auflî deftioée à la préparation connue fous le nom ! <1 eau de lace. ( Voy.e^ etc article & celui de S U C C IN «)
H u i l e d e t a r t r e , dénomination très-impropre
dont on fe fervoit autrefois pour défigner l'ai- '
caii fixe obtenu, du tartre par la combuftion, &-j
cjuij après avoir attiré de l’air l'humidité né.ef- j
faire pour le porter à l’état liquide, forme une liqueur
épaille allez femblable à la confiftance d’une :
huile. On nommoir aufii ce liquide huile de tartre \
fa r défaillance y ce dernier mot étant fynonyme de |
celui de déliquium ou déliquefcence. ( Voye\[ les mots \
A l c a l i , P o t a s s e & T a r t r e . )
H u i l e d e v e n u s , nom anciennement donné
aux diflolutions concentrées du cuivre dans les
acides, & furtout à celle dans l’acide muriatique, j
Cette dénomination eft depuis long-tems aban- i
donnée. ( Voye\ H u i l e d e s m é t a u x . )
H u i l e d o u c e d u v i n , nom d’un produit huileux
qu’on obtient pendant la décompofition de
l’alcool par l’acide fulfurique à une température
de 80 de grés.Cette huile, très-volatile, très-légère,
très-odorante , d’une couleur citrine, pafife immédiatement
après l'éther. Elle eft très-diflbluble
dans l’alcool, & mifcible avec toutes les huiles.
Elle n’eft employée que pour la préparation de la
liqueur minérale anodyne faétice.
Vhuile douce du vin doit être confidérée comme
un éther chargé de carbone 5 ce qui eft prouvé par
fa pefanteur plus confidérable , fa volatilité moins
grande que celle de l’éther , & par fa couleur
jaune.
MM. Henry & Vallée ont, fur Y huile douce du
vin, inféré dans les Annales de Chimie du mois de
meftidor an 15, un Mémoire que j’inférerai ic i ,
parce qu'il ajoute des notions utiles à ce qui a été
d i t aux articles A l c o o l & É t h e r .
tc La grande quantité d ’éther fulfurique que nous
avons eu occafion de préparer chacun en particulier
, difent MM. Henry & Vallée' dans leur Mémoire,
nous a mis à portée de faire' quelques
©bfervations abfolument femblables , que nous
croyons devoir communiquer à la fociété.
33 Pour obtenir d’une quantité donnée d’alcool
le plus d’éther qu’il eft poffible, nous avons beaucoup
varié les proportions d’alcool à 56 deg., &
d’acide fulfurique à 66 deg., & nous avons reconnu
que la plus avantageufe étoit celle indiquée
par tous les chimiftes, poids égal d’alcool & d’acide
fulfurique.
» Les vapeurs blanches qui paroîffent dans les
fécipiens pendant la diftillation de l’éther, & qui
indiquent qu’on doit ce fier l’opération , ne font
pas formées, comme on l’a cru jufqu’à préfent,
par l’acide fulfureux, mais bien par de Yhitile &
de 1 eau en expansion, qui accompagnent toujours
cet acide j de forte que le produit, quelque foin,
qu’on apporte à la diftillatio», ne contient pas feulement
de l’acide fulfureux, mais encore de Y huile
qui le colore plus ou moins, fuivant la proportion
dans laquelle elle s’y trouve. S i, après avoir retiré
le premier produit, on continue la diftillation,
les vapeurs blanches augmentent ; il paffe beaucoup
d’eau dans les récipiens : cette eau fe trouve
furnagée par un liquide d’une couleur citrine , 8d
d’une odeur viVe & fuffocante; c’eft ce que l'on
connoit fous le nom d'huile éihérée. ■ Cette huile
n’eft que de l’éther plus ou moins chargé d’acides
fulfureux, & d'huilebitumineufe, qui a beaucoup
d’analogie avec les pétroles. Nous nous fommes
allurés de fa compofition par une analyfe facile &
exaéfce ; nous l’avons diftillée après y avoir mêlé
une folution alcoolique de potalîe 5 nous avons
obtenu plus de cinq fixièmes d’éther très-pur,
marquant y y deg. à l’aréomètre ; il reftoi t dans la
cornue un fulfite de potaffe & une huile faponifiée
par l’alcali cauftique qui étoit en excès. Nous avons
faturé l’alcali par l’acide fulfurique étendu d’eau,
& bientôt nous avons vu furnager une huile d’une
couleur dorée , onétueufe au toucher , d’ une faveur
qui paroît d’abord douce , & qui finit par
être âcre & très perfiftante j d’une odeur bitumineufe
& comme fuccinée, peu volatile dans cet
état, immifcible à l’eau , foiuble dans l'alcool &
dans l’éther, inflammable par l'acide nitreux concentré
, fufceptible de fe combiner de nouveau
avec les alcalis cauftiques, & de réformer un
favon,
» La préferice de cette huile nous étant bien démontrée
dans l’éther, dont la diftillation â été la
plus foignée, nous penfons que plufieurs moyens
indiqués .pour fe-re<ftifier font infufnfans. En employant
l’oxide de manganèfe, comme l’indique
M. Dizé, on ne s’empare que de l’acide fulfureux
, qui paffe à l’état d’acide fulfurique, fe
combine à l’oxide : avec la chaux, la magnéfie &
les carbonates ferreux & alcalins, on manque encore
le but qu’on fe propofe : ces fubftances ne fè
combinent même qu’affez difficilement avec l’acide
fulfureufc, à caufe de leur folubilité datis l’éther ,
& ne font nullement capables de faponifier YAuife
qui , pour être moins volatile que l’éther fe
trouve néanmoins toujours un peu volatiiifée
quand elle n’eft point retenue par une fubftance
qui a de l’affinité pour elle. La potaffe & la fonde
cauftique méritoient la préférence pour rectifier
l’éther ; & , pour éviter qu’ils ne foient carbo*
natés, il faut fe fervir d’une folution de ces alcalis
dans l’alcool : par ce moyen on évite le dégagement
du gaz acide carbonique , qui entraîne
toujours avec lui beaucoup d’éther» on neutralife
l’acide fulfureux en même teins qu’on donne pins
de fixité à Yhuile en la faponifiant, & d’une feule
re&ification on obtient un éther très-fbave &
exempt de tout arrière goût, qui n’eft dû qu’à
Y huile qu’il- retient. »
Hüilb djb vitriol. On nomme encore ainft
H U I
dans le commerce & dans les arts, l’acide fulfurique
concentré , qui préfente une confiftance de
liquide épais a fiez. femblable à cellé des huiles.
Cette dénomination, tirée aufii de celle de vitriol,
nom ancien du fel métallique qui fourniffoit autrefois
cet acide par la diftillation , eft entièrement
abandonnée dans les laboratoires & dans
les livres de chimie : on y fubftitue celle d’acide
fulfurique concentré. ( Voyey l'article Acide sulfurique.
)
Huile dé vitriol fumante de Northau-
sen , dénomination d’une efpèce d’acide fulfurique
noir, qui exhale une fumée blanche à l’air.
J’ai donné fur la nature de cet acide , en 178J,
un Mémoire que j’inférerai ici. ( Mém. de L'Accd.
l?3f , i>- 57J-) _ ,
et II exilte en chimie un allez grand nombre de
faits finguliers, dont la caufe n’eft point encore
connue , parce qu’ils femblent n’avoir aucun rapport
avec les phénomènes ordinaires que la pratique
de cette fcience préfente aux obfervateurs :
de ce nombre font la plupart des réfultats confi-
gnés dans les ouvrages des al chimiftes, fur la nature
& les propriétés des acides. On fait que l’on
trouve quelques faits fur ces fels dans les écrits
de Raymond Lulle , Arnaud de Villeneuve , &c.
Plufieurs de ces écrivains, prefqu’entiérement
oubliés aujourd’hui^ parlent d'un acide vitrioli-
que fumant qu’on peut obtenir fous forme concrète,
ou donc on peut dégager ce qu’ils appellent
f e l volatil de l'huile de vitriol. Hellot a décrit
dans les Mémoires de l ’Académie , année 1738,
pag. 290 , un femblable acide qu’il a obtenu de
la diftillation de vitriol, & dont il s’élevoit des
vapeurs fulfureufes très-épaifTes. M. Baumé af-
fure (1) que cette-opération ne lui a point réuffij
mais il dit avoir reçu de M. Brandt, chimifte de
Hollande , un acide concret & fumant, dont il ne
connoït pas la préparation. Meyer eft le feul chimifte
qui, dans fes Effais~fur la chaux (2), ait
parlé avec quelque détail d’un acide vitriolique i
fumant, que fon traducteur a appelé huile de v i triol
de Nordhaus, & que je crois préparée à
Northaufen, petite ville de Saxe. Les expériences
que Meyer rapporte fur cet acide font bien faites
pour piquer la curiofité, & M. Ma-cquer en avoit
cette opinion, puifqu’il d it , en parlant de cette
huile de vitriol fumante, que cette matière méri-
teroit un nouvel examen. En effet, quoi de plus
fîngulier qu’un acide vitriolique brun légèrement
fumant, qui, diftillé à une chaleur a fiez douce,
donne un fel blanc concret criftallifé dans le récipient,
& qui répand une fumée blanche très-
épaiffe lorfqu’ il eft en contaél avec l’air ? Meyer
H U ï
penfoit que ce fel étoit de l’acide vitriolique
combiné avec fon caufticum ; que ce dernier s’en
échappoit à l’air, fous la forme de vapeurs , &
, que -l’acide étoit enfuite femblable à l’huile de
• vitriol j il ajoute que l ’huile de vitriol de Nordhaus ,d’où l’on a retiré ce fel concret, ne fume plus,
St'qu'ellë n’eft plus que de l'acide vitriolique pur ;
mais comme la préfence du caufticum de Meyer
n'eft rien moins que démontrée, & comme il eft
bien reconnu que les propriétés qu’il lui attrî—
buoit, font dues à d’autres caufes très-exaédment
appréciées, la théorie de ce chimifte fur l'huile
de vitriol fumante ne peut pas être adrr.ife , &
telle eft la rai fon pour laquelle Macquer a penfé
que cet objet méritoit un nouvel examen. Meyer
a cité un ouvrage de Chriftian Bernkardt, auquel
ii renvoie pour avoir plus de détails fur ce fel volatil
de l'huile de vitriol. Cette Differiation, qui
n’eft point connue en France , eft écrite en allemand
, & a été publiée à Leipfick en 1755 (1).
» Chriftian Bernhardt, dans fon fécond Effaî
fu r le vitriol (2), parle d'un acide criftallifé qu’ il
a obtenu en diftillant ce fel métallique deflegmé.
Dans fon troifième EJfai (5) fur la manière de
retirer le fel volatil de l'huile de v itr io l, il dit
qu’ayant diftillé à un feu doux, dans une cornue
de verre, deux livres de cet acide vitriolique
concret, fous la forme d’un fable fec, les gouttes
qui en fouirent, fe eondenfèrent en un fel blanc,
brillant , de la groffeur d‘une moitié de noix, fur
lequel il s’éleva peu à peu dans la fuite de opération,
un arbriffeau femblable à du corail, avec
fix ramifications ifolées. Il diftingue deux efpèces
de fels dans cette diftillation , l’une en filets flexibles
, brillans, foyeux, fumans à l’air, & d'une
grande volatilité ; l’autre , moins blanche , fous
formegrenue, & fe broyant facilement, au lieu
de fe plier comme le premier. Il a retiré eh tout
fept onces & demie de ces fels de deux livres
d'huile de vitriol criftallifé. Enfin , il allure qu’il a
féparé très-bien ces deux efpèces de fels en diftillant
cet acide concret à un feu très-léger, t e
en refroidiffant le récipient par un filet d’eau
qu’il faifoit couler fur ce vailTeau } le premier-,
comme plus volatil, a paffé dans le récipient, &
le fécond eft refté dans la cornue. L’auteur ajoute
que lorfqu’on a féparé ce fel de l ’huile de v itr io l,
celle-ci refte fluide & claire comme de l’eau, ne
fume plus, &: dépofe une petite quantité de terre
grifè'j il eonclud de cette expérience, que la
fumée que répand l’ huile de vitriol noire , eft due
aux deux fels volatils qu’elle tondent. Ces détails
finguliers que M Bertho.llet a bien voulu extraire
de la Differtation de Bernhardt, écrite en aile-
(0 Chim. exptr. & raif. tora. I I , pag. $78 & $79.
_ ('->-) EJJais chimiques fur la chaux vive, &ç. traduits par
M. Dreux. Paris, 1766, a vol. ia-j 2, tom. I , p. 281—290,
■ fi)'EJfaisÇ? recherches chim. fur le vitriol, le nitre ,
par Jçao. Chriftian Bernhardt. Leipfick, 1 , i vol. jn-ir
de 328 pag. en
(2) Page ,3o.
(3] -Pagès ^5 Sc fufyr