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une grande quantité 5 on eft obligé d'en employer
même pour rincer ies,vaifièaux; & pour ne pas
s’expofer à de faux jugemens,'il faudroît en remplir
jufqu'aux cuves hydro-pneumatiques.
« J ai fa ris fai c long-tems a la plus grande partie
de ces bcfoins par leau de pluie, non de celle que
l'on reçoit direélement ; elle eft à la vérité allez
pure, lurtout dans les pays où l'on n'a pas à craindre
que le plâtre y foit apporté avec la poulfière ;
niais elle feroit en trop petitequantité.J'emploj'ois
donc l’eau de pluie reçue du toit, recueillie avec,
loin après qu'elle avoit été lavée, & filtrée fur le
champ 5 je me faifois ainfi de tems en tems un ap-
provifionnement confidérable , fans grand travail
& fans frais; mais on conçoit que, pour pouvoir
compter fur la pureté de cette eau, il faut qu'il
»'entre aucune matière gypfeufe dans la compofi-
tion, ni des mortiers des toits, ni des enduits de
cheminées, & cette;condition manque à Paris;
aufli ai-je quelquefois éprouvé que la première
eau de quelques gouttières étoit plus. féléniteufe
que l'eau de Seine dans les grandes eaux.
» J'ai penfé au moyen de remplacer cette ref-
foutce par un procédé qui pût fervirdans tous les
pays, & le fuccès que j'en ai obtenu me fait un
devoir de le communiquer pour mettre les infiru-
mens de l'analyfe à la main d'un plus grand nombre
de coopérateurs.
■ U H de pluie , recueillie à la defcente des
toits qui ont été d'abord lavés, ne peut contenir
& ne contient réellement que la très-petite
portion de fulfate de chaux qu’elle a prife en touchant
les enduits des cheminées & les cordons des
faitages fc arêtiers ; il fuffit donc de l'en débar-
ralferpour avoir une eau très-pure.
» Pour cela, je prépare une diffoltition de baryte
, fuivant le procédé par lequel notre collègue
Vauquelin a rendu fi facile ce à quoi Bergman n'avoir
réufli qu'imparfaitement : j’en verfe dans l'eau
de pluie filtrée , jufqu’à. ce qu'après le dépôt
formé, la dernière goutte ne préfente aucune
altération de limpidité; j’en mets même un peu
par excès, ce que je reconnois à la couleur vi-
Deufe qu'elle donne au papier coloré par le fer-
nanbouc. Cet excès ne tarde pas à fe précipiter
en état de carbonate de baryte par la fimple expo-
fition à l’air dans des vaiffeaux.évafés, On détermine
fubitement cette précipitation en y ajoutant
de l'eau chargée d'acide carbonique. Il faut
cependant n'en pas mettre une trop grande quantité
, parce qu'elle reprendroit une portion du
précipité. Au relie, l'évaporation fpontanée à l'air
libre de l'excès d'acide gazeux lui auroit bientôt
rendu toute fa pureté.
“ Pour faire juger avec quelle facilité, à combien
peu de frais on fe procure ainfi toute la quantité
d'eau pure dont on peut avoir be’foin, il fuffira
de dire qu'en employant une diffolution aqueufei
de baryte , dont la pefanteur fpécifique n'étoit 1
que 1.0105, il ne m’a fallu que quinze grammes |
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en poidsj ou 1.473 centilitres, ou 14.73 centimètres
cubes (environ 0.743 pouces cube) pour
purifier complètement onze décilitres d'eau.
*» Ainfi un décilitre de la même difiolution
acjueufe de baryte donnera 74.62 décilitres ( environ
huit pintes ) d'eau diftillée.
*> J'ajoute une obfervation bien propre à recommander
les attentions néceffaires pour obtenir
l'eau de pluie , dans les circonfiances les plus favorables
pour qu'elle foit le moins chargée pofii-
ble. Ayant voulu opérer comparativement fur l'eau
de puits, elle a exigé foixante grammes, ou quatre
fois autant de la même difiolution de baryte.
s» Je ne doute pas que l'ufage de l'eau de baryte,
pour purifier l'eau, ne s'introduire par la fuite dans
lesateliers de teinture; il fervira, à bien peu de
frais , à rendre l'artifie maître de fes nuances,
fans attendre la faifon d'après laquelle il efiime la
qualité de fes eaux. J'en ai donné le confeil à un
entrepreneur, qui m’avoif prié d'analyfer l’eau du
ruifleau qui fournit à fon établiffement.
« On pourroit peut-être tirer une autre vue de
ces obfervations. On fait que l'eau faturée de fulfate
de chaux eft beaucoup moins putrefcible que
l'eau plus pure. Ne pourroit-on pas., dans les
voyages de long cours , embarquer de l’eau fur-
chargée à deffcin de ce fel terreux, & , lorfqu'on
youdroit en faire ufage, la purifier trois ou quatre
jours d’avance par l'affufion de quelques gouttes
d’eau de baryte ? Cette matière n’occafionneroit
point d'encombrement ; elle n’entraîneroit que
bien peu de frais. Si l'on craignoit qu'il n’y reliât
en difiolution quelque peu de baryte ( ce qui ne
feroit pas en effet fans danger, cette terre étant
fenfiblament délétère) on pourroit en faire l’épreuve,
ou pour mieux dire la dépuration abfolué
par l’addition de quelques-gouttes de difiolution
de carbonate de foude. Toutes ces manipulatiors
font du nombre de celles qui peuvent très-facilement
pafier en routine dans les mains les moii.s
exercées. *>
• Explication des figures du laboratoire êconomioue.
La figure 69, fixième clafle des inftrumens , re^
préfente tout l’appareil monté pour une diftil-
lation x avec tube de fureté & récipient pneumatique.
A eft je corps de lampe ordinaire , à :couran.t
d’air intérieur, garnie de fon garde-vue & de la
cheminée de verre. On voit que le corps de.lampe
.s eleve & s abaiffe a volonté par le moyen de la
vis de preflion b , que la mèche monte & defcend
par le mouvement de la petite roue dentée c , placée
au deffus du godet de décharge. Cette conf-
tru&ion eft la plus avantageufe, pafce qu'elle
donne la facilité d'approcher ou d'éloigner la
flamme des vaiffeaux qui relient fixes, & que l’on
n'éprouve pas la gêne des crémaillères, qui ! s'élevant
au deffus de la flamme, ne permettent plus
d’en approcher aflèz. les vaiffeaux..
LAC
j) 3 fupport formé d’une tige ronde de laiton,
brifée à vis vers les deux tiers de fa hauteur, fur
laquelle gliffent & s’arrêtent par des vis de pref-
flon, l’anneau circulaires, le bras ƒ & le bouton
de repos g. Le bras porte lui-même une piece mobile
à crochet A, qui fertà fufpendre au point convenable
les vaiffeaux, ou à aflurer leur pofition.
Le fupport entier fe rattache à la tige de 1er carrée
delà lampe, par une pièce de bois dur i , qui
fe fixe à la hauteur que l'on defire par fa vis de
preflion. . JH
K , guéridon pour les recipiens. Sa tablette
mobile / fe fixe à toutes les hauteurs par le moyen
de la vis en bois M. La couliffe qui fait le pied de
ce guéridon eft fixée fur le plateau N, mais on a la
faculté d’en approcher ou d'en éloigner le fourneau
à lampe, en faisant giiffer fon pied dans les
deux rainures 0 0.
P, autre guéridon pour la cuvette pneumatique.
Il s’élève ou s’abaiffe de même , par le moyen
d’une forte vis en bois q.
R eft le tube de fureté , à fiphon renverle , de
l’invention de M. W e lte r , décrit dans le troisième
cahier du Journal de VEcole polytechnique ,
70, même claffe, Elle fait voir le fourneau
à lampe , difpofé pour donner la fufion faline, la-
cheminée de verre raccourcie , le fupport D retourné
en bas, la capfule de platine ou d argent s ,
placée fur l'anneau tres-pres de la flamme.
F;g. 7 1 , même claffe. La même partie de 1 appareil,
dans laquelle on a fubftitué à la caplule
un petit creufet très-mince de platine t , porté
par u d triangle de fil de fer qui repofe fur l'an- I
neau. . ., ...
La figure 4 donne le plan de cette dernière an- l
pofition.
LACQUES. On nomme & on écrit ainfi (par cq)
des préparations chimiques pour la peinture ou des
efpèces de couleurs artificielles, faites avec des
matières colorantes végétales, & lurtout les bois
d'Inde , de Bréfil, le Fernanbouc , &c. & l'ami-
don. ( Voyt^ les articles Couleur s , Bois c o l o r
é , F E C U L E S . ) Ces matières, très-brillantes &
très-agréables, font peu foliées dans leur duree,
& les bons peintres n’ en font que très-peu d’ ufa-
ges,; elles pâliffent & s’altèrent avec plus ou moins
de promptitude.
On lçs prépare en précipitant fur de 1 amidon
des décoctions végétales unies avec 1 alun 8e le
muriate d’étain par les alcalis fixes, en les agitant
beaucoup, en les lavant dans de grandes quantités
■ d’eau froide & chaude. On les enferme enfuite
dans des peaux, après les avoir meiees & broyées
avec des huiles: On les emploie auilï très-fouvent
à l'eau & à la gomme.
L acqub CARMINÉE. La laeque carminée efl: une
préparation colorée, de la nature des lacque-s mdr-
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1 quées dans l'article précédent, 8e oui eft faire avec
| la cochenille. C’ell ordinairement de 1 eau qui relie
aptès la préparation du carmin & qui le fumage,
qu’on tire cette couleur. On la précipite fur de
1 amidon par le procédé décrit plus haut. ( Voyeq^
l'article COCHENILLE. )
LACRYMALE (Humeur).On nomme humeur
lacrymale la liqueur qui eft préparée dans la glande
du même nom, & qui eft verfée fur le globe de
1 l’oeil par des canaux qui s'ouvrent à la furface de
la conjonctive. ( Voye[ les articles Humeurs de
l'oeil & Larmes. )
LACRYMAUX (Calculs ). Il fe forme quelquefois
dans les glandes lacrymales des concrétions
calculeufes que les anatomiftes ont reconnues &
décrites depuis long-tems. Ces efpèces de calculs
irréguliers & grenus font compofés de phofphare
de chaux & de gélatine. (Voye[l‘article Calculs
ou Concrétions. )
LACTATES. On avoit nommé laüates dans la
Nomenclature méthodique un genre de fels formés
par l'acide du lait aigri, uni aux diverfes bafes,
& on les croyoit bien réellement différens de toutes:
les autres efpèces falines. Mais nous avons
p r o u v é , M. Vauquelin & moi, qu il n exifte poinc
d'acide laétique, & que ce prétendu acide n’eft
que l’acide acéteux tenant une matière animale en
dififolution. Il n'y a donc point de laHates proprement
dits, & nous n’ en indiquerons par confé-
quent aucune efpèce en particulier. ( Voyc[ l'article
Lait. )
LACTIQUE. Vacide laUique qui fe forme dans
le lait aigri, & qui telle dans le petit-lait après la
réparation du fromage, n'eft point, comme on l’a-,
voit cru, un acide particulier. Nous avons reconnu,
M. Vauquelin 8c moi, que c'eft de l’acide acéteux
uni à une matière animale qui modifie fa faveur &
fon odeur, de manière à faire naître l’idée de la
préfence d'un acide different de ceux qui font connus.
11 ne faut donc plus admettre la dénomination
fuperfiue & même erronée à'acide laUique. ( Voye^
larticle Lait. )
LAINE, efpèce de poil long, mou , frifé, qui
revêt le corps de piufieurs mammifères tuminans,
mais que l’on coupe ou que l’on arrache particuliérement
fur celui du mouton ; elle eft fi généralement
répandue & employée, quelle fembleroit
devoir être une des fubftances animales les plus
exaélement connues : cependant ce n'eft que depuis
quelques années que les chimiftes modernes fe font
fpécialement occupés de fon examen. Ons’étoit
contenté autrefois de la confidérer comme répandant
une odeur infeéte quand on la brûloir, &
donnant à la diftillation beaucoup d’huile_& de
carbonate d’ammoniaque. On avoir remai que, dans