
on mouille le réfidu, & on rexpûfê à "ai? Sc âti
foleil pendant plufieurs jours afin d’oxider le
fer j & de le rendra indiffoluble dansTacide acé-
teux qu’on emploie d’abord pour diffoudre les
carbonates terreux. Cette première diflolution,
qui forme ordinairement des acétates de chaux &
de magnéfie , eft évaporée à ficcite. En laiflant
le fel qui en provient expolé à l’air, l’acétate ma- ,
ghéfiën en abforbe l ’humidité, & ori le fépare
de l’acétate calcaire par cette déliquescence : on
peut d’ailleurs les Soumettre refpe&ivement à
.tous les moyens d’épreuve néceffaires pour en dé-
• terminer les proportions.
Le fer & l’alumine font enfuite diffous par l’acide
muriatique : on les fépare , & on en eftime
:1a quantité refpeétive par des moyens appropriés.
Il ne refte plus enfuite que la filice-que l’ on traite
pour la reconnoître avec exa&itude, par le carbonate
de foude , au chalumeau , & qui fe fond
avec effervefcence en un globule vitreux tranf-
parent.
§. V I . De la fyntkéfe ou de la fabrication artificielle
des eaux minérales.
52. On regarde depuis long-tems une analyfe
chimique bien faite lorfqu’on peut, à l’aide de
la fynthèfe , j-ecompofer la matière analyfée.
Cette vérité eft applicable aux taux minérales ,
quoiqu'elle Soit dans l’ordre de celles qu’on n’a
découvertes que depuis quelques années. On ne
doit réellement compter fur l’exa&itude d’une
analyfe d'eau que lorfqu’en dilfolvânt dans ce
liquidé pur les mêmes principes- & dans la même
proportion qu’on les a trouvés, on imite exactement
cette eau , de manière qu’elle fe comporte
, par tous les effais & tous les réaétifs ,
comme la naturelle.
53. On a fi bien réufïi, depuis les découvertes
de l’ acide carbonique & du grand nombre de
fubftances Salines, à analyfer exactement, & con-
féquemment à recompofer les eaux minérales ,
qu’on en a fait un art nouveau & très-important
pour l’humanité, puifqu’il s’agit de la préparation
de médicamens appropriés à un grand nombre
de maladies. On commence par choifîr pour cela
de Veau très-pure, de Sourcede fontaine ou de
rivière, qui ne contienne rien ou prefque rien
d’étranger 5 on y dilfout enfuite du gaz acide
carbonique s’il.eft queftion d'eaux acidulés, &
enfuite des fels que l’analyfé à montrés dans Veau
qu’on imite : on y met du fer fi ce font des eaux
martiales qu’on veut fabriquer.
54. Quand on veut préparer des eaux fulfureu-
fes, on Sature de l’eau bien bouillie & privée d’air
de gaz hydrogène fulfuré ; dégagé du fulfure alcalin
ou du Sulfure de fer , l’un ou l ’autre réduit
en poiidre , & fur lefquels on verfe de l ’acide
Sulfurique ou muriatique étendu' d’eau.
Quand on a Saturé cette eau par une légère agitàtion,
on y ïfttfôduït les fels ou les matières
fixes qu’on fait y être contenues. Dans cette imitation,
on ne fe propofe pas d’ inférer dans les
eaux qu’on fabrique , les matières inertes, les esr-
bonate & fulfate de chaux qu'on a trouves dans
celles de la nature que l’on veut imiter. On n y
fait entrer que les fels fapides aétifs 5 on les emploie
bien purs & criftallifés : on peut même les
ajouter en plus grande quantité qu’ils ne font dans
la, nature , & préparer ainfi des eaux plus fortes
& plus pénétrantes que celles qu’on veut imiter.
54. Bergman a donné ainfi le moyen ^d’imiter
les eaux de Seidfchutz, de Seltz , de Spa, de
Pyrmont, de Saint-Charles en Bohême & d’Aix-
la-Chapelle. V o ic i, d’après fori analyfe, les principes
qu’il propofe de dilîoudre dans Veau pour
imiter chacun de ces liquides , jouiffant en effet
pour la plupart d’une grande réputation. J’offre
d’abord dans ce tableau la quantité de ces principes
en grains, rapportée ainfi par Bergman a
une quantité d'eau également eftimée en grains, &
enfuite leurs proportions en fractions décimales
ou en millièmes, des eaux qui les contiennent.
Eaux de Seidfchut3-.
Poids.. . . . . . . . . . . — 17991 U grains — 1000.
Pef. fpéc.......... . . . -- I ,0060.
Air pur............. —10,011.
Carb. de c h . ... — 0,0 ] 5.
Acide carbon. . — 0,106.
Suif, de ch. ..... • — î «grains — 0^94.
Carb. de ma gu. . . . — 10 ^ grains P.J77-
Suif, de magn. . • • • — 3A3 % grains
1
O
OC
Muriate de magnéf. — 7 ^ grains
Eaux de Seit %. .
— O.JIÎ.
Poids............... — .IÖ00,
Pef. fpéc........
Air pur........... — 0,011.
Acide carbon. — 0,910.
Carb. de magn ■ R • — 7 r i gf*ûw — 0,396.
Carb. de magn . . . — 12 \ grains — 0,697.
Carb. de foude .... — 10 yï grains — 0,566.
Mur. de foude . . . — 46 f i grains
Eaux de Spa.'
— 2,684.
Poids................ — '1000.
Pef. fpéc.......... . .. — liOOiO.
Acide carbon.. . .. — 18 ,pouc. cub. — 03684.
Carb; de c h ... . . . — 3 ff- grains — o,zoi.
Carb. de magn. . . . — 8 §§ grains — 0.479-
Carb. de foude. ■ ■ • — 3 ï* grams ■ — 0,201.
Carb. de fer.a . — 0,077.
Mur. de foude. • — A grains
Eaux de Pyrmont.*’
— 0,023.
Poids,
Pef. fpéc. ; . . . . . . .
Acide carbon........
-- 1,0024.
— 3.7 |r pOUC. CU b . — iH s l
Carb. de ch........... — 8 7 grains' T- 0, 473-
Carb. de magn---- — UB?' grains — 1,063.
Carb. de fer.......... — I g ra in s — 0,077.
Suif, de chaux..... — 16 T5 grains — 0,909.
Suif, de magnéfie.. — 10 grains - S S 79-
Mur. de (Sude.. . . — 2 JL grains — OjlôJ.
Eaux de Saint Charles en Bohême. Chaleur 58 7.
Poids......................— 17900 grains — 1000.
Pefanteur fpécifique.
Gaz hydr. fulfuré. —■ 24 pouc. cub. — 0,442
Carb. de chaux. ;. — 10 A grains — 0,468
Car b. de foude. . . — 28f grains — C j8 f
Soufre................ — 3 7- grains ■— 0,188
Suif; de foude. . . . 100f grains — J J 9
Eaux d’Aix-la-Chapelle. Chaleur 49
Poids.....................— 17897 grains — iopô.
Pefanteur fpécifique.
Gaz hydr. fulfuré. — 24 pouc. cub. —'.,0,443
Carb. de chaux... — 11 \\ grains — 0,638
Carb. de foude. . . — 29 J grains — C*f|4
Soufre................ — '3 A grains — 0,188
Mur. de foude . . . — 11 £ grains — 0,692
56. Depuis quelque tems l’art a gagné encoré
beaucoup dans l’imitation des eaux minérales, fpé-
cialement de celles qui font chargées de fluides
éiaftiques, & qui leur doivent leurs vertus. A l’aide
de machines qui exercent une grande preflion, on
fait entrer dans Veau jufqu’à quatre & même cinq
ou fix fois fon volume d’acide carbonique, & on
l’en charge ainfi plus que ne le fait la nature. On
opère le même effet avec le gaz hydrogène fulfuré
, même avec le gaz oxigène, & il y a lieu
de croire que l’on formera par ce procédé une
nouvelle matière médicale, puifée dans les propriétés
des fluides éiaftiques.
Eaux m i n é r a l e s a r t i f i c i e l l e s . ( Voye^
l'article EAUX MINÉRALES , §. V I. )
Eaux odorantes. On nomme fouvent eaux
odorantes, eaux de fenteur, les eaux aromatiques
produites par la diftillation de Veau fur des aromates
végétaux ou animaux. On en à traite avec un
détail fuffifant à l’article Eaux aromatiques.
Eaux salées. On appelle eaux falées les eaux
chargées par la nature de muriate de foude ou fel
marin, & des fels qui ont coutume d’accompagner
celui-là. On les a décrites a 1 article Eau de
applique cependant plus fpécialement la dénomination
mer.
• Eaux salines. Quoique le mot d'eaux falines
fembie être le fynonÿme de celui d'eaux falées, on
d'eùux J aimes aux eaux minérales qui tiennent
en diffolution des fels différens des muriates ,
&r notamment des fulfates de foude & de magnéfie
, ou un muriate amer, calcaire ou magnéfien,
plus abondant dans, fon mélange avec le muriate
de foude, qu’il n’a coutume de letre dar.s les
eaux falées proprement dites.
On a parlé des eaux falines à l’article des Eaux
MINÉRALES;
Eaux sulfureuses- Les e a u x Julfureufes (ont
celles qui tiennent du foufre en diffolution. On
fait que le foufre y eft uni à l’hydrogène , & que
le gaz hydrogène fulfure eft en effet très-dilfo-
luble dans Veau. Cette diffolution, d une odeur
très-fétide, rougiffant les couleurs bleues, facile
à troubler par le contaél de l'air, & précipitant
du foufre par ce contaét, ne diffère dans nos laboratoires,
ou la préparation eft due à l’art des
eaux fuifureufes naturelles, que parce que celles-ci
contiennent ordinairement beaucoup moins de gaz
hydrogène fulfuré. On a décrit les propriétés de
ces eaux à l’article Eaux minérales, §• III-
■ Eaux sures. On nomme eaux fur es les eaux
qui furnagent les farines avariées, dont les amidon-
niers fe fervent pour préparer l’amidon. Ils laiffent
ces farines macérer dans des tonneaux, pour détruire
, par la fermentation putride, la portion de
gluten & d’extrait unis à l’amidon. Par les progrès
même de cette fermentation, le gluten s’atténue >
fe divife, fe diffout dans Veau acide, 8c fe pourrit
peu à peu de manière à exhaler une odeur fétide.
L’amidon , qui n’eft pas fufceptible d’une décotr.-
pofition fi prompte, fe précipite pur au fond de
Veau : celle-ci eft affez aigre pour rougir les couleurs
bleues & faire effervescence avec les carbonates
alcalins. Elle contient de l ’acide acétique
coloré, huileux, une certaine quantité d’ acétate
ammoniacal, une matière animale provenante du
gluten, & du phofphate de chaux qui eft aûffi dû
à ce principe. Tel eft le réfultat de 1 analyfe qu en
a faite M. Vauquelin. Il paroît que c’eft une petite
portion d’amidon qui fe convertit en vinaigre, &
que cet acide diffout & fépare enfuite de l’amidon
le gluten dont il arrêté même la decompofition
putride. ,
Les eauxfûres des amidonniers ne font employées
que pour engraifler les cochons : on en fait écouler
une partie dans les vaiffeaux , & elles répandent
une odeur aigre, défagréable, qui fait reconnoître
d’affez loin les ateliers. On pourroit les faire
fervir à la fabrication des acétates métalliques, 8c
■ furtout de celui de plomb.
Eaux vives. On connoît fous le nom d'eaux
vives les’eaux courantes agitées par le mouvement
1 de leur chute, coulant avec le contaét de 1 air ,
| 8c provenant en général de terrains fablonneux ^