufqu’ ici comme pouvant
exifter, n’exifte réellement pas, 8c ne peut pas
même avoir lieu à caufe de la foibleffe & du peu
d’aélion de la plupart des acides fur l’alcool. Cette
non-exiftence du plus grand nombre fera reffortir
l’exiftence réelle des cinq efpèces d'éthers b i e n
connus , & le leéteur n ’ a u r a rien à r e g r e t t e r fur la
e o n n o i f f . in c e de produits chimiques que les auteurs
les plus exaéts & les plus célèbres ont admis & indiqués
dans leurs tableaux de nomenclature.
É t h e r a c é t i q u e , éther formé par l’a&ion de
l’acide acétique fur l’alcool. Il en a été parlé à
l’article A l c o o l , tome I I , page 5)6 de ce Dicr
tioixnaire.
É t h e r a m n i q u e . On ignore fi l’acide particulier
trouvé par M. Vauquelin dans l’eau de l ’am-
nios de la vache eft fufceptible de convertir l’alcool
en éther; il eft permis de croire que cela n’a
pas lieu, d’après la foibleffe de cet acide.
É t h e r a r s e n i q u e . Comme il n’y a qu’ une
foible aétion entre l’alcool & l’acide arfenique, on
n’a point découvert qu’il fe formât, pendant cette
a&ion, un éther arfenique. ( Voyeç les mots A L C O O L
& A r s e n i c . )
É t h e r b e n z o ï q u e . L’acide benzoïque eft trop
foible pour opérer fur l’alcool l ’altération nécef-
faire à la formation d’un éther. Il y a feulement
diffolucion de l’acide dans l’alcool lorfqu’on traite
ces corps e n f e m b l e .
É t h e r b o m b i q u e . S’il y avoit un éther formé
entre l’acide extrait du ver-à-foie 8c l’alcool, ce
ne pourroit être qu’un éther acétique ,. puifque
nous avons reconnu, M. Vauquelin 8c moi, que
cet acide n’eft que de l’acide acétique,, mêlé peutêtre
de l’acide malique ; mais cet acide eft trop
foible dans le ver-à-foie pour qu’il puiflfe opérer
cette éthérification.
É t h e r b o r a c i q u e . Il n’exifle point à c a u f e
du peu d’aétion de l’acide du borax fur l’alcool,
que celui ci ne fait que diffoudre en petite quantité.
É t h e r c a r b o n i q u e . Il n’ y a point d'éther carbonique
} cet acide, le plus foible de t o u s y fe dif-
fout ou fe eondertfe dans l’alcool fans lui faire
éprouver aucun genre d’altération.
É t h ê r c i t r i q u e . On ne connoît pas cet éther,
L’acide citrique, foiblement foluble dans l’alcool,
n’en peut changer en aucune manière la nature.
É t h e r f l u o r i q u e . Il n’exifte pas d'éther jluo-
rique. L’acide de ce nom n’agit pointü fur les principes
de l’alcool, d’une manière a fiez fenfible pour
l’éthérifier.
É t h e r f o r m i q u e . Même obfervation fur ce
prétendu éther que fur l’érAer bombique. Si d’ailleurs
l’acide des fourmis étoit affez puiffant pour
former un éther avec l ’ a l c o o l , ce ne pourroit être
que de Y éther acéù(\\\e, puifque nous avons trouvé
cet acide formé d’acide acétique 8c d’acide mali-
que. L’efprit de magrianimité ou teinture des fourmis
dans l’alcool n’a point une nature éthérée.
É t h e r g a l l i q u e . H n’exifte point : l’acide
gaîlique fe diffout dans l’alcool fans éprouver d’altération
de fa part, 8c fans lui en faire éprouver.
É t h e r l a c t i q u e . Ce que j’ai dit des éthers
bombique & formique s’applique entièrement à*
Y éther lactique. Ce dernier acide étant de l'acide
acétique chargé de matière animale , s’il étoit
poflïble qu’il fe formât, par fon aélion fur l’alcool,
une efpèce d’éther, ce ne pourroit être que
de Y éther acétique.
É t h e r m a l i q u e . Comme il n’y a pas d ’a é l io n
fenfible entre l’acide malique & l’alcool, il n’exifte
point d'éther malique connu jufqu'ici, 8c il eft certain
qu’il ne peut pas exifter.
É t h e r m a r i n , ancien nom de Y éther murin*
tiqué. (; Voye? ces mots. )
É t h e r m a r t i a l . M. Tromfdorff a prétendu
qu’en faifant digérer de Y éther fulfurique fur l’oxide
rouge de fer,. une partie de cet oxide eft diftoute, 8c forme une liqueur utile en pharmacie, qu’il
nomme éther martial. Cette préparation mérite un
nouvel examen.
Éther molybdique, Il n’y a pas>emre l’oxide*
1^1