Gallate de c h r o m e . Abfolument inconnu.
Gallate de cobalt. MM. les académiciens
de Dijon avoient annoncé dans l'Appendice fur le
principe allongent* qui termine le troifième volume
de leurs Élément de Chimie , que la noix de
galle forme des précipités différèns, fuivant leur
état; que ce précipité ell cependant le plus ordinairement
d*un bleu clair, tirant au gris. Les chi-
mifles modernes mettent le cobalt parmi les métaux
qui ne précipitent pas par l 'acide gallique :
ainfi ils n'admetteiit pas de gallate de cobalt, quoiqu'il
n'y ait pas lieu de douter que, par des procédés
plus compliqués, on ne puilfe parvenir à
opérer cette union.
Gallate de colombium. Entièrement inconnu
encore, à caufe du peu de tems depuis lequel
ce nouveau métal a été découvert.
Gallate de curyRE, Les Tels cuivreux diflous
font précipités par l'acide gallique, d'abord en
une pouflière verte qui pafle au gris-cendré, &
prend, en fe léchant, un oeil rougeâtre cuivreux.
Ces changemens de couleur annoncent une réduction
dans 1 oxide de cuivre, & une décompofïtion
du gallate de ce métal.
| Gallate d'Étain. Suivant MM. les académiciens
de Dijon, la diflblution muriatique d'étainf
fe trouble fur le champ avec la noix de galle; elle
devient d'un gris-laie, St fournit un dépôt abondant
qui, avant d'être entièrement rafiemblé , a
l'apparence d'un mucilage. Suivant que ques chi-
roilles modernes, la dillolution d'étam ell une de
celles qui ne font point précipitées, St M. Proull
prépaie ce moyen de féparer le tannin de l'acide
gailitjue, en le précipitant ainfi, par le muriate
d’étain, de la diflblution de tan.
Gallate de FER. Le gallate de fer ell le fel de
ce genre le mieux connu, parce qu'il ell le plus
obftrve comme baie de l'encre & de la teinture
noire. 11 en a été déjà fait mention 1 l'article du
Fer St à l'article Gallatê en gêné al. j j me contenterai
donc d'inférer ici. les obfervations données
fur la nature de ce fe l, comme, matière teignante
8t colorante, dans la fécondé édition du
Traité de la teinture, par M. Hertholléts Ces obfervations
, relatives’ à la comparaifon de la matière
allringente & de l'acid- gallique, complète-'
ront ce qui a été dit à l’article E-ncrb.
r “ Nous obferverons ic i, dit M. Berrhollet, que!
l'acide gdlique préfente dans fon aétion fur les:
diffolutions de fe r , iiné'pétite différence .qui pa-'
foit annoncer qu'il polfède à un moindre d. gré la
propriété d'enlever l'oxigène au fer. Le tannin
peut produire une couleur noire dans un fulfate
qui ell aff.z peu oxidé pour que l'acide gallique
n'en change pas la nuance, à moins qu’il ne relie
expofé à l'air. ■ ■ : .. : ; i
î »» En comparant toutes les obfervations que
nous avons présentées fur les aftringens, on peut
en tirer les conclufions fuivantes :
131°. L'acide gallique ne peut lui feul fervir à la
teinture en noir, mais il peut contribuer à l'effet
par le moyen du tannin , foit en fe combinant avec
r en fixant dans le bain de teinture
fur l'étoffe engallée.
» 2*. Le tannin peut fervir, fans le fecours de
1 acide gallique, à la teinture noire : les différentes
efpeces de tannin doivent avoir à cet égard des
propriétés différentes pour la qualité du noir, lef-
quelles ne peuvent être déterminées que par des
expériences directes. Les aftringens, outre la qualité
du noir qu'ils donnent, diffèrent aufli par la
quantité : ainfi, l’écorce de çhêne & les autres
parties de ce bois contiennent beaucoup moins
d'aftringent que la noix de galle.
Ceft furtout pour l’engallage, que les af-
- tringens, qui ne contiennent pas de Yaclde galli-
que , peuvent remplacer la noix de galie, pafçe
que les molécules noires qu’ils forment, fe précipitent
trop promptement, & que d’ailleurs la
quantité qu'il faudroit employer pour remplacer
la noix de galle, feroit trop confidérable , & em-
barrafleroit le bain de teinture, Le fumac eft celui
des aftringens connus, qui approche le plus de ja
noix de galle, & qui eft le plus propre à le remplacer.
« 4°. Pour l’encre dans laquelle on a befoin que
les molécules colorantes ne fe précipitent pas,
aucun aftringent connu ne peut être fubftitué à la
noix de g.ule, pas même le fumac , ainfi que Levis
l’a éprouvé dans .les excellentes observations qu'il
a données fur cette préparation, qui mérite de
de nous arrêter.
»» S= l’on met une trop grande proportion de
fulfate de fer avec la noix de g.iile, l’encre brunie
promptemçnt & pafle au jaune, parce que l'aftrin-
gent eft détruit par l'aétion de l’oxigène que lui
cède le fulfate de fer, & que celui-ci continue d’attirer
de 1/atmofphère j car nous verrons que l’oxi-
gène finit par détruire les fubftances colorantes,
avec lefquellts il fe combine en trop grande quantité.
Loifque cet accident arrive par la vétufté ,
Levis a éprouvé que i’infufion de noix de gaile,
-pafîee fur les caractères altérés, les rétabliffoit, &
Blagden a indiqué un moyen encore plus efficace,
qui eft le pruffiate d alcali. Levis a Trouvé que la
meilleure proportion pour l'encre étoit de trois
parties de noix, de galle contre une de fulfate de
que la gomme de cerifier & celle de prunier
,etoient auffi propres que la gomme arabique à donner
la çonfiftance néceffaire , & à tenir en fufpen-
fion les molécules noires qui tendent à fe précipiter
, & que la décoêtion de bois de Campêche ,
-èmployee au lieu d’eau pour l’infufion de noix de
galle , a augmenté la beauté de l’encre.
«Nous avons remarqué que l’acide gallique & le
tannindonnoient 1 un & l ’autre au fet la propriété
de
de déçhmpofer l’eau, & de faire, par ce moyen,
une .diflblution de fer qui pafle du bleu ou du violet
au noir. Délavai dit qu’il a produit avec la
diflblution de ce métal, par une mfufion dé noix
de galle, le noir le plus foncé & l’encre la plus
Indélébile ; il ajoute qu’ayant plongé dans cette
teinture des foies & des étoffes en laine, fans y
ajouter aucun acide, il les avoir retirées du noir
le plus foncé. & le plusindeftruétible. Prouft dit
aufli qu’ il préféreroit, & pour la durée & pour la
beauté , l’encre faite par la diffolution du fer dans
l ’infufion de noix de galle, à celle qui eft préparée
avec le fulfate de fer > il remarque au même endroit
, que la combinaifon de l’acide gallique & du
tannin avec le fer n’eft pas changée en pruffiate de
fer par le pruffiate de potaffe ; obfervation qui avoit
déjà été faite parles académiciens de Dijon.
» Nous avons rapporté que Levis avoit ob-
fervé qu’une déco&ion de campêche augmentoit
la beauté de l’encre. L ’on obferve, furtout dans
les teintures en noir, qu’une addition de campê-
che donne plus d'éclat au noir, & nous verrons
qu’il eft avantageux de fixer une couleur bleue
fur l’ étoffe que l’on vent teindre en noir. O r , le
campêche fait, avec l’oxide de cuivre que l’on
.ajoute dans les teintures en noir, une couleur qui
eft bleue, & qui contribue à la beauté du noir par :
le mélange de cette couleur.
; « Nous remarquerons à cet égard, que le noir
des teintures n’eu produit que par la condenfation
de molécules, qui, plus ifolées, jouiffent d’une
couleur particulière, tels que le bleu, le fauve ,
le violet. O r , le mélange de deux fubftances,
dont la couleur affoiblie eft différente, donne un
noir plus intenfe. Cet effet fe remarque facilement
dans le mélange de deux liqueurs d’une couleur
foncée, même lorfqu’il ne fe fait aucune précipitation
par l’aêlion mutuelle. Nous rappellerons à
cette occafion une obfervation de Hooke, citée
par Nevton : <* Si on prend deux liqueurs colorées,
l ’une rouge , l’autre bleue, en quantité fuf-
fifante pour qu’elles paroiflent bien foncées, quoique
chacune à part foit affez diaphane, elles cef-
feront de l’ être par leur mélange j car l’une ne
,tranfmettra que des rayons rouges, & l’autre ne
tranfmettant que des rayons bleus, il n’en paflera
.plus aucun à travers les deux liqueurs mêlées ensemble.
« Cependant le réfuitat n’eft pas exa&ement tel
que l’annonce Nevton , pourvu que les deux li-
queurs ne foient pas de nature à produire un précipité.
La couleur tranfmife eft différente des deux
couleurs ifolées, & toujours beaucoup plus foncée
j mais fi le mélange paroît opaque dans un
vafe d’une certaine dimenfion, il paroîtra encore
tranfparent dans un autre vafe d'un plus petit diamètre.
« L ’on voit donc qu’il doit être avantageux,
pour obtenir un noir intenfe, de mêler différèns
aftringens, dont le noir dérive de différentes cou-
Ckuiim* Tome IF .
leurs. Peut-être l’acide gallique peut-il augmenter
par-là le noir, qui feroit dû au ranninj peut-être
£^pj>il avantageux d’employer un mélange de
différèns tannins dans l’engzllage.
m Nous n’avons confidéré le tannin que relativement
aux teintures en noir : ce n'eft pas à cette
efpèce de teinture que fe borne fon ufage j il
exerce fur plufieurs autres parties colorantes une
affinité analogue à celle que nous avons remarquée
entre lui & l’acide gallique j de forte qu’il
fert à les fixer fur les étoffes, & il leur communique
de la Habilité. Sous ce rapport il doit être
comparé aux mordans ; mais comme il a lui-même
une couleur qui eft une nuance de jaune ou de
fauve, & comme l’effet d’une couleur différente
doit être de modifier & de rendre plus foncée
celle qui eft propre à une autre fubftance colorante,
l’ufage de l’aftringent comme mordant ne
peut convenir aux couleurs claires, furtout fi elles
n’ont pas beaucoup d’intenfité. «
(Foyei l'article Gallin, auquel ces obfervations
de M. BerthoÜet fe rapportent autant qu'au
gallate de fer. )
Gallate de glucine. Ce fel eft tout-à-fait
inconnu : on ne l’a encore ni préparé ni examiné.
Gallate de magnésie. La magnéfîe forme
avec l’acide gajlique un fel peu foluble, pulvérulent,
qui paroît être plus facilement diflous dans
l’eau, comme les autres gallates terreux, à la faveur
d’un excès de fa bafe.
Gallate de manganèse. Le* chimiftes modernes
rangent le manganèfe parmi les métaux
dont les diffolutions ne font pas précipitées par
l ’acide gallique ; ce qui fuppofe que le gallate de
manganèfe eft très-difloluble. Au refte, il eft encore
inconnu.
Gallate de mercure. L’infufion de noix de
galle , fuivant MM. les académiciens de Dijon y
occafïonne dans la diflblution de nitrate de mercure
un précipité couleur de brique, lequel, fé-
paré par le filtre, devient jaunâtre, ne noircit pas
le fulfate de fer, tandis que la liqueur filtrée le
noircit. Ce précipité , mis en fublimation , laiffe
une poudre noire, inattaquable par l’acide fulfuri-
que, & qui devient rouge par l’aélion de l’alcali
cauftiquë.
L’acidé gallique pur précipite le nitrate de mef-
cure en jaune-orangé, & il paroît que le précipité
décrit par les académiciens de Dijon eft le produit
fimultané dû gallin & de l’acide gallique fur
le fel mercuriel.
Gallate de molybdène. Abfolûment inconnu.
Gallate de nickel. Ce fel n’eft pas connu.
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