
ques, purgatives, aftringentes, 8cc. On prépare
furtout de cette manière des boiflons avec les
fleurs de fureau , de tuffilage, de mauve, de camomille,
de violettes, d'orange 5 les feuilles de
véronique, de fauge, d’orange, de citronelle, de
teucrium, de féné; les tiges de régliffe, de chiendent
, de douce-amère, de faffafras ; les écorces
de fureau d’orange ; les racines de rhubarbe,
d'aimée ; les follicules de férié; les baies de genièvre
; les pommes, les raifîns ; les femences d’a-
nis, de coriandre, 8cc, Je n’ai cité là que les principales
fubftances rnédicamenteufes végétàlesqu’on
âdminiftre en infufton dans l ’eau. Par cette opération
, tout ce qu’il y a de folubie facilement dans j
les tiffus légers de ces plantes paffe dans le liquide,
8c il’en refaite des boiflons agréables aux malades,
Ou moins défagréables que ne le feroit le produit des
décoétions. Pour prouver cette affertion on a coutume,
dans les cours & les démonftrations de chimie
& de pharmacie, de foumettre en même rems
les mêmes fubftances à l’infufton 8c à la décoétion,
en ayant foin d’employer des quantités égales de
matières & de liquides. Les produits de la première
Opération font clairs , tranfparens, plus odorans ,
plus agréables ou moins repou flans que ceux de la
faconde, qui préfentent des liquides troubles,
épais, vifqueux, peu odorans, trop fapides &
prefqüe toujours dégoûtans.
Lorfqu’on emploie Y infufton pour l’analyfe d’un
compote végétal ou animal, elle peut fervir à
dépouiller complètement ce compote de tout ce
qu’ il contient de folubledans l’eau lorfqu’il eftd'un
tiffu tendre & léger 5 mais fi ce compofé eft dur,
foiide, ligneux,, ou d’un tiflu ferré , comme la
plupart des racines, des bois, des écorces, 8c
même comme les feuilles lèches 8c épaifles, on a
coutume de faire fuccéderla déco dion à X infufton,
Bc l’on obtient ainfi des fubftances plus abondantes
& d’une nature un peu différente. Le plusfouvent
même les compofés que Y infufton n’auroit point
altérés,le font par la décoêtion à mefure que l’ eau,
aidée ds la chaleur, les extrait du végétal auquel
ils appartiennent. ( Voye^ les articles A n a l y s e
DES V É G É T A U X 6? D É C O C T IO N . )
Quelques ch i mitres ont di flingue Y infufton faite
à froid de Y infufton faite à chaud; mais la première
porte le nom de macération (yoye% ce mot ) , & la
fécondé eft la feule opération qui mérite cette
dénomination.
I n f u s i o n ( Produit ). Un ufage introduit depuis
long-tems en chimie, en pharmacie, en médecine
& dans les arts a fait prendre le mot infufton
dans un fens tout différent dé celui fuivant
lequel il vient d’être traité. Au lieu de le borner à
l’expreflion d’une opération chimique ou pharmaceutique,
on l’a étendu au produit de cette opération
en nommant infufton l’eaü qu’on a jetée
bouillante fur la fubftance à infufer oc qui en a tiré
quelque matière. C ’eft ainfi qu’on a dit infufton de
féné, infufton de rhubarbe, infiftùn de fureau,
de fleurs ou de feuilles d’oranger, pour défigner
la liqueur qui a fervi à infufer ces matières. Cetre
expreffion erronée eft fi généralement reçue , qu’il
v a lieu de craindre qu’on ne puiffe plus parvenir
à corriger l’abus ou l’ufage vicieux qui en a réfulté
pour la nomenclature. J’ai propofé le mot infufé
pour défigner le produit de Yinfufton : c’eft la traduction
du mot infufum des auteurs latins , donc
la langue fournit le moyen de diftinguer les deux
chofes importantes d’une opération ; favoiri l’opération
elle-même & fon réfuitat. ( Voye^ les mots
I n f u s é , I n f u s i o n & I n f u s u m . )
INFUSUM. Quelques auteurs de chimie & de
pharmacie, ayant fenti l’inconvénient & l’abus de
n’avoir qu’un feul mot, celui <Yinfufton, pour défigner
l’opération & fon produit, ont propofé,
depuis une vingtaine d'années , de prendre le mot
latin infufum pour nommer le produit, & de n’employer
le mot infufton que pour l’opération elle-
même. Cet ufage n’ ayant pas encore été adopté,
8c le mot infufum n'ayant point été encore rran-
cife, j’ai propofé d’en prendre la traduction fran-
ça-ife, 8c d’appliquer définitivement le mot infufé
pour exprimer la liqueur qui eft le réfultat de Yin-
fitfion. C’tftau tems 8c à i’ufage, qui forment, rectifient
8c enrichiffent peu à peu les langues, à décider
fi cette expreffion doit être adoptées peut
fervir, comme je l’ai penfé, à donner plus de pré-
cifion au langage chimique 8c pharmaceutique.
INQUART ou INQUART ATION.On nomme
indiftinCtement inquart ou inquartation le procédé
de l’art dès effais, par lequel on ajoute à l’or allié
d’argent, ou à l’alliage connu dans l’orfèvrerie 8c
les monnoies, fous le nom de doré, une quantité
d’argent, telle que l’or ne faffe que le quart de l’alliage.
Une expérience répétée a fait voir que cette
proportion dans les deux métaux étoit néceffaire
pour rendre exaCt & facile le départ qu'on en opère
par lès opérations chimiques qui conftituent l’effai.
( Voye£ les mots C O U P E L L E , C O U P E L L A T IO N ,
E s s a i s & D o c i m a s i e . )
Quoique l ’ufage ait fait regarder ces deux mots
inquart & inquartation comme fynonymes , on
peut cependant, & l’on doit même peut-être les
diftinguer , 8c leur donner une valeur comme une
définition différente. Le mot inquartation fignifie
véritablement 8c feulement l’opération par laquelle
on ajoute l’ argent ou l’or, mais le plus fouvent le
premier, de manière que la proportion arrive' aux
trois quarts de l’argent 8c au quart de l ’or. Le mot
inquart n’appartient qu’à la portion de métal ou de
l’argent qü’on ajoute pour arriver à la proportion
néceffaire.
i INSOLATION. Le mot infolation indique l’exposition
d’une matière ou d’un appareil aux rayons
! du foleil. Autrefois on n’employoit cette expofition
quç comme moyen de produire une chaleur
à laquelle on attribuoit à la vérité des effets particuliers.
On a reconnu, d’après les dernieres de- j
couvertes de la chimie, que les rayons folaires
agifl’oient fur certains compofés, plus par le contact j
de la lumière, que par celui du calorique qui les
accompagne ; 8c l’on a ainfi mieux connu 8c mieux
déterminé ce que les anciens chimiftes avoient
©bfervé fur les effets particuliers de la chaleur
folaire. a ■
On fait que la lumière, en touchant o£ en traversant
les corps brûlés, furtout à l’état liquide,
tend en général à en fépàrer l’oxigène, à le dégager
en fluide élaftique 5c à débrûler ces corps.
C’eft ainfi qu’elle colore certaines fubftances,
quelle en décolore d’autres, qu’elle favorife certaines
combinaisons, qu’elle en détruit quelques-
unes. Les acides 8c les oxides métalliques font
furtout les compofés brûlés que les rayons du
foleil décompofent le jnieux.
On a prétendu que la lumière folaire favonfoit
plufieurs criftallifations falines; mais il y a lieu de
croire que l’effet apperçu dépendoit de quelque
autre caufe concomitante. .
L’infolation médicale ou l’expofition des malades
aux rayons du foleil, confidérés comme remède
, pourroit bien tenir à 1 aéfcion chimique de
la lumière fur les humeurs du corps humain. On
fait que les hydropi fies 8c les douleurs rhumatismales,
ainfi que les congeftions froides, font les
maladies que Xinfolation guérit le plus volontiers.
U faut des obfervations faites avec un grand foin,
5c fous le nouveau point de vue indiqué ici > pour
déterminer ce qui fe paffe dans ce genre d’effets j
qui tiennent vraifemblablement aux phénomènes
chimiques.
INSOLUBILITÉ, propriété de n’être pas diflb.
lubies dans l ’eau , que poffedent certains corps .
Câlins ou autres, 8c qui, en annonçant qu ils ont
une foible attraction pour ce,liquide, peuvent
fervir à les caraétérifer. . ... :
Il ne faut pas prendre ce caractère d infolubi-?
lité dans un fens trop rigoureux 8c trop abfolu ;
car dans ce fens il n’y a pas de corps parfaitement
ou totalement indifloluble. Il a donc fallu fixer
une limite de folubilité difficile & foible, pour
arriver à ce qu’on appelle l’infolubilite. On eft convenu
de regarder comme peu folubles les corps
qui exigent plus de deux mille parties d eau pour
s’y fondre , 8c comme infolubles ceux qui ne fe
fondent à peine que dans trois mille parties de ce
liquide. (J^oye^ les mots Se l s & S o l u b i l i t é * )
INSOLUBLES, adjeftif défignant les corps qui
préfentent l’infolubilite, dont il vient d’être parlé
dans l’ article précédent.
INTERMÈDE, expreffion affez long-tems employée
en chimie, pour parler d’un corps qui fert
à en unir deux autres , 8c fans lequel ceux-ci ne
fe feroient pas unis. L ’huile, par exemple, ne
-, s’unit point à l’eau, mais l’alcali, en s’unifiant à
I l’huile qu’il convertit en favon, la rend d;ffo!uble
| dans ce liquide. Dans ce cas, on dit que l’alcali
eft Yintermede d’union entre l’huile 8c l ’eau. Le
jaune d’oeuf fert ainfi d‘intermède pour rendre le
camphre mifcible avec l’eau ; le fucre 8c les mucilages
rempliffent auffi le même rôle par rapport
aux huiles. Enfin, quelquefois la dénomination
d'intermèdes étoit appliquée aux corps qui fer-
voient à opérer des décompofitions. ( Voye^ l'article
A f f i n i t é d ’ i n t e r m è d e s . )
IRIDIUM. C ’eft un des deux métaux trouvés
dans la poudre noire qui refte après la diffolution
du platine, 8c dont MM. Fourcroy 8c Vauquelin,
les premiers, ont reconnu l’exiftence. M. Ten-
nant, dans un travail poftérieur à celui de ces
chimiftes, 8c dans lequel il a fuivi exa&ement le
même mode d’analyfe, lui a donné le nom d iridium
, à caufe de la variété de couleurs qu’ il
préfente lorfqu’il eft combiné avec l’acide muriatique.
Pour obtenir ce métal, on traite la poudre noire
avec deux parties de potaffe cauftique : le conta#
de l’air le fait paffer à l’état d’oxide. Ainfi oxidé,
il fe diffout dans la potaffe qu’il colore en jaune-
orangé, 8c s’en dépofe à la longue fpontanement
fous forme de lames de couleur obfcure. L’acide
muriatique enlève cet oxide à la potaffe, 8c prend
une couleur bleue qui devient verte-foncée, 8c
enfuite rouge par l’aétion de la chaleur.
La combinaifon de ce métal avec l’ acide muriatique
donne par l’évaporation, des criftaux oétae-
driques. La diffolution de ces criftaux a une cou-^
leur orangée foncée} elle eft décolorée fur le
champ par la noix de galle, le muriate d’étain 8c
le pruffiate de potaffe, mais elle ne donne point
de précipité avec ces réaftifs.
Les alcalis, forment dans cette diffolution , des
précipités, mais un excès diffout une partie du
précipité. M. Tennant s’eft affuré que tous les
métaux, excepté l’or 8c le platine, forment un
précipité brun ou noir dans cette diffolution. 11
a obtenu Yiridium pur en faifant calciner les crifi*
taux de fon muriate. Le même chimifte a reconnu
à Yiridium les propriétés fuivantes ; il lui a paru
de couleur blanche ; il eft infufible à tous les degrés
de chaleur qu'il lui a appliqués ; il ne fe combine
ni au foufre ni à Farfenic; le plomb s’y
ynit facilement, & par la coupellation Yiridium
refte fur la coupelle fous forme de pouffière noire
groffière ; le cuivre forme avec lui un alliage très,
malléable, qui, coupellé avec du plomb, laiffe
une portion d'iridium moins confiderable que dans
je cas précédent '■> la coupellation ne le fépare pas
de l’argent, avec lequel il s’unit facilement i l'or
ne peut être fépare de ce métal, ni par la coupellation
ni par le départ} mais en uiffolvant 1 or
A a a a 2