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n’a pas permis de déterminer exactement leur
forme ; il elt très - déliquescent. Sa diffolution
épaiffe eft comme une gelée 5 fa faveur eft amère
& défagréable ; il n’eft décompofé que par la
baryte & par la chaux.
On n’en a encore fait aucun ufage. Il eft vrai-
femblable que fa diffolution , gardée 8c altérée par
le teins ; pafft en partie à l’état d’acétate de po-
taffe avant de fe décompofer complètement.
Citrate de soude. Il en eft de ce fel comme
du précédent. Avant nos expériences faites en
fruCtidor an y , ou feptembre 1797 , on n’en âvoit
absolument rien dit. Nous avons obfervé, Vau-
quelin 8c moi, les faits fuivans fur cette combi-
naifon.
36 parties d’acide citrique concentré ont demandé
41 parties de carbonate de foude en crif-
taux , d’où nous avons conclu , d’après les proportions
connues de ce dernier Tel , que 100
parues de citrate de foude contiennent d’acide
citrique 60,7 , de fotrde 39,3.
Le citrate de foude eft très - diffoluble : une
partie fe diffout dans 1,75 d’eau à 12 degrés de
température.
Il criftaüife bien : fa forme eft celle de prifme
à fîx pans , fans pyramides.
Sa faveur tft l'al -e 8c fade. Il s’effleurit légèrement
à l’air , fans fe réduire tout-à-fait en
pouftière.
Expôfé au feu , il bouillonne, fe bourfouffie,
êc fe convertit en charbon.
Sa diflolution dans l’eau n’eft pas précipitée
par l’eau de chaux , quoiqu’ il foit décompofé,
parce qüe l’eau qui tenoit iâ chaux en diffolution,
fuffit pour diftoudre le citrate de chaux formé ;
la baryte le précipite abondamment; le muriate &
le nitrate de chaux y produifent un précipité de
citrate calcaire.
Citrate de strontiane. Entièrement inconnu.
Citrate de titane. Abfolument inconnu.
Citrate de tungstène. Inconnu.
Citrate de zinc. Voici ce que M. Vau-
quelin a obfervé fur la combinaifon de l’acide
citrique 8c du zinc. 50 parties de ce métal ont
été mifes en contact avec une diffolution d’acide
citrique : il s’eft -développé promptement une
efférvefcence affez forte, due au dégagement du
gaz hydrogène. Ce mouvement a duré pendant
vingt-quatre heures. La liqueur avoic alors déoofé
fur les parois du vafe & à la ftirface des morceaux
de zinc, des plaques falines formées de petits crif-
taux brillans & peu foldbles dans 1 eau. :
En effet, l ’eau à 10 degrés n’en a diffous
que o,o i i de fon poids; l’eau bouillante en a
diffous un peu davantage. !
Quoique peu foluble, le citrate de zinc a ce- 1
C 1 s
pendant une faveur métallique affez forte &
ftyptique , prefque femblable à celle du fulfate
de ce métal. ^
Sur les 50 parties de zinc employées dans
cette expérience, il y en a eu 12 de diffoutes,
& on a obtenu 38 parties de citrates de zinc:
d’où il fuit que 100 parties de ce fel doivent
contenir (le zinc abforbant 61 parties d'ox’gène
fur 100 pour fe difioudre dans les acides) d’acide
citrique 49,16, d’oxide de zinc 50*84.
On forme également ce fel en mêlant les
citrates alcalins avec le fulfate de zinc.
Citrate de zircone. Inconnu.
Citrate d’urane. Inconnu.
CITRIQUE (Acide). C ’e ft, comme on l’a
vu à l’article Citrates en générai, le nom adopte
pour l’acide du citron 8c de tous les fruits ou
• il eft contenu. Il a été nommé acide citronien dans
le premier volume de cet ouvrage, par M. Guy-
ton1 avant que la nouvelle nomenclature eût été
adoptée. ( Voyc£ Le mot Citrates.)
CISAILLES , ƒ ƒ. plur. Ce font des efpèces
de gros ci féaux qui fervent à couper des lames,
des fils métalliques, &c.
On en diftingue de deux efpèces : les cifailles
1 main, & les cifailles fixes. '
Les premières font deftinées à couper des lames
ou des fils métalliques minces, 8c qui n’oppofent
pas une grande réfiftance > les fécondés au contraire
ferve nt à couper des lames ,-des flaons, des
fils de métal beaucoup plus épais 8c plus gros.
Cet inftrument eft formé de deux mâchoires
courtes, épaiffes, dont le tranchant eft d aciér
trempé, 8c qui font réunies l’une contre l’autre
avec une vis à écrou, au moyen de laquelle on
peuï les ferrer à volonté fuivant le befoin, &
de deux bras ou leviers plus ou moins longs , &
forts félon que l’ ufage auquel ils font deftinés
le demande.
L’on conçoit en effet que la longueur & la force
des bras des cifailles doivent être proportionnées
à la réfifiance qu’oppofent les matières que l’on
veut couper.
La forcé de l’homme étant toujours à peu près
la même, & la réfiftance des métaux cramant
comme leur maffe 8c leur dureté, il arriverait
un terme où l’ouvrier ne pourrait -plus vaincre
la force d’adhifion des parties métalliques, s’il
ne multiplioit la fienne par un levier plus long
8c plus fort.
Les bras des grandes cifailles font ordinairement
courbés à leurs extrémités, fuivant le fens
vertical des mâchoires; l’une eft enfoncée dans
une pièce de bois pour fixer l’outil, 8c l’autre
tombe fur le lieu de la courbure de la branche
ou bras inférieur, de manière qu’ils laiffent entre
eux un efpace capable de contenir la main fans
la preffer.
J)
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Quelquefois l’extrémité du bras inférieur eft j
courbée horizontalement par rapport a la polit ion
verticale des mâchoires, 8c elle eft retenue par
un anneau de fer fur un établi, tandis qu un
bouton cârré, foudé à ce même bras a environ cinq
ou fîx pouces des mâchoires, s’appuie contre le
bout de l’établi, 8c contient l’inftrument en place
d’une manière fixe 8c folide. Cette dernière dif-
polition a l ’avantage de permettre de^ changer
à volonté l’inftrliment de place, de l’oter facilement
lorfqu’on n’en a plus befoin, de rendre
l’établi libre pour tout autre ufage ; enfin, de ne
point occuper une place inutilément.
L’on voit une figure d’une paire de cifailles.
au n ° . jo , claffe 1.
Les cifailles à main font faites à peu près de
la même manière que les cifailles fixes ; elles
en diffèrent feulement en ce. que les bras font
moins longs & moins forts , relativement aux
mâchoires , 8c qu’au lieu d'être courbés perpendiculairement
à leur extrémité, ils font tournés
en dedans circulairement, de manière que les
doigts placés entr’eux ne puiffent pas être preffés
lorfqu’on s’en fert. .
L’ ufage de ces cifailles demande une certaine
habitude dans la main, furtout lor-fque le métal
à divifer offre un peu de réfiftance.
Pour cela, il faut placer la bafe du pouce fur
le bras fupérieur, les trois premiers doigts fous
le bras inférieur, 8c le petit doigt entre chacun
d’eux, en forte qu’en preffant par ce moyen les
deux branches des cifailles en des fens oppofés , on
puiffe rapprocher les. mâchoires l’une de l’autre,
8c les empêcher de s’écarter par la réfiftance du
métal..
Il y a quelques-unes de ces cifailles dont les
parties font reunies par un fimple clou rivé aux
deux bouts ; mais c’eft un défaut , parce qu’à la
fuite des efforts multipliés qu’elles fubiffent, les
mâchoires s’écartent , & on ne peut alors les
rapprocher qu’en rivant le- clou plus fortement
à coup de marteau, dont la force eft difficile à
eftimer, & il arrive fouvent qu’étant trop ferrées
les deux tranchans fe mordent réciproquement.
La fig. 51 , claffe 1 , repréfente des cifailles
à main.
Il faut avoir foin de ne pas laiffer ces inftrumens
à découvert dans des lieux humides , 8c furtout
dans des laboratoires de chimie, où il y a fouvent
dès vapeurs acides qui les corroderaient 8c les
mettr oient bientôt.hors de fer vice. ( V. )
CISEAUX , f. m. plur. C ’eft un inftrurri.ent qui
fert fouvent dans la partie .opératoire de la chimie
, que tout le monde connoît, & qui pour
cette raifon ne mérité pas de dtfeription particulière
ni de figure pour le reprréfenter.
Ils fervent à.divifer les corps minc.es, moyen-’
nement durs ou mous „ dont l’élafticité èc la contexture
s’oppofent à leur divifion par les iboyens1
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ordinaires : telles font les fubftances animales &
quelques matières végétales qui font formées de
fibres alongées. Mais une fois coupées très-court,
elles peuvent être enfuite facilement réduites en
poudre par l’adfion du pilon.
Il faut qu’ils foient, comme les cifailles, proportionnés
à l’effort qu’il faut employer pour
vaincre la réfiftance oppofée par la maffe & la
dureté des corps à divifer. ( V . )
CLAIRE (E toffe ). C ’eft le nom qu'on donne
chez les potiers d’étain à un alliage de plomb &
d’étain, dans lequel le premier de ces métaux eft
extrêmement abondant, & qui doit être rejeté
pour tous les üfages^économiques & médicinaux.
( Voye-^ les mots Etain , ALLIAGE dans ce Dictionnaire
, et l’article POTIER d’ÉTAIN dans celui
des Arts. |
CLARIFICATION. C’ eft une opération par
laquelle on fépare d’une liqueur quelconque des
corps hétérogènes qui en altèrent la pureté & en
troublent la tranfparence.
L’on peut diftinguer deux efpèces de clarification
, l’une Amplement mécanique, l’autre véritablement
chimique.
Toutes les fois que les corps étrangers, qui
altèrent la pureté 8c la tranfparence des liqueurs,
n’y font que mélangés , 8c retenus en fufpenfion
par la vilcofité ou la pefanteur fpécifique du
liquide, l’on peut les léparer par des moyens
purement mécaniques , tels que l ’intromiffion du
cajorique , l’addition «d’une certaine quantité
d’eau qui, en écartant les molécules des liquides,
diminuent leur pefanteur fpécifique, 8c favorifent
la précipitation des corps étrangers.
C'eft ainfi que la réparation des corps folides,
précipités de leurs diffolutions par les réadlifs,
étant trop divifés pour pouvoir fe réunir & fe
dépofer au fein d’une liqueur trop denfe, peuvent
le faire par le moyen du calorique, qui, en leur
donnant un léger mouvement, les met dans le
cas dé fe rencontrer 8c de fe réunir en maffes
confidérables , & qui, en dilatant les parties du
liquide dans ifnè raifon plus grande que celles
du folide j ajoute une facilité de plus à fa précipitation.
C ’eft aufli par la même raifon que
des corps folides, retenus en fufpenfion par un
liquide plus pefant que l'eau , font aidés dans
leur précipitation par l’addition d’une certaine
quantité de cette fubftance , parce qu’en diminuant
la pefanteur fpécifique du liquide , elle
agit comme fi elle augmentoit celle des folides.
,L’alcool eft quelquefois employé au même
I but, lorfqu’il n’agit pas fur le précipité de ma-
niere à le diffoudre, 8c qu’il peut être féparé
j de la liqueur fans lui faire fubir de changement
! dans fes propriétés;: Les filtrations Amples par
| diffèrens tifftis plus ou moins ferrés, font encore
| des moyens mécaniques que l’on p ut employer
1'avec fuccès pour clarifier les liqueurs; mais il