
Noms des fibfidnces. Forme de lu molécule intégrante,
| Soudé muriatée... | ........
O&a'e i» ie ré> gulfi.e r.- {) PFlwom fbu lffUuirré.........; .............. > Cube.
Cobalt gris............ ... ; . . .
Chaux carbonatée................. o ,
Argent antimonié fulfuré.. . 5 tl,s"
Prifme hexaèdre J Mica........................................O D .,c_. . A , - , .
égulier. \ Molybdène Culture.............. 5 Prlfme dr01t 3 bafes th°mbe
Corindon................................... Rhomboïde aigu.
Plomb phofphaté....................... Dodécaèdre pyramidal.
Dodécaèdre rhom- Ç Chaux fluatée....................... 7 . , , ...
boïdal. I Fer oxidulé.............. 5 06heûr'e régulier.
Î Àmphigène............................
Analcyme... . . r . ................ > Cube.
Fer fulfuré............................ )
Ammoniaque muriat-é .........Oéfcaèdre régulier.
Grenat................... .................... Dodécaèdre rhomboïdal.
CRISTALLOGRAPHIE. Ce mot lignifie proprement
la defcription des criftaux. C ’eft aujourd’hui
une partie très-importante de la minéralogie
: Piomé-Delifie, d’après les vues de Linnæus,
y a donné beaucoup d’attention. M. Haüy a pouffé
la crift allô graphie beaucoup plus loin encore, en
s’occupant du rapport des formes extérieures avec
les noyaux ou formes intérieures, en décrivant
la diffeélion des criffaux pour arriver à leurs
noyaux , & trouvant ainfî les lois que les^ molécules
fui vent dans leur juxtapofîtion. Cet objet
eft entièrement du reffort de la minéralogie, & nous
le renvoyons au Di&ionnaire de cette fcience.
CRISTALLOTECHNIE. On nomme crifiallo-
technie l’art de produire ou de faire naître les
formes criftallines des fels par des procédés chimiques
bien ménagés. Quoiqu’on en ait donne les
principes généraux à l’ article.CRiSTALLiSATi'ON^
il, y a quelques détails de pratique qui n’ont pas
du être traités dans cet article, & dontl’enfemble,
s’ il étoit complet, conftitueroit véritablement l’art
de la crijlallotechnie. Il feroit fuperflu d’effayer-la
defcription d’un art qui n’exifte point encore, dans
un ouvrage deftiné à donner l’état des connoif-
fances acquifes. On fe contentera donc d’indiquer
ic i, pour ceux qui feroient curieux de favoir ce
qui a déjà été tenté fur la defcription de cet art,
qu’il exifte une Differtation , publiée par M. 'Leblanc
en 1802, & qui a pour titre : De la Crif-
tallô technie , ou EJfai fur les phénomènes de la crif-
tallifition & fur les moyens de conduire cette opération
pour obtenir des crifiaux complets 3 & les modifications
dont chacune des formes eft fufceptible.
Ce dernier travail de M. Leblanc a été analyfé
par M. Alexandre Brongniart, qui entend compte
ainfî dans le Bulletin des fciences :
« Il y a long-tems que l’on avoit remarqué
qu’un même fel étoit fufceptible de fe criftallifer
fous plu fie tirs formes très-différentes. M. Haüy
a démontré que toutes ces formes fecondaires
étoient dues à des arrangemens différens d’une
même molécule intégrante 5 il a fait voir que ces
arrangemens n’étoient point l'effet de ce que l’on
nomme le hafa-rd , mais.-qu’ils fuivoient des lois
affez fimples, que l’on pouvoit facilement déterminer.
11 s’eft arrêté ici : il n’a pas cru devoir
publier encore les apper^us qu’il a donnés dans
fes cours, fur les tarifes qui dlfpofent les molécules
intégrantes à fuivre telle ou telle loi dans
leur arrangement entr’elies. Ce font ces caufes
que recherche M. Leblanc dans fes Obferva-
tions fur l’accroiffemant des criffaux. U y a lon*-
tems qu’il s’occupe de ce travail. Le Mémoire
qu’il a lu à l’Inftitut, eff une confirmation & une
fuite de celui qu’il a lu à l ’Académie des fciences,
& dont l’extrait a été imprimé dans le Journal de
Phyfique, novembre 1788, page 374. Il a reconnu,
en obfervateur patient & ingénieux
qu’on pouvoit faire varier confidérablement &
à volonté le.volume & la ferme des criffaux
en les faifant fe former & croître dans certaines
circonftances ; & depuis long-tems il a enrichi
les collections de criffaux d’alun, de fel marin
de fulfate de cuivre, &c. d’un volume & d’une
netteté-extraordinaires. 11 a publié aujourd’hui les
moyens qu’il a employés.
■ »s- Les vaiffeaux à fond plat, de verre ou de
porcelaine , font les meilleurs pour obtenir .de
beaux criffaux ifolés. Les diflolutions doivent être
portées jufqu’au point de criftallifër : elles donnent
d’abord des criffaux qui font très-petits. On
choifîc, parmi ces petits criffaux que M. Leblanc
nomme des embryons, ceux qui font plus nets,
pour les faire croître, ou comme le dit ce chi-
mifte, pour les élever : on décante la liqueur
pour la purifier, & on dîffémine .dedans les petits
criffaux d’élite, ayant' foin de les retourner
C R I
tous les jours 5 on fait un fécond choix parmi ces ]
criffaux, pour élever féparément ceux dont on
veut augmenter ou changer la forme.
|f Pour les faire croître fans irrégularité, il
faut les placer dans l’eau-mère d'une diflolution
qui a donné une criftallifacion en maffe. On doit
avoir foin de les retourner fréquemment, & de
leur adonner de nouvelle eau-mère à inefüre qu’ils
croi/fent. On peut les amener ainfî à un volume
considérable. -
- *> - Si on les laiffe trop long-tems dans une dif-
folution où ils ont pris tout leur accroiffement,
ils diminuent au lieu d’augmenter 5 & l’on remarque
que ce décroiffement fe fait fur les angles
& fur les arêtes, de manière à laiffer voir des
ftries qui indiquent la direction des rangées de
molécules qui font fouftraites. La pofîtion des
criffaux, dans la diflolution, influe fur leur forme :
cet effet eff furtout remarquable fur les criffaux
prifmatiques j ils croiffent en longueur lorfqu’iis
font couchés fur un de leurs pans, & en largeur
lorfqu’ils font placés fur leur bafe.
as M. Leblanc, ayant changé l’alun oCtaèdre en
alun cubique en mettant un criftal oCtaèdre d’alun
faturé de fa terre , qui donne le cube, en conclut
que fouvent les formes fecondaires font dues à des
différences dans la proportion des principes (j ).
33 Une obfervation curieufe de M. Leblanc, &
déjà rapportée dans le Journal de Phyfique, prouve
que la même diflolution, abandonnée à elle-même,
n’eff point également faturée dans toutes fes parties.
Si on fufpend des criffaux à différentes hauteurs
dans une diflolution, les criffaux les plus
inférieurs augmentent plus vite que les fûpérieurs,
& il arrive quelquefois que ceux-ci fe diffolvent,
tandis que les inférieurs croiffent encore. Il faut
remarquer l’analogie qu’il y a entre cette obfervation
& celle delà faturation plus complète des
eaux de la mer dans les hauts-fonds.
« M. Leblanc annonce qu’en ajoutant du fulfate
de cuivre qui fe criftallife en prifme oblique,
à du fulfate de fer qui fe criftallife en oCtaèdres,
on obtient également des rhomboïdes (2). 33
(1) Il nous femble que ce fait ne peut pas amener,
plutôt qu’un autre, une femblable conclufîon.
D’après les expériences de M. Vauquelin, l’alumine
en excès eft mêlée au fulfatc d’alumine, mais n’y eft
point combinée , puiiqu’une fîmple diflolution dans
l’eau fuffic pour l’en féparer : aüfli ces criffaux font-ils
opaques. D’ailleurs, le même chimifte a obtenu des
criffaux cubiques & tranfparens de fulfate acidulé d’alumine.
( Note de M, B. )
(2.) Nous devons faire remarquer que la forme primitive
du fulfate de fer eft le rhomboïde , & que l’octaèdre
irrégulier qu’il préfente quelquefois, eft une
forme fecon.daiie. M. Haüy a>examiné un de ces criftaux
,réfultanc du mélange d’une diflolution de fulfate
de cuivre avec une diflolution de fulfate de fer. Le
rhomboïde qu'il a vu ne diffère en rien du rhomboïde
primitif du fulfate de fer. ( Note des rédacteurs, )
c R O 90
CRîSTALLOTOMIE. On doit nommer aujourd’hui
crifiallotomie l’art de difféquer les crif-
taux, ou de reconnoître par le clivage la réparation
régulière de leur fuperpofition , l ’ordre
de leur arrangement, & le noyau intérieur ou la
forme primitive. C ’eft un art que M. Haiiy a
créé , & qui lui doit tous les progrès qu’il a faits
jufqu’ici. ( Voye.£ le Traité de Minéralogie de cet
auteur. 1
CRISTAUX. Toutes les fois qu’une matière
traitée chimiquement, une combinaifon faline ,
artificielle , ou une combinaifon minérale, naturelle,
préfente une forme régulière, polyèdre,
on dit qu’elle a ou qu’on lui donne la forme de
crifiaux, qu’elle eff en crifiaux, on entend donc
par ce mot la forme géométrique qu’affeétent par
la nature ou par l’art des compofés chimiques,
& qui quelquefois fert à les caraCtérifer, à les
faire reconnoître. ( Voye1 l'article C r i s t a l l i s
a t i o n . )
Cristaux artificiels. Le verre folide,
denfe, blanc , trës-tranfparent, fufceptible d'un
beau poli, eft nommé crifial ou crifiaux dans les
boutiques.
Cristaux de Lune. On nomme ainfî le nitrate
d’argent fans forme criftalline & régulière.
( Voyei les mots Argent, Nitrate d’argent
b Lune.)
Cristaux de Vénus. C’eft le nom trivial
; on ufuel qu’on donne , dans le commerce , à
l’acétate de cuivre criftallife. ( Voye£ ce mot.)
Cristaux de Voule-t. Autre dénomination
du fel criftaliifé.
Cristaux gemmes; C ’eft fous ce nom qu’ on
a défigné > dans beaucoup de livres de minéralogie
, les téléfies & les pierres dures, brillantes,
infufibles, qu’on nommoit auflï pierres précieufes.
Ce nom de crifiaux gemmes indiquoit tout à la
fois leur belle tranfparence & leur forme régulière.
v( Voyeç les mots C o r i n d o n , TélÉsis ,
Pierres précieuses , Émeraudes , Rubis ,
Saphir, T opaze, &e.}
CROCUS. On donnoit autrefois en ebi nie le
nom de crocus aux oxides de quelques métaux qui-
fe rapprochoient de la couleur du fafran. Ces
dénominations , fouvent fauffes & toujours ridicules,
font entièrement abandonnées aujourd’hui.
Crocus d’antimoine. Le nom de crocus avoit
été tellement familier autrefois pour plufîeurs
préparations d’antimoine, que l ’on avoit prefque
j francifé l’expreffion de crocus d antimoine pour
1 défigner l’oxide fulfuré de ce métal , fait, ou par