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s d l propofe , i°. de mefarer l'aPion des barreaux
aimantés fur les métaux par les méthodes ordinai-
* *? ** •'de déterminer, dans tous les corps, où des
ofcillations rapides indiquent la préfence du fer,
quelle eft précilémenc la quantité qu'ils en contiennent.
" L appareil employé dans ces recherches eft le
rneme que nous avons donné ; feulement, pour
évjter 1 agitation de l'air, les extrémités des barreaux
entre lefquels fe font les ofcillations, font
recouvertes par une cloche de verre percée par le
haut, pour laitier patier les aiguilles & le fil de
au£lue* ^ont fufpendues. Ce fil eft attaché
par le haut à une petite aiguille horizontale,
qui tourne fur un cercle de carton divifé en par-
ties égales, & fixe au bras mobile qui fert à élever 1 aiguille ou à l'abaiffer.
** Lorfqu'on veut eflayer une fubftance, on en
forme une aiguille , que l’on fait d'abord ofciller
dans la partie fupérieure de la cloche , hors de 1 influence des aimans. Le nombre des ofcillations
faites dans un te ms donné, fait connoître la force
de torfion. On fait ofciiier de nouveau l'aiguille
quand elle eft defcendue entre les pôles des aimans.
Cette fécondé opération détermine les forces réunies
de l’attràPion & de la torfion, & , retranchant
cette dernière, trouvée par l’ obfervation
précédente, on obtient la valeur de la force attractive.
( Voye^ les Mémoires de V Académie des
fciences, année 1777 ) tome IX, des Savans étranges.
)
»> M. Coulomb trouve auffi les mouvemens des
jones magnétiques pour différens métaux. Pour fe
faire une idée de la précifion de fon appareil, il
fuffic de favoir que cette force eft à très-peu près
repréfentée par l'effort que feroit un poids d’un
milligramme agiftant à l’extrémité d'un lévier,dont
la longueur feroit la quatre-vingt-troifième partie
d un millimètre; ce qui revient, en mefure an-
cienne, à ^ Q— de grain fufpendu à l'extrémité d'un
levier d une ligne, force qu'il feroit fans doute
impoflible de mefurer par des inftrumens moins
délicats.
» M. Coulomb a eflayé de déterminer & de
comparer la force attraPive des aimans fur différentes
efpèces de bois ; mais le peu de denfité de
ces fubftar.ces rend beaucoup plus fenfibles, dans
les expériences, les erreurs provenantes de l'agitation
de l’air, & l'auteur fe propofe de les répéter
dans le vide, f r
«Ayant fournis à l’expérience des aiguilles formées
avec de l'argent féparé par la fonte d'un
culot de fer, elles éprouvèrent des effets telle-
jPent fenfibles, que l'on dut y foupçonner la préfence
du fer. Cependant ce même argent, diffous
dans l acide nitrique & précipité par le prufiiate
de foude en liqueur, n'a pas donné la plus petite
nuance de bleu. L'argent purifié à la coupelle
çpronvoit uns aPion beaucoup moindre.
** Pour évaluer la quantité de fer que le premier
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| pouvoit contenir, il falloit connoître la loi fuivant
! laquelle varie l'influence des barreaux pour différentes
quantités de fer contenues dans une même
fubftance. Pour y parvenir, M. Coulomb a formé
des cylindres de cire, dans chacun defquels il a
introduit des quantités connues & différentes de
limaille de fer ; ces cylindres avoient tous la même
longueur. En comparant leurs ofcillations fuivant
la théorie des forces de torfion , l'aPion des barreaux
aimantés fe trouva proportionnelle aux quantités
de fer contenues dans les cylindres. Ce rery
éroit diftribué d'une manière fenfiblement uniforme,
car le refultat fut le même en partageant
chacun en plufieurs autres de même longueur.
» D'après cette lo i , il fuffit de comparer les
intenfités des aBions magnétiques fur les aiguilles
d’argent & fur celles de cire mêlées de limaille,
pour avoir le rapport des quantités de fer contenues
dans ces fubftances, du moins en négligeant
leur aPion propre, qui paroît très-petite relativement
à la première 5 & comme on connoît d'ail-
leurs la quantité de fer mêlée à la cire, on aura par
ce procédé celle que renferme l'argent. M. Coulomb
trouva ainfi que le culot d'argent qui avoit
été retiré du fer par la fonte, contenoit une partie
de fer fur trois cent dix-neuf parties d'argent. En
foumettant au même examen l'argent purifié à la
coupelle, & fuppofant auffi ces ofcillations dues
a la préfence du fer , le réfultat indique dans les
corps 135,11c? parties d'argent & une partie de
fer, beaucoup trop petite pour être appréciée
jufqu'à préfent par l'analyfe chimique.
M On pourroit de même comparer entr elles les
quantités de fer contenues dans tous les autres
corps, dans la fuppofition que leurs ofcillations
entre les barreaux aimantés feroient dues à la préfence
de ce métal.
Mais on peut du moins employer ce procédé
avec certitude toutes les fois que la rapidité des
ofcillations eft fenfiblement plus grande que celle
de la même fubftance lorfqu'on en a retiré le fer
avec plus d'exaPitude, & fi l'on fait attention
que l’appareil néceflaire à l’expérience eft extrêmement
fimple a conftruire, & comporte toujours
la plus grande précifion, on fera porté à penfer
que la force de torfion fera.un jour un des moyens
les plus puiflans de I3 chimie, comme elle eft déjà
un des plus exaPs de la phyfique. «
MALACHITE, nom par lequel on défigne,
dans les arts & dans le commerce, une mine de
cuivre o^idé ou carbonate de cuivre d’un beau
vert fatiné & nuancé, fufceptible d'un poli très-
doux , qu'on emploie pour la fabrication des bijoux.
Ce fel, peu foluble, eft dépofé fous la forme
de ftalaPites rayonées. Il eft très-abondant en Sibérie,
d'où font tirés les plus gros & les plus beaux
échantillons. ( Voye[ l'article C u i v r e . )
MALACOLITHE, nom qui lignifie pierre tek-
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dre, & qui a été donné par M. Abildgaard , miné-
ràiogifte danois, à une pierre qu’on avoit confondue
avec les feld-fpatns, & qui en diffère par
plufieurs propriétés effentielles. Cette pierre ,
trouvée dans les mines d’argent de Sala en Suède,
dans la Weftermanie (ce qui la fait auffi nommer
fahlite par M. Dandrada), eft en maffes lanrelleu-
fes, d'un gris-bleuâtre, mêlées de mica. Elle eft
tranflucide dans fes bords & dans fes lames minces,
non étincellante par le briquet, & elle raie à pdne
le verre. Sa pefanteur fpécifique eft de 3,13. Elle
donne, par la divilïon mécanique, un prifme dont
les pans font entr'eux des angles droits, & qui fe
foudivife fuivant une des diagonales dé fes bafés.
Sacaffureeft raboteufe,un peu écailleufe & terne.
Il y a des morceaux qui présentent des criftaux
d'un vert-clair, femblables à la variété périoc-
taëdre du pyroxène. Son analyfe la rapproche de
cette dernière pierre. M. Vauquelin y a trouvé
i i centièmes de filice, 20 de chaux, 19 de ma-
gnéfie, 3 d'alumine, & 4 de fer & de manga-
nèfe.
On n'eft pas encore décidé, en minéralogie,
fur la Rature & le claffement-dê cette pierre.
MALATES , fels formés par l’acide malïque,
uni aux terres, aux alcalis & aux oxides métalliques.
<(Schée!e , qui a découvert l’exiftence particulière
de ce genre de compofés falins , n'a d'ailleurs
fait qu'indiquer très-légérement les propriétés
de quelques-unes des efpèces qui lui appartiennent.
Aucun chimifte n'a entrepris , depuis
Scheele, l’examen des malates, de forte que leur
hiftoire, foit comme genre, foit comme efpèces,
eft à peine ébauchée. A peine connoît-on affez de
leurs propriétés pour pouvoir en énoncer les caractères
génériques.
Voici Te peu de faits qu'on peut réunir fur ces
caractères. Les malates, d’une faveur douceâtre
ou fade, font plus ou moins folubles; leur diffo-
lution épaiffie reffemble à une gomme, & fe fèche
en un très-beau vernis. Ils fonddécompofés par le
feu, qui en donne la bafe à l’état de carbonate.
Ils font tous altérables & décompofables fponta-
nément quand on garde leurs diffolutions dans des
vafes mal bouchés. Ils font décompofés par tous
les acides minéraux, & ils précipitent les nitrates
de mercure, de plomb & d'argent.
L’acide malique étant, comme tous les acides
végétaux, formé par un radical de carbone hydrogéné
uni à l'oxigène,.il n'y a ,& il. ne doit y avoir
en effet que quelques, variétés entre les propriétés
génériques de ces fèls.
Au refte, on va voir, par les détails ou plutôt
par les lacunes que préfente l 'hiftoire des efpèces
de malates, que ces Tels exigent encore beaucoup
de recherches de la part des chimiftes pour être
connus, & furtout pour recevoir un emploi utile
dans la fociété. '
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Malàte d'alumine , très-peu connu : on fait
feulement que ce fel eft très-difficile à difToudre,
& que l'acide malique faturé d’alumine reffemble à
une terre infipide.
Malate d' ammoniaque ,prefque point exa-
miné, à peine fabriqué par les chimiftes. On fait
feulement que cette combinaifon iàline eft très-
foluble & même déliquefcente.
Malate d’antimoine. Inconnu.
Malate d'argent , prefqu'inconnu. On fait
que l’acide malique précipite le nitrate d'argent
en poudre blanche on peut en conclure que le
malate d'argent eft infoluble. Je fais de plus qu'il
: fe colore & noircit à la lumière ; mais cette propriété
lui eft commune avec tous les fels d'argent
foliaes.
Mala te d' arsenic. Inconnu.
Malate de b aryte. L'acide malique forme,
: avec la baryte, un fel criftallifable & diffoluble.
j On ne l'a point analyfé, mais on le dit analogue
( au malate de chaux.
Malate de bismuth. Inconnu.
Malate de chaux. Cette efpèce eft une des
moins mal connues de tout le genre. L’acide ma-
lique fature de chaux fe criftallife en petits grains
■ irréguliers y folubles feulement dans une grande
; quantité d eaii bouillante. Le moindre excès de
fon acide rend ce fel bien foluble. L'acide acétique
favorife également la difTolution de ce fel
dans 1 eau froide. Lorfqu'on expofe cette diffo-
lution à l'air, elle forme, en s'y épaiffiffant, une
couche folide & brillante imitant un beau vernis.
On ne connoît pas encore les lois de décompofi-
tion de ce fel, ni les attrapions qui y préfident. Il
n’a non plus aucune utilité.
Malate de ciirôms. Inconnu..
Malate de cobalt. Inconnu»
Malate de colombium. Inconnu.
Malate de cuivre. Inconnu.
Malate d'étain. Inconnu.
Malate de jer. L'acide malique attaque fadement
le fer, & donne avec ce métal une dilfo-
lution brune , qui ne fournit point de criftaux. On
n a point étudié davantage les propriétés de cette
combinaifon.
Malate de glucine. Inconnu.