
.petites aiguilles d'un jaune-verdâtre : le fubli-
mé contient ordinairement de l'acide fulfureux.
(y o y e i Soufre.)
Fleurs de zinc. On nomme encore ainfî en
pharmacie & dans quelques arts, l’oxide de zinc
formé pendant la fubümation de ce métal fortement
chauffé , & condenfé en petites aiguilles ou
en flacons blancs. ( Voye[ 1‘article Zinc. )
FLINT-GLASS. C'eft le nom que les Anglais
donnent au verre denfe & homogène qui fert à la
fabrication des inftrumens d’optique, & qui ne
produit point d'iris. Cette propriété fî recherchée,
<& qu’on n'a encore obtenue que dans des verres dè
médiocre grandeur , paroit dépendre de la fufion
bien complète & d’un mélange d'oxide de plomb,
qui donne une homogénéité parfaite à la vitrification.
( Voyei les mots Verre & Vitrification.
)
FLOS FERRI. Dénomination très - impropre
d’une variété de carbonate de chaux, formé en
ftala&ite d’un tiflu fin fatiné, & d’un blanc de lait.
( f 1°yel 1‘article C aRBonA'IE DE CHAUX & le
Dichonnaire de Minéralogie. )
FLUATES. i. Les fluates ou les combinaifons
de l'acide fluorique avec les bafes terreufes & alcalines
ne font découvertes que depuis 1776. C'eft
Scheele qui les a fait connoitre le premier dans
les Mémoires de L Académie de Stockholm pour cette
année. Peu d’auteurs en ont traité depu;s lui.
Quelques-uns-en ont voulu nier l’exiftence, & les
faire regarder comme des muriates ; mais Schéele
a lui-même répondu aux objections qui lui ont été i
faites, & prouvé que ceux qui les confondoient j
avec des mariâtes, commettoient une erreur grof-
fière. Ceux des cbimiftes qui ont répété les expériences
du célébré fuédois , les ont trouvées entièrement
exaCfes, & les ont confirmées. On n’a
point défigrié ces fels par un nom particulier ayant
la nomenclature méthodique.
2. Il n y a que très-peu defluates qu'on,ait trouvés
dans la nature. Prefque toutes les efpèces de
ce genre font préparées artificiellement avec l'acide
fluorique qu’on retire du fluate de chaux , le
feul natif abondamment répandu : on unit cet
acide aux differentes bafes. On obtient les fluates
purs en prenant les matières qu'on veut combiner
dans un état de pureté. Souvent les chimiftes.les
préparent en combinaifons triples, comme je le
ferai voir dans le dénombrement & l'examen des
efpèces. Quand ils font de nature à fe criftallifer,
on leur donne la forme régulière, qui annonce en
général leur pureté. Souvent on eft obligé de les
conferver dans l'état liquide, ou de les de flécher
en pouflière quand ils ne font pas criftallifables. 3* Les propriétés phyfiques n'étant pas conftan-
ni fufcepiibles de çaraÇtérifer le genre de ces
fels, elles doivent être énoncées dans l’hiftoire des
efpèces. En général,, ceux de ces fels qui font fa-
pides ont une faveur falée, piquante, peu amère.
& non défagréable.
4. Plufieurs femblent fe pénétrer de lumière, &:
la répandent enfuite dans l'oblcurité. Par l’aCtion
du calorique, ils décrépitent, brillent d'une lueur
pholphorique, & fe fondent en prenant un caractère
vitreux. Aucun n'eft décompofable par la
feule adtion du feu: leur phofphorefcence & leur
fufibilitéfont très-différentes de celles que préfen-
tent les phofphates & les phofpbites.
S\ n'éprouvent aucune altération de la part
de 1 oxigène ni de l’azote, ne les abforbent & ne
les modifient en aucune matière. Quelques efpèces
expofées à l’air en abforbent l ’humidité. 6. Les corps combuftibles ne caufenç aucun
changement aux fluates y & l’on a vu qu’il en étoit
ainii de ^1 acide fluorique. Ces corps ont même
fi peu d aéfcion fur les fluates 3 qu'en employant
quelquefois ces derniers comme fondans des mines,
ils laiflent les métaux dans toute leur pureté
& leur intégrité.
/• Plufieursyîaflf« font diflolubies, d’autres in-
diflolubles. Ils fe combinent fouvent avec lès oxides
métalliques, fe fondent avec eux, & fe colorent
par cette combinaifon , de manière à imiter
des pierres gemmes.
8. Parmi les acides, il n’y a que le fulfurique ,
le nitrique & le muriatique qui décompofent les
fluates à froid , & qui en dégagent l’acide fluorique,
C eft par ce dégagement même & par le gaz fluorique,
fi reconnoiflable à fon odeur & à fon action
fur la filice & le verre, que l’on peut facilement
& fûrement reconnoître \es fluates ; c’eft ce
gaz qui conftitue véritablement leur caractère générique.
L acide phofphoiique les décompofè à
1 aide de la chaleur, & en dégage l'acide fluorique.
L acide boracique même agit d’une manière aflez
marquée fur ces fels , à l ’aide d'une haute température.
L'acide fluorique rend fouvent diflolubies
ceux des fluates qui ne jouiflent point de cette propriété
par eux-mêmes.
9' La filice agit d'une manière remarquable fur
j Ie PIus grand nombre des fluates; .elle Te fond avec
eux par la chaleur, & entre dans une combinaifon
vitreufe. Souvent même elle s'y combine par là
voie humide, & pafle avec eux à l'état de fels
triples & fi lices. C’eft le feul genré qui préfente ce
caraéfère bien, remarquable, & il le^ doit à la nature
de fon acide. Cette propriété eft fi marquée,
que, quand on évapore les diflolutions des fluates
dans des vaifleaux de verre , elles enlèvent de la
filice & forment des fels triples.
10. La barite, la ftrontiane , la magnéfie , tiennent,
après la chaux, leur rang fucceffif dans l'ordre
de leur attiaélion pour l'acide fluorique , 8t
déterminent le placement réciproque des efpèces
dans ce. genre. La chaux les décompofè toutes.
Plufieurs de ces bafes s'unifient enfemble à l'acide
fluorique, fc conftituent des fels triples aflez nombreux
dans le genre, comme on va le voir.
11. Lesfluates ont des a étions di ver fes fur les autres
fels neutres, quoique ces a étions n’aient point
encore été aflez exaétement obfervées.
11. Les fluates ne font encore d'aucun ufage, fi
l'on en excepte celui de chaux. Il n’eft pas douteux
que, lorfqu’on les aura plus étudiés qu'on ne
l'a encore fait, on leur reconnoîtra des propriétés
utiles, & qu'on les emploîra dans des arts où l’on
ne foupçonne pas encore leur application.
Fluate d' alumine. Schéele a dit que l'acide
fluorique pouvoir fe combiner à l’alumine, mais
que cette combinaifon fe preqoit en gelée, & ne
pouvoir fe criftallifer. J'ai ajouté que la diffblution
d'alumine dans l'acide fluorique étoit toujours
acide, qu'elle avoit une faveur aftringente, qu'elle
étoit décompofable par lés bafes terreufes & alcalines
, & fufceptible de former, avec la filice &
les alcalis , des fels triples nombreux. On a en effet
depuis découvert dans la chryolite du Groenland,
une combinaifon naturelle, formée d'acide
fluorique de foude & d'alumine. ( Voye[ Fluate
D'ALUMINE ET DE SOUDE.)
Fluate d’alumine et de soude. Schéele
n'avoit dit autre chofe de cette combinaifon, finon
que l’acide fluorique donnoit avec l’alumine une
foible diffolution qui ne pouvoit criftallifer, & qui''
fe prenoit en gelée. J’avois ajouté que cette diffolution
, toujours acide, aftringente, décompofable
& précipitable par toutes les bafes terreufes
& alcalines, étoit fufceptible de s'unir à la filice
& aux alcalis, en fels triples nombreux , dont aucun
chimifte n'avoit encore parlé. Mon obfer-
vation fut confirmée en l’an 8 par la découverte
& l'anaîyfe d'un minéral qui porte le nom de
chryolite du Groenland. M. Abilgaarcf trouva que
ce minéral eft une combinaifon naturelle d’alumine
&• d'acide fluorique. MM. Klaproth & Vauquelin,
en répétant cette analyfe, fe font affiirés que la
chryolite contenoit en outre une grande quantité
de foude, & ils ont conclu de leurs travaux’-que
1 on devoit regarder ce minéral comme un fel triple,
formé d'alumine, de foude & d’acide fluorique.
Voici lés proportions qu’ils ont trouvées
de ces fubftances :
Analyfe de la chryolite du Groenland.
Par M. Klaproth.
Alumine............ 16
Soude................ 36
Acide fluorique,
eau...................... 40
102
Par M. Vauquelin.
Alumine............. 21
Soude.. . . . . . . . 33
Acide fluorique,
eau............. 40
5>4
‘ vaifleaux dans Iefquels on le prépare. Schéele,
après avoir employé tous les moyens au pouvoir
de la chimie, y a encore trouvé, en décompofant
ce. fel, des traces de filice. On ne connoit donc
point le véritable fluate d! ammoniaque.
Cependant, du réfultat des expériences du célèbre
Schéele, on peut tirer quelques propriétés
qui, indépendantes de 1 état de fluate ammoniaco-.
filice, peuvent fervir, en les rapprochant, à ca-
raéférifer le fluate d‘ammoniaque pur.
paroit que le fluate ammoniacal, féparé par
l’évaporation de la plus grande partie de la filice
qu'il contient fi abondamment, fe criftailife en petites
aiguilles ou en petits prifmes d’une faveur piquante
, aflez analogue à celie du fulfate d’ammoniaque.
Chauffe, ce fel donne de l'ammoniaque & fe
fubJime en fluate acide 5 il decompofe le muriate
& le nitrate de chaux, ainfî que le fulfate de magnéfie.
Fluate ammoniaco* magnésien. J'ai donné
ce nom au fel triple qui fe forme & qui fe précipite
lqrfqu’on mêle les diflolutions de fluate de
magnéfie & d'ammoniaque. Je me fuis afluré de
fon exiftence, mais aucun chimifte n'a étudié les
propriétés de ce fel. C ’eft un exemple nouveau de
la confiance avec laquelle ces deux bafes s’unifient
par le mélange des diflolutions qui les contiennent,
pour former ces combinaifons triples qui portent
le nom de fels ammohiaço-magnéfiens.
Fluate ammoniaco - silice. Toutes les fois
que I on combine 1 acide fluorique, obtenu dans
des vaifleaux de verre, avec l’ammoniaque, celle-
ci piécipite une portion de la filice que l ’acide te-
noit en diflolution. Si l’on fait chauffer la diflolu-
tion, il fe précipite une nouvelle quantité de cette
terre , & cependant le fluate ammoniacal que l’on
obtient par l’évaporation, donne encore des traces
de filice. Il faut donc conclure de ce fait, qu’il
exifte , entre cette terre & l’acide fluorique, une
fînguliere attraèlion ck une bien étonnante difpo-
fition a former des fels triples, de la connoiflance
exaéle defquels les chimiftes ne fe font point
aflez occupés.
Fluate d’antimoine. On n'a aucune notion
encore fur l’aétion que pourroit exercer l’acide
fluorique fur l’antimoine & fes oxides. Il eft vrai-
femblable cependant qu’en verfant, dans une diffolution
de muriate d’antimoine de l’acide fîuori-
que diflous dans l'eau, l’oxide qui fe précipiteroir,
pourroit être combiné, au moins en partie, avec
cet acide. Il feroit à defirer que l'on s'occupât de
la préparation de ce fel antimonié, qui mérite d’être
connu.
Fluate D’argent. L’acide fluorique-ne paroîc
point avoir d’ aélion fur l’argent métallique, mais