
entre les caufes auxquelles ces effets analoguesfont
dus.
Je cenfignerai ici une notice très-courte des
idées nouvelles de M. Herfchel, fur la lumière du
foie zl .’ elle eft extraite du Bulletin de la Société philomatique,
où Ton rend compte en peu de mots
des nouvelles découvertes faites dans les fciences.
c* Le douleur Herfchel ,dans un écrit récemment
publié , conclud, d'après des obfervations très-
variées y que le corps du foleil eft opaque & obf-
cur par lui-même, mais qu’il eft enveloppé d’une
atmofphère tranfparente, dans la partie fupérieure
de laquelle flottent des nuages lumineux qui lui
donnent l’éclat dont il eft environné j que ces
nuages font dans deux états différens : les plus élevés
, ou ceux qui forment la couche la plus éloignée
du foleil, font les plus brillans. Il réfulte de laque
les taches qui paroiffent fur 'cet aftre y font des
ouvertures par lefquelles fon difqùe fe montre
entre les nuages lumineux. Sur les bords des taches
on apperçoit fréquemment la couche inférieure de
l’atmofphère célefte, que les irrégularités de la
furface , compnfée de parties faillantes & de profondes
dépreflions, font diftinguer de la couche
fupérieure, beaucoup plus lumineufe.
» M. Herfchel attribue la formation des vides
entre les nuages lumineux, defquels réfultent les
taches y à l’explofion d’u*n fluide élaftique dégagé
du corps obfcur du foleil. Ce fluide s’ouvre un
chemin à travers l’atmofphère folaire, en écartant
davantage les nuages de la partie fupérieure que
ceux de la partie inférieure, qui par ce moyen
deviennent vilibles au deflbus des premiers fur les
bords de la tâche. L’ aftrônome anglais fuppofeque
ce fluide élaftique fert à entretenir la matière des
nuages lumineux, 8c il croit pouvoir, d’après les
faits, établir une connexion entre l’apparition des
taches du foleil & la température fur la terre. 11
affirme que la matière lumineufe n’a pas la même
efficacité pour produire la chaleur lorfqu’elle n’a
pus été pour ainli dire élaborée ( portée à fa per-
■ tè&ion ) par ^opération qui forme les taches. »
LUNE, nom myftérieux 8c fympathique donné
à l’argent par les alchimiftes , qui l’ont repréfenté
dans leurs caractères myftiques par un croiffant. Cet
emblème eft, dit-on , tiré de ce que l’argent peut
être confidéré , fous quelques rapports , comme
la moitié de l’or. ( Voyez les articles. Argent &
O r . )
Lune cornée, ancienne dénomination dumu-
riàte d’argent fondu, & qui imite en effet, par la
eo t r ie u r * l’apparence de certaine variété de corne,
( Voye\ Varticle ARGENT. )
Lüne fixée. Gaubius>célèbrepr©feffeur de chimie
à Ley de, no lis apprend qu’un certain Ludemann
a long-tems venduen Hollande,fous lenomridicule
& emphatique de luneflxéè.(luna flxata Ludtmannï) k
un oxide de sine préparé comme ce qu*oti-ftom-
moit fleurs de fine, & que ce remède, vanté dans
les convuliîons, a fouvent eu du fuccès dans ces
maladies. ( Voye% l'article Zinc. )
LUPIN. C’eft la graine d’une légumîneufe dont
on ufe comme aliment pour l’homme ou pour les
animaux, dans quelque pays. J’en ai donné une
analyfe à l’article lentilles , pour comparer fa farine
groffière à celle de plufieurs autres graines légumineuses.
( Voye[ le mot Lentilles. )
LU T , LUTER. On nomme, en chimie, lut
toute matière deftinée, foit à enduire 8c recouvrir
les furfaces de quelques vafes de verre ou de terre
pour les rendre plus fufceptibles de rélifter au feu,
foit à fermer les commiffures des vaiffeaux dans
les appareils conftruits pourcondenfer & recueillir
les corps en vapeur. Je vais donner une notice des
principales efpèces de lut dont on fe fert le plus
fouvent dans les laboratoires, foit pour enduire
les vafes de verre, foit pour en fermer les ouvertures.
Il n’eft pas befoin de dire que lutcr eft l’opération
par laquelle on applique aux vaiffeaux les
différentes efpèces de lut dont il va être queftion.
Lut de chaux & de blanc d’oeuf. Lorff
qu’on veut arrêter des vapeurs pénétrantes & cor-
rofives , on fe fert fouvent, pour boucher les
commiffures ou jointures des vaiffeaux de verre
ou de grès, ou même de métal, d’ un lut fait avec
le blanc d’oeuf 8c la chaux. On commence par enduire
des bandes de- vieille toile de blanc d’oeuf;
on les faupoudre enfuice de chaux éreinte à l’air
& en poudre , que l’on frotte fur le blanc d’oeuf:
quelquefois on mêle les deux matières , & on les
bat légèrement avant d’en enduire les linges. On
applique les linges fur les jointures des vafes, en
ayant foin que ceux-ci foient bien fecs auparavant.
Quelquefois on met deux ou trois de ces linges
fins les uns fur les autres, On a foin de les laitier
fécher pendant quelques heures, avant" de pro>
céder à la diftiihtion j cependant l’un des avantages
principaux de cette efpèce de lut eft de
fécher promptement.
Ce lut eft fpécialement employé pour coller &
retenir les tubes dans les goulots des flacons de
Woulfe, 8c pour arrêter les gaz acides ou ammo-
niacals, qu’on fait paffbr dans l’eau ou d’autres
liquides à i’aide de ces appareils : k ténacité eft
même -affez grande pour qu’on s’en fer-ve dans
l’intention de retenir des fentes faites à des vafes
de verre-,-&• d’empêcher qu’elles ne s’étendent.
Ce lut, bien préparé, colle en effet très-fortement
les fragmens des vafes de verre, & j’ai vu des
ballons , des bocaux, 8cc^ fondés ou retenus ainfi:,
du rer long-tems & fervir comme des neufs.
Quelquefois on recouvre le lut gras de bandes
de toile, enduites de lut de chaux & de blanc d'oeuf
pour contenir & bien conferver le premier enduit.
«. Lut de colle-forte. On fe fervoit * dans les
laboratoires des deux fameux Rouelle , pharmaciens
& chimiftes à Paris, d’un lut très-commode
que Roux,a fait connoître le premier dans fes ;
Cours à l’Ecole de Médecine. Il confifte dans une
-pâte faite avec le marc des amandes épuifé d’huile, 8c la colle-forte diffoute dans l’eau bouillante. On
fubftitae quelquefois le marc de graine de lin à
celle des amandes. Ce lut, qu’on fabrique maniable
Ôc duétile, s’applique aifément fur les vaiffeaux
de terre même numide. Il prend une grande con-
fiftance, peut remplacer le lut gras, & on l’enlève
enfuite avec l’eau chaude. Dans beaucoup de laboratoires
on a fubftitué avec avantage ce lut fim-
J>Ie au lut gras, dont il n’a ni les inconvéniens ni
a cherté. Il eft aujourd’hui généralementemployé
pour réunir, aux flacons 8c bouteilles de Woulfe,
les tubes communiquans & les tubes de fûreté , -
qu’on difpofe enfemble dans ces utiles appareils
de la chimie moderne.
- Lut des cornues. Lorfqu’on veut donner aux
cornues de verre ou de grès une foüdité affez
grande pour les défendre du conta& d’un feu trop
énergique , Ôc fur tout de l’effet des variations
trop fubites de température, on les enduit avec
fuccès d’une pâte très-liquide, faite avec une argile
bien liante & réfraaaire , comme la terre à
four 8c du fablon prefqu’à parties égales. On mêle
â cette pâte ou bouillie claire de la bourre coupée
en petits brins. On plonge la cornue dans cette
bouillie, & on la tourne en l’en fortant de maniéré
que le lut fe place uniformément fur toute
la furface que l’on veut luter. On iaiffe fécher à
l’ombre cet enduit j on en remet de la même manière
une fécondé & une troifième couche, fui-
vant l’épaiffeur qu'on veut lui donner. Le fablon ,
ajouté à l’argile , en retient les parties, & s'op-
pofe aux gerçures & aux fentes qui fe forment
très-fouvent dans ce lut pendant la defficcation ,
furtout fi celle-ci eft trop rapide. La bourre produit
auffi très-bien cet effet, 8c fert de plus à retenir
le lut folidement attaché fur la furface des
cornues.
Ces vafes, ainfi préparés ou Iutés , réfiftent lorsqu'on
les a fait bien fécher à des températures
beaucoup plus fortes que ne le feroit le verre ,
ht l’on ménage même ainfi les cornues de grès ,
qui par-là ne font pas fi expofées à fe fêler. On
hite ainfi les cornues pour la diftillation du phof-
phore, 8c pour d’autres opérations qui exigent
une très-haute température.
Lut d’empois. Il y a beaucoup de diftillations
dans lefquelles on ne réduit en vapeur que de
l’eau, de l’alcool ou des acides très-légers, &c. ]
Dans ce cas, -on n’a pas befoin de garnir les-joîn- !
tures des vaiffeaux de lut folide 8c tenace. Pourvu
qu’on les bouche légèrement, l’opération réuffit
bien. Dans ce cas, on fe fert de bandes de papier
qu’on enduit d’empois ou de colle faite avec la
farine. On attend que ce lut fimple foit fec avant
d’opérer, & l’on a dû prendre la précaution de
l’appliquer très-exaétèment fur les commiffures.
Lut de vessie. Il y a beaucoup d’opérations
ou l’on fe contente, pour luter les jointures des
vaiffeaux , d’y appliquer des bandes de veffie
mouillée, qu’on allujetcit avec des ficelles minces
paffées à plufieurs tours. On emploie ce moyen
dans le cas de vapeurs aqueufes , alcooliques 8c
non corrofives. On s’en fert auffi affez fouvent
pour contenir, affujettir & ferrer les couches de
lut gras qu’on a placées d’abord fur les jointures
bien fèches des vaiffeaux.
Lut gras. C ’eft Tefpèce de lut la plus ancienne
& la plus généralement employée autrefois
dans les laboratoires de chimie. On le nomme
lut gras à caufe de fa nature & de fa confiftance.
On le fabrique avec l'argile bien feche, paffée au
tamis de fo ie , battue long-tems avec l’huile de
lin cuite ou rendue ficcative par l'oxide de plomb:
il en réfulte une pâte brune, graffe , bien liante,
qu'on conferve long-tems dans des veffies huilées.
Pour s’en fervir , on en fabrique des rouleaux ou
cylindres, que l'on applique en les apiatiffant fur
les jointures des vaiffeaux , après les avoir bien
effuyées & defféchées fi elles étoient humides. On
a foin d’aplatir avec une règle mince les bords de
cet enduit fur les furfaces des commiffures de
verre. On recouvre le tout de bandes de papier
enduitès de blanc d'oeuf & de chaux, ou de bandes
de veffie mouillées, affujetties enfuite avec des ficelles.
On a vu plus haut qu’on fubftitué prefque
toujours à ce lu t, dans les laboratoires d’aujourd'hui
, le lut de pâte d’amandes ou de lin avec la
colle-forte.
Lut hermétique. On nomme ainfi, dans les
livres de chimie , le procédé par lequel on bouche
les vaiffeaux, en fondant leurs extrémités à U
lampe ou au chalumeau. On ne peut pratiquer ce
procédéque fur des verres minces 8c très-fufib!es,
& il eft par conféquent très-peu employé, puifquo
le plus fouvent les vafes dont il s’agit de luter les
jointures, font épais furtout vers les extrémités
à luter. Auffi eft-il très-rare qu’on lute aujourd'hui
hermétiquement, furtout depuis l’invention de
l'appareil ingénieux de Woulfe ou des tubes com-
rouniquans, par le moyen defquels il ne refte aucune
iffue extérieure aux vapeurs ou aux gaz, &
par conféquent aucune perte à craindre.
Lut résineux. On fe fert quelquefois de réfine
ramollie par l'addition de la térébenthine, ou
de ce qu’ça nomme cire a fcellcr dans les arts,
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