
4zG G A Z G A Z
TABLEAU des pefanteurs des differens ga%j à vingt-huit pouces de prejjion & à dix degrés
du thermomètre•
n o m s d e s g a z . POIDS
DU POUCE c u b e .
P O I D S
DU PIED CUBE. OBSERVATIONS.
Grains. One. Gros.
Air atmofphérique........ ...0^4600/__ - 1 . . . 3 . . 5,00. D'après les expér. de Lavoif.
Ga% azote.......... ............ •••0,44444— I . . . 2. . 48,00. Idem.
Ga% oxigène.. . . . . . . . . . . .0,50694.... 1 . . . 4 . . 12,00. Idem.
Ga% hydrogène............. . . . 0,03139----- 6i . i 3. Idem.
G<2{ acide carbonique. . ...0 ,6 8 9 8 3 .,.. Idem.
Gai nitreux.. . . . . . . . . ...0 ,3 4 6 9 0 .... 1 . . . 3 . . 9,04. D’après M. Kirvran.
Gai ammoniac.............. . . . 0, 27488. . . . • » . . .6 . . 45,00. Idem.
Gai acide fulfureux.. . . ...1,03820__ 3 . . . . . . 66,00. Idem.
j GAZ A C ID E A C É T IQ UE . On fait que 1*acide acétique
prend facilement , & conferve quelque tems
la forme gazeufe : on juge même de cette difpo-
Jîtionpar la; volatilité & l’odeur de cet acide j mais
ce prétendu gaç n’eft qu'une vapeur qui fe condenfe
par un froid de o , & il ne doit pas être compris
parmi les proprement dits.
Gaz acide carboneux. En trouvant que le
carbonate de baryte, qui n’eft pas. décompofé par
le feu feul, cède fon ga% par la chaleur lorfqu'on
le mêle d'abord avec le charbon.en poudre, on a
découvert que le ga% qui fe dégage dans ce cas
n’eft pas de l'acide carbonique pur, mais chargé
de carbone, & dans un état particulier qui le fait
regarder par quelques chimiftes comme une efpèce
d’acide carboneux. Ce gaijouit des propriétés fui'
vantes : il eft un peu plus léger que l'air j il eft inflammable,
& brûle avec une flamme bleue légère
j H ne rougit point les couleurs bleues > il ne
fe diflout pas dans l'eau, & n'eft point abforhé
par les liqueurs alcalines. Il n’a donc plus de propriétés
acides, & c’eft pour cela que plufieurs chi-
miftes modernes le regardent comme un oxide.de
carbone, & d'autres comme un hydrogène carboné
\ mais comme l'acide carbonique, èft la bafe
de ce gazy comme il-ne fe produit jamais que par
le contact de cet. acide avec le charbon très—dî-
vifé, il eft évident qu’on peut le confidérer comme
de l'acide carbonique furchargé de fa bafe , &
ayant perdu par-là les caractères d’un acide.
Il eft bien certain que le nom de gai oxide de
carbone paroît être le plus exaCt pour defigner cette
efpèce de fluide élaftique. ( Voyei le mot Gaz
GX1DÊ DE C A R B O N E ,) :
Gaz acide crayeux, C’eft le nom que j'ai
donné, depuis 1779 jufqu’en 1787, au gai acide
carboniqueÿ & cette dénominatioa, propofée d’abord
par mon maître Bucquet, étoit très-bonne &
très-fyftématique avant 1 epoque de la découverte
de la nature de cet acide.
Gaz acide carbonique. C'eft le nom de
l'acide carbonique fous forme gazeufe ou fluide
.élaftique. (Voyeç les articles ACIDE MÉPHITIQUE,
Air b Carbonates.)
Gaz acide fluorique. On nomme ainfi aujourd’hui
l'acide fluorique à l’état de ga% , qu’on
nommoit d'abord air fpathique. ( Voyei les articles
Acide fluorique b Fluates.)
Gaz acide muriatique, dénomination de
l’acide muriatique à l'état de fluide élaftique. Ses
propriétés ont été décrites à l'article de I’Agide
muriatique. J'ajouterai ici à fon hiftoire, déjà
donnée à cet article, qu'un chimifte italien,
M. Pacchiani, croit avoir formé de l'acide muriatique
de toutes pièces, en défoxigénant l’eau par
le fluide électrique , mais que cette découverte eft
plus que douteufe.
Gaz acide muriatique oxigéné. O11 nomme
ainfi, d’après fa nature bien connue, le gaç
qui fe dégage de l'acide muriatique traité par l'acide
nitrique, par plufieurs oxides métalliques,
& furtout par celui du manganèfe. Ce gaz 3 d'une
couleur jaune-verdâtre, d'une odeur acerbe & piquante
> qui agit d'une manière fi fingulière fur
l'économie animale, ne rougit pas, mais détruit
les couleurs bleues végétales, enflamme ou brûle »
oxide & acidifie prefque tous les corps combufti-
bles, fe décompofé par la lumière folaire, qui en
dégage du gaç oxigène , & biffe à nu le ga% acide
muriatique,• fe diffout foîblement dans l’eau, qu’il
colore en jaune, & à laquelle il donne fes principales,
propriétés 5; décompofé toutà.-coup, en forniant
des vapeurs blanches épaifTes &en l ’enflammant
de ga^ ammoniac , dont il dégage l’azote à
J’état de gai ; blanchit toutes les fleurs, excepté
les jaunes, & toutes les étoffes teintes, excepté
quelques ti(Tus animaux naturellement colorés.-
( Voye1 , pour les autres propriétés & pour fes
ufages, l ’article Acide muriatique.)
■ G az acide marin. On appeloit ainfi autrefois
le gaz acide muriatique.
Ga z acide marin déphlogistiqué. Nom
donné d’abord au gaç acide muriatique oxigéné,
lorfqu’après la première découverte de Schéele,
& avant la découverte de la véritable nature de
Cegai, on le regardoit, avec le chimifte fuédois,
comme de l’acide marin, auquel l’oxide de manganèfe
avoit enlevé fon phlogiftique. ( Voye% l'article
Acide muriatique dans le premier volume
de cet ouvrage \ voyei aujji l'article Chimie , Hiftoire
moderne de la fcience.)
Gaz acide nitreux. On a nommé ainfi la
vapeur rouge orangée que forme l'acide nitrique
porté à l'éiat nitreux, faturé par la combinaison
de fon poids de gai nitreux j mais ce n'eft pas un
véritable ga^ 3 un gai permanent, puifque, par un
froid de quelques degrés au deffous de o , cette
vapeur fe condenfe en un liquide affez épais.
( Voye[ l'article Acide du nitre. )
G az acide phosphoreux. Il en eft absolument
de même de l'acide phofphoreux au moment
où il fe forme j il eft en vapeur blanche, épaiffe &
âcre, qui fe condenfe promptement, & qui ne
peut pas être regardé comme un véritable ga
\ b'article AcïDE PHOSPHORIQUE. )
Ga z acide prussique. Schéele a découvert
ue l’acide pruflique fe dégage en ga1 du prufliate
e mercure traité par l'acide fulfurique, & j'ai fait
voir qu’il prend cette forme, & qu’on le recon-
noît dans l’air ou dans les récipiens par fon odeur
forte d’amandes amères lorfqu’on le fabrique par
l’aCtion de l ’acide nitrique fur les fubftances animales.
( Voyeç les articles AcïDE PRUSSIQUE,
Bleu de Prusse, C omposes animaux, Fers
& Prùssiates.)
Gaz acide spathique. C'eft le premier nom
qu'a porté le gai acide fluorique. (Voyei ce mot. )
G a z acide sulfureux. L’acide Sulfureux,
àu moment où il fe forme, foit par la combuftion
lente du foufre, foit par ladécompofition partielle
de l'acide fulfurique, à l’aide des matières com-
buftibles chauffées avec lui, prend tout à coup la
forme de ga£. On peut le recueillir dans des cloches
au defiiis du mercure : il a une odeur vive &
fuffocante ; il éteint les bougies j il afphixie les
animaux. En le faifant paffer avec du gai oxigène
dans un tube rouge, il forme de l’acide fulfurique 5
il rougit & détruit les couleurs bleues végétales $
il fond la glace j il eft abforbé par les corps poreux,
le liège, les éponges, le charbon , la craie ; il fe
condenfe dans l ’eau qu'il fature, & l’eau qui en
eft faturée fe gèle fans perdre fon gai à une tem*-
pératurë de quelques degrés au deffous de 0. Le
gal acide fulfureux eft très-voifin des vapeurs, car
il devient liquide par un froid de huit à dix degrés
fous O. ( Voye% les articles AcïDE SULFUREUX &
Sulfites.)
Gaz aérien. Quelques chimiftes ont propofé
ce nom pour l’air.
Gaz aériformes. On trouve cette expreflion
dans quelques livres de chimie, pour défigner les
fluides qui ont l’apparence & non les propriétés
de l’air j elle eft mauvaife puifqu'elle préfente un
pléonafme, le mot ga[ étant fynonyme d’aéri-
forme.
Gaz alcalin. C ’eft le nom qu’on a d’abord
donné au gaç ammoniacal.
Gaz ammoniacal ouGaz ammoniac.L’ammoniaque
prend facilement la forme de ga%3 &
c'eft un des états fous lequel on doit examiner fes
propriétés : c’eft même fon état naturel. ( Voyez
l'article AMMONIAQUE.)
Gaz azote. C e gai a d’abord été nommé air
phlogiftique par Prieftley, parce qu’il croyoit que
ce n’étoit que de l’air altéré ou gâté par le phlogiftique
des corps combuftibles, Lavoifier, qui découvrit
que ce gai étoit tout contenu dans l’air,
dont il faifoit partie effentielle , le nomma en 1778
mofette atmofpkérique. En rédigeant en commun , en
1.7&7, la Nomenclature méthodique avec MM. La-
voifier, Guyton-Morveau & Berthollet, je proposai
de le nommer ga^alcaligène ou nitrogene, pour
le caraCtérifer par une propriété qui lui fût parti»
culière; mais la dilcuflion fur fa nature & fes propriétés
fit préférer la dénomination de gaç açote ,
oppofée à celle d’air vital, donnée jufque-là au
gaç oxigène, parce qu’on trouvoit, i®. que ce ga[
n’etant point affez connu comme formant les alcalis,
le mot alcalique eût exprimé une hypothèfej
2°. que le nom de nitrogene auroit l’inconvénient
de donner à l’acide nitrique deux compofans ,
dont les dénominations euffent eu la même dcfi-
nence.
Lega%afote n*a pas été , depuis 1787, le fujet
de découvertes capitales, & on n’a pas eu de rai-
fons de changer fon nom : on n’a prefqu\ ncore,
comme à cette époque, que des propriétés négatives
pour en énoncer les caractères. Sa légé.reté
un peu plus grande que celle de l’air, fa propriété
d’éteindre les corps enflammés & d’alphixiej: les
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