
s s s s s a
F A H
F a H L E R Z . Les Allemands nomment fahlcrj
une mine de cuivre que nous défignons par le nom
de mine de cuivre grife ou de cuivre gris. On la
confond fouvent par le nom avec une mine d argent,
parce qu’elle contient aftez de ce métal pour
qu’on l’en retire avec avantage.
Ge foffile eft d’un gris d’acier, en tétraèdres
- réguliers ou en criftaux dépendans de ce tétraèdre,
fragile, pefant 4,8648, d’une calibre raboteufe.,
donnant au chalumeau un bouton métallique qui
contient du cuivre.
Il parôît qu’il y a beaucoup de variétés dans la
nature & la compofition du fahler*. On Ya en juger
par les réfultats fui vans.
M. Klaproth a obtenu :
1°. D'unfahleri d'Aucuns b erg au Hart£.*
Plomb . . .
Cuivre. . . .
Antimoine
Argent
Fer........ .
Soufre . . . .
S ilic e ...-
Perte . . . . ,
34.00.
16.00.
i6,co.
2,25.
13.00.
10,00;
6,i$.
IOOjCO.
2°. D'un fahler^ de Kremnit% en Hongrie :
4®. D'une quatrième variété :
P lom b ................................... ' .............. 41,00
Antimoine................................................ 2i>50
Argent.....................* ............................ .. 9^5 Fer................ ................................, i /7 J
Soufre ............. 22,00
A lum in e .................................................. i>oo
Silice........................... .............. . . . . . . 0,75
Perte........................................... 2,75
joo ,0 0
De ces quatre analyfes faites par M. Klaproth,
il femble réfulter que ces mines ne font pas de la
même nature ; que trois femblent être des mines
de plomb à caufe de l’abondance de ce métal, une
d’antimoine par la même raifon , & que deux feulement
d’entr’ elles contiennent du cuivre.
Le chevalier Napione, minéralogifte piémon-
tois , a retiré d’une efpèce de fahler[ de la vallée
de Loanzo ou de Lanz en Piémont :
Cuiv re.,,..
*9,5.
Antimoine
H » '
Argent....
'9 ,7 '
F e r . . . . . .
i2>r.
Soufre . . ...
Arfenic.. . .
Alumine..,
Perte........
4 ,0 ;
ï,r.
K r
Cuivre— ...........................' .u . . . - .
Antimoine.................. . .'. . . . v . r. - 34 ÿOÿi
Argent........ .............. ............... .. . . . . . . ; 14,77.
F e r . . : . .* . . ................. • • • .................... .. '^,'3®:
Soufre..,........................ .................. u,yô.
Perte................. ...................................... 4,89.
100,00.
30. D'une troifiéme variété de fahler$:
Plomb....................., ............................ 48,00
Antimoine...................................... >7^88
Argent...................................a .............. 20,40
Fer................................................ 2,2j
Soufre...................................................... 12,2 y
Alumine....................................... 7,00
Silice........................... ............................. o, 2 y
Perte......................................... 1,97
100,00
1 \OOlsOi
Cette mine, qui fe rapproche, comme.on voit,
du fàhlér£ de Kremnitz, s’éloigne en même tems
des trois autres variétés qui contiennent du plomb.
Il faut conclure de ces faits, que le fahler^yarie
beaucoup dans- fa nature » que cette mine très-
compliquée peut appartenir tout à la fois aux
mines de plomb, d’antimoine, de cuivre ou d’argent
5 & qu’ il feroit utile de faire une analyfe
comparée de.tous lesfahler^ des divers pays, pour
en avoir une notion plus exaéte, & pour pouvoir
établir des rapports plus certains entre ces nom-
breufes variétés.
FAÏENCE. La faïence, dont le nom vient de
celui de Faënza, ville d’Italie, où on l’a fabriquée
pour là première fois, .eft une poterie de terre
cuite, recouverte d’un enduit 'd’émail , qui lui
donne une partie de l’apparence & de l’éclat de
la porcelaine.
F AI
Les faïences diffèrent beaucoup les unes des autres
, foie par le plus ou moins de facilité qu’elles
ont de pouvoir être" chauffées promptement fans
fe cafter, foit par la beauté & la régularité des
formes, de la couverte & de la peinture dont elles
font ornées.
En général, les faïences fines & belles , celles
qui approchent le plus de la beauté de la porcelaine
, font en même tèms celles qui réfiftent le
moins bien au feu brufque. Les faïencesqu’on peut
chauffer très-promptement fans qu’elles fe caftent,
font toutes groflières, & fe rapprochent plus ou
moins des poteries de terres communes.
La bafe de la faïence eft de l’argile, que l’on
mêle, lorfqu’elle eft trop grade, avec une quantité
de fable, telle que cette terre conferve allez
de liant pour pouvoir fe travailler, fe mouler &
fe tourner facilement, & qu’elle foit cependant
aftez amaigrie pour ne point fe~fendre & prendre
une trop grande retraite en fe féchant, ou à la
cuite.
On fait fécher très-lentement les vafes formés
dé cette terre pour éviter les fentes j on les met
énfuite au four pour leur donner une première
cuite foible , & feulement capable de leur faire
prendre une certaine confiftance. Après cela on
les met en couverte ; ce qui confifte à verfer fur les
vafes ainfi préparés, de l’émail qui a été broyé
très - fin au moulin, & qui eft délayé & fufpendu
dans de l’eau.
Comme les vafes fur lerquels on applique la
couverte font peu cuits, ils boivent promptement
l’eau dans laquelle l’émail eft fufpendu, & il refte
une couche de ce dernier appliquée à leur furface.
On peine enfuite , fi l’on veut, cës vafes avec des
couleurs compofées de chaux mécaniques, mêlées
& broyées avec un verre fuiible j on les laifï'e
fécher parfaitement \ enfin on-les met au four,
enfermés dans des étuis de terre cuite qu’on
nomme des gafettes, & on leur fait éprouver un
degré de feu capable de faire fondre uniformément
l’émail qui leur fert de couverte. Le degré
de feu qu’on donne pour faire fondre l’émail de la
faïence étant beaucoup plus fort que celui qui a
donné d’abord de la confiftance aux vafes, c’eft ce
degré de feu de couverte qui achève de faire cuire
la faïence. Le four & les couleurs dont on fe fert
pour cette poterie font les mêmes que pour la
porcelaine.
A l’égard de la couverte, ce n’eft autre chofe
que de l’émail blanc, qui doit être aftez opaque
pour ne point laifter voir la terre qui eft defîous.
On trouve un grand nombre de recettes pour faire
cet émail dans le Traité de la verrerie de Néri,
avec les notes de Kunckel, & dans cet ouvrage
au rnot Couverte : on peut les confulter à ce
fujet. On dira feulement ici en général, que tous
ces émaux pour la faïence font compofés de fable
ou de cailloux, d’alcalis vitrifians , d’oxide dé
plomb & d’oxide d’étain ? que le fable qui ÿ entre
F A L .2 0
doit être amené à une vitrification parfaire , en
forte qu’il forme un verre pafîablement fufible.
Or, le fable, pour être vitrifié par les alcalis, demande
un' peu moins que partie égale de ces fondons,
& pour être bien fondu par l ’oxide de plomb
il lui en faut aux environs du double de fon poids.
A l’égard de l’oxide d’étain, comme il ne doit
point être vitrifié,.mais qu’il eft deftiné à donner
le blanc mat, on ne doit pas le compter dans les
matières à fondre 5 on le fait entrer dans l’émail
environ dans la proportion d’un quart & un cinquième
au'total de la mifife.
Il eft facile, d’après ces principes généraux, de
compofer des émaux pour la faïence, &: l’on peut
varier les ingrédiens pour les avoir fufibles &:
blancs, fuivant la nature de la terre qu’on veut
•recouvrir.
Pour faire cet émail, on mêle enfemble le plomb
& l’étain, dans la proportion de trois ou quatre
parties de plomb fur une d’étain, & on les fait
calciner à un feu fort, mais cependant incapable
de vitrifier enfemble les oxides de ces deux métaux.
On fritte aufti le fable avec l’alcali ou lés
cendres ; on broie &c mêle bien le tout ; on place
cette matière fous le four 5 elle s’y fond & s’y
vitrifié pendant la cuite de la faïence; enfui tè on
la broie au moulin , 8cc. (Voye[ les mots Argile,
Émail, Poteries / Porcelaine, T erres a
poteries <S* Vitrification.)
FALSIFICATION. On nomme faljïfication ou
fophi(tication dans les arcs chimiques, quelqu-.fois
auftî m ancyonifation , les fa L i f t e s préparations, les
fubftitu,tions de matfères à d’a turcs , & tous lés
moyens qui tendent à ne préfenter que l’apparence
& non les véritables propriétés des matières préparées
qu’on doic fournir aux confommateurs.
Il faut, pour les reconnoître, employer toutes les
•reftources que la feieftee fournit, & cela fuppofe
chez les marchands, les fabricans 8c les confommateurs
eux-mêmes , des connoifiançes de chimie
aftez étendues pour ne pas fe laifTer réduire, comme
pour favoir apprécier avec précifion les bonnes
qualités qui doivent caraétérifer les fubftances dont
ils font l’acquifition ou dont ils ont à diriger
l’emploi.
On trouvera, dans l’ hiftoire de chaque corps 8c
„de chaque préparation chimique, l’indication des
principales falfifications auxquelles ils ont été fujets
par la cupidité. On verra furtout aux articles A ntimoine,
Argent, Étain, Mercure, Or ,
S e l s , &c. les faits qui font relatifs à cet objet.
Quant aux falfifications fi fréquentes & fi préjudiciables
en pharmacie, on doit en chercher l’hiftoire
dans le Dictionnaire deftiné à cette branche
de la médecine..
F ALUN ou CRON. On nomme fa lu n ou cran
des bancs de terre coquillière,ou de pierre tendre
d’un gris-blanc, très-poreufe , facile à concafi'er,